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1245. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

On connaît les principaux événements de cette épopée, le rétablissement d’Isaac l’Ange, les démêlés des croisés avec le jeune Alexis, l’usurpation et le détrônement de Murtzuphle, l’occupation et le pillage de Constantinople en 1201, l’installation de Baudouin en qualité d’empereur, les combats qu’il eut à soutenir contre les Grecs et les Bulgares, jusqu’à la journée d’Andrinople où il fut fait prisonnier ; la régence et les deux premières années du règne de Henri, frère de Baudouin, la mort ; du marquis de Montferrat en 1207, Villehardouin est peut-être le héros le plus solide de cette épopée, œuvre de sa fermeté persévérante, où il remplit tour à tour, aux moments décisifs, avec un succès dont il se vante moins que les héros d’Homère, le rôle de négociateur et celui de capitaine. […] S’il préférait les bons, c’est moins parce qu’ils honorent et légitiment le succès, que parce qu’ils le rendent plus certain et plus facile. Mais tel est le besoin qu’ont les esprits élevés, même dans les temps les plus corrompus, d’une règle du bien et du mal, qu’à défaut de la morale générale qui eût fait voir à Comines le mal dans le succès, il le voit du moins dans les revers, qu’il attribue à l’ignorance des princes et à leur peu de foi.

1246. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

On le fit ; cela eut un succès que l’on a vu ; on continua47. » Que de choses édifiantes dans ce récit ! La sincérité de ces solitaires qui sont sans complaisance pour l’ouvrage de leur ami ; l’auteur qui s’en aperçoit et les en loue ; Pascal prié d’entreprendre un travail où Arnauld n’a pas réussi, et qui accepte la tâche par déférence et dévouement ; ce grand succès produit par des causes si pures ; où y a-t-il un plus bel exemple et un meilleur enseignement ? […] Arnauld lui donnait un problème de morale à résoudre, des intentions à découvrir derrière des doctrines : il se met à l’œuvre ; et, comme dit madame Périer : « Cela eut un succès que l’on a vu. » Au reste, en attaquant la morale des jésuites, Pascal accomplissait à son insu une menace prophétique de son père.

1247. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

La chute retentissante des Burgraves, en 1843, — à laquelle s’oppose, dans la même année, le succès non moins retentissant, quoique certes moins mérité, de la Lucrèce de Ponsard, — porte au drame romantique un coup dont il ne s’est pas relevé. […] Ce qui n’a pas contribué médiocrement au succès et à la fortune de ces idées, c’est que, par une conséquence dont on voit sans doute l’étroit rapport avec elles, elles ont ramené l’écrivain au sentiment des difficultés de l’art d’écrire ; au respect de la langue ; et à cette religion de la forme sans lesquels personne en français n’a rien laissé de durable. […] La Mare au diable, 1846 ; — La Petite Fadette, 1849 ; — François le Champi, 1850]. — Et le succès de ces romans, — au lendemain des aventures de la Révolution, — opère un double effet ; — qui est de la réconcilier elle-même avec le grand public ; — dont elle avait semblé vouloir se séparer pour ne s’adresser qu’« au populaire » ; — et le grand public avec elle ; — comme ne voyant plus en elle qu’un grand talent reconquis sur l’esprit de parti. […] Le Fils de Giboyer]. — Enfin, et en troisième lieu, ce qui n’est plus du Balzac, — mais ce qui n’a pas été le moindre clément de son succès, — il s’est posé en « bourgeois de 1789 » ; — ennemi des vaines distinctions ; — ne respectant en tout que « le mérite personnel » ; — et anticlérical à la manière de Béranger [Cf.  […] L’Auteur dramatique. — C’est sous l’influence de cette tendance ; — encouragée par l’influence directe et personnelle de George Sand ; — par l’influence moins directe, mais non moins certaine de Michelet ; — et par l’émulation des succès quasi politiques d’Augier [Cf. 

1248. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Alexis Piron »

Cette pièce eut beaucoup de succès ; elle est même restée au théâtre, et on la joue de temps en temps. […] Sans cela, Virgile et Chapelain, Racine et Campistron, Milton et Ogilby, Le Tasse et Rolli, seraient égaux. » Ce fut pourtant un succès pour Piron, et des juges même assez sévères, comme le fut l’abbé Prévost dans son Pour et Contre, rendaient justice chez lui à une certaine force d’imagination : « Il peint vivement, il a de grands traits. » C’était l’éloge qu’on lui accordait généralement. […] Il est vrai que, la pièce faite et représentée avec succès, Piron se redressa, et comme les autres comédiens avaient joué assez négligemment les deux premiers jours, il leur en fit le reproche en plein foyer, devant témoins. […] Il a bien vite excepté Callisthène : c’est où je l’attendais, ayant à lui répondre, comme je l’ai fait sur-le-champ, que c’était celle qui avait eu le succès le plus flatteur pour moi, puisque c’était la seule dont il eût dit du bien ; et cela est vrai, comme je vous l’ai dit dans le temps.

1249. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

. —  Ses succès et son bonheur. […] Il célèbre en strophes ou en hexamètres la paix de Ryswick ou le système du docteur Burnet ; il compose de petits poëmes ingénieux sur les marionnettes, sur la guerre des pygmées et des grues ; il apprend à louer et à badiner, en latin, il est vrai, mais avec tant de succès que ses vers le recommandent aux bienfaits des ministres et parviennent jusqu’à Boileau. […] Il n’y a point de société ni de conversation qui puisse subsister dans le monde sans bonté ou quelque autre chose qui en ait l’apparence et en tienne la place ; pour cette raison, les hommes ont été forcés d’inventer une sorte de bienveillance qui est ce que nous désignons par le mot d’urbanité. » Il vient ici d’expliquer involontairement sa grâce et son succès. […] Je ne sais pas, ou plutôt je sais très-bien, quel succès aurait en France une gazette de sermons.

1250. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Ce jeune homme a toujours, depuis qu’il se connaît, reçu des éloges et des espérances : enfant, il a grandi au milieu d’encouragements flatteurs et de succès mérités ; depuis, il n’a jamais dérogé à sa conduite première, et il est resté irréprochable. […] Je dirai seulement, au point de vue littéraire, que les Consolations furent celui de mes recueils de poésies qui obtint, auprès du public choisi de ce temps-là, ce qui ressemblait le plus à un succès véritable ; on m’accusera d’en avoir réuni les preuves et témoignages dans un petit chapitre-appendice. […] Il faudra bien vous laisser dire que l’on ne voit pas assez clairement le point où vous arrivez dans la foi, ni celui où vous tendez ; que le désespoir, avec tous ses scandales, fait plus pour le succès et pour une certaine originalité qu’un premier retour à des pensées religieuses ; que vous paraissez menacé du mysticisme dévot, et qu’en attendant, le mysticisme d’une rêverie toute subjective ne laisse pas assez arriver dans ce sanctuaire toujours tendu de deuil l’air du dehors, le soleil, la vie du monde. […] Ce n’est pas la popularité, c’est la durée qui doit faire votre succès.

1251. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Jusqu’alors on avait dit « l’amour » tout simplement ; le romancier est en droit d’employer des termes scientifiques comme de nous montrer les choses sous un aspect scientifique, mais il y a, parmi les savants eux-mêmes, certains vulgarisateurs qui insistent avec complaisance sur tels et tels sujets scabreux dans un tout autre but que l’esprit purement scientifique : ils veulent avoir simplement un succès de librairie. […] Nos modernes naturalistes ne l’ignorent pas du tout : ils savent très bien comment on la blesse, et ils l’ont blessée souvent de propos délibéré pour obtenir un de ces scandales qui se transforment, eux aussi, en succès de librairie. […] Vous avez cédé à la légende, qui nous fait payer certains succès bruyants en ne voyant plus de notre œuvre que ces succès.

1252. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Telle est la faiblesse prodigieuse de ce gouvernement : il lui faut à tout prix le succès, ou plutôt un continuel renouvellement du succès. […] Les succès de Pixérécourt ne les laissaient pas dormir. […] Dumas a connu d’assez grands succès de popularité pour qu’il n’ait que faire de récolter en outre notre estime. […] D’Aurevilly adorait les succès de salon. […] Il cultive ce genre de plaisanterie qui n’a toute sa saveur et son plein succès qu’autant que la galerie en est dupe.

1253. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « M. Denne-Baron. » pp. 380-388

Denne-Baron s’annonçait comme un facile et brillant amateur dans le groupe des traducteurs élégants, harmonieux, ou des jeunes élégiaques pleins de sentiment ; il s’essayait avec succès entre Baour-Lormian et Millevoye.

1254. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

Toutes ces fleurs de la Grèce rassemblées autour du monument d’André Chénier nous avertissent qu’un Recueil considérable, entrepris depuis plusieurs années, et consacré à un choix des poëtes français, vient d’être terminé avec succès et mérite d’être recommandé au public ami des études.

1255. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VI. De la littérature latine sous le règne d’Auguste » pp. 164-175

Les jouissances du pouvoir et des intérêts politiques remportent presque toujours sur les succès purement littéraires ; et quand la forme du gouvernement appelle les talents supérieurs à l’exercice des emplois publics, c’est vers l’éloquence, l’histoire et la philosophie, c’est vers la partie de la littérature qui tient le plus immédiatement à la connaissance des hommes et des événements, que se dirigent les travaux.

1256. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De l’amitié. »

Imaginons donc qu’une ambition pareille, ou contraire, ne brouillera point deux amis : comme il est impossible de séparer l’amitié des actions qu’elle inspire, les services réciproques sont un des liens qui doivent nécessairement en résulter ; et qui peut se répondre que le succès des efforts de son ami n’influera pas sur vos sentiments pour lui !

1257. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

Le succès a été plus grand qu’on n’eût osé l’espérer pour un livre écrit en une langue inconnue de la plupart des lecteurs ; mais Frédéric Mistral, qui sait aussi le français, avait accompagné son texte d’une version excellente et presque tout le charme se conservait comme dans ces Lieder de Henri Heine traduits par lui-même.

1258. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

Quand elle dit : il m’a ordonné de me rendre ennuyeuse ; mais quand je bâille et que je fais bailler les autres, je suis quelquefois prête à renoncer à la dévotion , il n’y a pas de doute qu’elle ne se moque de Gobelin, à qui elle rend directement un compte plaisant du succès de son entreprise avec madame d’Albret.

1259. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Ce voyage semblait d’abord n’avoir point eu de succès, et elle s’en affligeait à Maintenon.

1260. (1894) Notules. Joies grises pp. 173-184

Avec succès ?

1261. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Balzac, et le père Goulu, général des feuillans. » pp. 184-196

Phyllarque ou le prince des feuilles, enivré de ses succès, crut, en se vengeant, avoir rempli la vengeance divine.

1262. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VII. Des ouvrages périodiques. » pp. 229-243

Les auteurs le remplissent avec succès.

1263. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Seconde faculté d’une Université. Faculté de médecine. » pp. 497-505

Un inconvénient des grandes facultés de médecine dans les capitales, et surtout pour les principaux personnages de la société, c’est l’assujettissement du médecin à une certaine pratique ou routine de faculté, sous peine de risquer sa réputation et sa fortune ; s’il s’en écarte et que le succès ne réponde pas à son attente, il est perdu ; s’il réussit, que lui en revientil ?

