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1468. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Feuilles d’automne » (1831) »

Ce sont enfin, sur la vanité des projets et des espérances, sur l’amour à vingt ans, sur l’amour à trente ans, sur ce qu’il y a de triste dans le bonheur, sur cette infinité de choses douloureuses dont se composent nos années, ce sont de ces élégies comme le cœur du poëte en laisse sans cesse écouler par toutes les fêlures que lui font les secousses de la vie.

1469. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préfaces de « Marion de Lorme » (1831-1873) »

Les deux drames ont été composés en 1829 : Marion de Lorme en juin, Hernani en septembre.

1470. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bayle, et Jurieu. » pp. 349-361

Cet écrivain original, qui en avoit de si profondes & de si julles, disoit que, s’il n’avoit écrit pour les libraires, il n’eût pas composé plus d’un in-folio.

1471. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VIII. La mécanique cérébrale »

L’hypothèse des esprits animaux consistait à supposer que les nerfs sont de petits tubes creux remplis d’une sorte de vapeur composée des partie les plus subtiles du sang et sécrétée par le cerveau ce sont de petits corpuscules ronds qui, par leu extrême ténuité, échappent aux sens, et par leu extrême mobilité sont susceptibles des situation les plus variées.

1472. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre V. Le mouvement régionaliste. Les jeunes en province » pp. 221-231

Brisac composaient Germinal (1899-1901) ; — La Terre Nouvelle (1900-1901) de M. 

1473. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 40, si le pouvoir de la peinture sur les hommes est plus grand que le pouvoir de la poësie » pp. 393-405

On les renferme dans des bordures dorées qui jettent un nouvel éclat sur les couleurs, et qui semblent, en separant les tableaux des objets voisins, réunir mieux entr’elles les parties dont ils sont composez, à peu près comme il paroît qu’une fenêtre rassemble les differens objets qu’on voit par son ouverture.

1474. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 16, objection tirée du caractere des romains et des hollandois, réponse à l’objection » pp. 277-289

Les bataves et les anciens frisons, objectera-t-on encore, étoient deux peuples composez de soldats, et qui se soulevoient dès que les romains vouloient exiger d’eux d’autres tributs que des services militaires.

1475. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Leopardi »

Vernier nomme plusieurs, essaya de lui composer une petite gloire posthume ; mais cet élégiaque artificiel, au désespoir mollasse et terne, répugnait à ce peuple italien, amoureux de concetti et de mots sonores.

1476. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VII. De la physique poétique » pp. 221-230

Avec la même justesse, ils appelèrent le sang le suc des fibres, dont se compose la chair.

1477. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

On y lit de lui une pièce composée à seize ans, qui a pour titre le Cri de mon Cœur, et un fragment d’un Poëme sur la Nature et sur l’Homme, qui sort déjà des simples essais juvéniles. […] En conséquence, ils ont créé une Commission révolutionnaire, composée de sept membres, chargée de se transporter dans les prisons et de juger, en un moment, le grand nombre de détenus qui les remplissent. […] Fontanes le composa en trente-six heures, dans toute la verve de sa limpide manière. […] « Il ne faut donc composer successivement cette tête que d’hommes qui aient parcouru toute la carrière et qui soient au fait de beaucoup de choses. […] « Peut-être même vingt conseillers ordinaires, c’est beaucoup ; cela compose la tête du Corps d’éléments hétérogènes.

1478. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Sachez cependant parler son langage à chacun de ces esprits dont se compose l’esprit universel. […] Jouis de ton reste, en attendant. » Notre reste se composait de la reprise de Don Juan en prose, du vrai Don Juan du vrai Molière. […] J’ai sous les yeux la bouffonnerie du Point du Jour, écrite et composée sous l’invocation du Père Liber, étrange Dieu, accompagné de soixante-quatre voix, vingt-huit violes et quatorze luths ! […] Le roi est absent, mademoiselle de La Vallière, assise sur les marches de ce trône adultère, semble gouverner à la royale, et ses fidèles sujets les poètes, les musiciens, les artistes, composent pour la jeune duchesse, un de ces divertissements qui amusaient tant cette jeune cour. […] Bulwer se compose de préfaces, prologue, épilogue, romances, additions, suppressions, dédicace, notes : elle est dédiée à Macready.

1479. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Le travail se compose de deux parties : l’une historique, de beaucoup la plus longue, l’autre critique. […] Plus d’un tableau du temps est composé de petits ensembles fragmentaires et peut se couper presque impunément en triptyques ou en diptyques. […] La peinture n’adopte pas de préférence les sujets naturellement bien composés. […] « D’assemblées particulières où quelques hommes réunis se sont formé un goût délicat, mais composé, mais factice ». […] Quand il composa la marche des prêtresses d’Alceste, il la fit caractéristique : « J’ai observé que tous les poètes grecs qui ont composé des hymnes pour les temples se sont tous assujettis à faire dominer dans leurs odes un certain mètre ; j’ai pensé que ce mètre avait apparemment en soi quelque chose de sacré et de religieux ; j’ai composé ma marche en observant la même succession de longues et de brèves. » Ces nouveautés ne triomphèrent que par la force.

1480. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Son livre est mal composé ; il est éminemment disproportionné. […] C’est en quoi il est bien composé, à tout prendre, ce roman, quoi qu’on en ait pu dire. […] Des hommes divers qui composent Montesquieu, on voit qu’il en est un qui écrira l’Esprit des Lois. […] Il y a beaucoup trop de rois Aribas dans ce livre composé de notes patiemment accumulées. […] Le Corps législatif y étant composé de deux parties, l’une enchaînera l’autre par sa faculté mutuelle d’empêcher.

1481. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

La petite église de Bailiard se composait, outre ses deux frères, de cinq religieuses et de quelques villageois. […] Firmin Roz, etc., se compose d’une biographie et d’analyses critiques encadrant de copieux extraits. […] André Gide n’a peut-être pas une vraie vocation de romancier ; aussi bien se défend-il de composer des romans. […] Les autres auraient toujours voulu la composer différemment et déclareront qu’on en a exclu précisément les pages qui avaient le plus de droits à y figurer. […] C’est une municipalité composée en majorité d’Arméniens, et non de musulmans, qui a détruit les légendaires chiens errants de Constantinople.

1482. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Le rêve de même est une sorte de composé ou plutôt de compromis entre les tendances refoulées, à qui le sommeil rend de la force, et les tendances représentant véritablement le moi, qui continuent à s’exercer par le moyen de la censure déformatrice. […] Proust nous montre même ailleurs un de ces composés de conscient et d’inconscient, un de ces résultats synthétiques du conflit des deux forces que Freud appelle des « fantaisies » et qui consistent dans un courant de réflexions, de rêveries absolument insincères parce qu’elles reflètent à la fois deux tendances inconciliables. […] Et il en arrive à cette idée d’une hardiesse admirable que nous sommes composés de séries différentes et parallèles, que la durée psychique se déroule sur plusieurs plans qui n’ont pas de contact, alors même qu’ils se coupent, que l’unité seule de notre corps peut nous donner l’impression que nous sommes un être unique, qu’en réalité il y a plusieurs moi qui vivent en symbiose, comme on dit en biologie, du fait qu’ils ne disposent à eux tous que d’une seule conscience, dont il leur faut, pour se connaître, emprunter tour à tour la lumière. […] Il la présente même sous un aspect encore bien plus général, puisqu’il affirme que nous sommes composés « de séries différentes et parallèles » et puisqu’il insinue que l’unité seule de notre corps peut nous donner l’illusion d’une unité de notre personnalité. […] Pourtant c’est aussi le mérite essentiel de Proust, comme aux yeux de Swann c’était celui de Vinteuil, d’avoir frappé sur « quelques-unes des millions de touches de tendresse, de passion, de courage, de sérénité, séparées par d’épaisses ténèbres inexplorées, chacune aussi différente des autres qu’un univers d’un autre univers » qui composent le clavier obscur de notre inconscient.

1483. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Qu’on veuille bien se rendre compte de la manière dont les mémoires, tels que les siens, ont été et sont nécessairement composés. […] Non, sans doute : autant de peintres, autant de tableaux ; autant d’imaginations, autant de miroirs ; mais l’essentiel est qu’au moins il y ait par époque un de ces grands peintres, un de ces immenses miroirs réfléchissants ; car, lui absent, il n’y aura plus de tableaux du tout ; la vie de cette époque, avec le sentiment de la réalité, aura disparu, et vous pourrez ensuite faire et composer à loisir toutes vos belles narrations avec vos pièces dites positives, et même avec vos tableaux d’histoire arrangés après coup et symétriquement, et peignés comme on en voit, ces histoires, si vraies qu’elles soient quant aux résultats politiques, seront artificielles, et on le sentira ; et vous aurez beau faire, vous ne ferez pas qu’on ait vécu dans ce temps que vous racontez. […] [NdA] Saint-Sirnon, dans le texte original, n’établit point de chapitres proprement dits ni aucune division ; il était d’une haleine infatigable ; on a bien été obligé, en imprimant, de faire des chapitres de longueur à peu près égale pour soulager l’attention du lecteur ; mais on a eu soin, dans la présente édition, de ne composer les sommaires qu’avec les termes mis en marge par Saint-Simon, et on a reproduit, autant qu’on l’a pu, ces mêmes termes de la marge, au haut des pages dans le titre courant.

1484. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

Il en parle quelquefois admirablement, mais sans conviction ; on sent que ce n’est pas sa foi, mais son thème ; c’est un musicien accompli, qui exécute bien la note élevée, mais qui ne l’invente pas ; à ce titre il était incapable de composer des hymnes pour les temples ou des chants populaires pour les légions. […] Souvent même il donnait à son poète favori le sujet des odes, des satires, des épîtres qu’Horace lui rapportait après les avoir composées à loisir. […] Cette société, réunie pour un voyage de plaisir, se composait d’Horace, de Mécène, d’Héliodore, littérateur grec de la plus haute renommée à Rome, et de quelques hommes de goût de la maison de Mécène.

1485. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Il y avait un esprit public dans ce collège composé de trois cents jeunes gens ; cet esprit public était républicain et royaliste. L’aristocratie de la maison se composait de cinq ou six élèves véritablement supérieurs à la masse indifférente et incapable. […] Il ne se lassait pas de nous parler avec un ton d’oracle des quatre oncles qui composaient ce cénacle de grands esprits : avant tout de son oncle l’aîné, l’ambassadeur, puis de son oncle le futur évêque, puis de son oncle le colonel, puis enfin de son oncle Xavier, qui avait dans sa famille la réputation du plus léger des écrivains et du plus modeste des hommes.

1486. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

C’est là le fonds commun de tous les matériaux dont notre sensibilité, notre mémoire, notre imagination, notre intellect, se composent. […] Depuis cinquante ans que la philosophie du Dix-Huitième Siècle a porté dans toutes les âmes le doute sur toutes les questions de la religion, de la morale et de la politique, et a ainsi donné naissance à la poésie mélancolique de notre siècle, deux ou trois génies poétiques tout à fait hors de ligne apparaissent dans chacune des deux grandes régions qui composent l’Europe, c’est-à-dire l’Angleterre et l’Allemagne, qui représentent tout le nord, et la France qui représente toute la partie sud-occidentale, le domaine particulier de l’ancienne civilisation romaine. […] Quant aux anges, on en parle à tout propos sans y croire ; chacun en crée avec sa fantaisie ; quelques-uns même décrivent leurs amours, et leur composent un langage de toutes les coquetteries du boudoir.

1487. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Il se peut, en effet, que Richard Wagner, travaillant à sa guise pour le soulagement de sa pensée, ait, en quelque façon, composé cette comédie pour se rasséréner et s’affirmer en face de ses grands drames. […] « Chaque chant de maître ou Bar a sa mesure régulière… Un Bar comprend le plus souvent différentes strophes… Une strophe se compose ordinairement de deux Stollen qui se chantent sur la même mélodie. Un Stoll se compose d’un certain nombre de vers, lorsqu’il est terminé on l’indique par une croix.

1488. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Une science exacte et positive ne peut point se borner à des affirmations vagues ; elle doit prouver et vérifier ses assertions, c’est-à-dire peser les plus minutieux détails ; un chimiste ne craindra pas de consacrer plusieurs années à l’étude d’un seul corps simple et de ses composés, un zoologiste à celle de quelque humble infusoire que le microscope seul découvre. […] Si la chimie est peu dans la totalité des connaissances humaines, elle est immense comparée à une simple étude de l’azote et de ses composés. […] L’histoire d’un peuple et la biographie d’un homme ne se composent pas seulement de ce qui vient d’eux, mais aussi de l’action des circonstances extérieures sur eux.

1489. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Introduction. Le problème des idées-forces comme fondamental en psychologie. »

En second lieu, les divers états de conscience et les diverses idées ne sont pas, selon nous, doués d’une force « détachée » ; leur action est celle même de la conscience tout entière, dont ils ne sont que les formes et manifestations actuelles, en raison composée de l’activité intérieure et des activités extérieures. […] La conscience n’est qu’une forme ; elle est le moi-sujet, simple spectateur des phénomènes qui se produisent, distinct du moi-objet, qui, lui, constitue la personnalité et se compose de sensations venant du corps, de sentiments, etc. […] Ici, il s’agit du monde intérieur, qui est précisément composé d’images.

1490. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

La Bibliothèque du roi possédait bien à la vérité un essai informe de grammaire, un manuscrit composé, à ce que je crois, par quelque missionnaire portugais, mais ne renfermant que le simple paradigme du verbe substantif, le tableau des déclinaisons, une partie du vocabulaire d’Amara, et une liste des dhatous ; le tout fourmillant d’erreurs les plus grossières, et beaucoup plus propre à effrayer qu’à inspirer l’envie de déchiffrer cet horrible fatras, et de chercher la lumière dans cet écrit ténébreux. […] Un jour, accompagné d’une armée immense composée de chevaux, de fantassins, d’éléphants et de chars, il résolut de se rendre à une vaste et épaisse forêt pour s’y livrer au plaisir de la chasse. […] « La distance des lieux où je voudrais être à la fois tient mon esprit divisé, comme sont divisées les eaux d’un fleuve par un rocher qui s’oppose à son cours. » XXI Le troisième acte s’ouvre par une scène courte, où l’on voit les amies de Sacountala cueillir des simples et composer des breuvages pour calmer la fièvre de Sacountala, malade, on ne sait de quel mal secret, dans sa cellule.

