10° Ce sont les Etats qui se battent. […] Elle est à la fois la philosophie et l’action de l’Etat. […] Elle est ancillaire quant à l’État ; et l’État napoléonien, dictatorial ou libéral est un Etat fol, livré à lui-même, sans contrepoids, mille fois plus absolu que la monarchie de ce nom, laquelle était « absolue » uniquement quant à l’intérêt national, dont elle se montrait la jalouse gardienne. […] Le gouvernement, c’est l’organisation politique qui, dans l’État, assure l’ordre. […] L’individu se soigne par l’individu ; la famille se traite par la famille ; l’État ne peut se guérir que par l’État ; ses fautes retentissent, et violemment, sur la famille et sur l’individu.
« Bayle , dit-il, après avoir insulté toutes les Religions, flétrit la Religion Chrétienne ; il ose avancer que de véritables Chrétiens ne formeroient pas un Etat qui pût subsister. […] Les principes du Christianisme, bien gravés dans le cœur, seroient infiniment plus forts que ce faux honneur des Monarchies, ces vertus humaines des Républiques, & cette crainte servile des Etats despotiques… Chose admirable, dit-il ailleurs, la Religion Chretienne, qui ne semble avoir d’objet que la félicité de l’autre vie, fait encore notre bonheur dans celle-ci ».