1264. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 37, des défauts que nous croïons voir dans les poëmes des anciens » pp. 537-553

Par exemple, quand Homere composa son iliade, il n’écrivoit pas une fable inventée à plaisir, qui lui laissât la liberté de forger à son gré les caracteres de ses heros, de donner aux évenemens le succès qu’il lui plairoit, et d’embellir certains faits par toutes les circonstances nobles qu’il auroit pu imaginer.

1265. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Philippe II »

Très au-dessous de Charles-Quint, son père, dont il n’avait, si l’on en croit ses portraits, que la mâchoire lourde et les poils roux dans une face inanimée et pâle ; ce scribe, qui écrivait ses ordres, défiant qu’il était jusque de l’écho de sa voix ; ce solitaire, noir de costume, de solitude et de silence, et qui cachait le roi net (el rey netto), au fond de l’Escurial, comme s’il eût voulu y cacher la netteté de sa médiocrité royale ; Philippe II, ingrat pour ses meilleurs serviteurs, jaloux de son frère don Juan, le vainqueur de Lépante, jaloux d’Alexandre Farnèse, jaloux de tout homme supérieur comme d’un despote qui menaçait son despotisme, Forneron l’a très bien jugé, réduit à sa personne humaine, dans le dernier chapitre de son ouvrage, résumé dont la forte empreinte restera marquée sur sa mémoire, comme il a bien jugé aussi Élisabeth, plus difficile à juger encore, parce qu’elle eut le succès pour elle et qu’on ne la voit qu’à travers le préjugé de sa gloire.

1266. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des ducs de Normandie avant la conquête de l’Angleterre »

C’est un de ces pleurards historiques qui versent, sur les malheurs de l’humanité au Moyen Âge, ces larmes de crocodile qui ont toujours le même succès sur les esprits ignorants et les âmes sensibles.

1267. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Henri Rochefort » pp. 269-279

Aussi Rochefort, ignoré de la veille, n’attendit pas son succès en piétinant, comme tant d’autres, avec des pieds ardents, et il l’eut tout de suite, comme s’il ne le méritait pas !

1268. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Alexandre Dumas fils » pp. 281-291

. — L’immoralité des tableaux est une fière chance de succès, sans doute, mais la déclamation rend tout insupportable, même le vice, pour les vicieux qui l’aiment.

1269. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Avellaneda »

Mais le revers de la médaille de tout succès pour le génie, c’est l’imitation qu’il fait naître, et on n’attendit pas même la mort de Cervantes pour l’imiter.

1270. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pierre Dupont. Poésies et Chansons, — Études littéraires. »

Un critique célèbre, il est vrai, mais pour qui le succès souvent voile le fait5, a prétendu, je le sais bien, que l’influence des chansons de M. 

1271. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Meurice » pp. 231-241

Cadio et Les Messieurs de Bois-Doré sont, dans l’opinion du public, de ce gros public qui fait les gros succès, uniquement de madame Sand, dont la jupe, comme un éteignoir, a couvert et éteint tout net la collaboration de Meurice, et l’a payé ainsi de son manque de fierté ; car si toute espèce de collaboration est déjà un assez humble aveu d’infériorité, la collaboration spéciale dans laquelle un homme sera toujours pris pour avoir fait la femme de l’association, est un manque absolu de fierté.

1272. (1868) Curiosités esthétiques « III. Le musée classique du bazar Bonne-Nouvelle » pp. 199-209

La classique exposition n’a d’abord obtenu qu’un succès de fou rire parmi nos jeunes artistes.

1273. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Avant-propos de la septième édition »

Pour être allé jusque-là, Berkeley se vit incapable de rendre compte du succès de la physique et obligé, alors que Descartes avait fait des relations mathématiques entre les phénomènes leur essence même, de tenir l’ordre mathématique de l’univers pour un pur accident.

1274. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XI. Des éloges funèbres sous les empereurs, et de quelques éloges de particuliers. »

Il parla ensuite de l’application de Claude aux beaux-arts, et de ses étonnants succès, lui qui avait pour tout mérite de s’être mêlé un peu de grammaire, de parler sa langue avec pureté, et d’avoir donné un édit, dont on se moqua, pour ajouter deux lettres à l’alphabet.

1275. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

Là est l’explication du prodigieux succès d’Amyot et de ses traductions. […] La tragédie l’emporte, grâce à la Poétique de Scaliger, 1561 ; — grâce à la popularité des tragédies de Sénèque ; — et grâce enfin au succès du Plutarque d’Amyot. […] De quelques autres auteurs de comédies : Jean Godard, Odet de Turnèbe, etc. — Le développement de la comédie est interrompu, comme celui de la tragédie, par le succès de la tragi-comédie. — La société française du temps de Charles IX et d’Henri III était-elle mûre pour la comédie ? […] 2º L’Homme et l’Écrivain. — Celui-ci aussi, comme Bodin déjà, et comme Palissy, quoique dans un autre genre, est un « observateur ». — Sa carrière militaire ; — mais qu’il ne faut pas prendre son surnom de Bras de fer pour un témoignage de son énergie ; — et qu’il y a eu du politique dans ce soldat. — Les scrupules de conscience d’un capitaine protestant ; — comparaison de Montluc et de La Noue ; — supériorité morale du second. — Les Discours politiques et militaires. — Ils sont l’ouvrage de ses prisons. — Curieux rapports entre Bodin, Palissy et La Noue. — Division des discours de La Noue : Discours militaires proprement dits [11, 13, 14, 15, 16, 17, 18]. — Comparez la manière dont il y parle de la guerre avec une page célèbre des Soirées de Saint-Pétersbourg. — Discours politiques [1, 4, 6, 12, 20, 21, 22] ; — Comparez les vues politiques de La Noue et le « grand dessein « d’Henri IV. — Mais les plus intéressants pour l’histoire des idées sont les Discours moraux [5, 3, 5, 6, 7, 10, 19, 23, 24, 25] et parmi ceux-ci, les Discours 23, sur la pierre philosophale ; 6, contre les Amadis ; et 24, contre les Épicuriens ; — La Noue précurseur de Bossuet [Maximes sur la comédie] dans son Discours contre les Amadis ; — et de Rousseau dans son Discours contre les Épicuriens. — C’est dire de lui qu’il est surtout un « moraliste ». — La composition dans les Discours de La Noue ; — le tour oratoire ; — la fermeté de la langue et du style ; — la passion patriotique. — Succès des Discours. — Quelques mots des Mémoires de La Noue. — Sa mort au siège de Lamballe. […] Rousseau ; — et peut-être de nos jours même jusque dans certains romans de George Sand. — C’est comme si l’on disait que le succès de l’Astrée a donné son orientation à tout un grand courant de notre littérature.

1276. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Ils sont allés dans le passé, loin, bien loin, copier avec une puérilité servile de déplorables erreurs, et se sont volontairement privés de tous les moyens d’exécution et de succès que leur avait préparés l’expérience des siècles. […] Jules Noël a certainement trop de talent pour n’en pas avoir davantage, et il est sans doute de ceux qui s’imposent le progrès journalier. — Du reste, le succès qu’obtient cette toile prouve que, dans tous les genres, le public aujourd’hui est prêt à faire un aimable accueil à tous les noms nouveaux. […] Saint-Jean, qui fait, dit-on, les délices et la gloire de la ville de Lyon, n’obtiendra jamais qu’un médiocre succès dans un pays de peintres. […] C’est un art plus intime et plus resserré dont les succès sont moins publics. […] Le nu, cette chose si chère aux artistes, cet élément nécessaire de succès, est aussi fréquent et aussi nécessaire que dans la vie ancienne : — au lit, au bain, à l’amphithéâtre.

1277. (1940) Quatre études pp. -154

Ils ont continué d’aimer les crises psychologiques dont Corneille et Racine leur avaient donné le modèle, et dont Voltaire avait prolongé le goût et le succès. […] Il avait fallu, avant que ces ballades fussent ainsi proposées comme l’exemple d’un goût révolutionnaire, capable de faire abandonner enfin la littérature qui plaisait aux grands-pères en faveur d’une autre littérature qui plût aux petits-enfants, il avait fallu d’abord le grand succès de Bürger en Allemagne, ensuite le grand succès de Bürger en Angleterre, pays mieux préparé au nocturne, au lugubre, au fantomatique. Il avait fallu les premiers succès de la littérature allemande en France ; et Mme de Staël : Bürger est de tous les Allemands celui qui a le mieux saisi cette scène de superstition qui conduit si loin dans le fond du cœur ; aussi ses romances sont-elles connues de tout le monde en Allemagne. […] Lorsque, dans son livre De l’Esprit (1759), qui obtint d’autant plus de succès qu’il fut condamné et brûlé, il aborda le sujet de la passion, il le traita pendant des pages et des pages, sans faire grâce d’aucun de ses avantages, d’aucun des prestiges de sa force désormais victorieuse. […] Bayle avec plus de succès que lui ; et si l’on ne peut accepter, théologiquement parlant, tous ses principes, on peut du moins employer « ce qu’il a de solide et d’heureux53 ».

1278. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Il eut vite, soit dans le texte, soit dans la vulgate de l’archevêque de Vienne, un très grand succès. […] Et ce qui l’étonne et presque le désoblige le plus, c’est le succès. […] En 1543 un trop grand succès le perdit encore, comme il arrive. […] Il vit très vite les immenses difficultés de l’entreprise, mais aussi les chances de succès. […] Le succès fut grand et du premier coup, malgré les protestations des poètes de l’ancienne école, Ronsard fut salué comme une lumière nouvelle.

1279. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Les livres d’histoire rivalisent de succès avec le roman. […] Voilà dix ans que Zola et moi avons du succès. […] Les premiers livres de Barrès n’eurent pas et ne pouvaient pas avoir en province le succès qu’ils obtinrent à Paris. […] Ceux mêmes que le succès avait consacrés recherchaient auprès de lui la confirmation de leur esthétique et de leurs goûts. […] » Ce fut un succès.

1280. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Les trop éclatants succès de 1828 servirent du moins à retenir la foule et à lui faire supporter des expositions plus solides que brillantes et des discussions sévères. […] Ce ne sera pas cet âge qui découvrira et cultivera avec succès la physique expérimentale, la chimie, les sciences naturelles. […] Une activité, une fécondité inépuisable, des succès éclatants et prolongés, tels sont ses caractères incontestables. […] Le grand guerrier n’est tel qu’à la condition d’obtenir de grands succès, c’est-à-dire encore, il faut bien l’avouer, de faire d’épouvantables ravages sur la terre. […] Le résultat des grands succès, c’est la puissance et une grande puissance.

1281. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

Je composais, en ce temps-là, le livre de Volupté qui parut en 1834 et qui eut le genre de succès que je pouvais désirer. […] J’y avais, je crois, déjà critiqué Balzac, ou ne l’avais pas loué suffisamment pour quelqu’un de ses romans, et, dans un de ces accès d’amour-propre qui lui étaient ordinaires, il s’était écrié : « Je lui passerai ma plume au travers du corps. » Je n’attribue pas exclusivement à ces diverses raisons le succès moindre des Pensées d’Août ; mais à coup sûr elles furent pour quelque chose dans l’accueil tout à fait hostile et sauvage qu’on fit à un Recueil qui se recommandait par des tentatives d’art, incomplètes sans doute, mais neuves et sincères. […] « L’année suivante, au mois de mars 1830, il publiait le recueil de Poésies intitulé : les Consolations, lequel eut un succès moins contesté que celui de Joseph Delorme.