1491. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XII : Distribution géographique (suite) »

En second lieu, les poissons de mer peuvent, avec quelques soins, être peu à peu habitués à vivre dans l’eau douce ; et, d’après Valenciennes, il est à peine un seul groupe de poissons exclusivement confinés dans les eaux douces ; de sorte qu’on peut admettre qu’une espèce marine appartenant à un groupe composé, en général, de poissons d’eau douce, puisse voyager longtemps le long des plages de la mer et plus tard s’adapter, en se modifiant, aux eaux douces d’une terre éloignée. […] Gould m’a fait observer, il y a longtemps, que, parmi les genres d’oiseaux les plus répandus dans le monde entier, beaucoup des espèces qui les composent ont aussi une extension très vaste. […] Nous voyons clairement pour quelles raisons les habitants d’un archipel, quoique spécifiquement distincts sur chacune des îles qui le composent, ont cependant des rapports mutuels de ressemblance, et sont de même en relation, bien que par des affinités moins étroites, avec ceux du continent le plus voisin ou des autres sources d’immigration, qui peuvent lui avoir fourni des colonies.

1492. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

Sa description se compose d’une dizaine de phrases : toutes se rencontrent, à peu près telles quelles, dans des observations déjà publiées. […] Ce serait oublier que la perception se compose ordinairement de parties successives, et que ces parties n’ont ni plus ni moins d’individualité que le tout. […] Mon cabinet de travail, ma table, mes livres ne composent autour de moi une atmosphère de familiarité qu’à la condition de ne faire surgir le souvenir d’aucun événement déterminé de mon histoire.

1493. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Ajoutez l’éloignement et le lointain qui commandent à la chronologie elle-même, et qui rendent si faciles le portrait, le parallèle, l’analogie, et les divers éléments dont se compose un livre d’histoire, et surtout un livre d’histoire littéraire. […] Alfred Nettement était destiné à composer un si grand livre ! […] » À cet usage, il divisait son esprit, il le semait çà et là en mille parcelles ; il inventait des contes, il écrivait des lettres, il composait l’épigramme et la satire ; il poussait quelquefois la précaution jusqu’à être bonhomme, la cruauté jusqu’à être naïf. […] À se couper ainsi en petits morceaux, il a laissé de quoi composer soixante volumes ! […] Alexis Monteil a composé ses huit gros tomes de l’Histoire des Français des divers états.

1494. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

« Je me rappelle, disait Fréron, l’avoir entendu dans une société déclamer ainsi toute sa tragédie de Fernand Coriez, qu’il avait entièrement composée de mémoire, et dont il n’avait pas encore écrit un seul vers. » Il se montait à lui-même la tête en récitant d’un air de rhapsode, et il se refusait ensuite aux corrections et observations des comédiens. — Mais Voltaire, lui disait-on, s’y prête bien et corrige. — « Il travaille en marqueterie, répondait Piron ; moi, je jette en bronze !  […] Il m’a dit que, pour fermer sa carrière, il composait une Ode adressée à la Postérité. […] L’épigramme chez Piron est quelque chose de court, de prompt, d’irrésistible ; la saillie lui part aussitôt ; il ne la retient pas et n’amasse pas assez de bile pour composer toute une satire. […] » Et moi je dis : Quand on en est là, quand on voit le monde si fou, si bête, si perdu, si à l’envers ; quand, après avoir passé sa jeunesse à respecter très-médiocrement le goût et les mœurs, on se fait tout d’un coup le champion déclaré du goût et des mœurs ; quand, après avoir composé tant de farces bonnes ou mauvaises pour les boulevards, on crie contre le genre des boulevards ; quand, après avoir fait parler Arlequin et Polichinelle, on s’en prend de tout le mal à Polichinelle et à Arlequin ; quand on en est venu à regretter ses amusettes d’enfant et les ânes de Beaune, on n’a plus qu’une chose à faire, c’est de s’en aller.

1495. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Il laissa à son lieutenant favori Mégabaze un corps d’armée, composé de trois cent mille Persans d’élite, et de troupes ioniennes auxiliaires, pour conquérir la Grèce. […] Les Péoniens du lac de Prasias se sont construit, au milieu de ce lac, un sol artificiel composé de planchers en bois, soutenus par de longs pilotis ; et cet emplacement ne communique à la terre que par une chaussée très-étroite et un seul pont. […] « Mégabaze, après cette expédition, envoya en Macédoine une députation composée de sept Perses, et choisie parmi ce qu’il y avait de plus distingué dans l’armée. […] L’espion de Xerxès, s’étant avancé, observa et reconnut le camp, mais non pas toutes les troupes qui le composaient, car il ne pouvait apercevoir celles qui étaient en dedans du mur, que les Grecs venaient de relever dans la vue d’augmenter leurs moyens de défense.

1496. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Combien plus dans nos sociétés modernes, où les mœurs et la religion lui ont rendu son rang, et où l’union de la beauté morale et de la beauté physique compose l’idéal de la femme ! […] Il y avait tant de gravité véritable sous cette gravité composée, tant de naturel sous cette étiquette, que les plus habiles pouvaient s’y tromper. […] C’est ainsi que, par un dernier effort de l’art, il composait Athalie, le chef-d’œuvre de notre scène, la pièce à la fois la plus conforme aux règles des anciens, et la plus libre de toute servitude théâtrale. […] Dans Athalie, le chœur est composé de jeunes filles que tantôt Josabeth, tantôt l’aimable Salomith associent à leurs sentiments.

1497. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Chapitre II : le théâtre Et d’ailleurs, quelle qu’ait pu être l’opinion particulière de Gœthe sur son théâtre, le théâtre a été mis en premier dans ses Œuvres par l’opinion générale de l’Europe, comme, parmi les pièces qui le composent, la plus admirée, la plus retentissante, a été Faust. […] Enfin Stella, — où, pour la première et l’unique fois, le muscle qui est le cœur de Gœthe semble avoir tressailli, — Stella, la passion gâtée par la métaphysique et par la quintessence, l’épicuréisme du sentiment, qui est toujours de l’épicuréisme encore, c’est-à-dire un point de vue inférieur, une inspiration sans transcendance et sans grandeur, Stella, pillerie de Werther, qui finit comme Werther par un suicide, idée retournée de Werther où l’amant se tue, non parce qu’il n’est pas aimé d’une femme, mais parce qu’il est aimé de deux ; Stella, Torquato Tasso, Iphigénie, ont été composés — et c’est bien le mot — à l’aide de ces procédés de mémoire, d’investigation, de retouche, de pointillé, de tortillé, qui sont les procédés de Gœthe, lesquels ont leur genre de valeur, sans doute, mais ne sont point la grande manière du génie. […] Il se remettait à décrire les objets extérieurs, cet œil sans cœur et sans cerveau, comme dans ses Élégies romaines, qui ne sont pas des élégies, mais des descriptions de la campagne de Rome ; ou, revenant à son procédé d’imitation et de pastiche, — la seule poétique à son usage, — il singeait assez bien une littérature dans laquelle il avait vécu et glané, et il composait son Divan, la meilleure chose qu’il ait, je ne dis pas sentie, mais écrite. […] Le bagage poétique de Gœthe qu’on déballe aujourd’hui, et qui ne soit pas un amoncellement de choses ridicules et vulgaires, fastueusement avortées, se compose exactement, en comptant sur nos doigts, de trois à quatre pièces d’accent poétique sincère à travers des torrents d’emphase et de faux, — puis du Divan, excellent pastiche obtenu comme un fort parfum extrait de toutes les herbes de la Saint-Jean de l’érudition attentive, — et, finalement, de la bucolique descriptive d’Hermann et Dorothée, malheureusement empâtée de cette allemanderie patriarcalement bourgeoise qui endimanche si lourdement le naturel de Gœthe quand il a la bonne volonté d’être naturel, mais, après tout, description bien faite, digne de l’oculaire Gœthe, qu’ils ont appelé Jupiter et qu’il fallait plutôt appeler Ophthalmos, car Gœthe n’aurait jamais pu être Milton : on l’eût tué en lui crevant les yeux !

1498. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Il chantait volontiers en s’accompagnant d’une guitare et c’est ainsi qu’il composa ses cantiques. […] Un chapitre très curieux à lire est celui sur l’immortalité des protozoaires et aussi des cellules sexuelles, qui partageraient ce privilège des individus les plus simples, composés de cellules non différenciées. […] Taine n’eût peut-être pas composé sa Philosophie de l’Art, s’il n’avait lu l’Histoire de la peinture en Italie. […] Dans les moments où la mode est moins tyrannique, les femmes, rendues à leur instinct, imaginent des nouveautés personnelles qui soulignent leur grâce ; elles excellent à se composer un cadre. […] Les monosyllabes de prononciation paraissent exiger dans le ou dans la ; les noms composés s’accommodent de en : dans l’Aube, et nom : en Aube ; en Seine-et-Oise, et non : dans Seine-et-Oise.

1499. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « M. Denne-Baron. » pp. 380-388

Nous savons par cœur Le Lac, cette divine plainte de ce qu’il y a de fugitif et de passager dans l’amour : Denne-Baron, dans une pièce lyrique qui semble avoir été composée avant Le Lac, a rendu à sa manière un soupir né du même sentiment.

1500. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

On lit dans Le Moniteur de cette date : La Commission des primes à décerner aux ouvrages dramatiques était composée, cette année, de MM. 

1501. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Poésie — I. Hymnes sacrées par Édouard Turquety. »

. — Les stances et sonnets qui composent le Livre d’Amour, attribué au jeune poète mort, ont souvent de la grâce et toujours une grande aisance.

1502. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

Dans sa petite maison claire, à volets gris, d’où se découvrent les Alpilles violettes, il a écrit tous ses chefs-d’œuvre, sauf Mireille qu’il composa dans le mas paternel.

1503. (1890) L’avenir de la science « XI »

La langue moderne, en effet, étant toute composée de débris de l’ancienne, il est impossible de la posséder d’une manière scientifique, à moins de rapporter ces fragments à l’édifice primitif, où chacun d’eux avait sa valeur véritable.

1504. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre II. Recherche des vérités générales » pp. 113-119

La littérature, elle aussi, suit dans son allure un rythme composé.

1505. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 239-252

La beauté d’un Ouvrage quelconque ne consiste pas à n’avoir rien d’étranger, mais à former un Tout habilement composé des différentes matieres qui peuvent l’embellir.

1506. (1899) Le monde attend son évangile. À propos de « Fécondité » (La Plume) pp. 700-702

Il a composé les pages de Geneviève ; les récits du Tailleur de Pierres ont été transcrits par cet homme qui avait célébré Elvire.

1507. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre quatrième. L’aperception et son influence sur la liaison des idées »

Eh bien, quand Gœthe composait Faust, il était également obligé d’attendre la résolution intérieure d’une équation qui avait pour termes des images et des idées : son attention et son « aperception » réagissaient pour éliminer ce qui ne convenait pas au dessein choisi ; elles établissaient un intérêt dans le développement du spectacle interne, un nœud dramatique.

1508. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre III. Paradis perdu. »

On ne peint bien que son propre cœur, en l’attribuant à un autre ; et la meilleure partie du génie se compose de souvenirs.

1509. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre II. Qu’il y a trois styles principaux dans l’Écriture. »

De plus, comme dans l’Écriture tout a un rapport final avec la nouvelle alliance, on pourrait croire que les élégies de Job se préparaient aussi pour les jours de deuil de l’Église de Jésus-Christ : Dieu faisait composer par ses prophètes des cantiques funèbres dignes des morts chrétiens, deux mille ans avant que ces morts sacrés eussent conquis la vie éternelle.

1510. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes petites idées sur la couleur » pp. 19-25

Dans ce travail sa teinte devient un composé de diverses substances qui réagissent plus ou moins les unes sur les autres, et tôt ou tard se désaccordent.

1511. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

Sur le pupitre vert placé devant lui sa main tient encore la lettre perfide : « Citoyen, il suffit que je sois bien malheureuse pour avoir droit à votre bienveillance. » L’eau de la baignoire est rougie de sang, le papier est sanglant ; à terre gît un grand couteau de cuisine trempé de sang ; sur un misérable support de planches qui composait le mobilier de travail de l’infatigable journaliste, on lit : « A Marat, David. » Tous ces détails sont historiques et réels, comme un roman de Balzac ; le drame est là, vivant dans toute sa lamentable horreur, et par un tour de force étrange qui fait de cette peinture le chef-d’œuvre de David et une des grandes curiosités de l’art moderne, elle n’a rien de trivial ni d’ignoble.

1512. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre II. Des éloges religieux, ou des hymnes. »

Ainsi, nous voyons par l’histoire que c’est surtout dans le temps des épidémies et des guerres, lorsque de grandes batailles étaient perdues, lorsque la peste faisait périr les citoyens par milliers, lorsque le peuple croyait voir pendant la nuit un spectre pâle et terrible répandre la désolation sur ses murs ; c’était alors que les prêtres dans les temples et aux pieds des autels, entourés d’un peuple nombreux, élevant tous ensemble leurs mains vers le ciel, composaient et chantaient de nouvelles hymnes.

1513. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVIII. Siècle de Constantin. Panégyrique de ce prince. »

Optatien Porphyre, qui n’était point du tout Porphyre le philosophe, mais un poète obscur et très digne de l’être, composa en l’honneur de ce prince, qui l’avait exilé, un long panégyrique en vers qui ne valait rien, et qui, en conséquence, fut très bien payé.

1514. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

C’est vers ce temps, ou peu après, qu’il méditait un poème d’Attila, et qu’il composait, d’après Manzoni sans doute, une tragédie d’Adelghis sous le titre de Rosemonde. […] Comme c’était juste en général, composé, suivi, pénétrant, non visant à l’effet, tiré de l’examen même des écrits et du fond direct des lectures, d’une interprétation toujours nette et la plus vraisemblable ! […] Les beaux articles sur le Roman de la Rose, sur Joinville, sur Amyot, ces chapitres détachés d’un cours qui était tout composé et tissu de semblables morceaux furent arrachés de temps en temps à l’auteur par la Revue des Deux Mondes, et ils sont faits pour donner la mesure de ce qu’on n’a pas. […] Sur cette histoire romaine d’Ampère, si considérable aujourd’hui (elle n’a pas moins de six gros volumes), si intéressante par parties, si instructive même, mais qu’il n’a pas eu le temps de fondre et de composer en un tout harmonieux, je serai à la fois très-franc et très-humble. […] Sans doute, en s’y attachant avec suite, il eût contribué plus sûrement à sa renommée, à son autorité, sinon à sa gloire : il eût composé un livre excellent et durable, en vue de tous, à l’usage de tous ; il eût continué de faire l’éducation supérieure de plusieurs générations successives ; quiconque se fût essayé dans cette voie critique l’eût rencontré sans cesse sur son chemin et pendant ces quinze dernières années et dans celles qui suivront ; on aurait eu, en chaque sujet littéraire, à compter avec lui ; mais en lui imposant cette tâche, en lui supposant ce souci, suis-je bien entré dans l’esprit de l’homme, ne l’ai-je point tiré un peu trop à moi et dans le sens de ce que je préfère moi-même ?

1515. (1927) André Gide pp. 8-126

André Gide n’a peut-être pas une vraie vocation de romancier ; aussi bien se défend-il de composer des romans. […] Des six traités qui le composent, deux seulement, Bethsabé et le Retour de l’Enfant prodigue, n’avaient jamais paru en librairie, mais ils avaient été insérés dans Vers et Prose, la revue de M.  […] Par la préface enthousiaste qu’il a composée pour cette traduction, M.  […] Mais loin d’éliminer les événements, le dialogue et les aspects physiques, il ne se composera que de ces matériaux, mis en forme narrative. […] … Le « récit » se compose de deux cahiers ou journaux intimes, dans lesquels le protagoniste parle à la première personne.

1516. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

Macaulay porte dans les sciences morales cet esprit de circonspection, ce besoin de certitude et cet instinct du vrai qui composent l’esprit pratique, et qui, depuis Bacon, font dans les sciences le mérite et la puissance de sa nation. […] L’ouvrage et toutes ses parties sont composés sur une échelle gigantesque ; le titre est aussi long qu’une préface ordinaire, la préface remplirait un livre ordinaire, et le livre contient autant de matière qu’une bibliothèque. […] Mais ces défauts paraîtront peut-être des mérites, si nous prenons garde aux passions et aux préjugés de ceux pour qui l’Acte de Tolérance fut composé. Cette loi, remplie de contradictions que peut découvrir le premier écolier venu en philosophie politique, fit ce que n’eût pu faire une loi composée par toute la science des plus grands maîtres de philosophie politique. […] Un peu plus loin, quand il s’agira de punir le crime, et que Guillaume, ayant châtié sévèrement les exécuteurs, se contentera de révoquer le maître de Stairs, Macaulay compose une dissertation de plusieurs pages pour juger cette injustice et pour blâmer le roi.

1517. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »

Quand les éléments qui composent un organisme se plient à une discipline rigoureuse, peut-on dire qu’ils se sentent obligés et qu’ils obéissent à un instinct social ? […] Nos devoirs sociaux visent la cohésion sociale ; bon gré mal gré, ils nous composent une attitude qui est celle de la discipline devant l’ennemi. […] Mais les grandes figures morales qui ont marqué dans l’histoire se donnent la main par-dessus les siècles, par-dessus nos cités humaines : ensemble elles composent une cité divine où elles nous invitent à entrer. […] La facilité avec laquelle on compose des théories de ce genre devrait éveiller nos soupçons : si les fins les plus diverses peuvent ainsi être transmuées par les philosophes en fins morales, c’est vraisemblablement — comme ils ne tiennent pas encore la pierre philosophale — qu’ils avaient commencé par mettre de l’or au fond de leur creuset. […] L’apparition de chacune d’elles était comme la création d’une espèce nouvelle composée d’un individu unique, la poussée vitale aboutissant de loin en loin, dans un homme déterminé, à un résultat qui n’eût pu être obtenu tout d’un coup pour l’ensemble de l’humanité.

1518. (1864) Le roman contemporain

Le chancelier Gerson se crut obligé de prêcher en chaire contre l’auteur du Roman de la Rose, et de composer pour le combattre un songe allégorique dans lequel on voit figurer un sénat composé de la Justice canonique, de la Miséricorde, de la Vérité, du Courage, de la Charité, de la Tempérance et de plusieurs autres. […] L’Autriche, victorieuse des insurrections nationales qui Font mise aux prises avec les éléments disparates dont se compose son vaste empire, semble se rasseoir. […] Elle se compose de ceux « qui ont un nom connu sur la place artistique ou littéraire et dont les produits ont cours à des prix modérés, il est vrai ». […] Nous sommes loin du temps où Frosine pouvait composer une dot à Marianne avec le goût de sa jeune cliente pour la simplicité, son aversion pour les riches bijoux, les magnifiques ajustements, les tables délicatement servies. […] Cette préface est courte, elle ne se compose que de quelques lignes ; je la citerai tout entière.

1519. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

L’éducation, dans ce qu’elle a de durable et de tout à fait invincible, ne se compose guère que d’influences de ce genre. […] Les diverses manifestations de cette curiosité composent un vrai tableau d’Hogarth. […] Ils forment tout un quartier de la ville et sont composés de gens de tout état au nombre d’environ quatre cents. […] La société qu’il fréquentait d’habitude se composait tout au plus d’une demi-douzaine de personnes, et peut-être ce chiffre est-il encore exagéré. […] » Pour toutes ces raisons, Henri Néville ne changeait jamais d’amis et de camarades, et cinq ou six personnes composaient pour lui l’humanité tout entière.

1520. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

Or pour se conclure, Dieu n’a plus qu’une âme à composer. […] quelle âme ce mortel vient de se composer ! […] Nous sommes en présence d’un poème composé, d’un drame avec prélude et conclusion. […] Avant cette date Souza avait déjà composé deux livres de vers où le poète s’essayait à des recherches harmoniques et rythmiques. […] C’est du moins la raison pourquoi Souza a composé des livres de critique.

1521. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

On voulait le contraindre à en composer un second ; Chateaubriand refusa. […] C’est là qu’il a composé et publié ses Considérations sur la France, et que, dans sa correspondance intime, il a jugé, avec une si clairvoyante indépendance, la conduite de la coalition européenne, et notamment celle de l’Autriche. […] La majesté des souverains se compose des respects de chaque sujet. […] C’est là que la restauration le rencontra ; mais il a enfin trouvé sa voie littéraire, car, à cette époque, il a déjà composé la chanson du Roi d’Ycelot, cet éloge railleur qui, en chantant la paix, chansonnait la guerre. […] Entre les deux volumes dont se composèrent les Méditations, M. de Lamartine publia un poëme à la fois philosophique, dramatique et élégiaque : la Mort de Socrate.

1522. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

La politique l’avait rendu à la poésie, la poésie reportait son cœur à Laure, son imagination à Vaucluse ; il composa à San-Colomban des vers et des lettres pleines de sa mélancolie. […] et le sonnet : Di pensier in pensier, di monte in monte, et tant d’autres que ma mémoire suggérait à mon pauvre cœur dans les murailles mêmes et sous les arbres du verger où ils furent composés !  […] La langue dans laquelle ces vers s’épanchent ne semble avoir été composée ni pour les hommes, ni pour les esprits délivrés de leurs corps ; mais c’est une langue entre ciel et terre, entendue également en haut et en bas, qui a de la terre la passion et la douleur, qui a du ciel l’espérance et la sérénité.

1523. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Cette pièce, dont les deux croisées donnaient sur la rue, était planchéiée ; des panneaux gris, à moulures antiques, la boisaient de haut en bas ; son plafond se composait de poutres apparentes, également peintes en gris, dont les entre-deux étaient remplis de blanc en bourre qui avait jauni. […] Trois allées parallèles, sablées et séparées par des carrés dont les terres étaient maintenues au moyen d’une bordure en buis, composait ce jardin que terminait, au bas de la terrasse, un couvert de tilleuls. […] Chez elle, tous les soirs, la salle se remplissait d’une société composée des plus chauds et des plus dévoués Cruchotins du pays, qui s’efforçaient de chanter les louanges de la maîtresse du logis sur tous les tons.

1524. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

Il me savait attachée à mes amis, à la France, à mes ouvrages, à mes goûts, à la société ; il a voulu, en m’ôtant tout ce qui composait mon bonheur, me troubler assez pour que j’écrivisse une platitude dans l’espoir qu’elle me vaudrait mon rappel. […] Le poëte ne fait, pour ainsi dire, que dégager le sentiment prisonnier au fond de l’âme ; le génie poétique est une disposition intérieure de la même nature que celle qui rend capable d’un généreux sacrifice ; c’est rêver l’héroïsme que composer une belle ode. […] Traduire en vers ce qui était fait pour rester en prose, exprimer en dix syllabes comme Pope, les jeux de cartes et leurs moindres détails, ou comme les derniers poëmes qui ont paru chez nous, le trictrac, les échecs, la chimie, c’est un tour de passe-passe en fait de paroles, c’est composer avec les mots, comme avec les notes, des sonates sous le nom de poëme.

1525. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 mai 1885. »

L’orchestre composé de 121 exécutants et dirigé supérieurement par M.  […] À donner cette connaissance, sied, excellemment, le livre composé par M.  […] Humperdinck, le compositeur d’Hänsel und Gretel et le collaborateur de Wagner à Bayreuth pour la création de Parsifal, avait composé une transcription de la dernière oeuvre du compositeur.

1526. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Le Conseil d’administration, qui existe encore, était composé de MM.  […] - Cette institution avait un caractère, absolument, différent à la première ; tandis que la Souscription ne visait que la construction du Théâtre et les trois représentations de la Tétralogie, le Patronat devait être une institution permanente, d’une durée illimitée, composée de « membres pour la vie », destinée à assurer, par ses cotisations, l’existence de l’Ecole de Style et les Représentations-modèles : chaque cotisation fut fixée à quinze marks par an, elle donnait le droit d’assister aux représentations du Théâtre de Fête, — À la même époque, Richard Wagner fonda les « Bayreuther-Blaetter » pour être, sous la direction de M.  […] peut-être n’est-il point nécessaire que nous l’admettions, car, certes, nous ne pourrions admettre, jamais, sans nous tromper, que l’artiste puisse composer quelque œuvre, s’il n’a, en son âme, la plus profonde sérénité.

1527. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Le symbole de Lohengrin « Lorsque j’entrepris la composition de Lohengrin, dit Wagner dans une Communication a mes amis31, j’étais devenu conscient de ma solitude, à tel point que le sentiment que j’en avais, pouvait seul m’exciter à me communiquer et m’en donner le pouvoir. » Pour que la certitude de ne pouvoir faire comprendre ses œuvres, le déterminât à en composer une nouvelle, il fallait en vérité qu’il fût dans une disposition d’esprit étrangement romanesque. […] La Fondation, exclusivement consacrée au maintien de l’œuvre de Bayreuth, est composée d’un capital dû, en partie, aux revenus de l’Association (60 % des revenus totaux annuels), et, en partie, à des donations particulières. […] Il faut encore remarquer que la somme obtenue par le Patronat, en 1882, était composée, en partie, de dons volontaires très distincts des simples cotisations patronales.

1528. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

De ce principe que les choses ne sont qu’en tant que sensations, que rien n’existe si ce n’est des sensations, que la vie est une suite de sensations, de ce principe (évident, quelles que soient les métaphysiques, quelles que soient les théologies qu’on y joigne ou qu’on y insère) toute dialectique doit descendre ; l’homme, étant d’essence sensationnel, vivant de sensations, est nécessairement besogneux de sensations, et, besogneux de sensations, il veut les séries sensationnelles plus intenses ; or, une série sensationnelle sera plus intense si elle est plus homogène, c’est-à-dire si, parmi les sensations qui la composent, les sensations du même ordre logique admettent l’entremêlement d’un moins grand nombre de sensations d’un ordre logique différent. […] Alors vient ce troisième acte composé après un très long intervalle ; et entendez d’abord le fulgurant prélude ; c’est la musique toute qui institue cette évocation d’âme dans le sombre des solitudes morales ; puis, les deux scènes corrélatives de Wotan en face de son rêve et en face de son acte, fondamentales du drame, et nécessairement mêlées de littératures explicatives du symbole originel ; mais dans ces scènes, rien aux mimiques, les décorations et les gestes étant dans l’orchestre. […] Mais point absente à ces vies n’était la musique, et je jouais par fois d’un violon ; et, tout appliqué disciple que je fusse aux rhétoriques diverses, je me sentais musicien et je composais des airs ; je concevais, aux heures de silence, des symphonies dont les ébauches orchestrales m’enorgueillissent ; et c’était, à la vérité, une lutte, alors de ces quinze ans, entre le démon de la musique et l’ange des lettres bien classiques.

1529. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

C’était un très gros volume, composé à la manière de l’école de Wolf, avec une grande régularité, mais avec un tel luxe de divisions et de subdivisions, que la pensée fondamentale se perdait dans le circuit de ses longs développemens. […] Par exemple, prenez cette proposition : ce meurtre qui vient d’avoir lieu suppose un meurtrier ; quels sont les élémens dont se compose cette proposition évidente par elle-même ? […] On ne peut pas se prononcer plus nettement. « Nul doute, dit-il, que toutes nos connaissances ne commencent avec l’expérience ; car par quoi la faculté de connaître serait-elle sollicitée à s’exercer, si ce n’est par les objets qui frappent nos sens, et qui d’une part produisent en nous des représentations d’eux-mêmes, et de l’autre mettent en mouvement notre activité intellectuelle et l’excitent à comparer ces objets, à les unir ou à les séparer, et à mettre en œuvre la matière grossière des impressions sensibles pour en composer cette connaissance des objets que nous appelons expérience ?