1282. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Daburon, qui s’occupait avec succès de botanique, lui en inspirait le goût, et le guidait pour les premières connaissances. […] Ballanche, lui adressait de Lyon ces avertissements, où se peignent les craintes de l’amitié redoublées par une imagination tendre : … Ce que vous me dites au sujet de vos succès en métaphysique me désole. […] Songez bien qu’il n’y a que de très-grands succès qui puissent justifier votre abandon des mathématiques, où ceux que vous avez déjà eus présagent ceux que vous devez attendre.

1283. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Après tout, l’incrédulité est devenue chose assez banale ; mais ce qui est un moyen toujours ancien et toujours nouveau de succès, c’est le scandale. […] En tant que phénomène « sociologique », le succès de ces vers funambulesques, présentés comme une « philosophie » par ceux qui trouvent que Victor Hugo n’a pas d’idées, serait inquiétant pour l’avenir de notre pays, si les Français n’étaient aussi prompts à oublier ce qu’ils ont applaudi que les enfants à oublier la parade de la foire devant laquelle ils ont battu des mains. […] Elle trouvera sans doute ce qu’elle cherche quand elle se sera délivrée de tout ce que le romantisme eut de faux : l’affectation et la déclamation, l’amplification, la recherche de l’effet et du succès, la subordination des idées aux mots et aux rimes, du fond à la forme, bref, le manque fréquent de sincérité.

1284. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Même les livres plus sombres de la dernière période, Les Temps difficiles, Les Grandes Espérances, L’Ami commun, ne sont pas entièrement dénués de ce comique sans fiel, de cette veine de drôlerie innocente et fine, de ce fun, comme disent les Anglais, qui a fait assurément beaucoup pour le grand succès populaire des livres de Dickens La raillerie n’est pas toujours aussi bénigne chez ce romancier, et souvent il emploie la caricature à son but propre, à tourner en dérision les choses qui l’indignent. […] Il se tut constamment sur cet épisode de sa vie, et la honte qu’il en conserva lui dicta peut-être, à l’égard des gens bien nés, cette sorte de réserve pointilleuse qu’ont les hommes craintifs de quelque avanie, un ressentiment morbide que la suite de ses succès ultérieurs ne parvint pas à dissiper. […] Pickwick ; le succès fut prodigieux ; du jour au lendemain, à vingt-cinq ans.

1285. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

Il peinait, il souffrait ; les minuties toujours mieux aperçues de son métier, bornaient de plus en plus son horizon intellectuel ; il souhaita des succès de livres, puis des succès de pages, puis des succès de phrases5 ; il sacrifia graduellement toute sa vie à sa passion ; il vécut dans le sourd malaise des phénomènes, qui logent en leurs corps une âme hétéroclite, jusqu’à ce que cette despotique activité cérébrale, après avoir imposé au corps, sans en être atteinte, une maladie nerveuse  l’épilepsie transitoire6 de sa jeunesse ; et de sa vieillesse  l’anéantit et le foudroyât au pied de sa table de travail par une dernière et délétère victoire d’un organe sur un organisme.

1286. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Comment leur origine explique leur succès par leur nouveauté. — Longue influence des Romans de la Table-Ronde ; — leur diffusion à l’étranger ; — la compilation de Rusticien de Pise, 1270 ; — traductions, continuations, imitations italiennes, allemandes, néerlandaises, anglaises, espagnoles et portugaises. — Le Parsifal de Wolfram d’Eschenbach, et Tristan et Iseult de Gottfried de Strasbourg. — Pénétration réciproque du Cycle d’Arthur et du Cycle de la Croisade. — On met en prose les plus anciens Romans de la Table-Ronde ; — on en compose directement en prose, tels que Merlin, le Grand Saint Graal, etc. ; — ils deviennent sous cette nouvelle forme les sources d’inspiration des Amadis ; — et rattachent ainsi, par eux, le « roman » moderne et la littérature classique à la littérature et au roman du Moyen Âge. […] Rapports de « l’épopée psychologique » (Gaston Paris) de Guillaume de Lorris avec l’« épopée animale » du Roman de Renart. — Comme les auteurs de Renart ont personnifié dans leurs animaux les vices de l’humanité, ainsi fait Guillaume de Lorris, en son Art d’aimer, des nuances de l’amour. — Sa conception de l’amour ; — et ses rapports avec celle de la « poésie courtoise ». — Son habileté dans le maniement de l’allégorie ; — et qu’elle ne doit pas avoir été la moindre raison du succès du Roman de la Rose. — Pour toutes ces raisons le Roman de la Rose peut être considéré comme l’expression idéale des sentiments de la même société dont le Roman de Renart est la peinture satirique. […] Succès prodigieux du Roman de la Rose ; — et que Jean de Meung, après Crestien de Troyes, est un des rares écrivains du Moyen Âge dont on puisse dire que l’œuvre ait fait époque. — Attaques de Gerson ; — et de Christine de Pisan ; — témoignage de Pétrarque ; — « Puisque vous désirez un ouvrage étranger en langue vulgaire, écrit-il à Guy de Gonzague de Mantoue, je ne puis rien vous offrir de mieux que celui-ci [le Roman de la Rose], à moins que toute la France et Paris en tête ne se trompent sur son mérite. » — Nombreuses copies du poème ; — et, dès la première invention de l’imprimerie, nombreuses éditions du livre.

1287. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Il suppose que son républicanisme prend à volonté toutes les formes : « Il a serpenté avec succès, dit-il, au travers des orages et des partis, se réservant toujours des expédients, quel que fût l’événement. » Rien ne paraît moins juste que cette assertion quand on a suivi, comme je viens de le faire, la ligne de Roederer jour par jour d’après ses écrits. […] Vous entendez les affaires publiques ; vous parlez bien ; vous êtes capable de faire face au Tribunat. » — « Général, je ferai ce que je pourrai pour le succès de la chose. » (Extrait d’une conversation de décembre 1799.)

1288. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Mais, dès qu’il se fut aperçu que l’ennemi ne songeait pas à pousser à bout son succès, Rodrigue, qui était porte-étendard ou général en chef des Castillans, releva le courage de son roi et lui dit : « Voilà qu’après la victoire qu’ils viennent de remporter, les Léonais reposent dans nos tentes comme s’ils n’avaient rien à craindre : ruons-nous donc sur eux à la pointe du jour, et nous obtiendrons la victoire. » Son conseil fut suivi ; les Léonais, surpris dans le sommeil, furent la plupart égorgés, quelques-uns à peine échappèrent ; le roi Alphonse, qui était de ceux-là, fut pris bientôt après et jeté dans un cloître, d’où il ne se sauva que pour l’exil. […] « Mais quand il vint à Rodrigue, l’espérance du succès qu’il attendait étant presque morte dans son sein, — on trouve souvent là où l’on ne songeait pas, — les yeux enflammés, tel qu’un tigre furieux d’Hyrcanie, plein de rage et d’audace, Rodrigue dit ces paroles : « Lâchez-moi, mon père, dans cette mauvaise heure, lâchez-moi dans cette heure mauvaise ; car, si vous n’étiez mon père, il n’y aurait pas entre nous une satisfaction en paroles.

1289. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

On affectait de ne voir dans l’estimable fondateur, lorsqu’on sut son nom, qu’un homme de gloriole, un courtisan du public, à l’affût de tous les petits succès. […] Encouragé, enhardi par son premier succès, l’abbé Brandelet entreprit de bâtir une église dans sa paroisse même, à Laviron ; la vieille église, insuffisante pour contenir les fidèles, avait de plus l’inconvénient grave de menacer ruine.

1290. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

. — La première partie de l’ouvrage, pleine de réflexions applicables à notre société, et de vues réversibles sur notre Europe et notre France, réussit complètement et mérita son succès : l’auteur, en le continuant, poussa trop loin sa méthode et l’épuisa, ainsi que son sujet, dans la seconde partie qui parut quelques années après et qui ne répondit pas en intérêt à la première87. […] Le succès a toutes sortes de conditions qui lui sont en quelque sorte étrangères.

1291. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

Plus de la moitié des chances de succès sont là, non-seulement parce qu’il faut trouver un sujet qui intéresse le public, mais surtout parce qu’il en faut découvrir un qui m’anime moi-même et fasse sortir de moi tout ce que je puis donner. […] Nous ne sommes d’ailleurs pas au bout de cette sorte de confession intellectuelle, la plus curieuse et la plus détaillée que je connaisse : « A cette première manière d’envisager le sujet, poursuis l’auteur, en a succédé dans mon esprit une autre que voici : il ne s’agirait plus d’un long ouvrage, mais d’un livre assez court, un volume peut-être ; je ne ferais plus, à proprement parler, l’histoire de l’Empire, mais un ensemble de réflexions et de jugements sur cette histoire ; j’indiquerais les faits sans doute et j’en suivrais le fil, mais ma principale affaire ne serait pas de les raconter ; j’aurais, surtout, à faire comprendre les principaux, à faire voir les causes diverses qui en sont sorties ; comment l’Empire est venu, comment il a pu s’établir au milieu de la société créée par la Révolution ; quels ont été les moyens dont il s’est servi ; quelle était la nature vraie de l’homme qui l’a fondé ; ce qui a fait son succès, ce qui a fait ses revers ; l’influence passagère et l’influence durable qu’il a exercée sur les destinées du monde, et en particulier sur celles de la France.

1292. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

Le succès de sa missive dépassa son espérance. […] Il se sondait scrupuleusement, il hésitait et se trouvait timide ; ses succès dans la chanson, telle qu’il l’avait abordée, l’effrayaient pour sa tentative nouvelle.

1293. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

Et il faut reconnaître que dans ce rapide succès, à part les coups de trompette du commencement aux environs de la mise en vente de la Peau de Chagrin, la presse parisienne n’a été que médiocrement l’auxiliaire de M. de Balzac ; qu’il s’est bien créé seul sa vogue et sa faveur auprès de beaucoup, à force d’activité, d’invention, et chaque nouvel ouvrage servant, pour ainsi dire, d’annonce et de renfort au précédent. […] Dans Paris, au contraire, le succès a été moindre, bien que fort vif encore ; mais on a contesté plusieurs mérites à l’auteur.

1294. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

Car, si tous les hommes sentent la nature, le succès, c’est-à-dire le consentement universel, sera non pas assurément la preuve, mais le signe de la beauté des œuvres. […] La méthode est bonne, mais il eût fallu le sens et la connaissance de l’histoire pour l’appliquer toujours avec succès.

1295. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

Il publia à la fin de 1687 ses Caractères, qui eurent un grand succès, succès de scandale autant que d’estime.

1296. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

Les libertins avaient abusé de leur succès. […] Il y eut entre les deux partis des alternatives de succès et de revers.

1297. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

Dans les derniers, l’ingénieux va se raffinant de plus en plus, et l’écrivain ne paraît guère viser qu’au succès du joli académique, par toutes ces petites fleurs de langage que fait applaudir à un auditoire de cérémonie, venu pour le plus sérieux des divertissements, un orateur qui s’évertue à prouver qu’il a de l’esprit. […] Peut-être en voulait-il à René d’un succès persistant qui le mettait en souci pour ses autres ouvrages.