1530. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

Il a cru que la Démocratie française se composait de quelques nobles jeunes gens, innocents à force de jeunesse, et d’une poignée de dévoyés de l’Ordre et de la Famille, étudiants de quinzième année, réfugiés politiques, cherchant le grain de la révolte n’importe où il tombe, le tout orné d’une guirlande fanée de bas-bleus, bons à mettre aux Incurables de l’Adultère et aux Impossibles de la Maternité. […] Michelet sait donc à merveille de combien de bonnets de femmes se compose, en France, l’opinion publique. […] Triste procédé qui pourrait dispenser la Critique de s’occuper d’un ouvrage dont le fond est déjà connu, si, d’un autre côté, le nom de l’auteur, le titre du livre et les quelques points de suture qui tiennent les morceaux dont il est composé, rapprochés, ne révélaient pas suffisamment l’éternel dessein de propagande contre lequel on ne saurait mettre trop en garde les esprits faibles sur lesquels M. 

1531. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

Barnum avait, de pièces et de morceaux, composé une syrène qu’il faisait voir aux cockneys américains. […] Il le fut par ses facultés, sublimement déplacées dans son abominable patrie, et par toutes les circonstances de sa vie, ce qui lui composa une destinée de misère de la plus épouvantable unité… Milton, aveugle et pauvre, eut au moins deux filles, dans sa détresse et dans sa cécité ; — il est vrai que dernièrement on a dit, contrairement à la vieille légende, qu’elles furent de petites parricides de tous les jours au logis (at home), dans tous les menus détails de l’intimité domestique. […] Ce chapitre est composé de quatre parties, écrites successivement de 1853 à 1883.

1532. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

Clément d’Alexandrie, ce chrétien érudit qui mêlait à la tradition hébraïque une vaste connaissance de la philosophie et de la poésie grecques, composa dès le second siècle des hymnes à la fois dogmatiques et familiers. […] Ainsi, dit-on, il entreprit de composer, à force de studieuses réminiscences, un Homère chrétien, un Pindare chrétien, et même un Ménandre chrétien, par une pieuse imitation des grâces de langage, et de la tendresse naturelle au style de l’amant de Glycère. […] Il la confondra presque dans la même croyance, l’embrassera du même amour ; et une veine inconnue d’émotion et de poésie naîtra de ce culte de l’âme, qui n’est pas l’orgueil idéal du stoïcien s’égalant à Dieu, mais qui se compose de foi, d’amour et d’espérance.

1533. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Tout ce mélange, ce composé naturel et sincère où domine et surnage partout la curiosité historique, nous est d’un grand charme en le lisant. […] Après la messe se tint un grand conseil composé des princes et grands seigneurs, pour savoir ce qu’on allait faire.

1534. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Corneille, qui savait l’espagnol, a eu sous les yeux, quand il composa son Cid, le drame de Guillem de Castro, en trois journées, la Jeunesse du Cid ou plus exactement les Prouesses du Cid, et il l’a imité, il l’a modifié avec goût, il l’a réduit et accommodé selon le génie de notre nation et le sien propre. […] Le poème se compose, à proprement parler, de deux parties ou chansons, qui font en tout 3744 vers.

1535. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

Ce sera ainsi en tout : cette nature honorable tâchera de ne pas rompre absolument et de composer. […] Ce tableau aurait eu une moindre portée, sans doute, et eût donné une moindre idée de son auteur que le savant ouvrage composé que nous possédons ; mais il n’eût pas été, je le crois, moins instructif ; il l’eût peut-être été davantage. — La première partie de l’ouvrage, pleine de réflexions applicables à notre société, et de vues réversibles sur notre Europe et notre France, réussit complètement et mérita son succès : l’auteur, en le continuant, poussa trop loin sa méthode et l’épuisa, ainsi que son sujet, dans la seconde partie qui parut quelques années après et qui ne répondit pas en intérêt à la première87.

1536. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

Les étudiants de Lausanne aiment à marier de beaux airs allemands à des chants poétiques souvent composés par quelqu’un d’entre eux. […] J’insiste sur ce résultat composé, non pas contradictoire.

1537. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

On raconte que tout alla très-bien pour l’abbé d’Aubignac, ce grand critique constituant, ce législateur prépondérant du théâtre, jusqu’à ce qu’il eùt composé sa Zénobie en prose sur les règles qu’il avait prescrites aux auteurs. […] Le petit envoi qui termine, et qui nous apprend que la pièce a été composée pour le jour de naissance de son ami, nous rend de véritables accents de cœur : Hæc tibi, parva quidem, genitali luce paramus Dona, sed ingenti forsan victura sub ævo, Tu cujus placido posuere in pectore sedem Blandus honos, hilarisque (tamen cum pondere) virtus : Cui nec pigra quies, nec iniqua potentia, nec spes Improba, sed medius per honesta et dulcia limes : Incorrupte fidem, nullosque experte tumultus, Et secrete palam : qui digeris ordine vitam ; Idem auri facilis contemptor, et optimus idem Comere divitias, opibusque immitter e lucem… Si Stace a eu tant de vogue en son temps, si l’on a trouvé à sa voix de la douceur, c’est aussi, apparemment, pour quelques-unes de ces notes aimables : il y avait lieu de le dire.

1538. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « M. MIGNET. » pp. 225-256

A des études vastes, continues, profondes, à la possession directe des sources supérieures, M ignet n’a cessé de joindre le soin accompli (cultus) de composer et d’écrire ; chaque œuvre de lui se recommande par l’ensemble, par la gravité et l’ordre, comme aussi par l’éclat de l’expression ou par l’empreinte. […] C’est un intérêt du même genre, mais plus concentré, que présente l’ouvrage intitulé Antonio Perez et Philippe II, composé d’après une méthode analogue, et dont le fond repose également sur des documents officiels inédits.

1539. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — I »

Il trouve les passions du Midi violentes et portées à l’excès ; pour lui, sensible et tempéré, il vit de réflexion et de silence ; il garde la chambre et lit beaucoup, sans même éprouver le besoin de composer. […] C’est l’épanchement le plus pur, la plainte la plus enchanteresse de cette âme tendre qui ne savait assister à la prise d’habit d’une novice sans se noyer dans les larmes, et dont madame de Maintenon écrivait : « Racine, qui veut pleurer, viendra à la profession de la sœur Lalie. » Vers ce même temps, il composa pour Saint-Cyr quatre cantiques spirituels qui sont au nombre de ses plus beaux ouvrages.

1540. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70

Il me semble que l’on n’a pas encore considéré comment les facultés humaines se sont graduellement développées par les ouvrages illustres en tout genre, qui ont été composés depuis Homère jusqu’à nos jours. […] Que serait une nation nombreuse, si les individus qui la composent ne communiquaient point entre eux par le secours de l’imprimerie ?

1541. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Comment les Essais ont été composés. […] Cependant ce gonflement maladroit a moins nui aux Essais qu’il n’aurait fait à un ouvrage mieux composé : comme rien ne se tient, chaque morceau vaut en soi, et ne saurait être affecté de son entourage ; peu importe où ni quand il vienne.

1542. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

Il avait caché son moi : il ne l’avait pas ôté, comme dit Pascal : on le voit bien aux Mémoires, où il règle sans en avoir l’air les comptes de toutes ses rancunes, et compose son personnage pour la postérité. […] Mme de Sablé s’était retirée depuis 1659 auprès de Port-Royal, ajoutant la dévotion à tous ces défauts et qualités qui composaient sa charmante personne.

1543. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Les autres imitations de la vie, telles que l’épopée ou le roman, ne nous la mettent pas directement sous les yeux, mais l’évoquent seulement par la narration : c’est nous, en somme, qui nous composons à nous-mêmes les scènes que la narration nous suggère. […] Par exemple, dans la vie réelle, la cour que fait un homme à une femme se compose d’une foule de petites démarches et de menus propos ; tout cela devra être résumé dans une « déclaration » : voyez celle de Tartufe. « C’est l’habileté de l’auteur dramatique de ramasser dans une seule circonstance frappante tous les détails similaires qu’il néglige ou, pour mieux dire, qu’il supprime absolument. » De même, l’auteur dramatique ne saurait peindre ses personnages que par quelques traits choisis et caractéristiques.

1544. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

J’ai pu me figurer l’heure d’une fin de jour d’hiver, aux vastes fenêtres, pas l’ennui, qui frappa latéralement une compagnie avec goût composée. […] Chiffration mélodique tue, de ces motifs qui composent une logique, avec nos fibres.

1545. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

C’est dans ce mètre qu’ont été composées la plupart des vieilles poésies populaires. […] Parmi des refrains de Bohême, les hurlements de l’ours et le cliquetis incessant de sa chaîne ; partout des haillons aux couleurs criardes : ici des enfants et des vieillards à demi nus, là des chiens qui hurlent et aboient ; le violon ronfle, les roues grincent sur le sable, tout est sauvage, misérable, désordonné… » Sous le titre de Boris Godounov, Pouchkine a composé un drame historique dans la forme de ceux de Shakespeare, avec l’aventure du premier des faux Démétrius.

1546. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

Avoir sans cesse en vue le public, ne penser à soi qu’après tous les autres, composer, c’est-à-dire s’ajuster à l’esprit d’autrui, sacrifier des idées, ranger celles qu’on choisit, ménager les transitions, non de rhétorique, mais de logique, voilà l’art au dix-septième siècle, et l’art ainsi appliqué est du dévouement. […] Chez Montesquieu, la pensée est ce que sont dans la science les corps composés de plusieurs substances : il faut pour les démêler toutes les subtilités et toute la patience de l’analyse.

1547. (1890) L’avenir de la science « XVIII »

Or l’émancipation de l’individu est conquise, définitivement conquise, et doit être conservée à jamais. « La société, disait Enfantin, ne se compose que d’oisifs et de travailleurs ; la politique doit avoir pour but l’amélioration morale, physique et intellectuelle du sort des travailleurs et la déchéance progressive des oisifs. » Voilà un problème nettement défini. […] Il est superficiel d’envisager l’histoire comme composée de périodes de stabilité et de périodes de transition.

1548. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre II : La Psychologie. »

3° Enfin, dans notre vie ordinaire, tout objet visible est composé de parties très petites ou minima visibilia. Mais chaque minimum visibile est lui-même composé de parties plus petites, lesquelles, chacune à part, sont pour la conscience comme zéro.

1549. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIV, l’Orestie. — Agamemnon. »

Les récits de l’Odyssée sur le meurtre d’Agamemnon diffèrent des traditions postérieures sur lesquelles Eschyle composa son drame. […] Comme dans les Perses, il est composé de vieillards, gardiens invalides de la ville dont la guerre a emporté la jeunesse.

1550. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chateaubriand homme d’État et politique. » pp. 539-564

Cependant M. de Chateaubriand avait visité l’Orient et la Grèce ; il avait composé Les Martyrs, l’Itinéraire ; il avait à peu près terminé son œuvre, son voyage littéraire autour du monde, et il sentait qu’il s’ennuyait toujours, qu’il y avait en lui un grand vide, et que son talent demandait aliment et pâture. […] Cette alliance entre l’honneur et la liberté compose ce que j’appelle l’écusson politique de M. de Chateaubriand.

1551. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

Notre roman à moitié composé nous a été rendu. […] Cette collection, je l’aurais livrée à l’admiration des bourgeois, et après avoir joui de leur stupide épatement, sur l’étiquette et le grand prix de l’objet, je me serais livré à un éreintement épileptique, composé avec du fiel, de la science et du goût.

1552. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »

Elles y arrivent d’autant mieux que toute invention se greffe sur des souvenirs, que, dans toute opération un peu complexe de l’esprit, les mots qui appellent des idées et les idées qui appellent des mots se suivent, s’enchaînent, se groupent, formant rapidement des composés dont la conscience ne saisit que l’ensemble et néglige les détails ; ces attentes minimes d’un mot, d’une idée, déjà peu discernables, achèvent de s’annuler en se compensant et deviennent insaisissables à toute observation. […] Une langue vague et confuse est, chez un peuple, un sûr indice de décadence intellectuelle et morale ; au contraire, le grec et le latin sont considérés comme les langues éducatrices par excelence, parce que les mots qui les composent expriment des notions bien faites ; dépôts des efforts d’attention des Hellènes et des Romains, ces deux langues nous obligent à nous faire nous-mêmes des âmes grecques et romaines pour nous les assimiler.

1553. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre II. Le fond et la forme dans la littérature indigène. »

Le remède indiqué à un puissant et qui se compose des organes vitaux de celui qui a tenté de nuire au conseilleur du dit remède. — Cf. […] Diêgui) qui, pour annoncer d’une façon moins brutale à son frère que ses troupeaux ont été enlevés, lui fait apporter pour son repas un couscouss uniquement composé d’herbes, sans le moindre morceau de viande, lui donnant ainsi à entendre qu’à moins de reconquérir ses bestiaux dérobés, il n’aura plus désormais que les produits du sol pour le nourrir.

1554. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Une personne que le Ciel a composée avec tant de soin et avec tant d’art, doit faire honneur à son ouvrier et régner ailleurs que dans le désert. […] Je vous dirai simplement mon sentiment : Acante, c’est bien Racine, un peu, même beaucoup « stylisé », comme nous disons de nos jours, arrangé, composé et recomposé par La Fontaine ; ce n’est pas le Racine véritable, mais il y a le fond de Racine.

1555. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

Ingres Cette Exposition française est à la fois si vaste et généralement composée de morceaux si connus, déjà suffisamment déflorés par la curiosité parisienne, que la critique doit chercher plutôt à pénétrer intimement le tempérament de chaque artiste et les mobiles qui le font agir qu’à analyser, à raconter chaque œuvre minutieusement. […] Sans donner notre acquiescement à cet amour commun et puéril de l’antithèse, il nous faut commencer par l’examen de ces deux maîtres français, puisque autour d’eux, au-dessous d’eux, se sont groupées et échelonnées presque toutes les individualités qui composent notre personnel artistique.

1556. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

On a d’un côté une matière multiple, composée de parties plus ou moins indépendantes, diffuse dans l’espace, et de l’autre un esprit qui ne peut avoir aucun point de contact avec elle, à moins qu’il n’en soit, comme veulent les matérialistes, l’inintelligible épiphénomène. […] Comment, composé d’une série de positions instantanées, remplirait-il une durée dont les parties se prolongent et se continuent les unes dans les autres ?

1557. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Appendice. [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 497-502

On lit dans Le Moniteur de cette date : La commission des primes à décerner aux ouvrages dramatiques, nommée cette année conjointement par M. le ministre d’État et de la Maison de l’Empereur et par M. le ministre de l’Intérieur, était composée de MM. 

1558. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — V » pp. 123-131

C’était un jeune homme qui, dès l’âge de dix-huit ans, se trouva le plus grand poète de son temps, distingué par son poème de Henri IV, qu’il avait composé dans ses premiers voyages à la Bastille, et par plusieurs pièces de théâtre fort applaudies.

1559. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — I » pp. 143-149

On a recueilli ce qu’on a pu de ses écrits depuis sa mort pour composer ce recueil, et véritablement on y lit avec plaisir l’homme de goût, l’homme de belles-lettres, le philosophe.

1560. (1874) Premiers lundis. Tome II « Quinze ans de haute police sous Napoléon. Témoignages historiques, par M. Desmarest, chef de cette partie pendant tout le Consulat et l’Empire »

Le fond de cet ouvrage, pour lequel il trouve la qualification de Mémoires trop ambitieuse, n’ayant jamais de son chef agi ni ordonné, et qu’il intitule simplement Témoignages historiques, ce fond se compose donc des principales affaires d’État qui l’ont occupé, depuis son entrée au ministère, dix jours après le 18 brumaire, jusqu’à la Restauration.

1561. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Note sur les éléments et la formation de l’idée du moi » pp. 465-474

« Si la lésion porte sur le tiers postérieur de la capsule interne d’un pédoncule cérébral, la présence de l’hémianesthésie cérébrale sera pour ainsi dire chose fatale… Les faisceaux : qui composent ce tiers postérieur… sont un lieu de passage… un carrefour où les fibres centripètes… se trouvent toutes représentées avant de se diriger vers les parties superficielles du cerveau.

1562. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre II. Utilité de l’ordre. — Rapport de l’ordre et de l’originalité »

Théophile était plus poète que Malherbe, mais Malherbe composait : Théophile jetait sur le papier tout ce que sa fantaisie créait, et, sous prétexte de libre inspiration, noyait son talent dans la facilité et ses beaux vers dans le fatras.

1563. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre I. Influence de la Révolution sur la littérature »

Je ne sais pas de lecture plus poignante que les lettres écrites de la prison du Luxembourg : ni romancier, ni poète n’ont jamais noté plus minutieusement, plus énergiquement toutes les convulsions, les tumultueuses angoisses, imprécations, effusions, affectations de courage, espérances folles, forcenés désespoirs, révoltes de tout l’être contre le néant entrevu, tout ce qui compose le terrible drame des derniers jours d’un condamné.

1564. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VI. Le charmeur Anatole France » pp. 60-71

Nicole a composé un aimable traité pour conserver la paix avec les hommes.

1565. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre IV. Moyens de déterminer les limites d’une période littéraire » pp. 19-25

est alors tout animée de l’esprit de l’antiquité classique qu’elle se modèle de parti pris sur les Grecs et sur les Romains qu’elle est par suite savante et faite surtout pour une aristocratie ; les œuvres qui la composent ont presque toutes un caractère hybride ; elles sont semi-païennes et semi-chrétiennes ; elles sont anciennes par la forme, les sujets, les titres, l’imitation voulue, l’emploi de la mythologie ; modernes par les idées et les sentiments qui sont coulés dans ces moules d’autrefois.

1566. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre V. Des trois ordres de causes qui peuvent agir sur un auteur » pp. 69-75

Pour dire la même chose en d’autres termes, un être humain se développe dans trois milieux : l’un, le milieu psycho-physiologique, est l’ensemble des éléments qui composent sa constitution corporelle et mentale ; le second, le milieu terrestre et cosmique, est l’ensemble de la nature environnante ; le troisième, le milieu social, est l’ensemble de la civilisation humaine, qui, de toutes les parties de la terre et du passé, peut faire sentir et pénétrer son action .

1567. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre II. Harmonies physiques. — Suite des Monuments religieux ; Couvents maronites, coptes, etc. »

Ils se composent de la réunion subite d’un peuple policé et d’un peuple sauvage.

1568. (1767) Salon de 1767 « Sculpture — Pajou » pp. 325-330

Du reste, figure charmante, bien composée, bien drapée ; le linge qui dérobe sa cuisse et sa jambe à miracle ; jolis pieds, jolies mains, jolie tête.

1569. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 5, des études et des progrès des peintres et des poëtes » pp. 44-57

Le Titien n’a pas peint de chair où l’on voïe mieux cette molesse qui doit être dans un corps composé de liqueurs et de solides.

1570. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Notre critique et la leur »

Pontmartin, lequel est un mixte négatif, qui n’est pas tout à fait Gustave Planche et qui n’est pas tout à fait Janin, composé de deux choses qui sont deux reflets : un peu de rose qui n’est qu’une nuance, et beaucoup de gris qui est à peine une couleur, aurait cependant, dans l’appréciation des œuvres littéraires et de leur moralité, le bénéfice des idées chrétiennes et la facile supériorité qu’elles donnent à tous les genres d’esprit, si les partis et les relations, la politique et la politesse, n’infirmaient jusqu’à sa raison.

1571. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Bruyère » pp. 111-122

Nous verrons comme elle la composera.

1572. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vitu » pp. 103-115

De tous les fragments qui composent son livre, c’est le plus considérable.

1573. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « De Cormenin (Timon) » pp. 179-190

De cette masse de flèches qui ont si bien sifflé dans le temps, et percé, — semblait-il, — et fait tant pousser, aux uns des cris de joie, et aux autres des cris de douleur, on a choisi celles-ci et on en a composé comme un carquois en ces deux volumes ; et c’est ce carquois, jugé si formidable, que nous venons à l’instant de peser, et qui, le croira-t-on ?

1574. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Sand »

Cette publication, après nous avoir découvert dans le grand Écrivain, comme ses amis l’appellent encore, le prosaïsme fondamental sous la poésie de la surface le sans esprit absolu, la nullité ou la médiocrité des aperçus, le commun insupportable de ces lettres qui tuent le poète plus ou moins artificiel qui est dans ses ouvrages, mais qui ne sort jamais ni du fond de l’âme ni du fond de la vie, cette publication met à bas, tout à coup et du même coup, le masque poétique et grandiose que Madame Sand s’était composé et sous lequel on la voyait, fantaisie errante et féconde, imagination désintéressée !

1575. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « V. Saint-René Taillandier »

Aujourd’hui, dans les huit articles de revue dont il a composé le livre qu’il publie, M. 

1576. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Le Conte de l’Isle. Poëmes antiques. »

C’est avec ces paillettes que M. le Conte de L’Isle s’est composé un costume.

1577. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »

Hugo, qui ressemble au masque savamment composé de la Comédie, c’est la gaieté d’un vrai visage, aux lèvres vivantes !

1578. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Deltuf » pp. 203-214

C’est un volume sans prétention, sans préface, sans dédicace et sans épigraphe, composé de cinq nouvelles en tout, — ni plus ni moins, — mais qui sont, toutes les cinq, une idée chacune ; ce qui fait cinq raretés, si je sais bien compter !

1579. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « J.-J. Ampère ; A. Regnault ; Édouard Salvador »

» Et il ajoute, une page plus loin, avec une sérénité compatissante : « Les grands nombres étonnent toujours l’imagination, quels que soient les individus qui les composent, quand même ces individus sont des cochons. » Il n’y a que le nombre des sots qui n’étonne jamais… À cette exception près, Ampère, qui est certainement un homme d’esprit, a complètement et peut-être ici trop raison.

1580. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

Saint-Paulin composa aussi un panégyrique de cet empereur.

1581. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre IV. De la méthode » pp. 81-92

Les Hébreux croyaient en un Dieu tout esprit, qui scrute le cœur des hommes ; les gentils croyaient leurs dieux composés d’âme et de corps, et par conséquent incapables de pénétrer dans les cœurs.

1582. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre IV. Trois espèces de jugements. — Corollaire relatif au duel et aux représailles. — Trois périodes dans l’histoire des mœurs et de la jurisprudence » pp. 309-320

On ne peut croire que Plaute ait voulu mettre sur le théâtre des dieux qui enseignassent le parjure au peuple ; encore bien moins peut-on le croire de Scipion l’Africain et de Lélius, qui, dit-on, aidèrent Térence à composer ses comédies ; et toutefois dans l’Andrienne, Dave fait mettre l’enfant devant la porte de Simon par les mains de Mysis, afin que si par aventure son maître l’interroge à ce sujet, il puisse en conscience nier de l’avoir mis à cette place.

1583. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre IV. Conclusion. — D’une république éternelle fondée dans la nature par la providence divine, et qui est la meilleure possible dans chacune de ses formes diverses » pp. 376-387

Ainsi se forma une première société que j’appellerai monastique dans le sens de l’étymologie, parce qu’elle était en effet composée de souverains solitaires sous le gouvernement d’un être très bon et très puissant, optimus maximus.

1584. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XIX. »

Tel est, ce semble, cet hymne matinal composé sur un des mètres élégants d’Horace : « Ô nuit, ténèbres217, sombres vapeurs, confus et trouble apanage du monde !

1585. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

On mit en arrestation les membres ; qui l’avaient composé. […] Ces études durent se composer surtout de langue et de littérature latines, de recherches théologiques et de droit canon. […] Il n’y a presque pas de poésies de lui qui ne portent écrit le numéro du siècle où on les composa. […] Ces deux vices composent le Cultisme, c’est-à-dire la langue des gens de goût, langue que flagellaient énergiquement les sincères amis du beau. […] Ces deux oiseaux, assaisonnés de poireaux, de choux et de pommes de terre, devaient composer une potée, dont le vieux braconnier promettait merveille.

1586. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Elles ne pâlirent point, les nuits, à composer de longs traités de morale ; elles ne montèrent point dans les tribunes pour faire tonner les lois. […] En quel temps donc ou dans quelles circonstances a été composé l’Hexateuque ? […] C’est ce qu’oublient trop volontiers ceux qui croient n’avoir besoin pour composer la civilisation que de l’histoire de la Grèce et de Rome. […] Renan, s’il eût vécu du temps de Louis XIV, eût composé pour le Dauphin de France l’Histoire universelle. […] Est-ce le bien-être des individus qui la composent ?

1587. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Boyer est un composé agréable des éléments suivants : soupirs de petite-maîtresse, rognures d’ailes de papillon, beaucoup de gouttes de rosée, un peu de mousse de vin de Champagne et une dose incalculable de prétention et d’ennui brochant sur le tout. […] Dans ce siècle où l’on n’a guère plus d’aïeux, mais où l’usage n’interdit pas de s’en fabriquer, il était assurément difficile de faire un meilleur choix et de se composer une plus imposante galerie de portraits de famille. — Je sais bien que c’est à l’homme de lettres, envisagé sous un point de vue collectif, que M.  […] Ponsard, ce ponsardiste sans le savoir, avait composé sa comédie de l’Honneur et l’Argent, quand il allait, sans arrière-pensée cupide et sans autre salaire que la satisfaction de sa conscience, déposer sur l’autel du Seigneur, sa vertueuse offrande de chaque jour. […] — Au théâtre comme dans le monde, c’est la laideur qui compose la majorité, et c’est au nom de cette majorité, opprimée par une minorité infime, que nous avons protesté. […] Une chose qui ne doit plus vous surprendre, c’est que la physionomie de la charmante actrice est un composé de mélancolie, de tristesse et de regret.

1588. (1908) Après le naturalisme

Une loi morale nouvelle va le soumettre aux vérités et loin de composer un état fermé à la poésie, à la Littérature, cette situation s’offre au contraire comme une des plus admirables que rencontrèrent jamais le Verbe et les Idées. […] Son langage sera si rudimentaire qu’il ne se composera que de quelques onomatopées. […] Tandis que ces derniers composent l’ordre premier de l’humanité, l’âge barbare et sont encore aujourd’hui les plus puissants, ceux-là surgissent de l’esprit, rangent autour d’eux un petit nombre d’hommes — les instruits — et luttent avec énergie contre les premiers occupants de la scène mondiale. […] On ne l’avait pas attendue pour composer la somme des notions dont l’univers, la vie et l’homme ont besoin pour être expliqués. […] Le peuple est loin de posséder cette science et l’on voudrait que la raison du nombre le nantît du droit de décider de notre destinée — après l’avoir refusé à l’élite qui y consacre cependant sa supériorité — cette élite nouvelle qu’on aperçoit composée non d’une aristocratie de sang ou de fortune, mais des intelligences prédominantes de la nation ?

1589. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Il y a dans chaque esprit une action élémentaire qui, incessamment répétée, compose sa trame et lui donne son tour : à la ville ou dans les champs, cultivé ou inculte, enfant ou vieillard, il passe sa vie et emploie sa force à concevoir un événement ou un objet ; c’est là sa démarche originelle et perpétuelle, et il a beau changer de terrain, revenir, avancer, allonger et varier sa course, tout son mouvement n’est jamais qu’une suite de ces pas joints bout à bout ; en sorte que la moindre altération dans la grandeur, la promptitude ou la sûreté de l’enjambée primitive transforme et régit toute la course, comme dans un arbre la structure du premier bourgeon dispose tout le feuillage et gouverne toute la végétation88. […] Les gens qui ont assez de loisir et de sécurité pour lire ou écrire, sont Français ; c’est pour eux que l’on invente et que l’on compose ; la littérature s’accommode toujours au goût de ceux qui peuvent la goûter et la payer. […] Pareillement ici Robert de Brunne traduit en vers le Manuel des péchés de l’évêque Grosthead ; Adam Davie113 versifie des histoires tirées de l’Écriture ; Hampole114 compose l’Aiguillon de conscience. […] Ils la composent d’aventures, c’est-à-dire d’événements extraordinaires et surprenants. […] Voilà pourquoi trois siècles durant, pendant tout le premier âge féodal, la littérature des Normands d’Angleterre, composée d’imitations, de traductions, de copies maladroites, est vide.