1298. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

Tout le monde se souvient du succès de la Ciguë, cette charmante comédie athénienne. […] Il nous est impossible, malgré le succès, la vogue et les dix mille francs de l’Académie, d’admirer cette comédie à cravate blanche et en lunettes d’or, qui met en vers la prose de la vie, et professe l’enthousiasme de la médiocrité.

1299. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

— Mais lui crie-t-on, avec votre vitrail seul, la publication n’a aucune chance de succès… Vous en vendrez vingt exemplaires… puis, pourquoi vous butez-vous à une chose, que vous-même reconnaissez être absurde ? […] Alors les notes du supplément… et mon volume paraîtra au commencement de 1881… Je me mets aussitôt à un volume de contes… le genre n’a pas un grand succès… mais je suis tourmenté par deux ou trois idées à formes courtes.

1300. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre III. L’histoire réelle — Chacun remis à sa place »

Au succès. […] Devant cette histoire, le génie lui-même, fût-il la plus haute expression de la force servie par l’intelligence, est tenu au succès continu.

1301. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »

De même, un texte difficile éveille, dès le premier essai de déchiffrement, un groupe d’idées, groupe instable, destiné à se modifier et à s’enrichir à mesure des efforts et des succès de la réflexion ; mais cette interprétation provisoire, bien qu’incomplète et inexacte, est une interprétation, un sens, au moins hypothétique, de la phrase. […] Mais, pour les vrais penseurs, la tâche croît à son tour avec le succès ; toujours plus haut !

1302. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre II. Le fond et la forme dans la littérature indigène. »

Tel autre, au contraire, à qui le succès de son compagnon a fait espérer même réussite, échoue dans une entreprise de même nature parce que ces qualités de cour lui font défaut. […] Le sacrifice fait aux divinités des éléments pour obtenir le succès d’une entreprise.

1303. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

Sur deux lignes seulement il a remporté un succès incontestable, succès partiel dans un cas, relativement complet dans l’autre ; je veux parler des arthropodes et des vertébrés.

1304. (1874) Premiers lundis. Tome II « Loève-Veimars. Le Népenthès, contes, nouvelles et critiques »

Je crois pouvoir affirmer que tout écrivain qui a ce qu’on appelle du succès, c’est-à-dire, qui réunit des lecteurs autour de son œuvre ; que tout homme qui est assez heureux, assez malheureux veux-je dire, pour être en butte à l’admiration, aux éloges, à la haine et aux critiques, n’a pas un moment laissé reposer sa plume sur ses compositions… Dans mon enfance on m’a montré, comme un glorieux témoignage du génie de Bernardin de Saint-Pierre, la première page de Paul et Virginie, écrite quatorze fois de sa main.

1305. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre IV. La comédie »

Si l’on n’écoutait que le bruit des succès, il faudrait leur joindre M. 

1306. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre III. Soubrettes et bonnes à tout faire »

Il n’aura jamais de succès à la cour, parce qu’il inspira au Roi un mouvement de jalousie et que le Roi a une mémoire tenace des visages même fugitivement aperçus.

1307. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 140-155

C’est ainsi qu’on peut prétendre à des succès solides.

1308. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Madame Therbouche » pp. 250-254

Elle est si sensible au jugement qu’on porte de ses ouvrages, qu’un grand succès la rendrait folle ou la ferait mourir de plaisir ; c’est un enfant.

1309. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 8, des plagiaires. En quoi ils different de ceux qui mettent leurs études à profit » pp. 78-92

Il est donc naturel que les jeunes poëtes, qui, au lieu d’imiter la nature du côté que le génie la leur montre, l’imitent du côté par lequel les autres l’ont imitée, qui forcent leur talent, et le veulent assujettir à tenir la même route qu’un autre tient avec succès, ne fassent d’abord que des ouvrages médiocres.

1310. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 9, de la difference qui étoit entre la déclamation des tragedies et la déclamation des comedies. Des compositeurs de déclamation, reflexions concernant l’art de l’écrire en notes » pp. 136-153

Après avoir dit que Roscius plaçoit des ombres dans son geste pour relever davantage les endroits qu’il vouloit faire briller, il ajoute : le succès de cette pratique est si certain que les poëtes et les compositeurs de déclamation s’en sont apperçûs comme les comediens.

1311. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « II »

Albalat, dont l’Art d’écrire… eut un réel et mérité succès, auteur de la Formation du style, qu’il s’agit pour M. de G… de réfuter.

1312. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Philippiques de la Grange-Chancel »

On se contenta de l’envoyer au fort de Sainte-Marguerite, d’où il s’échappa, succès de plus, pour courir l’Europe et ajouter, il faut bien le dire, au train bruyant de sa renommée, la dignité de dangers réels et fréquents.

1313. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Rome et la Judée »

Parmi les connaisseurs, ce fut un succès, aristocratique comme son auteur.

1314. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Bruyère » pp. 111-122

Enhardie par le succès de sa tentative, elle nous promet, en ce moment, toute une bibliothèque elzévirienne.

1315. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Sand »

Vers la fin du volume, l’Écrivain, qui n’avait touché qu’un mot de ces deux succès : Indiana et Valentine, l’Écrivain envahit la femme qui se dérobe et le bas-bleu s’étend sur sa vie.

1316. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Swift »

Lui qui avait fait trembler Walpole et commencé de jouer sur ce grand instrument de la popularité en Irlande, qu’O’Connell, cet immense virtuose, a fait vibrer si magnifiquement de nos jours, il resta malheureux d’orgueil et d’ambition au sein de ses succès stériles.

1317. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIII. P. Enfantin »

» La manière dont il le dit aujourd’hui aura probablement moins de succès.

1318. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Le Conte de l’Isle. Poëmes antiques. »

C’est un faux Richi, un faux Brahme, à travers lequel on reconnaît un jeune littérateur français, qui essaie de petites inventions ou de petits renouvellements littéraires, et provoque le succès comme il peut.

1319. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor de Laprade. Idylles héroïques. »

Les personnes qui ont fait le succès de M. 

1320. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « J.-J. Ampère ; A. Regnault ; Édouard Salvador »

La gravité de l’utilitaire nuit à ses succès.

1321. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VIII. De Platon considéré comme panégyriste de Socrate. »

Le premier de ces trois discours est l’Apologie ; qu’on se peigne un vieillard de soixante-dix ans, qui toujours a été vertueux et juste, paraissant dans les tribunaux pour la première fois ; intrépide et simple devant ses juges, comme il l’était dans les actions ordinaires de sa vie, dédaignant l’artifice et les vains secours de l’éloquence, n’en connaissant d’autre que la vérité, et jurant de parler son langage jusqu’au dernier moment, priant ses juges avec l’autorité d’un vieillard et d’un homme de bien, d’examiner si ce qu’il va leur dire est juste ou ne l’est pas, parce que c’est là leur fonction, comme la sienne est de dire la vérité, parlant de ses accusateurs sans colère comme sans dédain, du reste, tranquille sur son sort, qu’il soit condamné ou qu’il soit absous, abandonnant à Dieu le succès, et se justifiant pour obéir à la loi : tel paraît Socrate dans son début.

1322. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXII. Des panégyriques latins de Théodose ; d’Ausone, panégyriste de Gratien. »

À examiner en général le règne de ce prince, ses succès, ses triomphes, son application au gouvernement, enfin le mérite qu’il eut, et qu’il partagea avec si peu de souverains, de devenir meilleur en montant sur le trône, il paraît avoir mérité une partie de ces hommages.

1323. (1923) Nouvelles études et autres figures

Mais si le Collège tint le coup, c’est que deux cents ans de succès en avaient fait une institution plus forte que la mort. […] Si grand que soit leur succès, je doute qu’ils étendent aussi loin une influence aussi profonde que celle de ces « romans noirs ». […] Les succès rapides de Fromentin ne consolèrent que lentement le docteur et sa femme. […] Nul d’entre eux ne se doute que ces livres font plus que leurs articles ou leur propagande pour le succès des œuvres allemandes. […] Le succès de son livre en France et à l’étranger, sa nomination de Correspondant de l’institut redoublèrent son insolence.

1324. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Il se répand dans le monde ; il y a quelques succès. […] Encouragé par le succès, il compose de nouveaux poèmes. […] Le succès fut immédiat. […] Il la lut à ses amis, d’ailleurs sans succès. […] Cet ouvrage a remporté un succès bruyant, et par cela même dangereux.

1325. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Il ne faut pas connaître ce très galant homme et ce parfait écrivain, en qui notre profession s’honore, pour supposer un instant qu’il puisse rechercher le succès dans le scandale. […] … Voyons, monsieur, avez-vous réfléchi, une minute, au persistant et terrible effort de X… vers la renommée et le succès ? […] Il y a aussi, perçant les fiers mépris, une aspiration irritée, et pour ainsi dire maladive, vers le succès, en tout cas, sincèrement avouée, ce qui la rend touchante. […] le succès, surtout ! […] Le succès sait ce qu’il fait, et à qui il s’adresse… Il ne se trompe jamais… Et tenez… j’ai horreur de ce que vous appelez les idées… Pas d’idées chez moi !

1326. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

La Chanson de Roland méritait ce succès. […] En 1391, Andrea da Barberino composait l’étrange roman en prose intitulé Guerino il Meschino, œuvre dont le succès, qui nous étonne, n’a pas cessé, jusqu’à nos jours, d’être immense dans le peuple italien. […] Mais Rajna, quelques semaines plus tard, recommença l’épreuve avec un peu plus de succès. […] L’auteur de celui qui nous occupe a eu entre tous un merveilleux succès ; il a véritablement créé une légende qui est devenue tout à fait populaire dans divers pays. […] Il a dû avoir du succès ; sa présence dans cinq manuscrits nous l’atteste déjà.

1327. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

L’intégrité de son caractère se manifestait par un absolu dédain de toutes les distinctions officielles, comme de la fortune, comme du succès littéraire. […] Les succès scolaires ont ce danger de favoriser en lui la prétention et les audaces de paradoxe. […] La première est celle du succès de vogue dont s’accompagne toute apparition d’un talent nouveau, quand il n’est pas, — ainsi Baudelaire, ainsi Stendhal, — iniquement méconnu. […] Quand à son tour la Germanie déborda sur cet Empire, l’invasion se fit par tribus séparés, et l’effort de Charlemagne pour réduire cette multiplicité n’aboutit qu’à un succès momentané. […] » puis, revenant au télégramme, il déclare que ce premier succès ne décidera pas de l’issue de la campagne.

1328. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

D’ailleurs le vrai génie ne se promet de salaire que de son propre succès, et que de l’avenir : tout autre prix le détourne de sa route, et abat son essor. […] Le scrupule spécieux qu’on veut encore me faire, c’est d’attaquer notre littérateur dans la même chaire où ses talents lui acquirent des succès. […] Mes intimes liaisons avec le maître et le disciple m’inspirent un agréable pressentiment du succès de ce nouveau travail. […] De cet accord général résultera la probabilité constante de laquelle dépend le succès de la narration épique. […] Le succès qu’il eut dans les épopées de ces deux grands génies, que Boileau ne connut point, réfute aussi bien que la réputation du Tasse, les préceptes tant de fois cités qui réprouvent le merveilleux de l’ancien et du nouveau Testament.