1590. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Des qu’elle agissait à l’étranger, elle ne pouvait servir que son propre principe, le principe des nations libres, composées de provinces libres, maîtresses de leurs destinées. […] Un pays n’est pas la simple addition des individus qui le composent ; c’est une âme, une conscience, une personne, une résultante vivante. […] Espérer qu’une assemblée composée de notabilités départementales, d’honnêtes provinciaux, pourra prendre et soutenir le brillant héritage de la royauté, de la noblesse françaises, est une chimère. […] Un pays se compose de deux éléments essentiels : 1º les citoyens pris isolément comme de simples unités ; 2º les fonctions sociales, les groupes, les intérêts, la propriété. […] Tout autres et infiniment plus variés devraient être les moyens servant à composer la seconde chambre.

1591. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

La Maison d’un grand seigneur devait être composée : d’un Intendant, d’un Aumônier, d’un Secrétaire, d’un Écuyer, de deux Valets de Chambre, d’un Concierge ou Tapissier, d’un Maître d’Hôtel, d’un Officier d’Office, d’un Cuisinier, d’un Garçon d’Office, de deux Garçons de Cuisine, d’une Servante de Cuisine, de deux Pages, de six ou quatre Laquais, de deux Cochers, de deux Postillons, de deux Garçons de Carrosse, de quatre Palefreniers, d’un Suisse ou Portier. […] Mardi 19 juillet L’exposition de la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de Tissot, cette monographie réaliste de Jésus, composée de 350 peintures et dessins, dont 270 sont exposés cette année, et le restant sera exposé l’année suivante. […] Maintenant, dans la monographie particulière du Christ, en toutes ces rangées d’aquarelles, à la linéature, en général sèchement découpée dans une coloration un peu froide, nombre de dessins artistement composés, avec d’habiles groupements, comme les Mages en voyage, Jésus parmi les docteurs, etc., etc. […] C’est une Histoire de Marie-Antoinette, dont la reliure de Lortic, est composée d’un semis de fleurs-de-lis d’or, au milieu duquel est encastrée une médaille d’argent, frappée pour son mariage, où se lit : Maria Antonia Gallia Delphina, médaille de la plus grande rareté. […] En fait d’objets chinois ou japonais, il y a encore sur les murs, deux panneaux de Coromandel, ces riches panneaux de paravents, à intailles coloriées, où des fleurs et des poissons ressortent si bien du noir glacé de la laque ; — un bas-relief composé d’un bâton de commandement, en jade, posé sur un pied de bois de fer, admirablement sculpté ; — une plaque de porcelaine ayant dû servir à la décoration d’un lit d’un grand personnage, une plaque de porcelaine de la famille verte, où les peintures de la porcelaine arrivent à la profondeur intense des colorations d’émaux, enchâssés dans le cuivre ; — une grande sébile en bois (destinée à contenir des gâteaux secs), où un quartier de lune, fait d’une plaque d’argent, brille au milieu des aiguilles du noir branchage verticillé d’un sapin.

1592. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Mon poème sera composé de vers de la même étendue, vers de dix syllabes et à finale féminine, coupés par deux césures, l’une à la quatrième, l’autre à la sixième, comme ces vers de la « Divine Comédie » :            |      | Nel mezzo del cammin di nostra vita            |      |            |      | Mi rincontrai per una silva oscura. […] Mais chaque cénacle, qui d’abord fut d’une douzaine de personnes, ne tarde pas à être réduit à un seul membre, chacun des autres ayant fondé un cénacle voisin que bientôt il compose à lui tout seul. […] Voici donc les deux dernières strophes d’une que j’ai composée pour la petite amie qui évolue avec moi sur les grands chemins de la patrie : ……………………………………… Ainsi parée, elle apparaît Sur les routes de la forêt, La petite reine à deux roues, Cyclant sans bruit, cyclant, cyclant, Culotte noire et pourpoint blanc, Avec du rire, avec des moues, Selon qu’on monte ou qu’on descend, Et le vent qui chante en passant Lui met du printemps sur les joues. […] J’ai composé, et l’un des premiers, autrefois, un grand nombre de ces vers libres, mais je suis revenu, dans mes derniers ouvrages, à la versification classique, à laquelle j’accorde maintenant l’avantage. […] Tels sont, en résumé, les principes de l’École Romane, et les écrivains qui la composent les ont déjà affirmés par l’exemple ; ainsi les dernières œuvres de MM. 

1593. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Admettons qu’ils composent des romans. […] Rosny compose ses romans. […] Et c’est avec les traits de l’histoire de l’Italie qu’on peut composer une histoire de l’énergie. […] Il s’est composé une attitude hautaine et méprisante. […] Ils ont composé une nouvelle, à moins qu’ils n’en aient seulement esquissé le plan.

1594. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

Jusqu’au seizième siècle, le corps de la nation, dit un vieil historien, ne se composa guère que de pâtres, gardeurs de bêtes à viande et à laine ; jusqu’à la fin du dix-huitième, l’ivrognerie fut le plaisir de la haute classe ; il est encore celui de la basse, et tous les raffinements des délicatesses et de l’humanité moderne n’ont point aboli chez eux l’usage des verges et des coups de poing. […] Il y a tel chant, un chant de funérailles, où c’est la Mort qui parle, l’un des derniers composés en saxon, d’un christianisme terrible, et qui en même temps semble sortir des plus noires profondeurs de l’Edda. […] Alcuin, dans les dialogues qu’il compose pour le fils de Charlemagne, emploie en manière de formules les petites phrases poétiques et hardies qui pullulent dans la poésie nationale […] Kemble, Saxons in England, I, 70 ; II, 184. « Les actes d’un parlement anglo-saxon sont une série de traités de paix entre toutes les associations qui composent l’État, une révision et un renouvellement continuels de toutes les alliances offensives et défensives entre tous les hommes libres.

1595. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Les portraits qui composent ce volume sont d’une ressemblance parfaite, et aucun des nombreux imitateurs que M.  […] L’isba du forestier se composait d’une seule chambre, et celle-ci avait une assez triste apparence ; elle était basse, enfumée, dégarnie des ustensiles que l’on rencontre ordinairement chez le paysan : on n’y voyait ni cloisons ni soupente. […] IX Tel est ce livre, tel est cet homme ; livre qui contient des scènes ravissantes ; homme qui les écrit comme la nature les compose. […] Elles sont construites en bois et se composent d’un simple rez-de-chaussée.

1596. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers, Tome xix. (L’île d’Elbe, — L’acte additionnel. — Le champ de mai.) » pp. 275-284

J’ai lu ces livres dont les uns étaient composés avec l’esprit le plus chatoyant et le plus malicieux, dont les autres étaient le produit d’une science concentrée et morose.

1597. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Hommes et dieux, études d’histoire et de littérature, par M. Paul De Saint-Victor. »

Les portraits historiques sont certainement ce qu’il y a de plus notable dans le volume que nous annonçons : Néron, Marc-Aurèle, sont d’admirables contrastes, et chacun fouillé dans son genre ; Louis XI, César Borgia, le bizarre et perfide Henri III, ce roi-femme, — l’Espagne, l’Espagne surtout sous Charles II, — composent une suite, une vraie galerie où les amateurs de tableaux trouveront à inscrire au bas de chaque page les noms parallèles des maîtres du pinceau qui y correspondent.

1598. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Virgile et Constantin le Grand par M. J.-P. Rossignol. »

Telle est l’idée générale de ce volume qui se compose d’une suite de petits Mémoires, et dans lequel l’auteur semble n’avoir pris son sujet principal que comme un prétexte à quantité de remarques nouvelles, à des dissertations curieuses, et, ainsi qu’on aurait dit autrefois, à des aménités de la critique.

1599. (1874) Premiers lundis. Tome II « Des jugements sur notre littérature contemporaine à l’étranger. »

Comme ce n’est pas du tout ici une défense systématique ni patriotique que nous prétendons faire, nous laisserons dès l’abord le chapitre des drames qui, d’ailleurs, composés la plupart pour les yeux, sont plus dans le cas d’être jugés à une première vue, même par des étrangers qui ne feraient que passer.

1600. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Alexandre Dumas. Mademoiselle de Belle-Isle. »

Mais nos parterres, ni même nos orchestres, ne sont pas tout à fait composés de Talleyrands : le dialogue paraît donc suffisamment vrai ; s’il étonnait par moments, on se dirait : C’était comme cela alors.

1601. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVI. De l’éloquence et de la philosophie des Anglais » pp. 324-337

Je n’examine point ce qui est préférable pour le bonheur national ; mais l’art d’écrire et la méthode de composer ne peuvent se perfectionner, en Angleterre, jusqu’au point où l’on devait arriver en France, lorsque les écrivains visaient toujours et presque exclusivement au suffrage des premiers hommes de leur pays.

1602. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumas, Alexandre (1802-1870) »

Jean-Jacques Weiss De son propre aveu, d’ailleurs, la trilogie en vers de Christine, quoiqu’elle n’ait été représentée que le 30 mars 1830 à l’Odéon, fut, elle aussi, composée bien antérieurement à Henri III.

1603. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Musset, Alfred de (1810-1857) »

Sainte-Beuve Quelles sont, dans les pièces de poésie composées depuis 1819 jusqu’en 1830, celles qui se peuvent relire aujourd’hui avec émotion, avec plaisir ?

1604. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

Tels furent les principaux rôles dont la Comédie de l’art se composa d’abord.

1605. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

Giordano Bruno composa et fit imprimer à Paris, en 1582, une comédie intitulée Il Candelaio, comedia del Bruno Nolano, achademico di nulla achademia, detto il Fastidito, « le Chandelier (fabricant de chandelles), comédie de Bruno de Nola, académicien de nulle académie, surnommé le Dégoûté. » Avec cette épigraphe : In tristitia hilaris, in hilaritate tristis.

1606. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

« Des amis de plus en plus nombreux, flanqués aussi bien de simples connaissances, d’indifférents, voire de curieux, surabondaient dans mes salons… composés d’ailleurs d’une très sortable, mais seule et unique carrée.

1607. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

En allant du simple au composé, nous rencontrons bientôt sur notre chemin deux analyses plus difficiles : celle du ton, celle du style proprement dit.

1608. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 24-41

Clément a profité de ces défauts communs à plusieurs Poëmes didactiques, & les a fait valoir, pour soutenir qu’il est impossible de composer, en notre Langue, un bon Poëme de cette espece.

1609. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Japonisme » pp. 261-283

Parmi les menus objets réunis sur un plateau de laque, se trouvait une petite écritoire de poche — qu’au Japon, ils appellent yataté (porte-flèche), composée d’un étui de la grosseur d’un gros sucre d’orge contenant le pinceau de blaireau pour écrire, et d’un petit seau fermé, où est renfermée l’espèce d’éponge en poil de lapin, imbibée d’encre de Chine.

1610. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »

Trois espèces de spectateurs composent ce qu’on est convenu d’appeler le public : premièrement, les femmes ; deuxièmement, les penseurs ; troisièmement, la foule proprement dite.

1611. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Abailard, et saint Bernard. » pp. 79-94

Il appelle, dans ses lettres, Abailard, un horrible composé d’Arius, de Pélage & de Nestorius ; « un moine sans règle, un supérieur sans vigilance, un abbé sans discipline, un homme sans mœurs ».

1612. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

Cet ouvrage, le fruit de tant d’années de leçons données à la jeunesse, & que l’auteur, selon ses enthousiastes, a composé comme César nous a laissé ses mémoires ; cet ouvrage, qui est un livre du métier, & dans lequel la marche qu’il faut tenir durant le cours des études paroît sûre, a été singulièrement vanté, de même que tous les autres ouvrages de Rollin.

1613. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 12, des siecles illustres et de la part que les causes morales ont au progrès des arts » pp. 128-144

Comme nous voïons présentement qu’il se forme de temps en temps des congrès où les représentans des rois et des peuples qui composent la societé des nations, s’assemblent pour terminer des guerres et pour regler la destinée des états ; de même il se formoit alors de temps en temps des assemblées, où ce qu’il y avoit de plus illustre dans la Grece, se rendoit pour juger quel étoit le plus grand peintre, le poëte le plus touchant et le meilleur athlete.

1614. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XII. Mme la Princesse de Belgiojoso »

Aucun procédé, aucun effort de volonté, aucune de ces comédies intérieures que l’homme se joue et qu’il appelle de l’art, n’a pu donner à l’auteur, de ces souvenirs d’Asie l’accent brisé et doux de bonheur impossible qu’on entend, mais qui ne gémit pas, sous ses phrases écrites, dirait-on, par une signora Pococurante, dans le calme et l’indifférence, ni lui faire composer à loisir ce parfum subtil qui s’en échappe et vous enveloppe bientôt tout entier… Mme de Belgiojoso a-t-elle jamais été une femme littéraire ?

1615. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Pélisson et d’Olivet »

Mais il ne faudrait pas en faire un petit… Il y aurait, dans un pareil ouvrage, un regard profond et détaillé à porter sur les travaux d’ensemble de cette corporation littéraire à qui on avait donné la langue à garder, et sur le mérite de chacun des esprits qui à toute époque la composèrent.

1616. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jacques Demogeot » pp. 273-285

Les groupes qui le composent étant nombreux et surchargés de personnages ; l’auteur n’a pas la possibilité — avec les limites qu’il s’est imposées — de s’arrêter sur chaque figure qui mérite l’étude et le détail.

1617. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution d’Angleterre »

Comme notre force individuelle, notre force sociale se compose de faiblesses.

1618. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

Ce romanesque manuscrit dont nous parle Debay, sans nous dire quelle en était la teneur, sans déterminer où commencent et où s’arrêtent les notions qu’il y a puisées, ne nous apprend que des faits déjà connus ou insignifiants, à l’aide desquels il est facile de composer une mosaïque de pièces de rapport, jointes ensemble par le procédé d’imagination, à présent vieilli et délaissé, de Barthélemy et de Wieland, mais dont il est impossible de tirer le détail intime qui nous illumine une figure, et nous la fait réellement comprendre en la ressuscitant devant nous.