1329. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Le succès fut immense. […] Il est des cas où le succès d’œuvres très étrangères à leur génie dépend des hommes de bataille et de guerre. […] Ils eurent tous les deux des succès de lycée et de concours général nombreux et éclatants. […] Promet de grands succès dans l’enseignement, surtout dans l’enseignement public. […] Il fut frappé en pleine force, en pleine activité, en pleine bataille, en plein succès, au champ d’honneur.

1330. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Le prodigieux succès de ces deux bluettes fit comprendre tout de suite à Béranger combien la politique était un assaisonnement piquant à la chanson, et combien l’opposition était supérieure à l’ivresse ou à l’amour pour la popularité d’un couplet. […] XIV L’audace de Béranger s’accroît avec le succès. […] Accoutumé aux alternatives presque régulières de gloriole et de revers qui marquent la carrière des poètes, des écrivains, des politiques, je doutais encore du succès de l’Histoire des Girondins. […] pourquoi m’embrasser ainsi avant le succès ? 

1331. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française »

Félix Arvers, qui n’a pas toujours visé très-haut dans l’art, qui n’a pas réalisé toutes les espérances qu’avaient fait naître ses brillants débuts, ses succès universitaires, qui s’est un peu dispersé dans les petits théâtres et dans les plaisirs, a eu dans sa vie une bonne fortune ; il a éprouvé une fois un sentiment vrai, délicat, profond, et il l’a exprimé dans un sonnet adorable.

1332. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IV. De la philosophie et de l’éloquence des Grecs » pp. 120-134

Les mœurs, les habitudes, les connaissances philosophiques, les succès militaires, tout semble, chez les Grecs, ne devoir être que passager ; c’est la semence que le vent emportera dans tous les lieux de la terre, et qui ne restera point où elle est née.

1333. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XI. De la littérature du Nord » pp. 256-269

La perfection de quelques-unes de ces poésies prouve, sans doute, le génie de leurs auteurs ; mais il n’en est pas moins certain qu’en Italie les mêmes hommes n’auraient pas composé les mêmes écrits, quand ils auraient ressenti la même passion ; tant il est vrai que les ouvrages littéraires ayant le succès pour but, l’on y retrouve communément moins de traces du caractère personnel de l’écrivain, que de l’esprit général de sa nation et de son siècle.

1334. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumas, Alexandre (1802-1870) »

Dumas est un remarquable conteur ; il sait intéresser le lecteur par les qualités d’une imagination brillante qui, au don heureux de l’invention dramatique, joint la verve, l’action, la rapidité du récit, l’agilité d’un style qui court à son but et s’arrête peu pour décrire, encore moins pour prouver, car l’auteur n’a pas de systèmes ; mais cependant avec tous ces avantages, ses succès n’auraient pas été aussi grands s’il ne s’était pas servi de ces trois mobiles : la glorification de la personnalité humaine, les peintures hardies qui troublent les sens, les lieux communs du scepticisme voltairien.

1335. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

On suit assez bien les transformations de ces types à travers le moyen âge, jusqu’à l’époque de la Renaissance, où leur rôle s’agrandit et leur succès prit des proportions nouvelles.

1336. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

Un canevas qui avait du succès et que son auteur voulait faire imprimer était ordinairement transformé en comédie écrite.

1337. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « F.-A. Cazals » pp. 150-164

Il ne comptait plus ses succès de librairie.

1338. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

On y voit, presque à chaque moment, des Productions bizarres, des succès monstrueux, des réputations usurpées, &, sans quelques Ecrivains incapables de céder au torrent, le bon sens & la raison y seroient sans disciples, comme sans appui.

1339. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 151-168

On fait qu’il fut employé dans les négociations avec succès.

1340. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Fontenelle, et le père Baltus. » pp. 2-16

Vandale, après avoir décrié les oracles, se proposoit encore, sur le succès de son entreprise, de décrier certains pélerinages, quelques pratiques de dévotion mal entendues : mais Fontenelle, après la publication de ses idées philosophiques, ne fut pas tenté d’en publier de nouvelles dans ce goût.

1341. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Françoise. » pp. 159-174

La seule raison qu’il apporte de la rencontre des meilleures plumes en un siècle plutôt que dans un autre, ce sont les efforts & les succès réitérés des personnes de génie.

1342. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

Je suis juste, comme vous voyez ; je ne demande pas mieux que d’avoir à louer, surtout Baudouin, bon garçon que j’aime et à qui je souhaite de la fortune et du succès.

1343. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 12, des siecles illustres et de la part que les causes morales ont au progrès des arts » pp. 128-144

Les compatriotes des grands artisans, peuvent-ils donner aux beaux arts cette attention qui les encourage avec tant de succès, s’ils ne vivent pas dans un temps où il soit permis aux hommes d’être plus attentifs à leurs plaisirs qu’à leurs besoins.

1344. (1799) Jugements sur Rousseau [posth.]

Rousseau ; c’est là, selon l’opinion publique, le caractère distinctif de ses ouvrages, c’est là ce qui en fait le succès, c’est là ce qui le fait préférer par bien des lecteurs à tous nos écrivains, sans en excepter aucun.

1345. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Même plus tard, quand les faits s’affermissent et se clarifient dans son récit, et prennent de ces certitudes qu’il n’est plus permis de discuter ; même au moment de ces merveilleux succès des Jésuites qui firent croire un jour à l’imagination européenne que la croix conquerrait l’Empire du Milieu, on s’enivrait trop d’une religieuse espérance… car trente-six mille chrétiens, au plus, sur trois cents millions d’âmes, n’étaient qu’une faible étincelle du feu qu’on croyait avoir allumé !

1346. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Deux diplomates »

même un sot, dans un poste diplomatique, peut l’emporter, au point de vue du succès, sur un homme supérieur.

1347. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

bien souvent tout le pauvre et éclatant succès de la tête qui est dessous, si ce sont des gaîtés sont des gaîtés sombres, qui sont d’autant plus sombres qu’elles touchent de plus près à la vérité… IV Il y a dans Shakespeare un railleur aimable, — pas si littéraire peut-être, — mais, ma foi !

1348. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326

Seulement, il n’aurait traduit Hérodote qu’à la condition de mettre à ses pieds la langue de son temps et de se servir de cette langue du seizième siècle, qu’il savait parler de par la force de l’esprit gaulois qui était en lui, tandis qu’au seizième siècle, sans exception, tous pouvaient, sans être des La Fontaine, traduire avec succès l’historien grec, comme Pa fait Amyot en divers passages et Pierre Saliat intégralement.

1349. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le cardinal Ximénès »

Que le docteur Hefele soit donc glorifié pour cette belle intention et émulation de vérité, et pour les efforts de recherches, d’érudition et de conscience que son livre atteste avec succès !

1350. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

Ce succès inouï qui dura près de cent ans, car Ninon régna plus longtemps que Louis XIV, est, selon moi, la plus terrible accusation que l’on puisse porter contre le grand siècle.

1351. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

Il connaît bien son pays, et il s’est fait étranger pour avoir plus de succès dans son pays.

1352. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « W.-H. Prescott » pp. 135-148

Il y a quelques années, Edgar Poe, malgré une originalité qui l’aurait perdu s’il avait eu le malheur d’être Français, eut son succès tout de suite, parce qu’il était Américain.

1353. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Crétineau-Joly » pp. 367-380

C’était un Légitimiste de la première heure, qui méprisait les fusions de la dernière et qui ne croyait pas à leur succès.

1354. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

Avant de créer sa gazette, il avait innové en médecine au point de s’attirer déjà beaucoup d’inimitiés, qui éclatèrent plus tard, après son succès comme gazetier, et parmi lesquelles brille au premier rang celle du fameux et violent Guy Patin, doué plus que personne de cette force de haine corporative qui semble avoir plusieurs cœurs pour mieux détester… Renaudot, qui était chimiste, avait introduit la chimie en médecine, et peut-être ceux qui sont friands de ces rapprochements historiques en feront-ils un jour comme un précurseur de Hahnemann.

1355. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Camille Desmoulins » pp. 31-44

Seulement, disons-le, cette petite propagande n’aura pas le succès qu’on pouvait en attendre, si j’en juge par l’impression que laisse dans l’esprit la lecture de Camille Desmoulins et de ses deux notices !

1356. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Silvio Pellico »

Or, quel que soit le succès de ces lettres publiées par MM. 

1357. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVII. Silvio Pellico »

Or, quel que soit le succès de ces lettres publiées par MM. 

1358. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

La critique, qui exigera davantage, sera bien obligée de reconnaître que le Remède au paupérisme a pour tout mérite une consciencieuse vulgarité, et on n’expliquera son succès qu’en disant qu’il est une de ces œuvres qui reposent une Académie lasse de penser, comme madame Grant, d’apathique et de somnolente mémoire, reposait le prince de Talleyrand.

1359. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Vte Maurice De Bonald »

Je lui préparai sa route et son succès dans ce Mexique si catholique… J’invitai les évêques à le seconder et à le soutenir de toutes leurs forces, et, certes !

1360. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Mistral. Mirèio »

Seulement, disons-le lui en finissant, il y avait une question plus importante et plus élevée que la question de la langue provençale et du succès actuel de Mirèio qui peut très bien attendre : c’était la question des patois en poésie ou en littérature, question qui n’a jamais été posée carrément et qu’il était hardi et convenable ici de poser.

1361. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Charles Didier » pp. 215-226

En lisant au front de son volume ces mots : Les Amours d’Italie, on pourrait supposer qu’il a saisi, avec l’ambition très-peu scrupuleuse du succès, cette misérable bonne fortune d’occasion qu’un goût très-élève dédaignerait ; mais quand il s’agit de M. 

1362. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Ses succès de chaque fin d’année, de bons témoins me l’attestent, étaient prodigieux. […] S’il pratique l’été à la campagne (et il le fait de grand cœur et avec grand succès), c’est pour les pauvres, pour les voisins, et rien que pour eux. […] Barthélémy Saint-Hilaire, qui ne le lâchait pas, et qui faisait de ce succès de son ami comme un triomphe personnel.

1363. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Je ne doute point pourtant que dans cette Rome émancipée et où les patriciennes avaient jeté le voile, au temps d’Ovide, le poète n’ait dû bien des succès et des bonnes fortunes à ses vers ; mais ce n’est point les bonnes fortunes que nous demandons pour l’auteur et le poète, c’est un sentiment pur, vif, dévoué, durable, indépendant de la jeunesse et du temps. […] Il faut se dire, pour s’expliquer ce peu de succès personnel, à une époque déjà si raffinée de la société, que Racine était sans doute, de sa personne, bien bourgeois, bien auteur, bien rangé dans sa classe par ses habitudes, bien peu en rapport avec les tendresses touchantes que son talent mettait en action sur la scène. […] Un jour que Margency la pressait sans succès et qu’elle le refusait avec la plus grande fermeté, il eut recours à ce dépit simulé dont on ne craint les effets que lorsqu’il n’est pas fondé. — « J’entends, madame, lui dit-il, vous ne m’aimez pas. » — Elle se mit à rire de ce propos comme d’une absurdité.

1364. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Hier matin, époque à jamais mémorable dans l’histoire des œufs, on apporte tous les instruments nécessaires à cette grande opération, un réchaud, du bouillon, du sel, du poivre, des œufs ; et voilà Mme de Lauzun qui d’abord tremble et rougit, et qui ensuite, avec un courage intrépide, casse les œufs, les écrase dans la casserole, les tourne à droite, à gauche, dessus, dessous, avec une précision et un succès dont il n’y a pas d’exemple ; on n’a jamais rien mangé de si excellent. » Que de rires aimables et légers autour de cette seule petite scène ! […] Un peu plus tard, Beaumarchais, lisant chez la maréchale de Richelieu son Mariage de Figaro, non expurgé, bien plus vert et bien plus cru qu’aujourd’hui, a pour auditeurs des évêques et des archevêques, et ceux-ci, dit-il, « après s’en être infiniment amusés, m’ont fait l’honneur de m’assurer qu’ils publieraient qu’il n’y avait pas un seul mot dont les bonnes mœurs pussent être blessées285 » : c’est ainsi que la pièce passa, contre la raison d’État, contre la volonté du roi, par la complicité de tous, même des plus intéressés à la supprimer. « Il y a quelque chose de plus fou que ma pièce, disait l’auteur lui-même, c’est son succès. » L’attrait était trop fort ; des gens de plaisir ne pouvaient renoncer à la comédie la plus gaie du siècle ; ils vinrent applaudir leur propre satire ; bien mieux, ils la jouèrent eux-mêmes  Quand un goût est régnant, il aboutit, comme une grande passion, à des extrémités qui sont des folies ; à tout prix, il lui faut la jouissance offerte. […] Bref, de même qu’à Venise on ne sortait plus qu’en masque, de même ici l’on ne comprenait plus la vie qu’avec les travestissements, les métamorphoses, les exhibitions et les succès de l’histrion.

1365. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

C’est pour sortir de cette impasse, entre des créanciers qui pressent et des acheteurs qui s’éloignent, que mes excellents amis ont ouvert une souscription dont le succès aurait été pour moi un honneur et pour d’autres un salut. […] Heureuse la postérité quand elle choisit bien, et quand elle immortalise, au lieu du succès de la violence et de la conquête, le vrai génie du bien, la vérité, la sagesse et la vertu ! […] Les annales racontent, sur toutes les dynasties, les succès des études des fils des empereurs, dont plusieurs l’ont été depuis.

1366. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Un livre à succès n’est jamais qu’une de ces deux choses : l’explosion dans une seule âme d’une disposition presque universelle quoique encore latente du temps, ou bien la prophétie d’une vérité à venir qui n’éclaire encore qu’une tête supérieure à l’humanité. Dans le premier cas le livre n’attend pas son succès une heure : il est l’étincelle sur la poudre des imaginations ; dans le second cas il paraît comme s’il n’avait pas paru, et il attend son public pendant des années ou pendant des siècles. Werther, comme le Génie du Christianisme, n’attendit pas son succès une heure : l’électricité ne court pas plus vite d’un pôle à l’autre ; le monde entier des jeunes gens, des amants, des femmes, des malades de cœur, se jeta sur ce livre.

1367. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Si César lui-même n’était pas un complice, il était au moins un confident muet et peut-être impatient du succès de la conspiration. […] Il n’est pas un de tes desseins, de tes succès, pas une de tes intrigues dont je ne sois instruit à point nommé. […] C’est donc cette puissance éternelle, à qui notre empire a dû tant de fois des succès et des prospérités incroyables, c’est elle qui a détruit et anéanti ce monstre, et lui a suggéré la pensée d’irriter par sa violence et d’attaquer à main armée le plus courageux des hommes, afin qu’il fût vaincu par un citoyen dont la défaite lui aurait pour jamais assuré la licence et l’impunité.

1368. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

Ce genre de succès n’est pas celui que recherchent les faiseurs de romans ; mais il le voulait pour le sien, tant l’utopie était dans toutes ses pensées. […] Résolution, patience, persévérance ; beaucoup de petits devoirs et de petites gênes qui sont le prix de notre liberté personnelle et la garantie de celle d’autrui ; point de dépit, si l’on ne réussit pas tout d’abord ; s’imputer courageusement les plus grandes difficultés du succès ; faire respecter ses talents par sa vie : cela n’est pas un petit travail, et je m’explique pourquoi les utopistes trouvent la perfection plus commode. […] Par malheur, des esprits éminents ont cru l’exemple bon ; et, dans ces dernières années, estimer ses singularités plus que ses qualités, honorer ses erreurs, rechercher le succès de curiosité plutôt que d’approbation, est devenu la faiblesse d’hommes illustres.

1369. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Ils poursuivent ces deux buts ; le triomphe de la jeune école de musique française est lié pour eux au succès définitif de Wagner. […] Où donc le succès de Lohengrin aurait-il pu conduire ? […] J’imagine qu’un succès pareil doit suffire aux plus ambitieux, sinon aux plus difficiles.

1370. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

Voilà notre seul succès. […] — En art il faut réussir, continue Sainte-Beuve, sans écouter… Oui, il faut réussir… Je voudrais que vous réussissiez… Là, une suspension, avec quelques paroles ravalées, qui nous font soupçonner que le livre n’a pas eu de succès dans son entourage, qu’il a peut-être ennuyé la manchote. […] Vils conseils d’un courtisan de tous succès et de toute popularité.

1371. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Toutefois la pièce va cahin-caha, dans la déférence du public pour les hexamètres d’un mort, mais quand l’honnête chevalier d’Aydie entrevoit le rôle du pétrole dans les châteaux royaux, ce sont des applaudissements, des hourrahs, un enthousiasme qui assure le succès, que dis-je, le triomphe de cette singulière restitution historique, mettant dans la bouche des gentilshommes de 1730 des pensées d’avant-hier. […] En 1839, il remportait, à Dijon, les trois prix : succès qui lui assurait la médaille et une bourse pour étudier à Paris. […] Le jeune Ziem avait déjà la confiance dans le succès, l’audace, la jactance.

1372. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Il attribuoit ses mauvais succès à la grande admiration qu’on avoit alors pour les anciens, & leur déclara la guerre. […] Le Franc les y a mis avec succès. […] Une narration également vive & fleurie, des fictions très-ingénieuses, des caractères aussi bien imaginés que soutenus, & agréablement variés, firent le grand succès de cet ouvrage, dans lequel l’auteur décrit ingénument sa propre histoire, & une partie des aventures de son temps.

1373. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

La politique parlementaire est une carrière lucrative : elle n’offre aucun des risques pécuniers du commerce et de l’industrie ; un petit capital d’établissement, une bonne provision de bagout, un brin de chance et beaucoup d’entregent y assurent le succès. […] — Ce qui reste d’Homère après avoir passé par Bitaubé ». — La vérité de l’observation et la force et l’originalité de la pensée, sont choses secondaires, qui ne comptent pas. — « La forme est chose plus absolue qu’on ne pense… Tout art qui veut vivre doit commencer par bien se poser à lui-même les questions de forme de langage et de style… Le style est la clef de l’avenir… Sans le style vous pouvez avoir le succès du moment, l’applaudissement, le bruit, la fanfare, les couronnes, l’acclamation enivrée des multitudes, vous n’aurez pas le vrai triomphe, la vraie gloire, la vraie conquête, le vrai laurier, comme dit Cicéron : insignia victoriæ, non victoriam 27. » Victor Cousin, le romantique de la philosophie, et Victor Hugo, le philosophe du romantisme, servirent à la bourgeoisie l’espèce de philosophie et de littérature qu’elle demandait. […] Le succès d’Atala, du Génie du christianisme et des Martyrs fut immense.

1374. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Ce mérite et le succès d’une pièce ignoble, l’Amour au bois, attirèrent sur lui les yeux de la duchesse de Cleveland, maîtresse du roi et de tout le monde. […] Ils visent au succès, à l’amusement. […] Il y eut un de ces succès, lorsque Gay, dans son Opéra du Gueux, mit en scène la coquinerie du grand monde, et vengea le public de Walpole et de la cour. Il y eut un de ces succès, lorsque Goldsmith, inventant une série de méprises, conduisit son héros et son auditoire à travers cinq actes de quiproquos687. […] Et comment a-t-il fait pour jeter sur cette comédie anglaise, qui allait s’éteignant chaque jour davantage, l’illumination d’un dernier succès ?

1375. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Tellier laisse un volume de critique, Nos poètes, qui eut un grand succès l’année dernière et qui le méritait à tous les titres. […] J’obtins, dirai-je, un beau succès ? […] Néanmoins, succès, répéterai-je, et sinon beau littéralement, bon succès. […] Je m’en fus l’an dernier en Hollande et en Belgique, non sans succès. […] Ces conférences eurent du retentissement et un certain succès.

1376. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Beaucoup de gens se rappellent encore le succès qu’il remportait dans sa jeunesse, simplement par le prestige de sa personne. […] C’était parfaitement ridicule, et cela a été un parfait succès. […] Je ne saurais faire un plan d’avance ; je l’ai fait quelquefois, mais sans le moindre succès. […] mon roman n’aura pas de succès, c’est la seule chose que contienne ma provision d’idées sur ce point. […] Le succès du livre, le succès financier en dépend !

1377. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

Cela, c’est l’énergie politique, qui complète la détermination politique, et assure infailliblement son succès. […] Il se continue avec les foudroyants succès d’Alexandre Dumas père et d’Eugène Sue. […] Aussi son théâtre n’a-t-il connu la vie de la scène, et une partie du succès qu’il mérite, que longtemps après sa mort. […] Ceci ne rachète pas l’erreur initiale, erreur tenant à l’ambiance, à l’atmosphère médiocre du temps, au recroquevillement de l’esprit et du goût, à l’absence de la critique, et qui s’étend dans toutes les directions, du succès de la littérature fade ou inexistante, avec Feuillet, au succès de la littérature scatologique, et non moins inexistante (au pôle opposé) avec Zola. […] Sidérés par la faconde du borgne sonore, les salonnards et conservateurs de l’époque firent ce succès, plus que les vieux copains du café de Madrid.

1378. (1886) Le roman russe pp. -351

Cet esprit n’est plus le nôtre ; nous ne le communiquons pas, nous le suivons à la remorque, avec succès parfois ; mais suivre n’est plus guider. […] Ils ont été surpris les premiers par le succès inattendu de ces romans, si différents des nôtres et d’un abord si difficile. […] Imaginez la Renaissance décrétée par Philippe le Bel ; voilà ce qu’on tenta en Russie, voilà pourquoi le succès fut si chétif. […] Bientôt après, Karamsine donna ses nouvelles, maigres et touchantes fictions ; nous avons vu quel fut le succès de la Pauvre Lise et combien il était obtenu à bon compte. […] Le comédien rebuté se fit précepteur ; il entreprit sans grand succès des éducations dans des familles de l’aristocratie pétersbourgeoise.

1379. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Mitty aurait souhaité un succès de librairie, et s’adressait aux lecteurs de romans du type ordinaire, non, comme M.  […] Le succès, après l’incident Troisville, était à celui qui se présenterait le premier. […] Le succès consiste alors, justement, à exciter l’intérêt et à susciter d’autres travaux. […] Louise Colet, née Révoil, dut ses quelques succès académiques ou autres à sa beauté fleurie beaucoup plus qu’à son faible talent. […] Georges Bernanos aurait du succès chez les nègres.

1380. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Seulement j’ai des doutes sur le succès ; et voici mes raisons. […] Ernest-Charles n’ait été pressé de profiter du succès très légitime que le premier avait obtenu. […] L’éclatant succès que M.  […] Boche est loué par tous ceux qui ont intérêt à ce que les auteurs à succès soient troublés dans la quiétude de leur gloire. […] Bref un mélange fort heureux, au point de vue du succès, du charlatan et du cabotin.