1619. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Mais il paraît que le bœuf aussi a la même horreur pour ce qui brille… Aux yeux de ces sortes d’esprits, Léopold Ranke, passant de l’état d’historien qui sent, se passionne et peint sa pensée, à l’état d’historien systématique et décoloré, est un grand esprit qui s’élève ; et si, à cette suppression de sentiment ou de mouvement, à cette recherche amoureuse sans amour de l’expression abstraite, à cette généralisation vague quand elle n’est pas fausse et fausse dès qu’elle s’avise de préciser, on ajoute la gravité, ce masque des têtes vides qui cache si bien, dans tant de livres contemporains, la platitude de la niaiserie sous l’imposance du sérieux, vous avez un de ces historiens composés de qualités négatives tels que les rationalistes philosophiques et littéraires conçoivent leur historien — leur caput mortuum — et l’ont souvent réalisé.

1620. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXV. Le Père Ventura »

Ventura est composé de neuf discours.

1621. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Émile Augier, Louis Bouilhet, Reboul »

Le théâtre est le pays des illusions ; on a celle de la perspective ; on a le magique truchement de l’acteur quand il sait bien dire ; on aie métier, les rubriques du métier, qu’on y prend si souvent pour du talent et de l’invention, car on ne sait pas assez de quels trucs et de quelles vieilles surprises connues, et faisant toujours le même effet sur l’infatigable public, se composent la plupart des œuvres qu’on y applaudit.

1622. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Mistral. Mirèio »

Ainsi, on peut se demander si c’est là de la poésie naïve ou de la poésie raffinée, sous couleur de naïveté… si le poète qui s’est traduit lui-même dans une de ces traductions interlinéaires, lesquelles plaquent brutalement le mot sur le mot et sont le plâtre sur le visage vivant, ne serait pas, après tout, un de ces profonds et savants comédiens intellectuels, comme ce faux moine de Chatterton, par exemple, qui se composa à froid une inspiration à laquelle se prit, un moment, l’Angleterre ?

1623. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

Composé de parodies que le poète appelle Occidentales, par opposition aux Orientales de M. 

1624. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Henri Murger. Œuvres complètes. »

Tout le monde sait maintenant, et on pourrait les nommer, de quels excellents camarades, vivant dans le plus insouciant communisme de l’esprit, était composé M. 

1625. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pécontal. Volberg, poème. — Légendes et Ballades. »

Dernièrement il a vanné les œuvres que nous connaissions, il y a ajouté et il a réimprimé un volume de choix qui a le mérite de l’unité dans l’inspiration et de la variété dans le détail des pièces composées.

1626. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

Et c’est enfin, pour trancher vivement sur tout cela, sur tous ces prismes qui composent son prisme, un Rivarol de métaphysique pittoresque, mais bien plus complet et bien plus étonnant que Rivarol.

1627. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

Si le style n’était qu’une chose très-travaillée et très-bien faite, affinée, polie et brillante, comme un acier quelconque, tournant souplement dans ses charnières, ou glissant moelleusement le long de ses rainures, l’auteur du Malheur d’Henriette Gérard n’aurait peut-être rien à désirer ; mais pour être véritablement supérieur, le style doit se composer de plus d’éléments qu’il n’en tient sous la plume de M. 

1628. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Feuillet de Gonches »

Homme de style autant qu’il est peu inventeur, il se l’est composé, ce style, par je ne sais quelle alchimie secrète ; il n’a point le sui generis qu’ont les grands écrivains spontanés qui, vraiment, ont un style à eux.

1629. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’arbitrage et l’élite »

L’Europe devait avoir pour les affaires internationales « un Sénat européen, chargé de prévenir toute rupture et de régler les différends entre les peuples. » Cette cour suprême, « conseil général des États de l’Europe, composé de soixante députés siégeant dans une des grandes villes du Rhin, eut été chargé de connaître toutes les querelles entre États62. » Le rêve du roi politique se précisa chez le jurisconsulte hollandais Grotius, l’un des fondateurs de la philosophie du droit.

1630. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre V. Autres preuves tirées des caractères propres aux aristocraties héroïques. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois » pp. 321-333

Voilà pourquoi nous lisons dans l’histoire romaine que tant que le gouvernement de Rome fut aristocratique, le droit des mariages solennels, le consulat, le sacerdoce ne sortaient point de l’ordre des sénateurs, dans lequel n’entraient que les nobles ; et que la science des lois restait sacrée ou secrète (car c’est la même chose) dans le collège des pontifes, composé des seuls nobles chez toutes les nations héroïques.

1631. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Sa langue poétique était composée de toutes les vieilleries de son enfance. […] Elle reçut d’Antoine, comme un présent agréable, la bibliothèque de Pergame, composée de deux cent mille volumes. […] C’est un terme poétique et composé qui renferme proprement l’idée de détruire les barbes de l’épi. […] Un fléau se compose de deux bâtons de longueur inégale, liés l’un au bout l’un de l’autre avec des courroies. […] Julien lui en fut reconnaissant et lorsqu’il composa le panégyrique de l’impératrice, il n’eût garde d’oublier une libéralité qui lui avait été si douce.

1632. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Il savait dès lors (sans parler des deux langues anciennes) l’allemand qu’il possédait à fond, plus l’anglais et l’italien ; et ces diverses langues, il les savait assez, remarquez-le, pour écrire dans chacune et pour y composer même des vers. […] En supprimant, comme font volontiers les modernes, et comme ils sont portés à le faire de plus en plus, les anciens miracles et l’ordre surnaturel, il essaye de substituer et d’inaugurer un autre idéal, celui de l’Humanité ; et ce qui n’était chez lui d’abord qu’un sentiment de justice et de reconnaissance individuelle devenant un dogme social avec les années, il se range à cette parole d’un maître : « L’Humanité est composée de plus de morts que de vivants, et l’empire des morts sur les vivants croît de siècle en siècle : sainte et touchante influence qui se fait sentir de plus en plus au cœur à mesure qu’elle subjugue l’esprit. […] Cela fait dire aux malins du dehors qu’on n’est pas insensible, même en un lieu composé de si honnêtes gens, à une certaine jalousie de métier.

1633. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Pour le Bain d’une jeune Romaine, il fait plus, il note la journée précise où elle aurait été composée, « le 20 mai 1817. » La Dryade y prend pour second titre celui d’idylle « dans le goût de Théocrite. » Pourquoi ces minutieuses précautions rétroactives ? […] Des divers épisodes qui composent le volume de Grandeur et Servitude militaires, celui de Laurette ou le Cachet rouge, au moment où il parut dans cette Revue (mars 1833), obtint un succès marqué d’attendrissement et de larmes. « Que me demandez-vous de plus ? […] Cet article, qui ne fait point partie de la série des Lundis, a paru d’abord dans la Revue des Deux Mondes, à la date du 15 avril 1834 : c’est un portrait proprement dit, comme j’en composais autrefois.

1634. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

La première idylle, on l’entrevoit par le peu que nous avons dit, à la fois douce et grave, et composée avec art, mérite le rang qu’elle occupe en tête du recueil ; un ancien a eu raison de dire qu’elle justifie ce mot de Pindare : « A l’entrée de chaque œuvre, il faut placer une figure qui brille de loin. » Si je pouvais me donner toute carrière3, j’aurais peine à ne pas aller droit, comme la chèvre, aux parties scabreuses et, pour ainsi dire, aux endroits escarpes de Théocrite, à cette idylle quatrième, par exemple, qui semblait si peu en être une aux yeux de Fontenelle, et dont le trait le plus saillant vers la fin est une épine que l’un des interlocuteurs s’enfonce dans le pied, et que l’autre lui retire. […] Théocrite serait compté encore parmi les peintres de l’amour, lors même qu’il n’aurait pas composé des pièces destinées uniquement à le célébrer. […] L’idylle ou élégie où elle est en scène se compose de deux parties distinctes : dans la première, elle prépare et opère le sacrifice magique dans lequel elle immole symboliquement son infidèle pour tâcher de le ressaisir.

1635. (1929) Dialogues critiques

Au moins celui-là, qui d’ailleurs a composé de beaux romans, ne sera pas soupçonné de travailler pour l’habit vert. […] Paul Mais le bon public, qui ne se compose pas de soi-disant idéalistes roués comme potence, est dupe aussi, y va de son argent, et, furieux à bon droit prend en grippe le critique qui l’a roulé. […] Mais j’estime ces hommes cultivés, qui font cas de la culture, qui savent composer, et gardent quelques apparences de santé intellectuelle, jusque dans le plus arbitraire des pragmatismes.

1636. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Lysidas compose lui-même les recettes de sa cuisine idéale au fond d’un laboratoire d’Allemagne. […] Le pauvre Stagyrite ne possédait qu’un os, la comédie grecque ; au lieu que nous, par notre vaste connaissance de la comédie chinoise, grecque, latine, espagnole, anglaise, française, allemande, italienne, etc., nous sommes en mesure de composer bien plus facilement l’idée totale de la comédie. […] Elle n’avait encore ni observé ni éprouvé les sentiments raffinés qui composent le tissu de ce drame émouvant.

1637. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Des réformateurs, des moralistes font entrer l’art théâtral dans l’éducation des enfants ; Mme de Genlis compose des comédies à leur usage et juge que cet exercice est excellent pour donner une bonne prononciation, l’assurance convenable et les grâces du maintien. En effet le théâtre alors prépare l’homme au monde, comme le monde prépare l’homme au théâtre ; dans l’un et dans l’autre, on est en spectacle, on compose son attitude et son ton de voix, on joue un rôle ; la scène et le salon sont de plain-pied  Vers la fin du siècle, tout le monde devient acteur ; c’est que tout le monde l’était déjà289. « On n’entend parler que de petits théâtres montés dans la campagne autour de Paris. » Depuis longtemps, les plus grands donnaient l’exemple. […] Le duc d’Orléans chante sur la scène les chansons les plus épicées, joue Bartholin dans Nicaise et Blaise dans Jaconde, le Mariage sans curé, Léandre grosse, l’Amant poussif, Léandre étalon, voilà des titres de parades « composées par Collé pour les plaisirs de Son Altesse et de la cour ».

1638. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

Évidemment, de retour chez lui, à sa table, Mozart avait retrouvé en lui-même, comme dans un écho minutieusement exact, ces lamentations composées de tant de parties et promenées à travers une série d’accords si étranges et si délicats. Lorsque Beethoven, devenu tout à fait sourd, composa plusieurs de ses grandes œuvres, les combinaisons de sons et de timbres que nous admirons en elles aujourd’hui lui étaient présentes. […] Des images d’un certain genre et associées d’une certaine façon constituent les prévisions, c’est-à-dire la connaissance des événements futurs. — De même que la connaissance des qualités générales n’est possible que par la substitution des signes aux perceptions et aux images, de même la connaissance soit des événements futurs ou passés, soit des propriétés groupées qui composent chaque objet individuel extérieur, n’est possible que par la substitution des images aux sensations. — Dans les deux cas, la nature emploie le même procédé pour aboutir au même effet, et la psychologie répète ici la physiologie.

1639. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Il avait, au reste, une grande prédilection pour tout ce qui tenait à l’Italie, et il employait une partie de son temps à composer et à revoir la relation du voyage qu’il avait fait en ce pays, et d’où il avait rapporté une collection de marbres et de curiosités naturelles. » VII C’est par ces fenêtres que la mélancolie entrait dans les sens et dans l’âme du poète futur. […] Il employa douze ans à le composer ; il y résuma, comme dans un poème séculaire, toute la passion, toute la foi, tout le scepticisme, toute la beauté morale et toute la laideur infernale de l’humanité. […] Goethe, quoique bien peu avancé dans la vie, puisqu’il n’avait que quarante ans quand il composait Faust, se montre un observateur consommé de la malice humaine et de la séduction par la passion.

1640. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Lié d’inclination littéraire avec quelques-uns de ses compagnons de captivité, il composait déjà, à l’envi de ses émules, des ébauches de poésie et de drame. […] Schiller ne le composa pas comme l’ode se compose, c’est-à-dire par une rapide et involontaire explosion de l’âme, qui n’éclate qu’un instant et qui se répercute à jamais de l’âme du poète dans l’oreille des siècles.

1641. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

XVIII L’Italie est si féconde qu’elle a enfanté, comme la Grèce, toutes les formes de gouvernement ; sa véritable unité se compose de ces diversités puissantes ; celui qui lui veut l’uniformité la mutile. […] Elle imita Rome dans ses premières lois : elle eut son peuple, son aristocratie, ses deux consuls, ses censeurs ; ses comices, composés de tout le peuple convoqué, se tenant sur la place publique. […] « Quant au reste de l’Italie, si nous intervenons une fois légitimement dans ses affaires, nous n’interviendrons que pour la couvrir contre toute intervention étrangère ; nous ne la laisserons absorber ni par l’Autriche ni par vous-même ; nous n’exproprierons pas (p. 409) une ou plusieurs des glorieuses nationalités plus italiennes que vous qui composent la péninsule.

1642. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

Mlle de Guérin I Toute âme est une scène, sur laquelle la vie, obscure ou publique, joue des drames qui arrachent le sourire ou les larmes aux spectateurs ou aux acteurs des événements dont se compose notre existence. […] Le château du Cayla se composait d’une cour, autrefois pavée, et dont les eaux des écuries avaient défoncé les larges dalles. […] Une batterie de cuisine, composée de bassins de cuivre luisant comme l’or, de vastes soupières grossièrement peintes, et de grands plateaux à mettre le poisson quand on péchait tous les trois ans l’étang du moulin, complétaient cet ameublement, objet d’admiration et d’envie pour toutes les ménagères du village.

1643. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Nos écrits, comme ceux du xixe  siècle, sont encore composés dans la solitude. […] Tout ce qu’il a produit nous a émus plus que ne le pourrait faire l’œuvre d’aucune autre époque, et nous n’avons reconnu dans la suite des âges que des égaux aux hommes qui composent son personnel. […] Les hauts esprits qu’ils attaquent avec une incroyable légèreté, composent, au contraire, la plus puissante des traditions, la seule capable d’opposer un rempart sérieux aux menaces de l’art nègre ou du bolchevisme esthétique.