1381. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Le véritable orgueil n’a pas besoin du succès et de la gloire pour être entier, pour être sans défaillance et pour être actif. […] Le moindre courtaud de boutique, laid, gauche, lourdaud et imbécile, se flatte et se vante de ses succès féminins, d’autant plus qu’il en a moins, et pour se poser avantageusement dans le monde. […] En France le génie réussit peu, ou tardivement ; la force de pensée ne réussit pas sans le talent ; mais la moindre chose réussit quand le talent s’y joint et se mêle de lui faire un succès. […] Une fois détentrice de Rome, c’est plutôt de la Prusse que de la France que l’Italie doit désirer le succès. […] Une formule assez bien trouvée, assez spécieuse, a eu beaucoup de succès et a été répétée, avec variantes négligeables, par tous les ennemis secrets ou déclarés de la liberté de l’enseignement, depuis M. 

1382. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Voltaire au seul hasard a dû quelques beaux vers  ; Ses succès, soixante ans, ont trompé l’univers. […] Malgré tout, je veux citer comme un bel échantillon du succès de Fontanes dans cette inspiration directe et imprévue de l’antique à travers le plein goût de xviiie  siècle, la fin d’une ode contre l’Inconstance, qu’une convenance rigoureuse a fait retrancher à sa place dans la série des œuvres : Cette petite pièce est de 89. […] La parole vive, spirituelle, brillante, y a son jeu, son succès, je le sais bien ; mais, tout à côté, la parole pesante y a son poids. […] Le succès fut grand, et, le lendemain de ce triomphe, il déclara se retirer du Mercure  : il abdiqua, mais en vainqueur. […] C’est ainsi encore qu’il poussa très-vivement, par un article au Journal de l’Empire (8 janvier 1806), et par ses éloges en tout lieu, au succès du début tout à fait distingué de M. 

1383. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

On s’en aperçut d’ailleurs immédiatement ; le succès fut rapide, immense, universel. […] Avec l’élégance de sa tournure, avec l’élégance de son esprit, avec ses beaux cheveux blonds et ses yeux bleus, Alfred de Musset était fait pour les succès mondains. […] Les Contes d’Espagne et d’Italie eurent un très grand succès. […] Vous savez que cela n’a pas nui non plus au succès de Victorien Sardou. […] Verlaine est, en réalité, un malade, dont la poésie n’a eu de succès qu’auprès de quelques excentriques et, il faut bien le dire, d’un certain nombre d’étrangers.

1384. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

Il est difficile à un artiste de résister à l’à-propos, et de renoncer à un grand succès. […] Il y a dans ce livre beaucoup de choses qui nous fâchent, moi et ma femme ; son succès nous contrarie encore davantage.

1385. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

Cet incomparable succès, au début, conféra à M. de Chateaubriand un caractère public, comme écrivain ; sa triple influence, religieuse, poétique et monarchique, commença dès lors. […] Il y avait dans le premier succès de l’amour un degré de félicité qui me faisait aspirer à la destruction. » On retrouve un sentiment tout semblable dans Atala pendant la tempête ; dans Velléda sur le rocher.

1386. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

Catulle Mendès, de hautes facultés littéraires qui permettent de tout espérer de lui…… C’est un plaisir pour moi de constater le succès éclatant d’une œuvre incomplète mais de haute valeur, intéressante, élevée, pathétique, servie par un style magistral auquel on ne saurait reprocher que son excessive vérité de facture et l’abus de détails trop amoureusement caressés. […] Faire du rêve une réalité par le succès, c’est mieux encore ; et je ne cache pas la joie que j’éprouve à entendre applaudir un drame qui ne cherche pas à réussir en offrant à la foule incertaine et qu’il faut chercher à ramener vers les sommets, l’appât de quelque curiosité vulgaire.

1387. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Ils sentent la difficulté, et ils craignent la fatigue, que ne paye pas toujours le succès. […] Ce qui est pour la France comme une sorte de constitution écrite dans des grammaires et des vocabulaires officiels, consacrés et, si le temps n’avait pas tout relâché, défendus par des corps institués pour cet objet, est, chez les autres nations, une faculté individuelle qui n’est réglée que par le succès.

1388. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Partisan de la révocation de l’édit de Nantes, comme Racine et Boileau, par une erreur commune aux meilleurs Français de ce temps-là, il disait du roi : Il veut vaincre l’erreur   : cet ouvrage s’avance   ; Il est fait   ; et le fruit de ses succès divers Est que la vérité règne en toute la France, Et la France en tout l’univers75 . […] Il y a eu des hommes doués d’un beau naturel à qui le goût a manqué, et avec le goût la force de découvrir ce naturel, de s’y attacher, de le défendre contre la tentation des mauvais succès par des complaisances au tour d’esprit de leur temps.

1389. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

. — Les quatre premières représentations du mois d’août viennent d’avoir lieu, avec le même succès que les précédentes. […] Avant tous détails, disons que, jusqu’aujourd’hui, les représentations ont été admirables et le succès complet.

1390. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

Tant d’efforts, de petits succès même, ne menant à rien. […] Ce soir, dans une de ces fouilles qu’a provoquées la parole de l’un de nous, il nous fait un drolatique tableau de l’intérieur de Daumier, l’artiste, le grand artiste, nous dit-il, le plus indifférent au succès de son œuvre, qu’il ait rencontré dans sa vie.

1391. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Renan ne pouvait avoir plus de succès que de succès littéraire.

1392. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Depuis le grand succès de L’Assommoir, Gusman ne connaît plus d’obstacle. […] On est ravi et l’on bat des mains : voilà l’une des causes, et non la moins puissante, de ce succès dont on est si fier, de ces éditions innombrables que l’on fait sonner si haut.

1393. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite et fin.) »

Dans ce rapprochement qui se faisait naturellement d’elle et de Louis XIV, elle n’était pas sans se rappeler les revers qui attristèrent les dernières années du grand roi ; mais ces idées ne faisaient que lui traverser l’esprit et « passaient comme des nuages. » Elle retrouvait aussitôt sa sérénité, n’oubliant jamais cependant que rien n’est stable sous le soleil, et que la gloire et le succès sont choses passagères et incertaines.

1394. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Valentine (1832) »

Il semblait que le succès de son aîné l’eût fait pousser et se produire à la hâte, comme un enfant précoce qui devance l’âge d’être homme, séduit et perdu qu’il est par l’exemple de son grand frère.

1395. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre III. Du récit des faits. — Antécédents et conséquents. — Causes et effets »

En d’autres termes, le succès peut être ou l’effet du mérite que possède un homme, ou la cause du mérite qu’on lui attribue. — Pourquoi l’opium fait-il dormir ?

1396. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVIII. Gentils conteurs » pp. 218-231

Mais encore y inclura-t-il tout ce qu’il y veut mettre, et les petites phrases n’y parviendraient pas, qui disloquent les rapports que la période souligne : « … Car c’est moins le temps qui use nos sentiments que le crédit qu’on leur accorde et, si les raisons d’aimer sont en nous-mêmes, c’est d’autrui d’où proviennent d’ordinaire celles qui font que nous n’aimons plus. » M. de Régnier est triste, et la mélancolie des Contes qu’il s’est faits à soi-même nuira à leur succès.

1397. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XX. Opposition contre Jésus. »

Mais depuis que Jésus était entré dans une voie brillante de prodiges et de succès publics, l’orage commença à gronder.

1398. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXII. Machinations des ennemis de Jésus. »

La haine inintelligente de ses ennemis décida du succès de son œuvre et mit le sceau à sa divinité.

1399. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre neuvième. »

On a souvent imité ce morceau, et même avec succès, parce que les sentimens qu’il exprime sont cachés au fond de tous les cœurs, mais on n’a pu surpasser ni peut-être égaler La Fontaine.

1400. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 22, que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ouvrages » pp. 323-340

Ce n’est point sur de pareilles beautez qu’un auteur sensé qui compose en langue vulgaire, fonde le succès de son poëme.

1401. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Vauvenargues » pp. 185-198

Il eut la naissance, la beauté, la santé, le succès, la gloire de bonne heure, une femme qui l’aimait et qu’il n’aimait pas (deux profits : il était adoré et il était tranquille), toutes les bonnes fortunes et la grande : la fortune de l’ambition, des millions, des décorations, une vieillesse illustre, la chapelle ardente de madame Récamier, et enfin un tombeau préparé à l’avance, comme un arc de triomphe, en face de cette mer qu’il avait tant aimée, si jamais il aima quelque chose !

1402. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Henri de L’Épinois » pp. 83-97

Honorable et rare caractère, du reste, et qui suffit à un esprit courageux, indifférent au succès, et qui ne l’a visé ni par le fond de son livre, impopulaire à cette heure, ni par sa forme rassise, qu’il n’affecte pas, mais que naturellement il possède.

1403. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Félix Rocquain » pp. 229-242

L’auteur de L’Esprit révolutionnaire est révolutionnaire, mais modéré, mais discret, mais pudibond, et cette manière dont il l’est ne déplaira peut-être pas trop à ce temps, qui est bien capable de lui faire un succès auquel je n’ai pas beaucoup travaillé aujourd’hui.

1404. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « A. Grenier » pp. 263-276

Cette fois, il expédie l’antiquité, et comme il n’est pas tenu, dans un livre, ainsi que dans les journaux, de garder une gravité sans laquelle l’abonné ne vous écouterait pas, il l’expédie avec une gaieté qui rend son livre la plus amusante des lectures, et qui, dans un pays aimant encore la plaisanterie, est une certitude de succès.

1405. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « X. Doudan »

La publication de ces lettres de Ximénès Doudan mérite un succès que je crois certain, malgré les défaillances de l’auteur ou des éditeurs.

1406. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sophie Arnould »

Ce fut encore l’esprit qui fit le succès et la beauté de cette voix, dont Galiani disait : « Jamais asthme n’a si bien chanté ».

1407. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XV. Vauvenargues »

Chateaubriand avait tout, lui, pour être heureux, Il eut la naissance, la beauté, la santé, le succès, la gloire de bonne heure, une femme qui l’aimait et qu’il n’aimait pas (deux profits ; il était adoré et il était tranquille), toutes les bonnes fortunes et la grande, la fortune de l’ambition, des millions, des décorations, une vieillesse illustre, la chapelle ardente de Mme Récamier, et enfin un tombeau préparé à l’avance comme un arc de triomphe, en face de cette mer qu’il avait tant aimée, si jamais il aima quelque chose !

1408. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

Puisse cette publication, due aux travaux et aux efforts d’un prêtre, avoir tout le succès qu’elle mérite et faire tout le bien qu’elle peut produire !

1409. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « La Bible Illustrée. Par Gustave Doré »

L’Amérique, il n’y en a une que pour Mame, dont le succès d’éditeur a été complet.

1410. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Milton »

Mais, cette originalité est à peu près chez tous menacée par beaucoup de choses mortelles : l’éducation, l’imitation, les préjugés, les circonstances, la recherche et la vanité du succès, les passions, qui ne sont pas toutes dans le sens du développement de nos facultés, que sais-je encore ?

1411. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Ferdinand Fabre »

de l’affreux et sanglant voyou de la Commune, et tout romancier qui le met dans son livre, tout poète dramatique qui le met dans son drame, court toutes les bordées de l’incertitude en fait de succès.