1644. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »

Les éléments nerveux, tubes ou cellules, sont constamment le théâtre d’un double travail chimique : un « travail négatif » de réparation, qui consiste dans la formation de composés albuminoïdes très complexes, et un « travail positif » de dépense, qui consiste dans leur réduction en combinaisons plus simples. […] Dans notre état actuel, tout notre corps jouit ou souffre à la fois, et ainsi le cerveau reçoit des milliards d’excitations en une seule seconde ; tous nos plaisirs et toutes nos peines étant des émotions composées, des agglomérations de plaisirs et de peines, le caractère agréable ou pénible du résultat dépend de la proportion des éléments. […] L’état pénible de la faim, pris par Rolph pour type, est un composé d’une infinité de peines rudimentaires ; le plaisir qu’on éprouve à restaurer ses forces est une continuelle victoire sur ces rudiments de la peine, et, selon la remarque de Leibniz, il produit quelque chose d’analogue au mouvement accéléré d’un mobile.

1645. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

Il connaît en maître l’homme, prodigue à ses créatures les caractéristiques de la vie, les manifeste abondamment, leur infuse une individualité distincte, fait parcourir à celles-ci, flexible et rigide, toutes les étapes d’une carrière et compose le groupe de ses êtres de personnes si nombreuses, si diverses et si vivantes toutes, que l’on reste confondu de cette multitude et de cette création. […] L’homme physique et psychique. — L’écrivain de cinquante-cinq ans qui, après avoir composé de pareilles œuvres, s’adonne aujourd’hui à de telles besognes avec le vain projet de moraliser les humbles, — comme si rien moralisait que la vie même, les dures faits, — a franchi dans sa carrière les mêmes étapes que dans l’évolution de sa pensée. […] Que l’on grandisse ces facultés au point où leur manifestation devient impérieuse, que l’on y accole les qualités d’élocution et d’arrangement juste nécessaires pour composer des œuvres littéraires de forme médiocre, que l’on fasse prédominer la connaissance, le rappel, l’imagination des personnes, sur celles des actes purs, des drames, des histoires, l’on aura énuméré les causes générales dernières des œuvres de Tolstoï, de leur contenu réaliste, de leur étendue, de leur valeur plus psychologique que dramatique, et la force de ces dons sera mesurée à la grandeur de leur manifestation, à la puissance d’illusion de l’œuvre à la sympathie, au saisissement, à l’attraction qui s’en dégagent.

1646. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Bien des peuples déjà ont rejeté la vie, de même que bien des individus choisissent le mal, et l’humanité tout entière, comme les individus et les nations qui composent son corps immense, pourrait à la lumière préférer les ténèbres et s’enfoncer peut-être jusqu’à y périr dans la sensualité, l’égoïsme, l’injustice. […] La conception d’Anaxagore, qui représente chaque organe comme composé de parties similaires infiniment petites, primitivement confondues dans le mélange du chaos, mérite plus d’attention ; et M.  […] Outre le petit traité qu’il a composé sur cette matière, il a, dans l’Histoire des animaux, plusieurs observations dont l’exactitude peut être contestée, mais qui prouvent l’importance qu’il attachait à ce genre de questions.

1647. (1926) L’esprit contre la raison

D’ailleurs, si nul ne peut même songer à en vouloir aux beaux animaux de sang assez riche, de chair assez confusément opulente pour opposer une tête et un corps en toute spontanéité victorieux des pièges sentimentaux et des méchancetés de l’intelligence, quel moyen d’accepter les calembredaines et syllogismes truqués des anémiques, sots et pédants qui, à grand fracas, se réclament de civilisationl, parlent avec ostentation de vie morale et, en fait, se contentent d’user de principes à double fond pour composer un bonheur dont la source n’a point jailli de ce morceau d’eux-mêmes où il eût été, sinon héroïque, du moins décent qu’ils tentassent de la faire sourdre. […] Dans la grande aventure qu’est toute lutte de l’esprit pour l’esprit, l’être, s’il veut devenir digne de la liberté, son égide, doit avant tout renoncer au secours facile des apparences et n’accepter rien de ce qui est astuces, gestes composés, charme. […] Leurs réponses les trahissaient mais ils n’osaient se taire, intimidés par l’audace des nouveaux venus qui ne craignaient point de recourir à des procédés aussi directs, dédaignaient de composer, interrogeaient les autres et soi-même sur les questions essentielles.

1648. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Et puis les deux figures, surtout celle-cy, ont un caractère domestique et commun qui ne convient guère à des natures idéales, abstraites, simboliques, qui devroient être grandes, exagérées et d’un autre monde ; une femme qui compose, n’est pas la poésie ; une femme qui médite, n’est pas la philosophie. […] Tableau de 4 piés de haut sur 3 piés de large ; composé et commandé par Mr le duc de La Vauguyon. […] Laissons cela, et pour nous soulager de la petitesse de cette composition vraiment digne et du personnage qui l’a commandée et des personnages qui la composent, prouvons par un dernier exemple que le plus grand tableau de poésie que je connoisse seroit très ingrat pour un peintre, même de plats-fonds ou de galerie.

1649. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Que le lecteur ne s’y trompe pas cependant ; bien que la plupart des nouvelles qui le composent soient à peu près inconnues aujourd’hui, elles ne sont point absolument inédites. […] Comme il ne faut imposer à autrui ses sympathies ni ses opinions personnelles, je ne saurais mieux faire que de citer la pièce suivante comme échantillon des cinquante et quelques morceaux qui composent le volume qui vient de paraître chez Lemerre. […] Et, douce, elle sourit de la douceur des choses, Voyant avec le froid fuir les brouillards moroses Et les bois composer un bouquet sans pareil. […] Philippe, qui se croyait poète, avait composé une tragédie, afin d’avoir un prétexte pour se rapprocher d’elle. […] Il s’agit du voyage de Cherbourg, du départ de Charles X, de la sauvegarde qui lui fut accordée et qui était composée du maréchal Mortier, du baron de Schonen, du colonel Jacqueminot et d’Odilon Barrot.

1650. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Des vingt navires qui composent la flotte d’Énée, le plus grand nombre est dispersé ; les uns sont jetés contre des brisants, les autres vont échouer sur les côtes d’Afrique, dans, les syrtes et les bancs de sable ; un des vaisseaux périt à sa vue. […] Sans doute il est difficile de voir d’après nature des scènes imaginées, batailles, disputes… en un mot tout ce qui compose l’infinie variété des choses décrites dans un livre. […] Dans l’accumulation, qu’on me permette le mot, on compose son plat avec une énorme quantité de petites choses. […] Les détails qui composent un portrait ne doivent s’appliquer exclusivement qu’au modèle que l’on veut peindre. […] Mais, répétons-le et que ce soit un principe bien entendu : un style uniquement composé d’antithèses serait un style absurde.

1651. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Il s’agissait en ce temps-là de recruter, de composer, de former le public ; et — pour ne parler que du genre sérieux, — puisque les Mystères avaient cessé de plaire, il s’agissait d’inventer, pour les remplacer, quelque autre chose qui procurât à peu près le même genre d’émotions et le même plaisir. […] Ils vivent, et leur vie se compose au gré des événements. […] Ou bien, dirons-nous qu’à mesure qu’une société se compose, s’organise, et se règle, ce sont les chevaliers d’autrefois qui deviennent les gueux d’aujourd’hui ? […] Si l’on connaît assez les premières, nous devons dire de la troisième qu’expressément composée pour le roi, et en hâte, Molière y vit sans doute un moyen de faire sa cour, de ranger de son côté le maître tout-puissant dont ses adversaires dépendaient comme lui. […] Avant que Collins eût composé ses Discours sur l’usage de la raison et sur la Liberté de penser, Bayle avait donné ses Pensées sur la comète ; et, dans son Dictionnaire, il avait épuisé tout ce qu’on a jamais produit d’arguments sur l’incompatibilité de la raison et de la foi.

1652. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

La loi morale, corps de notions, objet composé, qui se combine d’une part avec le sentiment, de l’autre avec les choses extérieures, est par là même altérable, et a beaucoup souffert depuis la chute de l’homme. […] Charron traite de l’homme par rapport aux parties dont il est composé ; il distingue en lui trois éléments : l’esprit, l’âme, la chair. […] Or, la morale est une ; on ne la peut concevoir autrement ; elle est composée de sentiments qui se continuent les uns les autres ; elle est même un seul sentiment, la justice, rayonnant avec expansion vers tous les objets de nos relations. […] Il invente des composés, il compose ; il est hors de sa puissance d’inventer des substances simples ; ce serait créer, et il serait Dieu. […] « La cour est comme un édifice bâti de marbre ; je veux dire qu’elle est composée d’hommes fort durs, mais fort polis.

1653. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

Et puis, sans vouloir comparer ce recueil à une anthologie, je dois ajouter que, désirant composer un bouquet littéraire aussi complet que possible, j’ai pris d’abord les plus belles fleurs, les plus rares, les plus fraîches et les plus odorantes, laissant de côté celles qui me paraissaient ou trop jeunes ou déjà fanées. […] On digère assez facilement ces repas en miniature, dînettes composées de mets bien inattendus, de potages aux algues, de petits poissons secs au sucre, de haricots au sucre, de fruits au vinaigre et au poivre, mangés avec des petites baguettes, et bientôt les idées comme les choses se transforment, on se surprend à n’avoir plus dans le cerveau que des pensées lilliputiennes. […] c’est ce qui serait à étudier ; n’appartient-elle pas plutôt à cette classe nouvelle qui est le trait d’union entre le vrai monde et le demi-monde, société mélangée où se rencontrent des femmes qui, sans vergogne, avouent leurs amants, société composée d’un tiers galant, un tiers artiste, un tiers inclassé ; veuves émancipées, femmes mariées délaissées, parvenues, vivant en camaraderie avec Pierre, Jacques ou Paul, qui les mène dîner, qui les conduit au théâtre, qui les compromet toujours, les oublie souvent et les épouse quelquefois. […] Les amis qui, avec un soin pieux, ont mis en ordre les pièces qui composent ces deux volumes ont divisé les sept cordes en sept chapitres, contenant chacun les morceaux qui chantent la nature, l’humanité, la pensée philosophique, l’art, la pensée intime, l’amour, la fantaisie. […] Sans descendre aux spéculations de la politique et du socialisme égalitaire, notre observateur remarque fort spirituellement que : Ce sont en général ceux-là même qui n’admettent pour la nature que l’ordre immodifiable, le mouvement déterminé, la loi fatale, l’impossibilité absolue dans laquelle elle est de se soustraire à ses différentes conditions, qui veulent que l’homme, pour eux un composé de nature, soit libre !!!

1654. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

» L’A est, selon Dupleix, une lettre incomparablement plus noble, plus mâle, et il en donnait, entre autres, cette raison superlative : « Le langage des premiers hommes, qui fut inspiré de Dieu à Adam, en fait preuve, puisque ce même grand-père de tous les hommes a son nom composé de deux syllabes avec A, et Abraham, le père des croyants, de trois syllabes aussi en A. […] Voir la Couronne margaritique, composée par Jean Le Maire en l’honneur de Madame Marguerite d’Autriche, et imprimée seulement en 1549 par Jean de Tournes (in-folio de 72 pages).

1655. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Sainte-Beuve a composé un dernier article sur Mme Tastu, — et ç’a été le dernier travail qu’il ait pu achever, et dont il n’a pas vu la publication, — pour l’un des volumes de Galerie de Femmes que l’on réimprimait sur la fin de 1869 (chez MM. […] Entendez-vous les partisans de Louis-Philippe, ils disent que ce ramas de révoltés était composé de vagabonds, de forçats libérés, engeance dont cette ville abonde.

1656. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

Vers les mêmes années, ce qui devait nourrir à sa naissance et composer l’aimable génie de Fénelon était également disposé et comme pétri de toutes parts ; mais la fortune et le caractère de La Bruyère ont quelque chose de plus singulier. […] Il a déjà l’art (bien supérieur à celui des transitions qu’exigeait trop directement Boileau) de composer un livre, sans en avoir l’air, par une sorte de lien caché, mais qui reparaît, d’endroits en endroits, inattendu.

1657. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Tant que François Ier fut prisonnier en Espagne, il composa incontestablement sans secours et sans aide de longues épîtres non moins ennuyeuses qu’ennuyées ; à sa rentrée en France, ses vers prirent plus de vivacité, et la joie du retour, sans doute aussi le voisinage des bons poëtes, l’inspira mieux. […] Dans un voyage qu’elle faisait en litière durant la semaine sainte de 1547, accourant en toute hâte auprès de son frère malade, Marguerite accusait la lenteur du transport, et, dans une chanson composée le long du chemin, elle s’écriait d’un bond de cœur impétueux : Avancés-vous, hommes, chevaulx, Asseurés-moi, je vous supplye, Que nostre Roy, pour ses grands maulx, A receu santé accomplie : Lors seray de joye remplye.

1658. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Jamais ces deux prestiges mêlés ne composèrent un tel breuvage pour des imaginations malades. […] Sa vie jusque-là, son état moral se composait d’une suite de désenchantements sans cause précise : désormais il a son accident singulier entre tous, son fatal mystère.

1659. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Enfin, il composait des moralités, et y jouait un rôle. […] Rabelais fit la Chronique Gargantuine, dont il dit au prologue de Pantagruel, « qu’il s’en est plus vendu en deux mois qu’il ne se vendra de Bibles en dix ans. » L’anecdote est vraisemblable de tous points ; elle l’est de l’éditeur, qui se plaint de ne pas trouver son compte aux livres sérieux : elle l’est du public, qui en achète fort peu en tout temps : elle l’est de Rabelais, qui, au milieu des plus graves sujets d’étude, s’interrompait pour composer une bouffonnerie.

1660. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

A l’époque où La Fontaine composa ses premiers poèmes, l’usage était d’écrire chaque ouvrage en vers, petits ou grands, soit dans la même mesure, soit en strophes formées symétriquement de vers inégaux. […] Lulli lui avait commandé un opéra, il composa Daphné.

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