1412. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

Ainsi il fit des romans de marine, après le succès de Cooper.

1413. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « L’Abbé *** »

Il a même l’ennui, l’ennui qui fait le succès de tant de livres graves, et qu’on aime, oui !

1414. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

En somme, sa vie s’écoula doucement, sauf l’amertume que lui causèrent les succès de Ronsard. […] D’Aubigné souffrit cruellement du mauvais succès de son amour et il ne pouvait pas se consoler de la perte de Diane Salviati. […] Il étudia le droit à Bourges, sous Cujas, puis il plaida au barreau de Paris avec beaucoup de succès. […] Marmontel, qui s’y essaya sans succès, n’était pas né poète. […] bien, nous le surprenons, quand même, éprouvant un cruel plaisir à étriller ce Fremy, qui pensait régenter en matière classique et qui avait obtenu peut-être quelques succès universitaires à l’époque.

1415. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

j’ai trop compris ensuite le déshonorant succès. […] les succès arrivent, point légendaires à coup sûr, mais romanesques platement et souvent impossibles. — Mme Berthe Flammarion écrit avec une banalité prétentieuse. […] Réjouissez-vous, artistes forcés de vous coucher à jeun : ces malheurs n’arrivent qu’à la veille du grand succès et pour rehausser encore du voisinage d’un abîme de misère l’énorme montagne d’or. […] Elle se tortille dans les mêmes efforts, amusants d’être presque gracieux, — car ils ne se tendent pas outre mesure, trop sûrs du succès, — plus amusants d’être impuissants et satisfaits. […] La nature de la femme est plus imitatrice, et l’exemple des succès masculins lui sera toujours « un dangereux leurre ».

1416. (1903) Le problème de l’avenir latin

Si l’on cherchait des témoignages précis de cet exceptionnel succès de la rhétorique gallo-romaine, il suffirait de l’exemple suivant. […] Or c’est dans le monde gallo-romain que le christianisme remporte le plus de succès. […] Enfin Julien et Valentinien, en dépit de leurs succès, ne peuvent qu’élever des forteresses sur le Rhin. […] Mais pour qu’une telle tentative comportât des chances de succès, il faudrait qu’une intelligence et un tact rare y présidassent. […] C’est lorsque la nature a tout créé pour le succès et la primauté et que par inertie, inintelligence ou impuissance, le résultat demeure médiocre, que se mesure l’infériorité d’un peuple.‌

1417. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Oui, cela me paraît vrai, quoique tout le monde le dise ; et le succès incertain d’Idylle tragique au Gymnase en est une nouvelle preuve. […] C’est le cas ou jamais de citer le mot : « Sa grâce est la plus forte. » Le succès de la Douloureuse a été prodigieux. […] Le Chemineau est, au bout du compte, une très large et assez dramatique variation sur le thème des Bohémiens de Béranger ; et de là son succès éclatant. […] Je serais charmé que le grand succès du Plaisir de rompre fit connaître le rare mérite de M.  […] Je veux bien que Frédégonde, chrétienne peu éclairée, ait conçu cette ruse grossière et en ait espéré le succès.

1418. (1902) Propos littéraires. Première série

J’ai vu les succès de MM.  […] Le succès de M.  […] Il n’y a jamais eu moyen d’assurer un succès prolongé à une pièce de M.  […] Notre influence sur le succès est absolument nulle. […] Doucet, jaloux sans doute du succès récent de M. 

1419. (1900) La culture des idées

Je n’ai pas la prétention de dissocier toutes les idées qui semblent guider les hommes et d’y rechercher les motifs véritables de leurs succès. […] Vous lirez tous les livres qui ont eu du succès, principalement parmi les modernes, car jadis le mérite et le succès se confondaient souvent ; à cette heure, le premier de ces mots n’a plus aucune signification précise : il est encore quelquefois le synonyme de succès dans la bouche des libraires et des critiques, mais toujours prononcé le second, lorsque la dépense en papier a été assez considérable peur justifier une telle hardiesse de pensée et d’appréciation. […] Au bout déjà de quelques tomes, vous aurez découvert le point commun, le faîte de convergence de tous les livres à succès de notre époque : cette conquête assurée, fermez vos tomes et mettez-vous au travail ; vous avez le diamant, il ne reste plus qu’à le sertir à la dernière mode. […] Quelques premiers livres écrits, quelques pages même, déterrées par un ennemi littéraire, pourraient, après des vingt ans de labeur et de succès, compromettre tout d’un coup votre popularité. […] Chailley — Bert, etc., ont obtenu partout, et notamment à la Haye et à Amsterdam, un succès très vif et très mérité.

1420. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

il a paru le 11 novembre 1918 et l’armistice a eu beaucoup plus de succès que ce… » « Ah ! […] C’était alors une entreprise difficile que de s’installer dans le succès ! […] Gaston Bergery explique à des incrédules la question des réparations et prédit le succès du Bloc des gauches au rythme des danses américaines. […] Une volonté bien établie de collaboration a-t-elle des chances de succès ? […] Il a obtenu un très grand succès, en contribuant à nous faire connaître nos alliés.

1421. (1886) Le naturalisme

Cependant, tout ce que l’on peut dire de la popularité et du succès des romans de Rousseau, serait insuffisant. […] De là son succès et sa popularité. […] Flaubert méconnut entièrement la valeur de Madame Bovary ; bien plus, le succès de ce livre l’irrita. […] Avec Salammbô, Flaubert vit le terme de ses succès. […] Leur succès est peut-être dû à la curiosité et au goût dépravé du public, qui préfère certains sujets, et cherche dans le roman la satisfaction de certains appétits.

1422. (1925) Portraits et souvenirs

Elle est secrète et souterraine ; aussi ses succès ne se tournent-ils pas, comme ceux de Valmont, en vanité ; ils se transforment en orgueil, si l’orgueil n’est qu’une vanité taciturne. […] Le choix de l’Académie des Dix — le fait s’est déjà produit — peut donner à un jeune homme hier encore presque inconnu une notoriété soudaine et faire de lui un auteur à succès. […] Il les accueillait avec joie et avec une discrète ironie, comme s’il devinait, à travers les bonheurs et les succès, le secret de sa destinée. […] Le succès lui vient. […] Nous la voyons tour à tour, dans l’entrain hardi et joyeux des premières années de sa tâche d’associée, dans le plaisir des premiers succès, quand des espérances lui font signe et semblent l’appeler au bonheur.

1423. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Max Jacob Henri Hertz w J’ai une grande crainte en voyant la curiosité et le succès dont le dernier livre de Max Jacob est l’objet : La défence de Tartuffe : Extases, remords, visions, prières, poèmes et méditations d’un juif convertix . […] Je lui garantis pourtant le succès, la gloire, les valeurs de l’élite comme celles du snob, le jour où il fera oublier le benoît Monsieur, en écrivant des romans d’aventures, qui seront épatants. […] Le Paquebot Tenacity est la première pièce de Charles Vildrac, jouée avec un grand succès aux Vieux-Colombier en 1920. […] Les œuvres expressionnistes ont alors en Allemagne un véritable succès public.

1424. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Deplace prêtait souvent sa plume aux idées et aux ouvrages de ses amis ; pour lui, il ne chercha jamais les succès d’amour-propre, et je ne saurais mieux le comparer qu’à ces militaires dévoués qui aiment à vieillir dans les honneurs obscurs de quelque légion  : c’est le major ou le lieutenant-colonel d’autrefois, cheville ouvrière du corps, et qui ne donnait pas son nom au régiment.

1425. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XX. Du dix-huitième siècle, jusqu’en 1789 » pp. 389-405

M. de Buffon s’est complu dans l’art d’écrire, et l’a porté très loin ; mais quoiqu’il fût du dix-huitième siècle, il n’a point dépassé le cercle des succès littéraires : il ne veut faire, avec de beaux mots, qu’un bel ouvrage ; il ne demande aux hommes que leur approbation : il ne cherche point à les influencer, à les remuer jusqu’au fond de leur âme ; la parole est son but autant que son instrument ; il n’atteint donc pas au plus haut point de l’éloquence.

1426. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Préface »

Heureux ceux qui auront été les collaborateurs de ce grand succès final qui sera le complet avènement de Dieu !

1427. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 272-292

En cachant au jeune Télémaque l’assistance d’une Divinité toujours présente, il a l’art de ne rien dérober à sa gloire ; la vertu du jeune Grec en est plus vigilante & plus ferme, ses triomphes en sont plus glorieux & plus solides, ses dangers plus intéressans, ses succès plus flatteurs.

1428. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre III : Le problème religieux »

Malheureusement, il faut le reconnaître, cette forme de christianisme qu’ont admise et rêvée les plus grands esprits, a peu de chances de succès dans notre pays.

1429. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 45, de la musique proprement dite » pp. 444-463

Cependant les symphonies ne laissent pas de joüer, pour ainsi dire, differens rôles dans nos opera avec beaucoup de succès.

1430. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 10, continuation des preuves qui montrent que les anciens écrivoient en notes la déclamation » pp. 154-173

Le succès des airs de vîtesse donna l’idée à Lulli d’en composer qui fussent à la fois et vîtes et caracterisez.

1431. (1799) Dialogue entre la Poésie et la Philosophie [posth.]

Ce même duc a rempli avec succès, dans plusieurs cours étrangères, les fonctions d’ambassadeur.

1432. (1757) Réflexions sur le goût

C’est en se permettant les écarts que le génie enfante les choses sublimes ; permettons de même à la raison de porter au hasard, et quelquefois sans succès, son flambeau sur tous les objets de nos plaisirs, si nous voulons la mettre à portée de découvrir au génie quelque route inconnue.

1433. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

L’auteur de Louis XVI et sa Cour 38, qui fut aussi le traducteur de Chesterfield et de Cantu, est d’instinct, d’éducation et d’étude, un esprit vraiment littéraire, qu’on aime à retrouver présent dans l’historien alors qu’il manie avec le plus de préoccupation les choses de l’histoire, et dans un temps surtout où, comme dans le nôtre, la Spécialité est entrain d’assassiner, avec un si grand succès, la littérature !

1434. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

Journaliste comme nous le sommes tous, mais de plus historien, Amédée Renée est un esprit trop élevé et trop libre pour s’embusquer çà ou là dans l’histoire afin d’y saisir, par ce cheveu qui se rompt toujours, l’occasion d’un succès populaire.

1435. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Louis XIV. Quinze ans de règne »

Avec le choix qu’il avait fait des plus tristes années d’un règne qui tenterait par les côtés les plus brillants les imaginations vulgaires, nous pensions qu’il avait sur ces quinze années, jugées un peu trop par les hommes, ces valets de bourreau du succès, comme le sont les phases malheureuses, quelque juste réclamation à élever, quelque inscription en faux inattendue à introduire contre des opinions la plupart sans sagacité et sans largeur.

1436. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Sixte-Quint et Henri IV »

L’une des plus belles discussions de ce livre de Segretain est celle-là, dans laquelle il démontre la fausseté de la thèse de l’émancipation de la pensée et de l’homme esclave brisant ses fers, que des écrivains de parti ont toujours soutenue avec succès à propos de la Réforme, et fait admettre à l’ignorance, non pas gobe-mouche, mais gobe-montagne de ceux qui les lisent.

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