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41. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

À un ami. Ami ! […] Le vieux manoir réunissait une nombreuse tribu de famille et d’amis de la famille, plusieurs jeunes nièces avec leurs petits enfants. […] Deux de ces poètes, amis de M.  […] Que leur jeune ami, M. 

42. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

Elle chargea Rulhière, comme ami de l’auteur, de le complimenter de sa part, ce que fit Rulhière par cinq vers très doucereux. Chamfort, on le sait, rangeait ses amis en trois classes : « mes amis qui m’aiment, mes amis qui ne se soucient pas du tout de moi, et mes amis qui me détestent ». […] Il s’était retiré à la campagne avec une amie plus âgée que lui, mais avec laquelle il se sentait en parfait rapport de sentiment et de pensée. […] Mirabeau, dans des lettres intimes à Chamfort, lui parle comme à l’ami non seulement le plus cher et le plus sympathique, mais le plus excitant, le plus inspirateur. […] Est-ce ma faute si jugeant à l’œuvre, en 1848, plusieurs des amis de M. 

43. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

C’était Bosc, le fidèle ami de Mme Roland, qui se hâtait de donner cette première édition, accueillie avidement par le sentiment public. […] La Décade, organe des plus purs amis de Mme Roland, s’exprimait en ces termes par la plume de Ginguené : « Dans les portraits, il y a quelquefois de la justesse, quelquefois des peintures hasardées et même fausses, et souvent une exagération soit en bien, soit en mal, qui peut mécontenter les amis de ceux que l’auteur loue, presque autant que les amis de ceux qu’elle censure. […] Plusieurs s’étaient offerts ; ils n’avaient trouvé en elle qu’une femme bonne, charmante, affectueuse, toute à ses devoirs, indulgente et enjouée avec ses amis. […] Je ne fais de visites que celles d’une absolue nécessité ; je sors quelquefois, mais ç’a été rare jusqu’à présent, pour me promener un peu l’après-dîner avec mon ami et Eudora. […] À un moment, un ami s’était joint à eux, Lanthenas, une de ces âmes tendres et de ces têtes peu sûres d’elles-mêmes qui ont besoin de s’appuyer et de se donner.

44. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Vauvenargues s’exerce évidemment au style, à l’amplification ; il n’avait pas fait ses classes, il répare cela en les faisant dans ses lettres à ses amis. […] Vauvenargues avait pour cet ami une extrême tendresse et lui accordait une confiance entière : il n’avait pas de secrets pour lui. […] De près, Saint-Vincens avait dû, en plus d’un cas, lire dans les yeux de son ami ses besoins et ses désirs, et aller au-devant de ses paroles. […] Il s’en faut de beaucoup, mon cher ami, que la gloire soit attachée à si peu de chose ; vous vous moquez de moi quand vous me parlez là-dessus, comme vous faites. […] Cette correspondance, malgré les parties affectueuses et tendres, malgré la sincérité touchante en bien des endroits, a besoin d’être lue par des amis pour être interprétée sans défaveur et tout à l’avantage de l’homme.

45. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

L’École normale dissoute, Farcy se logea dans la rue d’Enfer, près de son maître et de son ami M.  […] Il composa donc plusieurs pièces de vers durant son séjour à Ischia ; il les envoyait en France à son excellent ami M.  […] Il alla droit à une panoplie d’armes rares suspendue dans le cabinet de son ami, et il se munit d’un sabre, d’un fusil et de pistolets. […] Loyson insistait, le mourant nomma un ami qu’on ne trouva pas chez lui, et qui ne fut pas informé à temps pour venir. […] Le respect nous empêche de la nommer ; mais Béranger l’a chantée, et tous ses amis la reconnaîtront ici sous le nom d’Hortense.

46. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Sur les Jeune France. (Se rapporte à l’article Théophile Gautier, page 280.) »

Le hasard me fait retrouver une preuve certaine de l’effarouchement véritable que produisit dans le monde même de Victor Hugo et chez une partie de ses premiers amis l’invasion, en apparence barbare, de ces jeunes recrues et de cette génération romantique toute nouvelle. […] Auguste Le Prévost, l’antiquaire normand, était, ainsi que son compatriote l’aimable poète Ulric Guttinguer, des plus anciens amis littéraires de Hugo, des amis qui dataient de 1824 environ, qui s’étaient ralliés à lui pour tant de belles odes et de jolies ballades, pour ses inspirations du Moyen-Age et du gothique, pour ses colères et anathèmes contre la Bande noire, etc. […] Auguste Le Prévost, alors son ami intime, et qui le blâmait de tant de susceptibilité, me faisait confidence de cette zizanie en des termes qui ouvrent un jour sur l’intérieur romantique de ce temps-là : « J’ai joué de malheur avec notre ami Ulric. […] Notre ami se trompe en voulant demander à une pareille puissance les soins et les petites attentions de l’amitié. […] Pour moi, je ne penserai jamais à faire un ami de l’homme qui a écrit ces trois ou quatre pages, parce que je le trouve trop grand pour pouvoir commodément me donner le bras ; mais tant qu’il voudra bien me recevoir chez lui, j’accepterai, au risque d’y rencontrer M. 

47. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Malherbe, avec différens auteurs. » pp. 148-156

Le premier fut avec son élève en poësie, & son bon ami Racan. […] Venant de finir une ode, il courut la lire à Racan, excellent juge en cette matière, & d’ailleurs son ami. […] L’ami persiste à vouloir qu’il dépose cette haine. […] Elle alloit avoir des suites fâcheuses, lorsqu’un ami commun arrive, & les appaise tous deux. […] Un de ses amis, ayant été le voir, un samedi lendemain de la Chandeleur, à huit heures du matin, il le trouva mangeant du jambon.

48. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — I »

Ils me peignaient la vertu, et leurs images m’échauffaient ; mais j’aurais encore mieux aimé voir mon amie, la regarder en silence, et verser une larme que sa main aurait essuyée ou que ses lèvres auraient recueillie. Ils cherchaient à me décrier la volupté et son ivresse, parce qu’elle est passagère et trompeuse ; et je brûlais de la trouver entre les bras de mon amie, parce qu’elle s’y renouvelle quand il lui plaît, et que son cœur est droit, et que ses caresses sont vraies. Ils me disaient : — Tu vieilliras ; — et je répondais en moi-même : — Ses ans passeront avec les miens. — Vous mourrez tous deux ; — et je disais : — Si mon amie meurt avant moi, je la pleurerai et je serai heureux en la pleurant. […] Leroy, homme d’esprit et philosophe, capitaine des chasses, amateur du sexe et ami de Diderot : « Si vous saviez combien je l’aime, écrit ce dernier, vous sauriez aussi combien il m’a été doux de le voir. […] Voilà, mon ami, ce qu’on appelle une idylle que je vous fais, tandis que le satyre, l’oreille dressée, se réjouit à dire des contes aux femmes, etc.

49. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

En Russie, Bernardin s’était fait un ami intime d’un homme cordial et bon qu’il y avait rencontré, le Genevois Duval, joaillier de la Couronne. […] Vous m’affligez à un point extrême, vous affligerez tous vos amis ; vous ne serez pas même exempt de reproches. […] Mon ami, vous vous êtes trop séquestré du monde ; vous ne connaissez plus ni les hommes ni la marche des affaires. […] J’étais à Paris hier, monsieur et ancien ami, lorsque la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 11 est arrivée ici. […] Vous êtes bon, simple, modeste, et il y a des moments où vous semblez avoir pris pour modèle votre ami Jean-Jacques, le plus vain de tous les hommes.

50. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

Il ne m’est plus possible que de lire les ouvrages de notre ami, qui a laissé beaucoup de manuscrits pour l’impression. […] Il n’y a plus de bonheur pour moi dans ce monde, après avoir perdu à mon âge un ami comme lui, qui, pendant vingt-six an ? […] tous les malheurs, je les ai éprouvés, mais le plus grand de tous est celui de perdre un ami incomparable. […] Elle recevait aussi la visite de quelques amis les plus intimes. […] presque chacune, tout en restant fidèle à cette noble mémoire, avait près d’elle un ami sans faste, honnête, sûr, un appui intime de tous les instants.

51. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Adrienne Le Couvreur. » pp. 199-220

Il se la fit lire, et seulement alors il put connaître en entier le cœur de l’amie qu’il avait perdue. […] » Mme de Lambert était l’amie de Fontenelle, de La Motte, de Mairan. […] Elle se privait donc, le plus qu’elle pouvait, de l’approbation des sots, et s’en tenait à celle des amis. […] Quand il est question d’écrire à mes amis, je ne songe jamais qu’il faille de l’esprit pour leur répondre : mon cœur me suffit à tout. […] Mlle Le Couvreur, après avoir pris conseil de ses amis, se rendit au lieu indiqué en se faisant accompagner.

52. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Hugo son ami. […] Hugo, l’ami de Gustave Planche ! […] Lisez, mon ami. […] Comprenez-vous, cher ami, que M.  […] Écoutez, mon ami, c’est assez curieux.

53. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Mais Ducis était encore moins artiste que père, fils, époux, veuf, ami : toutes ces belles qualités de cœur et de famille lui nuisaient autant qu’elles lui servaient. Sa femme ou ses filles, son ami Thomas à soigner, ses deuils fréquents, que sais-je ? […]  » L’ami à qui il écrivait de la sorte mérite d’être connu. […] mon mélancolique ami, le brave M.  […] » Mais combien il a plaisir à apprendre que son ami a des jours de calme et qui ressemblent presque à du bonheur !

54. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

vous deviendrez (pardon, je vous prie), un misanthrope consommé, et votre ami ne sera plus philanthrope. […] la jolie porte, faite comme celle de votre cœur pour de vrais amis, et où l’on ne peut entrer deux à la fois ! […] mon ami, que la nature est belle à étudier, quand c’est un chemin pour arriver à son Auteur ! […] « Il faut, mon ami, que je me prive pour le moment du plaisir de vous voir et de confondre mes larmes avec les vôtres, car vos entrailles ne manqueraient pas de s’émouvoir à la vue d’un père et d’un ami malheureux. […] » Mon cher ami, ce n’est que là qu’on peut trouver quelque consolation, quand on a perdu sa fille.

55. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473

Le sachant malade de ce dernier excès de fatigue parisienne, il écrivait à un ami : Bon Dieu ! […] La mort de Thomas, survenue à l’improviste au moment où son ami venait de guérir, arrêta l’impression de ridicule et remit aux choses un cachet de gravité. […] Mon cher ami, le monde ira comme il plaira à Dieu : je me suis fait ermite. […] Mon cher ami, je lis la vie des Pères du Désert : j’habite avec saint Pacôme, fondateur du monastère de Tabenne. […] Je suis, mon cher ami, comme un pauvre hibou, tout seul, sicut nycticorax in domicilio.

56. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

C’est de mes amis et non de Paris que j’ai besoin. […] J’espère que vous me soignerez d’autant plus qu’un de mes amis me manquera. […] Adieu, mon excellent ami. […] Adieu, cher Matthieu, ne vous lassez pas d’aimer votre pauvre amie. […] Arthur de Gravillon, petit fils de Camille Jordan, qui, à la demande de mon ami M. 

57. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIe Entretien. Chateaubriand »

L’un était un ami, le fils du célèbre comte de Virieu, de l’Assemblée constituante de 1789. […] Quand elle fut morte, mon ami, qui la vit au dernier moment, me remit mes lettres. […] Quels étaient les amis de France qui eurent sur lui tout d’abord une influence si directe et si heureuse ? M. de Chateaubriand avait, nous le savons, un tendre ami, Fontanes ; cet ami était intimement lié avec M.  […] Et il fut évidemment le commensal et l’ami de tous ces jeunes hommes et de toutes ces jeunes femmes que visitait le premier consul.

58. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

Il y avait quinze ans que j’étais de ses amis particuliers et qu’elle m’avait fait l’honneur de m’attirer chez elle. […] Elle était riche, faisait un bon et aimable usage de ses richesses, du bien à ses amis, et surtout aux malheureux. […] Elle avait prêté ses manuscrits à des amis qui furent indiscrets, selon l’usage. […] Elle dira, par exemple, à propos des amis et du soin qu’il faut prendre en les choisissant : « Il faut songer de plus que nos amis nous caractérisent : on nous cherche dans eux… » Elle a de ces mots courts, mais d’un beau style, d’un style antique et comme latin. […] Le commerce de ses autres amis lui était agréable, mais celui de M. de Sacy lui était nécessaire.

59. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Son ami Ingegneri, qui se fit renfermer avec lui pour ce dessein, copia en six jours le poème tout entier. […] Ses amis de Naples prirent congé de lui aux portes de Capoue. […] Pendant qu’il écrivait ce poème, les nécessités de son procès et les instances de ses amis le rappelèrent encore à Naples. […] « Que dira mon pauvre ami Antonio quand il apprendra la mort de son Tasse ? […] Son autre ami, le marquis Manso, de Naples, accouru à Rome pour pleurer sur le cercueil de son ami, revendiqua le droit de revêtir aussi sa cendre d’une pierre et d’une épitaphe.

60. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

L’ami embrassa encore tendrement ceux qu’il aimait. […] Elle attendait ses parents ; ainsi fait un ami pour ses amis. […] que d’amis j’ai perdus ! […] Je suis venu vers ce pays en ami. […] Tous mes amis sont là gisant, tués par vous.

61. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

« Maurice, mon ami, qu’est ce que le ciel, ce lieu des amis ? […] Oui, mon ami, par la prière. […] Mon ami, tout m’est relique de toi. […] pauvre ami ! […] Maurice, mon ami !

62. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

Par je ne sais quel raffinement d’humilité, elle se mettait toutefois fort au-dessous de son incomparable amie. […] Ce qu’échangeaient les deux amies de sentiments élevés, exquis et mystérieux, est inimaginable. […] Voyez vous-même, chère, bien chère amie. […] Pendant plusieurs années, la Religion eut pour moi ce caractère ; et le croiriez-vous, mon amie ? […] Ses pieux amis ont le droit de l’en révérer davantage, et de se réjouir de pouvoir fixer cette heureuse date au 8 novembre 1815.

63. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

Mme d’Épinay suivit assez bien les conseils de son ami. […] Laissez un peu Rousseau à part : auquel donc de ses amis Grimm a-t-il jamais manqué ? […] Elle eut le bon esprit aussitôt de l’apprécier par ce mérite essentiel, et de sentir l’ami sérieux qui lui venait. […] Il conseilla quelque chose de semblable à son amie. […] Brunet a consacrée à son ami M. 

64. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

Maucroix, l’ami de La Fontaine. […] Le chanoine Maucroix, l’ami et le camarade de La Fontaine, n’était pas autre chose, et il avait quelques-uns des traits délicats du maître. […] Ami de Tallemant des Réaux presque autant que de La Fontaine, il aimait l’historiette, l’anecdote, le bon conte, mais il s’arrêtait en chemin et n’allait pas jusqu’à le mettre en vers. […] Un charmant vers, et qui sent l’ami des Géorgiques. […] C’est comme la moralité de l’immortelle fable de son ami, Le Vieillard et les Trois Jeunes Hommes.

65. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

Le 26, madame de Sévigné écrit : « On la croit toute rétablie dans sa félicité. » Enfin, le 2 septembre, elle raconte à sa fille que « la vision de madame de Soubise a passé plus vite qu’un éclair… Au jeu, elle a la tête appuyée familièrement sur l’épaule de son ami. […] L’ami de Quanto (le roi) en parlait comme de sa première ou seconde amie : il lui avait envoyé un illustre (Le Nôtre) pour rendre sa maison admirablement belle. […] Madame de Sévigné écrit, le 2 octobre, à sa fille « que la veille l’ami et l’amie (le roi et madame de Montespan) avaient passé toute la journée ensemble, La femme (la reine) était venue à Paris ; on dîna ensemble. […] Le maréchal d’Albret, ancien ami de madame de Maintenon, était mort dans le mois de septembre : il lui avait écrit, avant d’expirer, une lettre pleine d’estime et d’affection. Le roi savait la douleur profonde que madame de Maintenon ressentait de la perte de cet ami : il fait placer le portrait du maréchal d’Albret dans la galerie de Maintenon.

66. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Mme de Sévigné, et Mme de La Fayette, plus jeune de six ou sept ans que son amie, ajoutèrent donc à un fonds excellent une culture parfaite. […] Plus tard, il lui présenta son ami le docte Huet, qui devint aussi pour elle un conseiller littéraire. […] Ainsi ces deux amis vieillis remontaient par l’imagination à cette première beauté de l’âge où ils ne s’étaient pas connus, et où ils n’avaient pu s’aimer. […] Je n’ai pas quitté cette pauvre amie tous ces jours-ci ; elle n’alloit point faire la presse parmi cette famille, en sorte qu’elle avoit besoin qu’on eût pitié d’elle. […] Valincour enfin, qui avait attaqué la Princesse de Clèves, était l’élève, l’ami intime de tous deux.

67. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

Ces lettres sont adressées à l’un de ses plus tendres amis, M.  […] Tout ce confluent d’études se pressait dans les premiers mois de 1836 et avant que notre ami eût accompli ses vingt ans. […] Je dirais tant mieux, si je n’avais ni amis ni parents. […] l’esprit vif et léger de notre ami triompha le plus habituellement de l’épaisseur du milieu. […] C’est assez insister sur ce principal épisode de la vie littéraire de notre ami.

68. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Ce n’est point un improvisateur perpétuel comme Voltaire, ni un coquet sérieux, un limeur et un polisseur de tous les instants, comme Rousseau : il ne prend aucune peine quand il écrit à ses amis, et l’on s’en aperçoit, bien que son style garde du bel air et de l’épigramme. […] ma discrète amie (c’est à Mme Necher qu’il écrit cela), ils m’ont ennuyé, même déplu jusqu’au dégoût, et j’ai dit, dans ma mauvaise humeur : Saint-Lambert, au Parnasse, n’est qu’une froide grenouille, Delille un hanneton, et Roucher un oiseau de nuit. […] Tout s’y passe dans la région la plus haute et comme dans le voisinage de l’Empyrée ; c’est une élévation continue, un culte, une adoration réciproque ; des deux côtés, c’est le sublime ami ; la sublime amie ; l’adorable, la céleste, la divine amie ; ils ne s’en lassent pas. […]  » Mais quand, mon adorable amie ? […] Je vous supplie donc à genoux, ma divine amie, de venir en effet illuminer de vos rayons célestes de gloire et de vertu cette voûte antique où je réside et rêve huit heures chaque jour.

69. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Ballanche, disciple plus encore qu’ami de M. de Chateaubriand, leur apprit son passage à Lyon. […] Les amis mêmes du prochain empire ne se retirèrent pas. […] Bertin, était son ami, se dévoua à lui et lui prêta sa publicité ambiguë. […] Ballanche, son ami, pouvez-vous concilier votre amitié pour M. de Chateaubriand avec votre affection pour M. de Lamartine ? […] M. de la Ferronnays, son ami, tenait le gouvernail des affaires étrangères, à Paris.

70. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Madame de Krüdner et ce qu’en aurait dit Saint-Évremond. Vie de madame de Krüdner, par M. Charles Eynard »

M. de Krüdner, qu’elle finit par rencontrer, s’étonne, la rassure, la gronde : « Mais quelle folie, ma chère amie ! […] C’est ce charlatanisme qui met en évidence et qui fait aussi qu’on peut servir ses amis. […] Dans ce même temps, Mme de Krüdner écrivait à une amie plus simple, à Mme Armand, restée en Suisse, et elle lui parlait sur le ton de l’humilité, de la vertu, en faisant déjà intervenir la Providence : « Quel bonheur, mon amie ! […] « Le meilleur ami à avoir, c’est le passé. […] Amis dévoués, journalistes, littérateurs indépendants, adversaires, envieux, chacun à sa manière s’occupa de Mme de Krüdner et de son livre.

71. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Si son cœur t’accueille avec bienveillance, espère alors voir tes amis et retourner dans ton élégante maison et dans ta patrie.” […] C’est un enfant qui s’amusa à tordre le cou à la tourterelle amie de Dumas. […] on pleure quand on peut dans cette triste vie, ajouta-t-il, je n’avais que cette amie à pleurer : voilà ! […] Elle se dit : Voilà mon ami qui travaille. […] Nous nous retrouvâmes toujours amis après les orages et les revers.

72. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires touchant la vie et les écrits de Mme de Sévigné, par M. le baron Walckenaer. (4 vol.) » pp. 49-62

Ce n’est pas seulement un classique, c’est une connaissance, et, mieux que cela, c’est une voisine et une amie. […] Sur Mme de Sévigné et son monde, sur ses amis et connaissances, et les amis de ses amis, grâce aux recherches infatigables de son curieux biographe, on aura tout désormais, et plus que tout. […] Vous connaissez ce bon d’Hacqueville, l’ami, le confident empressé de Mme de Sévigné et de tout son monde, celui qui se met en quatre et en mille pour tout voir, pour tout savoir, qui sait les dessous de cartes d’un chacun, et qui n’en est pas moins obligeant et indulgent pour cela, incapable de négliger aucun ami absent ou présent, se multipliant de sa plume et de sa personne pour suffire à tout. […] Elle est tout le contraire de ses bons amis les jansénistes, qui ont le style triste. […] Elle avait trouvé alors un ami dévoué et fidèle dans un gentilhomme nommé Du Boulay, capitaine au régiment d’Orléans, qui fut son chevalier Des Grieux.

73. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Quand on a des amis, les uns meurent, les autres souffrent ; il en est d’imprudents, il en est d’infidèles. […] La bonne santé d’un ami ne nous réjouit pas tant que ses maladies nous inquiètent. […] Mes amies ne me paraissent plus maussades : vois-tu, je dis mes amies, mais c’est par pure surabondance de bienveillance ; car je n’ai d’amie que toi. […] Dis-lui, par exemple, que tu as une amie qui t’aime chèrement, et que tu n’aimes personne autant qu’elle. […] Une lettre d’elle, à son amie Eugénie, achève de nous ouvrir son cœur.

74. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

Mme Dufrenoy reçut la sienne des mains de Fontanes dont elle était l’amie dès les premières années de la Révolution. […] « Adieu, mon ami, écrivait-elle un jour à M.  […] Mme Sophie Gay a été aussi une des amies et des correspondantes du jeune M.  […] Alors, me supposant l’amie d’un homme à pendre, je suis devenue l’objet de la considération et de l’intérêt général, ce qui m’a valu des confidences de tous les genres et très nouvelles pour moi, je vous jure ; j’en ai bien fait rire notre ami. […] « C’est la Reine de l’injure », disait-il ensuite en parlant de sa violente amie, mais sans lui en vouloir du tout.

75. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

L’Ami des Femmes. […] Cependant, voici venir une amie de madame Leverdet, madame Jane de Simerose, une jeune et charmante femme, dont M. de Ryons s’institue à brûle-pourpoint l’ami intime, selon sa coutume ! […] Une austérité stoïque pourrait encore expliquer sa misanthropie ; mais l’Ami des femmes est, à l’occasion, leur amant d’un jour. […] L’Ami des femmes n’a qu’une excuse, c’est qu’il n’existe pas. […] Madame Aubray a un vieil ami, nommé Barantin, éprouvé par des infortunes conjugales.

76. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Une des plus innocentes, c’est l’épître en vers qu’il adressait à notre ancien ami M.  […] Jal, un de ses amis, lui disait souvent : « Vous êtes une incarnation du diable. » Cela le réjouissait. […] Ses amis, et il en eut, n’échappaient pas à ses humeurs, à ses finesses. […] À la tragédie de son ami Guiraud, Les Macchabées, et à celle de son ami Soumet, Cléopâtre (deux succès), il y avait deux scènes où le parterre murmurait toujours, peut-être avec raison. […] Un des amis de M. de Latouche, en causant, lui avait donné l’idée d’un roman psychologique sur ce sujet.

77. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

lui cria son ami après un long silence. […] Et les deux amis se mirent en route. […] Il sentait que son ami avait raison. […] Son ami n’essaya point de l’en arracher. […] Viéra se plaisait aussi à voir ce vieil ami.

78. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Guizot, son ami de tout temps, celui-ci, l’interrompant, lui dit : « Ah ! […] L’action de Fauriel sur le public se fit longtemps et surtout à travers ses amis. […] J’y réponds le jour même : arrivera-t-elle à temps chez votre ami ? […] Ses amis les historiens durent s’en ressentir. […] Cousin, dont il était le médecin et l’ami.

79. (1767) Salon de 1767 « Adressé à mon ami Mr Grimm » pp. 52-65

Eh bien, mon ami, nous mourrons donc sans nous être parfaitement connus ; et vous n’aurez point obtenu de moi toute la justice que vous méritiez. […] Encore une fois, consolez-vous ; il est plus doux d’estimer infiniment son ami, que d’en être infiniment estimé. […] Mais, mon ami, ne nous refusons pas au récit des procédés honnêtes. […] Mon ami, la maudite race que celle des amateurs ! […] La première fois, mon ami, nous épousterons Michel Van Loo.

80. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

Il fallait écrire : Les Amis de Lamartine et Lamartine. […] Henri de Lacretelle a suspendu une histoire apologétique de la République de 1848 et de ceux-là, ses amis, morts ou vivants encore, — c’est comme s’ils étaient morts ! […] Je ne me soucie pas beaucoup des amis de Lamartine, qui avait, lui, ses raisons pour les aimer, et je crois que la Postérité s’en souciera aussi peu que moi. […] Mais cette statue ne sera pas plus une gloire pour lui que ce livre de Lamartine et ses amis, qu’il aurait mieux valu intituler : Les Amis de Lamartine, à commencer par moi, Henri de Lacretelle, et Lamartine, — par-dessus le marché ! […] Henri de Lacretelle est, dans son livre, comme Sosie, « l’ami de tout le monde », et que tout le monde de son livre le préoccupe bien plus que Lamartine lui-même.

81. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « SAINTE-BEUVE CHRONIQUEUR » pp. -

Despois exprimait ce regret, nous nous mettions en relation avec un des plus anciens amis de Sainte-Beuve, M. […] Dans ses articles sur Mathieu Marais (Nouveaux Lundis, tome IX), il cite une lettre de Bayle, remerciant son correspondant parisien de le mettre si constamment au courant des affaires littéraires de Paris : après quoi, le philosophe conseille à son ami d’avoir en Hollande ce que Sainte-Beuve appellera tout à l’heure un autre lui-même, — c’est-à-dire un ami sûr et fidèle interprète de sa pensée, — à qui il adressera les éléments d’un Journal, publié par les soins de cet ami, de ce fidus Achates. […] A mon retour de la Suisse française où j’avais gardé des amis, vers 1840, je concevais un parfait journal littéraire dont il y aurait eu un rédacteur double, l’un à Paris pour tout savoir, l’autre à Lausanne ou à Neuchâtel pour tout dire, — j’entends tout ce qui se peut dire honnêtement et avec convenance. […] J'avais en ces pays un ami, un de ceux de qui l’on peut dire qu’ils sont unanimes avec nous, un autre moi-même, M. […] Leurs amis les célèbrent sur tous les tons, leurs ennemis les injurient au besoin.

82. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

Serait-elle infidèle à son vieil ami comme tant de belles voyageuses ? […] Chère amie, que vous méritez d’être heureuse, puisque vous savez aimer et penser ! […] — Je me réjouis de faire connaissance avec votre ami, quoique j’aie peur de le voir. […] [NdA] Une amie russe qui venait de mourir en Italie. […] [NdA] Une amie des derniers temps, qui avait beaucoup voyagé.

83. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Son retour à Weimar fut une fête pour ses amis. […] Ses amis l’enlevèrent au piège et le conduisirent à Weimar. […] Mais reprenons la correspondance des deux amis. […] Goethe préside en l’absence de son ami aux répétitions. […] Ô cher ami !

84. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Avoir un frère académicien, et ami de M.  […] Il serait plus vrai de dire que l’auteur des Satires ne pouvait être l’ami de Chapelain et de Cotin, ni de leurs amis. […] J’imagine qu’il avait connu ces amis qualifiés au cabaret, ou chez les comédiennes, près desquelles son ami Racine l’avait introduit. […] En dehors de quelques amis très intimes et de son rang, il n’avait guère habitude que chez le Premier Président, M. de Lamoignon. […] Nous avons peine à nous figurer entre deux amis intimes, deux poètes surtout, ce ton de politesse cérémonieuse et froide.

85. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Ils y sont encore souvent lus, souvent feuilletés par moi et par mes amis. […] Relisez-la, mon ami. […] Il vous fallait un Dieu pour ami. […] Tel est, mon Ami, le refuge heureux que j’ai trouvé en votre âme. […] « Adieu, et mille amitiés à vous et à nos amis.

86. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

Elle avait été, jusqu’au supplice de Madame Élisabeth, cet ange expiatoire, quoique immaculé, de la Révolution, sa dame d’honneur, sa favorite et son amie. […] On peut concevoir ce qu’une telle mort d’une telle amie laissa dans son âme d’énergie, d’horreur et de tendresse pendant sa vie. […] Il était camarade des pages et ami du jeune Raigecourt ; Raigecourt devait être riche et pair de France après la mort du marquis. […] Quelques amis et quelques courtisans de sa mélancolie étaient assidus près de lui. […] De ce moment nous fûmes amis.

87. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Jacques Colonna était digne d’un tel ami, Pétrarque était digne d’un tel protecteur. […] J’ai des amis dont la société est délicieuse pour moi. […] Le roi de Naples, Robert, ami et admirateur passionné de Pétrarque, contribua plus encore à décider Pétrarque pour Rome. […] Mais Rienzi, son ami, le rappelait par le grand bruit que ce tribun faisait à Rome. […] Il se rendit à Parme, son Vaucluse italien, pleurant à la fois sur la perte de ses amis les Colonne et sur la perte de Rome.

88. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

Adieu, mon cher ami, continuez de vous faire homme, et aimez-moi comme je vous aime. […] Une lettre écrite par Daru à l’un de ses amis, et où se trouvaient ces mots ironiques : « J’attends ici nos amis les Anglais qui, dit-on, vont débarquer bientôt, etc. », fut interceptée et prise au sérieux par ceux qui la lurent. […] En l’an IV (1796), son ami Petiet étant ministre de la Guerre, Daru fut appelé par lui comme chef de division. […] Bien des années après, un ami de Daru, un ancien oratorien, grand vicaire d’Orléans (M.  […] Vous n’aurez point ce malheur à craindre si, pendant quelques années encore, vous ne faites des vers que pour vos amis.

89. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

Si Louis XV ou Louis XVI avait pu réaliser une partie de ces réformes indiquées par des citoyens amis du trône, ce trône aurait eu chance de durer. […] N’allez point me dire qu’il est des choses que l’on ne peut confier au papier : il n’en est point que l’on ne puisse commettre au papier qui va à son ami. […] Vous voyez l’âme de votre ami toute nue ; je ne doute pas qu’au travers de ses défauts, vous n’y trouviez quelque chose de digne d’intéresser une aussi belle âme que la vôtre. […] Il voit son ami s’oublier à Bordeaux depuis un an, attaché par quelques liaisons qu’il appelle chaque fois des passions éternelles. […] [NdA] Les curieux peuvent aller chercher dans L’Ami des hommes (3e partie, chap. 8), une certaine comparaison qu’il fait de lui et de Montesquieu ; il ne s’y flatte pas.

90. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

De là on le conduisit chez l’ami de M. de Fontanes, M. Joubert, son premier hôte, resté à jamais son ami. […] M. de Fontanes lui présenta son nouvel ami, M. de Chateaubriand. […] Le dévouement aux amies loyales ne faisait point partie des prescriptions du culte restauré. […] Mon ami, M. 

91. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Eh bien, malgré tout cela, Ampère avait encore besoin d’un ami intime en dehors de l’ordinaire, d’un ami dont il eût la plus haute idée et avec qui il fût dans un rapport continuel d’admiration, d’épanchement, de confidence à tous les instants. […] Ampère n’était pas pour ses amis un critique très-sûr ; l’affection le fascinait. […] Ses frères étaient là et un ami d’enfance, Louis de Kergorlay. […] Des amis intimes de M.  […] J’ai répondu à l’un des amis survivants de M. 

92. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « A Monsieur Naigeon » pp. 9-14

Assez voisin du terme où tout s’évanouit, je n’ambitionnais que l’approbation de ma conscience et le suffrage de quelques amis. […] Au reste, mon ami, peut-être n’ai-je rien fait de ce que vous attendiez de moi. […] Je l’entends, il vous dit : ; « Celui qui renferme dans une urne la cendre négligée d’un inconnu, fait un acte pieux ; celui qui élève un monument à son ami, donne de l’éclat à sa piété : que ne vous dois-je pas, à vous qui vous occupez de ma gloire !  […] tu es et tu seras à jamais, avec Socrate, avec tous les illustres malheureux, avec tous les grands hommes de l’antiquité, un des plus doux liens entre mes amis et moi, entre les hommes instruits de tous les âges, et leurs amis. […] Pourquoi faut-il, mon ami, que les accusations soient écoutées avec tant d’avidité, et les apologies reçues avec tant d’indifférence ?

93. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Mon ami, il y a si peu de temps que nous nous sommes quittés ! […] Sais-tu bien, mon ami, sais-tu bien qui tu délivres ? […] mon ami, si je pouvais.... […] chère amie ! […] Necker et ses amis rêvaient pour la France.

94. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

Je les traitai dans ma chambre, où par-dessus la tapisserie se voyaient curieusement les tableaux d’Érasme, des deux Scaliger père et fils, de Casaubon, Muret, Montaigne, Charron, Grotius, Heinsius, Saumaise, Fernel, feu M. de Thou (l’ami de Cinq-Mars et le décapité), et notre bon ami M.  […] Cet ami des Frondeurs est royaliste par le côté du bon Louis IX, du bon Louis XII et de Henri IV. […] Avec Spon, avec Falconnet et ses amis de Lyon, avec Gabriel Naudé son ami de jeunesse, il est plein de chaleur, de cordialité, d’un souvenir inaltérable et fidèle. […] Le 12 septembre 1664, pensant à un autre ami bien cher, il lui écrit : « Il y a aujourd’hui vingt-deux ans qu’Armand, cardinal de Richelieu, ministre enragé, fit couper la tête dans votre ville à mon bon et cher ami M. de Thou : Heu dolor ! […] Nous savons qu’un littérateur de nos amis, et bien connu du public, a, depuis longtemps, préparé cet intéressant travail.

95. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — I. (Dialogues inédits.) » pp. 1-28

Je n’ai pas une amie à Pontarlier : j’y ai vingt espions et cent critiques. […] En vain me répéteriez-vous que vous ne voulez être que mon ami, vous m’avez déjà parlé comme un amant. […] À votre âge on n’est pas l’ami d’une jeune femme, et je ne veux point être votre maîtresse. […] mon ami, que ne puis-je faire passer dans votre âme le sentiment de bonheur et de paix qui règne au fond de la mienne ! […] Je le conduisis jusqu’à la porte du salon, et il me dit qu’il retournerait chez son ami.

96. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

L’archevêque voulut d’abord les éluder ; mais, trop bon courtisan pour résister toujours, il rendit bientôt madame Guyon aux empressemens de ses amies. […] La grande difficulté étoit de détacher l’abbé de Fénélon de la personne & des sentimens de son amie. […] Ses amis lui cherchèrent un port assuré dans le sein de la tempête. […] Sa disgrace entraîna celle de la plupart de ses parens & de ses amis. […] On peut assurer uniquement que mademoiselle Desvieux vécut toujours l’amie de l’évêque de Meaux, & qu’on respecta leur union sévère.

97. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VIII. De Platon considéré comme panégyriste de Socrate. »

Sans doute Platon, quand il composa ses dialogues, était frappé de la même admiration pour Socrate ; il avait été son disciple et son ami, il l’avait vu traîner dans les fers, il avait vu la ciguë broyée par la main de l’envie, et le fanatisme prenant d’elle la coupe empoisonnée pour la présenter à son maître. […] C’était la coutume que les accusés eussent recours aux prières et aux larmes ; ils faisaient paraître leurs enfants, leurs proches et leurs amis, pour obtenir par la compassion ce qu’ils n’auraient pas toujours obtenu par la justice. […] Socrate, avec la tranquillité d’un homme qui juge une cause qui lui est étrangère, examine s’il doit fuir ou rester : « Ami Criton, dit-il, il n’y a qu’une règle, la justice ; tant que j’ai vécu, je lui ai obéi : je suis encore le même. […] et n’as-tu pas des amis ? […] Nous suivons Socrate de l’œil ; nous ne perdons pas un de ses mouvements, pas un de ses discours ; nous le voyons quand on lui amène ses deux enfants, quand il donne ses derniers ordres pour sa maison, quand il fait éloigner les femmes ; quand ses amis mesurent avec effroi la course du soleil, qui bientôt va se cacher derrière les montagnes, et quand la coupe fatale arrive, et lorsqu’avant de la prendre, il fait sa prière au ciel pour demander un heureux voyage, et l’instant où il boit, et les cris de ses amis dans ce moment, et la douceur tranquille avec laquelle il leur reproche leur faiblesse, et sa promenade en attendant la mort, et le moment où il se couche sur son lit dès qu’il sent ses jambes s’appesantir, et la mort qui monte et le glace par degrés, et l’esclave qui lui touche les pieds que déjà il ne sent plus, et sa dernière parole, et son dernier, et son éternel silence au milieu de ses amis qui restent seuls.

98. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

D…, son ami, comment il était mort. […] Venez, un ami vous attend !  […] C’est par Théocrite, en ami des champs, qu’il commença. […] Les deux amis introduisirent Virgile dans cette intimité. […] Laurent de Jussieu, l’un des plus anciens amis de Lamartine.

99. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Il ne restait en hommes, à madame de Rambouillet, que ses plus anciens amis, Chapelain, Cottin, Ménage, Vaugelas, Montausier quelquefois ; le comte de Grignan demeurait avec sa belle-mère, mais homme du monde fort dissipé, il n’était nulle part plus rarement que chez elle. […] Madame de Coulanges en augmentait la bonne compagnie Monsieur de Barillon, amoureux de madame Scarron, mais maltraité comme amant, fort estimé comme ami, n’était pas ce qu’il y avait de moins bon dans cette société. […] Le savant Huet, évêque d’Avranches, fut aussi de sa société habituelle ; mais l’ami le plus ancien et le plus intime fut le duc de La Rochefoucauld. […] Quelquefois les trois amis se trouvaient ensemble à l’hôtel de Longueville. […] Ses lettres au comte de Bussy-Rabutin la placent entre les talents épistolaires ; elle avait des amis d’un rang et d’un mérite très distingués.

100. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

A cette époque, il avait de grands amis, et à Château-Thierry, et à Reims qui n’est pas bien loin. […] Il y a deux événements de la vie de La Fontaine qui sont de 1647 : c’est son mariage et le canonicat de son ami Maucroix. […] Racine fils a su la chose de Racine son père, ou des amis de Racine le père, et Racine la savait de La Fontaine. […] Il n’a jamais pardonné à ceux qu’il connaissait comme ayant été les amis déclarés de Fouquet. […] Mais la vie de La Fontaine à Paris est maintenant celle-ci : c’est la vie de la société des quatre amis, comme on l’a appelée.

101. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Elle se fixa avec sa mère, à Chambéry, dans la maison de ses amies, comme une cinquième fille de cette charmante famille. […] Le duc d’Alberg, ami du prince de Talleyrand, y était alors ambassadeur. […] L’ami de ce Pape, le cardinal Consalvi, y régnait par la séduction bienveillante de son caractère. […] Le grand peintre français Fabre, de Montpellier, ami de la comtesse d’Albany, fut son consolateur, et, l’on croit, son troisième mari. […] Je restai l’ami de mon adversaire, qui rentra plus tard dans sa patrie et devint général.

102. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Jouffroy et ses amis dans les rangs des volontaires royaux à la suite de M.  […] » Lorsque les amis voulurent redescendre du sommet, M.  […] Jouffroy initiait philosophiquement son ami qui n’avait pas, jusque-là, secoué tout à fait l’autorité en matière religieuse ; M.  […] Jouffroy et Damiron, ses amis intimes, ne pouvaient lui manquer. […] Son ami M. 

103. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

Cette ancienne amie lui avait tout pardonné, et Gibbon, qui ne se trouvait pas tant de torts, jouissait de cette intimité sociale avec une gratitude paisible, sans remords et sans étonnement. […] Il écrit à son vieil ami Deyverdun, à Lausanne, pour le consulter, pour le tâter à ce sujet, et pour voir si, en qualité de vieux garçons, ils ne pourraient pas compléter leurs existences dépareillées en les mariant ensemble. […] Gibbon est séduit ; il a fort à faire à Londres pour rompre ses engagements, pour se délier avec ses amis, avec l’un surtout qui lui est bien cher, lord Sheffield. […] Il a de charmantes lettres en ce sens, adressées à son ami lord Sheffield82, encore engagé dans la mêlée, et le plus souvent pour le railler agréablement, pour le plaindre d’être toujours dans ce Pandaemonium de la Chambre des communes. […] Au retour d’un voyage qu’il fit en Angleterre dans l’année 1788, pour la publication de ses derniers volumes, il retrouva son ami Deyverdun malade, sujet à des attaques d’apoplexie qui bientôt l’enlevèrent, et il fut longtemps à se réconcilier avec l’habitation charmante, veuve désormais de son ami.

104. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Il eut pour condisciples et pour amis de collège quantité de fils de famille qui devinrent depuis des personnages, et avec qui il resta lié. […] Il en parla à M. d’Argenson le cadet, alors lieutenant de police, et l’ami intime du président Hénault : M. d’Argenson indiqua celui-ci. […] Ce qui est plus piquant, c’est que M. de Morville, son ami intime et devenu ministre des Affaires étrangères à la place du cardinal Dubois, ayant été choisi par l’Académie française, dont il était membre, pour le recevoir, n’eut pas le temps d’écrire son Discours et demanda au récipiendaire de le lui composer ; ce que fit volontiers Hénault, se donnant le plaisir de se célébrer lui-même par la bouche de son ami. […] Tel était un peu le président Hénault, dont la plume ainsi fut mainte fois employée par les ministres ses bons amis. […] J’ai eu de bonne heure assez d’amis, et beaucoup de connaissances ; et le hasard a fait que ces amis et connaissances ont occupé dans la suite les plus grandes places : en sorte que, pour le dire en passant, je me suis toujours trouvé, par ce même hasard, dans l’intimité avec les hommes les plus considérables de mon temps, ce qui a pu faire dire et ce qui a fait dire en effet que je recherchais la faveur.

105. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

Il avait pour ami particulier le plus sage et le plus doux des catholiques restés fidèles à Lamennais, Joseph d’Ortigue. […] Il donne gain de cause à ses amis. […] Il n’est pas naturel d’abord qu’Aurélie renonce si vite, et du premier coup, à l’ami et au compagnon qu’elle s’était donné en idée. […] Elle rencontre sur le bateau un marquis et son fils ; c’est précisément un ami de son père, qui, la voyant seule et triste, lie conversation avec elle. […] Les amis de M. de Pontmartin (et il en a de bien maladroits) ont essayé de s’égayer de ce passage, comme si je lui avais fait un reproche de pédant.

106. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

mon ami, crois-moi, il faut laisser venir le bonheur de lui-même : on ne le fait pas. […] Nous ne voudrions pas qu’elle dit à son ami : « Vous connaissez les êtres. […] Ce sont de vraies lettres écrites à une amie sous le sceau de la confidence, destinées à mourir en naissant, puis trouvées et publiées dans la suite par la petite-fille de cette amie. […] D’Argental, le correspondant de Voltaire, et Pont-de-Veyle, étaient fils de Mme de Ferriol et amis d’enfance de Mlle Aïssé. […] Ces événements étaient déjà accomplis, lorsqu’une amie de Mme de Ferriol, Mme de Calandrini de Genève, vint à Paris, et s’y lia d’une étroite amitié avec Mlle Aïssé.

107. (1824) Notice sur la vie et les écrits de Chamfort pp. -

C’était à qui se ferait son ami, croyant trouver dans l’amitié un abri sûr contre les traits de la malignité. […] « J’ai, disait-il, trois sortes d’amis ; mes amis qui me détestent, mes amis qui me craignent, et mes amis qui ne se soucient pas du tout de moi. » Mirabeau chercha et saisit l’occasion de se lier avec lui. Entre ces deux hommes, si différents en apparence, il s’établit promptement une véritable intimité, qui eut sa source dans le besoin que Mirabeau, dévoré de la soif de la gloire littéraire, avait du talent de Chamfort ; et dans l’amour-propre de Chamfort, que savait si bien caresser l’homme le plus habile qui fut jamais à se faire des amis de ceux qui pouvaient lui être utiles. […] Il disait à ses amis : « Voilà ce que c’est que d’être maladroit de la main ; on ne réussit à rien, pas même à se tuer. […] Chamfort expira le 13 avril 1793, non pas sur un grabat, comme l’ont dit quelques personnes mal instruites ou mal intentionnées, mais dans le modeste asile où ses malheurs l’avaient relégué La terreur était alors si générale, que ce fut un acte de courage que de l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure : et celui qui, au temps de sa faveur dans le monde, avait vu se presser autour de lui tant d’hommes se disant ses amis, semblait moins se rendre au champ de repos qu’à la terre de l’exil.

108. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

vous avez bien cruellement agi envers votre ami ! […] Elle les admonesta avec douceur, comme fait ses amis un ami fidèle. […] Tout ce qu’il avait là d’amis suivait en pleurant. […] Eckewart veillait au trésor, ce qui lui faisait beaucoup d’amis. […] Leurs amis leur faisaient aussi de superbes présents.

109. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

Le chevalier de Méré publiait, en 1669, ses Conversations avec le maréchal de Clérembaut, l’un des spirituels amis de Saint-Évremond. […] L’épisode principal, ne tenant guère moins de quatre-vingts pages, est une vie de la première et grande amie de Saint-Évremond, de cette célèbre Ninon qui offre une sorte de problème. […] Ninon, de son vivant, a compté bien des adorateurs et des amis, depuis le prince de Condé et Coligny jusqu’aux abbés Gédoyn et de Châteauneuf ; M.  […] Saint-Évremord, qui est meilleur à entendre, remplissait auprès d’elle le rôle assez compliqué d’un vieil ami, empressé, amoureux, non jaloux, confident et conseiller assez écouté, mais non obéi. […] Vous y perdez une de vos meilleures amies : vous ne sauriez croire combien elle a été regrettée du public et des particuliers.

110. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

En faisant Cinq-Mars, je dis à mes amis : « C’est un ouvrage à public. […] « Votre ami dévoué. […] Je vous remercie dix fois de me la vouloir bien donner, et d’agir en ami avec un des hommes qui savent le mieux vous aimer et vous apprécier. […] Adieu, mon bon ami, plût à Dieu que je pusse vous voir aussi souvent qu’on le croit ! […] « Merci cent fois, cher ami ! 

111. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

Humboldt passa souvent, avec son ami, une bonne partie de la nuit sur le pont. […] Alexandre écrivit, le 5 avril 1835, le billet qui rend compte de cet événement à son ami Varnhagen, de Berlin. […] Humboldt vit maintenant dans les localités qu’habite son royal ami. […] Mendelssohn finit par acheter la maison pour éviter à son ami un déplacement possible. […] J’ai reçu, mon cher ami, avec bonheur ton aimable lettre.

112. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Maurice et Eugénie de Guérin. Frère et sœur »

C’était son premier voyage, à elle, son premier séjour à Paris ; elle en fit un second en 1841, en venant de passer quelques semaines chez des amis, près de Nevers. […] Ô vous, ses bons amis de Bretagne, cela dût-il vous contrarier un peu, il est puéril et inutile de prétendre le lui ôter. […] Mon chemin à moi, c’est Dieu ou un ami, mais Dieu surtout. […] elle y vit, beaucoup, pendant son séjour ; un des meilleurs amis, — le meilleur ami de son frère, — Barbey d’Aurevilly, jeune alors et dont les façons si tranchées pouvaient ne sembler encore qu’un des travers passagers de là jeunesse : sa conversation brillante exerça incontestablement sur elle une espèce de séduction.. […] Je voudrais qu’elles y fussent quand tu viendras, et te faire voir les deux fleurs amies.

113. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

En présence des jugements passionnés et contradictoires, les historiens eux-mêmes, — je parle des historiens amis, — se sont comportés comme des avocats dans un procès. […] Ses amis en parlaient avec respect : c’était une Romaine, une Cornélie, et si elle avait eu des fils, ils auraient été élevés comme les Gracques. […] Le jour de crise, amis, sans doute est difficile ; Le peuple est agité, mais l’armée est tranquille. […] bonjour donc, notre ami. […] — Ainsi, par la captivité, je me sacrifie à mon époux, je me conserve à mon ami, et je dois à mes bourreaux de concilier le devoir et l’amour : ne me plains pas !

114. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 506-508

Celui-ci étoit ami de Corneille, dont il fit imprimer les Pieces de Théatre à Rouen. […] C’est grand pitié d’estre loin de s’Amie. […] C’est grand pitié d’estre loin de s’Amie. […] C’est grand pitié d’estre loin de s’Amie. […] C’est grand pitié d’estre loin de s’Amie.

115. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

me demanda la duchesse son amie. […] Lainé était à la fois son ami et son symbole politique ; M.  […] Les amis politiques du jeune favori de Louis XVIII prédominaient dans cette société. […] Les charmes de madame Bernard, quoique alanguis par des souffrances précoces, attiraient et retenaient autour d’elle des amis fervents. […] Récamier demanda à son amie, madame Bernard, la main de sa fille Juliette à peine éclose à la vie.

116. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

« L’un de ces tribuns, ami de la liberté et doué d’un des esprits les plus remarquables que la nature ait départi à aucun homme, M.  […] Néanmoins, comme on savait qu’il était de mes amis intimes, je ne pus m’empêcher de craindre ce qu’il pourrait m’en arriver. […] Elle emprunta le toit de madame de la Tour qu’elle ne connaissait que par des amis communs. […] Le manuscrit échappa à peine à l’inquisition impériale par les soins furtifs de quelques amis. […] Les habitants ne pouvaient étendre leurs promenades que dans un rayon de deux lieues du château : les amis qui venaient les visiter encouraient eux-mêmes l’exil.

117. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

C’est d’ailleurs le ressouvenir d’une anecdote, rapportée dans Polyen (Ruses de guerre), l’histoire de Théodore, l’ami de Cléon, lors de la prise de Sestos par les gens d’Abydos. […] Un passage de ce même article m’a depuis attiré une question d’un de ses disciples et amis, et a occasionné une réponse. […] — Disciple et ami du Père Lacordaire, je m’occupe en ce moment d’une notice biographique sur lui, principalement au point de vue intime et religieux. […] Tou les les prières et les instances de ses amis ne purent jamais le déterminer à franchir le degré de commis principal. […] Toutes les traductions d’anglais que j’ai insérées dans mes articles ont passé sous ses yeux et aussi sous les yeux de notre ami commun M. 

118. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Mme Roland, comme Louvet, se plaignait du silence à l’Assemblée et de l’attitude incertaine de leur ami en des circonstances si menaçantes. […] L’ami Clavière, en revanche, lui paraît fort solide, et même aimable quand il n’est pas quinteux. Mme de Staël répondait à quelqu’un qui lui reprochait de juger trop à fond ses amis : « Qu’y faire ? j’irais à l’échafaud, que je ne pourrais m’empêcher de juger encore les amis qui m’accompagneraient. » C’est ce qu’a fait Mme Roland. […] Mme Roland et ses amis, à partir de ces jours funèbres, se rangent ouvertement, et tête levée, du côté de la résistance.

119. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Frochot, Préfet de la Seine, histoire administrative, par M. Louis Passy. »

Le secret des négociations avec la Cour était resté entre Mirabeau et le comte de La Marck, et celui-ci avait retiré, dans les derniers moments de son ami, toutes les traces et les preuves du traité. […] Frochot est dénoncé et décrété d’accusation ; caché chez un ami, il se livre par générosité lui-même ; arrêté et incarcéré à Dijon, où sévit un proconsul et où l’échafaud est dressé, il frise la guillotine. […] Frochot, dans une première combinaison et par le concours de ses amis du Sénat, est nommé membre du Corps législatif. […] Voici la lettre de Frochot au comte Regnaud, écrite de Nogent : « Mon ami, mon excellent ami, tu veux, avant que je ne la quitte, venir déjeuner dans la retraite que je me suis faite ! […] Mon ami, on ne revient pas de là, te dis-je, et après une mutilation aussi horrible, il ne reste plus qu’à aller se cacher, se traîner et mourir dans les bois.

120. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

Elle était la première dans son coeur, et elle y resta toujours, ainsi que dans un temple, adorée comme une bienfaitrice, comme une amie, comme une femme, parmi les tendresses et les respects. […] Tout jeune, il avait reçu de son père un message d’où dépendait le gain d’un procès ; il sort, rencontre des amis, va avec eux à la comédie, et ne se souvient que le lendemain du message et du procès. […] Il se donnait à ses amis, sentant bien qu’il ne pouvait pourvoir à lui-même. […] Ses autres amis faisaient de même. […] Les deux Amis, le Corbeau, le Rat et la Gazelle.

121. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Eh bien, mon ami, y avez-vous jamais rien compris ? […] J’enrage, mon ami. […] Mes amis, faites comme moi. […] Mon ami, sortons d’ici. […] Non, mon ami.

122. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

Esprit supérieur lui-même et ami de la vérité, mais ami ambitieux, et bien moins à l’abri que Fontenelle des intempéries et des contagions de son temps, Condorcet a ses propres idées qu’il ramène trop complaisamment à travers l’exposé qu’il fait de celles des autres. […] Et moi je demande comment il est possible de savoir si bien ce qui se passa sur le visage de Haller regardant son ami avec complaisance, dans une scène qui n’eut pas de témoin, puisque Gessner d’abord n’y figurait qu’endormi ; et Haller était sans doute trop occupé de son ami pour songer à sa propre attitude. […] Il y en a un peu dans cette scène des Alpes entre les deux amis, telle que nous l’a montrée Vicq d’Azyr. […] Réservez votre doctrine secrète pour un petit nombre d’amis sûrs, dans le sein de qui votre âme puisse s’épancher sans contrainte, et qui soient dignes de cultiver avec vous la philosophie et de rendre honneur à la vérité. […] Il continuait pour lui-même de former je ne sais quels projets dont il croyait le succès infaillible, et dont il se réservait de confier le secret à son ami.

123. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

Joubert a été l’ami le plus intime de M. de Fontanes et aussi de M. de Chateaubriand. […] Il était le public de ses amis, l’orchestre, le chef du chœur qui écoute et qui frappe la mesure. […] Ses amis le croyaient souvent et le disaient né à Brive, cette patrie du cardinal Dubois : Montignac ou Brive, il aurait dû naître plutôt à Scillonte ou dans quelque bourg voisin de Sunium. […] J’y veux donner à mes pensées plus de pureté que d’éclat, sans pourtant bannir les couleurs, car mon esprit en est ami. […] L’année 1800 lui amena un de ces cavaliers au complet pour ami.

124. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Pour peu que le jeu dure, mon ami Diderot, qui perdrait ainsi son argent, dira sans hésiter, sans en douter un seul moment : “Les dés sont pipés, je suis dans un coupe-gorge.” […] Mais, dans son scepticisme, elle n’a rien de l’arrogance et de l’intrépidité de doctrine qui choque chez ses amis. […] Que lui importe que son ami Sambuca devienne ministre à la place de Tanucci ? […] Il est vrai que le nombre de ses vrais amis, de ceux auxquels il tient réellement et par les fibres secrètes, se réduit fort avec les années. […] On ne survit point à ses amis.

125. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

En même temps un ami de M.  […] Ampère, époux, père, ami, et citoyen toujours fidèle. […] mon amie, ma bonne amie ! […] Voyez, mon cher ami, à quoi vous êtes exposé. […] Ampère, rédigé en 1811 par son ami M. 

126. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

Le cardinal de Fleury, ami de sa famille, le fit venir, et lui déclara que, s’il continuait de la sorte, il n’avait rien à attendre tant que lui, cardinal de Fleury, vivrait. […] C’est ce qu’il disait à son ami le duc de Nivernais dans une épître Sur l’ambition. […] Sous M. de Louvois, les amis de M.  […] avec quel plaisir je rendrais compte de la douleur de l’ami et du citoyen dont j’ai été le témoin et le dépositaire !  […] Duclos, l’ami et le confident de Bernis, nous a très bien rendu l’emploi de sa vie durant ces années qui vont être si occupées.

127. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

Notre amie court pour le moins autant de risques. […] Vous auriez plus de moyens que moi pour faire frapper de grands coups par notre amie. […] Votre sort est assuré ; qu’avez-vous à craindre que le malheur de l’État, et à désirer que sa conservation et celle de vos amis ? […] Je ne juge pas comme le peuple, et je n’ai jamais soupçonné mes amis. […] [NdA] Notre amie, c’est madame de Pompadour qui est toujours désignée ainsi.

128. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

J’ai pourtant à laver ce prince de Conti, l’ami de Mme de Boufflers, d’une action abominable qu’il aurait commise au sortir de l’enfance, et qui ferait de lui ni plus ni moins qu’un monstre. […] Il ne faudrait pas croire, sur la foi d’amis un peu trop complaisants, qu’il n’eût pas eu dans le principe de grandes visées, et un peu démesurées peut-être. […] Soyez assurée que celle-là sera réellement et sincèrement votre amie, qui pourra vous accorder de bon cœur de si grands avantages. […] J’ai entendu parler d’un homme de grand jugement, nullement lié avec vous, qui soutenait en public dans une compagnie que, si le bruit était fondé, rien ne pourrait donner une plus haute idée des louables et nobles principes de votre ami] (le prince). […] comme elle fait l’éloge des deux amis !

129. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

Cet élève distingué de la première École normale, ce contemporain et ami intime de Victor Cousin, de bonne heure prosateur distingué, poète élevé et touchant, esprit mûr, est enlevé à la fleur de l’âge, à vingt-neuf ans, en 1820 ; il emporte avec lui les regrets, les adieux funèbres éloquemment exprimés de ses amis. […] Mais, lorsqu’à l’un des dimanches suivants les deux amis retournèrent pour lui rendre visite et pour jouir de sa conversation, tout en restant très-poli, il leur fit comprendre que d’autres intérêts et d’autres soins le réclamaient pour le moment. […] J’entends… Ma fin prochaine en sera moins amère ; Mes amis, il suffit : je suivrai vos conseils, Et je mourrai du moins dans les bras de ma mère. […] Nous lui aurions dû peut-être une dernière page, un dernier portrait définitif de son ami. […] Ceci laisse assez clairement entrevoir que, bien que Loyson fût mort à Paris, il n’avait pas été donné à ses anciens amis de l’Ecole normale de l’approcher dans sa maladie dernière et il ses instants suprêmes » .

130. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Note »

car beaucoup de mes meilleurs amis ne se sont pas fait faute de s’inquiéter de moi, au point d’avoir et de manifester toutes ces craintes. Lorsque, dans l’isolement assez grand et dans l’étude où je vis de plus en plus, il m’est arrivé un peu tard quelque bruit de ces dires de mes amis. […] J’avais toujours espéré, comme plusieurs de vos amis, que ce projet de Fontainebleau était une combinaison d’avenir, une retraite à l’horizon. […] Un de mes bons amis, M. […] Des amis tardifs de Béranger ont prétendu que j’avais prêté au poëte des sentiments qu’il n’avait pas.

131. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Le petit théâtre de La Fontaine a été plus heureux que celui de ses deux amis ; rien n’en a passé de mode, rien n’en a péri. […] Il est peu de vieillards qui n’aient quelque animal familier : c’est quelquefois le dernier ami ; celui-là du moins est éprouvé. […] Ce sont plus que ses modèles, ce sont ses amis qu’on attaque. […] Pour La Fontaine, qui n’aimait pas à combattre, il est bien plus touché du mal qu’on fait à ses amis que jaloux de le rendre à leur détracteur. […] Dans les chefs-d’œuvre de ses amis, plus d’un endroit porte la marque, j’allais dire la livrée du goût du moment.

132. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

Lorsque Cowper s’était senti mieux et plus fort d’esprit, il avait commencé une correspondance avec un petit nombre d’amis, et il la suivit sans interruption pendant plusieurs années ; c’est là surtout qu’on apprend à le connaître et à pénétrer dans les mystères de son esprit ou de sa sensibilité. […] Les candidats, en Angleterre, font bruyamment leurs visites, accompagnés d’amis et ayant à leurs trousses une bande d’enfants et de peuple : la maison était donc envahie. […] Je l’ignore, lui écrit Cowper, mais, du moins, s’il est un ennemi de la personne et de l’enveloppe, il est un ami de l’âme, et vous l’avez trouvé tel. […] Newton ; s’il écrivit son premier recueil de poèmes, ce fut Mme Unwin qui l’y enhardit et l’y sollicita ; s’il écrivit son chef-d’œuvre, La Tâche (comme le nom l’indique assez), ce fut parce que lady Austen, une nouvelle amie, la lui imposa et le voulut. […] Il envoya cette bagatelle à son ami M. 

133. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SOUZA » pp. 42-61

Un jour pourtant, l’auteur, cédant à un mouvement de confiance qui lui faisait lever sa barrière idéale, proposa à un ami d’arranger une lecture devant un petit nombre de personnes : cette offre, jetée en avant, ne fut pas relevée ; on lui croyait sans peine un esprit agréable, mais non pas un talent d’écrivain. […] Un jour, il fut sur le point de compromettre par son humeur au jeu sa douce amie Athénaïs. — « Quoi ! […] La Comtesse de Fargy se compose de deux parties entremêlées, la partie d’observation, d’obstacle et d’expérience, menée par Mme de Nançay et par son vieil ami M. d’Entrague, et l’histoire sentimentale du marquis de Fargy et de son père. […] Toujours préoccupées, répondant d’un air distrait, votre oreille attentive reçoit quelques mots échappés à votre fils dans la chambre voisine… Sa voix s’élève… La conversation s’échauffe… Peut-être s’est-il fait un ennemi implacable, un ami dangereux, une querelle mortelle. […] L’abbé de Rothelin, cet ami bien doux et fidèle du cardinal de Polignac, en était.

134. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — III. (Suite et fin.) » pp. 242-260

Mirabeau, poussé par son ami, le banquier Clavière, combattit l’entreprise pour faire baisser les actions. […] Disposez entièrement de moi. »… — Mes amis m’embrassèrent. […] Heureux dans mon ménage, heureux par ma charmante fille, heureux par mes anciens amis, je ne demande plus rien aux hommes, ayant rempli tous mes devoirs austères (entendez cet austères, sans trop d’austérité) de fils, d’époux, de père, de frère, d’ami, d’homme enfin, de Français et de bon citoyen ; ce dernier, cet affreux procès m’a fait du moins un bien, en me mettant à même de rétrécir mon cercle, de discerner mes vrais amis de mes frivoles connaissances. […] Les lettres qu’il écrit à ses amis, et qui sont de cette date, sont tout aimables. […] La famille et les amis ont démenti ce bruit et cette opinion qui avait trouvé dans le temps assez de crédit.

135. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre V. Séductions pour la compréhension de la psychologie indigène. — Conclusion »

. : Les deux amis peuhl, montre, par exception, le conflit du devoir et du désir et même le triomphe du devoir. […] Le cas de ces fils sacrifiant l’honneur de leur père à la passion de leur intime ami (Quels bons camarades ! […] -F. : Les deux amis peuhl. […] -F., Les deux amis peuhl, et celui de la coquette où se trouve un trait de l’histoire de Damon et Pythias (Les deux amis brouillés par une maîtresse). […] -F. : L’ami indiscret ; L’homme prudent en paroles.

136. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Tout ce que j’en ai lu autrefois (car j’ai dû cette lecture à sa gracieuse confiance), en introduisant plus avant dans le cœur des deux amies et en ouvrant des jours sur les orages qui les agitaient alors, était de nature à faire honneur à toutes deux. […] Mme Récamier laissa à d’autres, et à l’ami même que l’on vient d’entendre, le soin de consacrer son souvenir ; elle ne fit point ce qu’aurait souhaité M.  […] Un des amis et des correspondants de Mme Récamier, qui se montre le plus à son avantage, et qui est tout à fait nouveau pour le public, est le duc de Laval, cousin de M. de Montmorency. […] L’esprit de ses amis courait donc et jouait devant elle, mais sans affectation, sans effort. […] Le Chateaubriand politique, que nous avons autrefois essayé de peindre, achève de s’y dessiner tout entier, jamais content, toujours prêt à rompre, en ayant, dès le second jour, de cent pieds par-dessus la tête, voulant tout et ne se souciant de rien, n’ayant pas assez de pitié et de dédain pour ses pauvres amis, ses pauvres diables d’amis (comme il les appelle), croyant que de son côté sont tous les sacrifices, et se plaignant de l’ingratitude des autres, comme si seul il avait tout fait.

137. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

Il crut malséant de montrer aux Romains l’ami de Pie VII en relation avec le remplaçant temporel de son souverain emprisonné. […] Il reprit les rênes et rappela son ami Consalvi au gouvernement. […] « De grâce, Monseigneur, par bonté pour vos amis, par attachement pour votre patrie, épargnez votre santé, soignez-vous, modérez votre douleur, et croyez qu’elle est dans le cœur de vos amis ; et je m’honore de ce titre. […] L’Église perdit son premier ministre, l’État son premier politique, la papauté son premier ami ; le même coup tua Pie VII et son ami. […] Le Pape son ami étant mort, et avec lui son défenseur, il se laissa mourir.

138. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Doncieux, George (1856-1903) »

. — Amis et amies (1893). […] Amis et amies est du moyen âge humain et légendaire, où le critique et le poète ont heureusement collaboré.

139. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

On dit que le Tasse, voyageant avec un ami, gravissait un jour une montagne très-élevée. […] C’est ainsi que les deux amis se quittèrent sans s’avouer leur penchant secret. […] ô mon ami ! […] Ô mon ami ! […] Pour moi, depuis que je ne vous vois plus, je suis comme un ami qui n’a plus d’amis, comme un père qui a perdu ses enfants, comme un voyageur qui erre sur la terre, où je suis resté seul.

140. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Chateaubriand jugé par un ami intime en 1803 Lundi 21 juillet 1862. […] Aujourd’hui, une preuve positive et des plus curieuses de la manière dont les amis du grand écrivain le jugeaient in petto, nous est produite dans une lettre confidentielle de M.  […] Il était tendrement attaché à Mme de Beaumont, l’amie de Chateaubriand ; très lié avec M. de Fontanes, avec tout ce qui entourait l’auteur du Génie du christianisme depuis sa rentrée en France. […] Molé, étaient des plus vifs à blâmer le nouveau fonctionnaire récalcitrant et inapplicable : on le voyait déjà destitué, et ses amis disaient : Il l’a bien mérité ! […] Enfin, dans les épanchements et l’abandon même de la société intime, il ne contrarie ses amis qu’avec une répugnance où l’on sent la résistance à l’habitude.

141. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Chassang, maître de conférences à l’École normale ; de l’autre, un distique latin, envoyé de Gotha par un ami, un compatriote de M.  […] « Remercions aussi l’artiste distingué dont le ciseau a si bien servi cette pensée d’amitié et de justice, et a su figurer à nos yeux l’image et l’esprit de notre ami dans une composition heureuse. […] Mais le grand philologue de Leyde, qui était son véritable ami, qui entretenait avec lui un commerce de lettres, qui se plaisait à être son hôte dans ses voyages à Paris, saurait dire mieux que personne et dans leur juste mesure les qualités précises et multiples de celui qu’il distinguait et estimait entre tous. […] « Bon, droit, animé de la seule ardeur des Lettres, serviable à tous, d’une obligeance inépuisable pour quiconque s’adressait à lui et le consultait, Dübner choisissait ses amis de cœur ; il en comptait peu : mais il en avait plus encore qu’on n’en voit aujourd’hui réunis et venus pour le saluer et l’honorer sur ce tombeau. […] Elle se loue et se célèbre à l’infini ; elle méprise l’Allemagne (témoin notre excellent ami Lenient et ce qu’il a écrit tout récemment en réponse à M. 

142. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1854 » pp. 59-74

* * * — Mlle X… qui avait demandé l’autre jour à son entreteneur de venir la réveiller à quatre heures pour aller voir ensemble guillotiner Pianori, refusée par lui, y a été menée par une amie, au sortir d’un souper tête à tête. […] dit timidement l’amie. — Oh ! […] Un tailleur, homme du monde, ami des lettres, ayant des opinions, des goûts, des manies artistiques. […] Il y avait aussi dans cette maison une jeune fille naine de seize ans, en paraissant à peine douze, et que je soupçonnais d’être amoureuse de mon ami. […] * * * — J’ai un jeune ami chaste, dont la famille, hommes et femmes, est dans le désespoir qu’il n’ait pas de maîtresse, et qui, dans cette chasteté voyant une dégénérescence de la race, le gronde et le moralise sans relâche pour qu’il aille voir des filles.

143. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Au dessert, Barasdine voulut voir les lettres de recommandation de son ami. […] Madame de la Tour me pria aussi de nommer sa fille, conjointement avec son amie. […] non, mon ami, reprit Virginie, il m’a fait trop de peur. […] Virginie lui dit: « Ne pleure point, mon ami, si tu ne veux m’accabler de chagrin. […] Mon ami, il faut aller en France ; je vous y ferai avoir du service.

144. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

Bientôt — grâce aux soins de quelques amis du maître, au premier rang desquels il faut nommer M.  […] Enfin, vous m’interrogez à son sujet, chère amie. […] Comment ses étonnantes œuvres, le charme de son être me conquirent, comment nous devînmes amis, amis dans le sens le plus élevé, le plus idéal de ce flot dont on a tant abusé, le monde le sait. […] Mais que mon amie Élisabeth, elle aussi, désapprouve cette amitié, qu’elle me mette en garde contre mon ami, cela me remplit de tristesse. […] Le 16 mai, les amis de M. 

145. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Le 2 août, madame de Maintenon écrivait à son amie : « Les jalousies ont cessé, la paix est faite… ; madame de Montespan est plus brillante et plus adorée que jamais. […] Il a en ce moment entre ses bras le petit prince ; il a félicité monseigneur comme un ami ; il en a donné les premières nouvelles à la reine. […] quel esprit est assez grossier pour ne pas comprendre les paroles de madame de Sévigné, qui dévoilent tout le mystère de la fortune de son amie ? « Nul autre ami, dit-elle, n’a autant de soin et d’attention que le roi en a pour elle. […] Madame de Maintenon jetait souvent ses regards vers ses anciennes amies ; elles avaient toujours les yeux sur madame de Maintenon.

146. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Post-scriptum sur Alfred de Vigny. (Se rapporte à l’article précédent, pages 398-451.) »

Louis Ratisbonne, exécuteur testamentaire et légataire de M. de Vigny pour les choses littéraires et poétiques, m’a fait savoir que mon article sur son ami lui avait déplu ; il me l’a témoigné autant qu’il a pu en faisant imprimer dans la Revue moderne du 1er avril 1866 une note de M. de Vigny à mon égard, trouvée dans ses papiers, non destinée assurément à la publicité, et de laquelle il résulte que le poète n’était pas absolument satisfait du premier Portrait de lui que j’avais tracé dans la Revue des Deux Mondes en 1835 : « S. […] Je suis presque avec vous tous, bientôt j’y serai mieux encore. » Et il m’écrivait le 7 mai 1829 : « Adieu, mon ami, si vous n’avez pas embrassé mon Victor sur les deux joues, j’irai vous chercher querelle. » Je n’ai nullement dessein de publier les lettres de M. de Vigny toutes remplies de compliments et d’éloges pour moi : mais, puisqu’il niait en 4 835 le droit et la légitimité de ma méthode critique, je me contenterai de lui opposer ce passage d’une de ses lettres, du 29 décembre  1829 (je venais d’écrire dans la Revue de Paris un premier article sur Racine) : « Je suis distrait, et outre cela il m’arrive presque toujours d’être en présence de mes amis ce qu’est un amant devant sa maîtresse, si aise de la voir qu’il oublie tout ce qu’il avait à lui dire. […] Je me rappelle encore toutes les précautions qu’il nous fallut prendre : il était absent de Paris, on choisit exprès cet instant-là ; on usa de ruse ; on ne s’adressa pas à lui pour le peu d’indications biographiques qui étaient indispensables et qui eussent trop coûté à arracher, sans compter qu’on ne les eût obtenues sans doute qu’arrangées et embellies : ses plus anciens amis et principalement Émile Deschamps, son intime d’alors (et envers qui il a fait preuve, depuis leur brouille, d’une froide rancune irréconciliable), voulurent bien me renseigner tant bien que mal, et il n’y a rien d’étonnant qu’on se soit mépris d’abord sur quelques points et circonstances d’un intérêt tout domestique, notamment sur son mode et son degré de parenté avec l’amiral de Baraudin. […] De ce jour nous fûmes amis. […] C’était la seule connue. » Je laisse à la charge de mon savant ami le fait, pour moi très-douteux, de ces documents historiques tout à fait inconnus et inédits : c’est d’ailleurs chose facile à vérifier.

147. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Mais une telle fin ne lui conciliait pas les dissidents, et aliénait même de lui bon nombre de ses anciens amis qui le voyaient leur échapper avec mauvaise humeur ou colère. […] La Correspondance, venant sur le tout, en quatre gros volumes, a payé les frais de cette indiscrétion des amis, de cet agacement de nerfs donné par eux au public et à ceux qui parlent en son nom. […] Nous avons l’histoire d’un déjeuner qu’il donna pour le jour de sa fête, à la Saint-Pierre ; justement, le matin même, il lui était arrivé un envoi d’argent de l’ami Quenescourt, très à propos : « Il en est résulté quelque extraordinaire, un peu fou peut-être, mais non pas déplacé. […] J’aurais bien pu trouver place à la table de quelque indifférent ; mais, dans de pareils moments, si je ne m’amuse point avec mes amis, je préfère rester seul et libre ; la liberté me console de la solitude… » Nous voilà entrés dans la veine méditative ; l’homme est déjà ce qu’il sera. […] Un jour, en 1815, au milieu de l’effervescence des passions politiques, entrant chez des amis, comme on lui demandait ce qu’il avait vu en venant, il lui arriva de répondre : « Ça va mal, ils chantent la Marseillaise ! 

148. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

J’ai trois amis, j’en ai de tous les bords et dans tous les camps ; ces trois amis sont venus, non pas ensemble comme les amis de Job, mais séparément l’un après l’autre, dans la même journée, me parler de la Vie de Jésus, et sous prétexte de me demander mon avis, ils m’ont dit le leur : c’est ce qu’on fait le plus souvent quand on va demander un avis. […] Le second ami, qui est, lui, un pur sceptique, et de ceux qui sous ce nom modeste savent très-bien au fond ce qu’ils pensent, est entré brusquement, m’a abordé d’un air contrarié et presque irrité, comme si j’y étais pour quelque chose, et m’a dit, — vous remarquerez que je n’avais pas encore ouvert la bouche : « Tu me diras tout ce que tu voudras (j’oubliais encore d’ajouter que ce second ami est un camarade de collège et qu’il me tutoie), ce livre est une reculade. […] J’ai tenu à donner la note et à indiquer le sens général des raisonnements de mes trois amis. Et le quatrième ami ? […] Comme preuve de l’intérêt soutenu et passionné qu’apporte en ce sujet la jeunesse sérieuse, je citerai aussi la remarquable série d’articles d’un ami, M. 

149. (1898) Essai sur Goethe

Soutenez-moi, mes chers amis ! […] Mais il était son ami : il résista à son inclination. […] Que le diable les prenne, mes amis ! […] Elle n’avait point d’amis. […] Il ne s’intéresse plus qu’aux œuvres de son ami.

150. (1761) Salon de 1761 « Peinture — M. Pierre » pp. 122-126

Pierre, mon ami, votre Christ, avec sa tête livide et pourrie, est un noyé qui a séjourné quinze jours au moins dans les filets de St Clou. […] La tête de son fils est posée sur ses genoux dans le Carrache, et dans notre ami Pierre. […] Sachez, l’ami Pierre, qu’il ne faut pas copier ou copier mieux, et de quelque manière qu’on fasse, il ne faut pas médire de ses modèles. […] Voilà, mes amis, ce qu’il faut savoir imaginer et exécuter, quand on se propose un pareil sujet. […] Ce ne sera ni moi, ni l’ami Pierre.

151. (1874) Premiers lundis. Tome II « Le poète Fontaney »

La Revue des Deux Mondes et les écrivains qui y travaillent viennent de perdre un collaborateur qui était pour presque tous un ami. […] Ami de Charles Nodier, de Victor Hugo et des autres, il jouissait surtout de comprendre, et ne s’exerçait lui-même que rarement, bien qu’avec distinction et sentiment toujours. […] Des infortunes privées, tout un roman désastreux que tous ses amis savent, s’y joignirent et achevèrent de ruiner, non pas son courage qui fut grand jusqu’au bout, mais sa santé et ses forces. […] Ses contemporains, ses amis de dix ans déjà, perdent, en M.  […] Un autre poète, ami de l’illustre critique, M. 

152. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Lettre-préface à Henri Morf et Joseph Bédier » pp. -

Lettre-préface à Henri Morf et Joseph Bédier Chers amis, Ce n’est pas la moindre audace de ce livre que de vous être dédié. […] C’est alors, cher ami Morf, que tu m’ouvris les yeux, que tu me montras, dans un passé de volonté consciente, toutes les promesses d’avenir. Un long séjour à Rome acheva ma conversion ; c’est peu à peu, par l’étude des faits, par la logique des choses et surtout par l’action vivante des hommes, que j’en suis arrivé aux conclusions philosophiques de mon livre ; elles ne sont pas un point de départ, elles sont une conviction lentement conquise sur d’anciens préjugés. — Cette foi nouvelle hésitait encore, étonnée de sa propre hardiesse, lorsque je vous connus, cher ami Bédier ; notre longue promenade d’avril 1904, dans le jardin du Palais-Royal, et de là au Panthéon, m’est inoubliable ; votre confiance, votre amitié me révélaient enfin le Paris entrevu dans les livres, ce Paris dont je dis ailleurs, en des mots d’amour, qu’il est la ville du livre lumineux et du pavé sanglant, d’où l’idée prend son essor vers l’humanité. […] En effet, certains historiens de la poésie estiment qu’il suffit, pour en parler, de la science des dates et des sources, comme si, pour parler de peinture, il suffisait de connaître les lois de la perspective et celles des couleurs complémentaires ; ce n’est pas auprès de vous, chers amis, que je m’excuserai d’avoir aussi écouté les voix secrètes de la sympathie… Toute foi est faite de poésie ; et toute vie qui ne tend pas au seul pain quotidien est un acte de foi. […] Telle est bien aussi votre foi, chers amis.

153. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

« Mais où sont mes amis, les compagnons de mon bras dans le danger ? […] Rassemblez les tristes restes de nos amis et rejoignez Fingal. […] Ma voix se fera entendre, ô mes amis ! […] « On a combattu, dit Fingal, et je vois le sang de mes amis. […] Nous arrivâmes à la demeure de Branno, l’ami des étrangers.

154. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Disons quelque chose de La comtesse de Maure, qui était l’amie de madame de Schomberg et de madame de Sablé. […] « Elle craignait extrêmement la mort, et avait ce sentiment commun avec la princesse Parthénie son amie (madame la marquise de Sablé), qui avait des frayeurs de la mort au-delà de l’imagination. […] Quand mademoiselle de Montpensier commença à sentir de l’inclination pour Lauzun, elle s’informa de ses habitudes au comte de Rochefort dont il était l’ami : et « elle apprit, dit-elle, que Lauzun allait quelquefois chez une petite dame de la ville, nommée madame de La Sablière. […] Ses amis vont la voir ; elle est toujours de très bonne compagnie. […] Née vers 1641, nièce de la femme du chancelier Le Tellier, cousine germaine du ministre Louvois, mariée fort jeune à un homme de robe devenu célèbre par des bons mots et des chansons, riche, spirituelle et gracieuse au plus haut degré, alliée et amie de madame de Sévigné, qui était son aînée de quatorze ans, amie de madame Scarron, elle réunit chez elle l’élite du monde poli, durant l’intervalle de 1660 à 1770.

155. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

Mon jeune ami (il écrit à son compatriote Coindet, employé à Paris chez M. Necker), mon jeune ami, plaignez-moi ; plaignez cette pauvre tête grisonnante qui, ne sachant où se poser, va nageant dans les espaces, et sent pour son malheur que les bruits qu’on a répandus d’elle ne sont encore vrais qu’à demi. […] C’est bien le même qui écrivait à son ami Coindet, de qui il appréhendait quelque supercherie pareille : « J’aime à profiter des soins de votre amitié, mais je n’aime pas qu’ils soient onéreux ni à vous ni à vos amis… Je vous crois trop mon ami pour prendre le bon marché dans votre poche ni dans celle d’autrui. » J’allais oublier de parler des lettres de Rousseau qu’on a recueillies dans ce volume. […] On n’a jamais à craindre avec lui, même dans ses écarts, de ces contradictions qui tiennent aux sources de l’âme et qui choquent dans le lecteur ami des hommes quelque chose de plus sensible encore que le goût42. […] [NdA] Je tiens cette anecdote de mon ami M. 

156. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Mon ami Schérer devint amoureux d’une dame d’honneur, amie de la reine ; moi je le devins de la reine. » Le prince, à cette époque, avait encore, à ce qu’il paraît, des éclairs de raison et de bons moments ; il n’était pas tombé au degré permanent de brutalité qu’il atteignit quelques années plus tard. […] Mme Orlandini, née de parents irlandais, et son ami, un gentilhomme irlandais également, M.  […] Alfieri, il est vrai, son grand ami, qui régna vingt-cinq ans sur son cœur, ne nous est guère sympathique ; il ne nous aime pas, Français ; que dis-je ? […] Taillandier, et qu’en présence de sa belle amie on nous le montrât sous un jour plus doux auquel on n’est point accoutumé de le voir. […] S’adressant à un médaillon de son amie, il disait dès les premiers temps de leur liaison (1778) : « Tu es, tu es bien elle.

157. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Les Gaietés champêtres, par M. Jules Janin. » pp. 23-39

La préface des Gaietés est adressée au docteur Prosper Ménière, un des amis de l’auteur. […] dans sa préface, dans la dédicace à son ami le docteur Ménière, M.  […] Eugène se souvient qu’il a quelque part en Brie, au château de Fontenay, un ami, Hubert, le fils du régisseur. […] Il se contente à un endroit de leur indiquer le chemin qui mène au château de Fontenay, où demeure l’ami d’Eugène. […] Louise, par sa présence, par son prestige de femme, fait taire les chiens qui hurlent, et Eugène va réveiller son ami Hubert, qui ne l’attend pas.

158. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Michel Van Loo » pp. 66-70

Notre ami Cochin. […] Il avait un ami en Espagne. Il prit envie à cet ami d’équiper un vaisseau. […] Le vaisseau fit naufrage ; la fortune confiée fut perdue, et l’ami noyé. […] Mais laissons-là la peinture, mon ami, et faisons un peu de morale.

159. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

J’ai connu moi-même la reine détrônée à Florence ; j’ai été très lié avec ses amis les plus intimes à Paris en 1792 ; j’ai vu tous les jours M. Fabre de Montpellier, l’ami d’Alfieri et le successeur du poète auprès de son amie, pendant qu’avant M. de Reumont je résidais à Florence, de 1820 à 1829. […] Il fuit à travers les Orcades, et, après de tragiques aventures, il débarque en Bretagne, près de Morlaix, et se rend à Paris avec quelques amis compromis dans sa cause. […] Ses amis murmurèrent et le sommèrent de renvoyer miss Clémentine, infidèle, disaient-ils, à sa cause. […] Il parle du Piémont et de ses souverains en Coriolan vengeur ; il passe son temps librement en sigisbé assidu et toléré dans la maison de son ami.

160. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Ces premiers amis étaient dispersés. […] Thiers, dont il fut l’ami après avoir été le mien. […] Elle supplia mon ami de me présenter dans sa maison. […] Je lui fus présenté par son ami. […] Lainé son ami, et M. 

161. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

Ces délicieuses romances Douce chimère, et Vous souvient-il de cette jeune amie ? […] Je suis donc une femme bien désolée, mon pauvre ami ! […] Tu vois, mon ami, que l’attente d’une place à présent est comme une maladie étouffante. […] Qu’en crois-tu, mon ami ? […] Si nous les avons mérités, c’est encore plus triste. — Cette réflexion ne regarde que moi, ma bonne amie.

162. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

de la plupart des noms propres et de quelques sobriquets sous lesquels il désignait ses amis. […] Là en effet était le triomphe de Beyle, à table entre amis, ou les soirs de mardi après minuit chez Mme Ancelot, ou les matins du dimanche chez M.  […] que de rires et de colères, et de prises de bec, selon son principe que « rien n’est si agréable que de se dire (entre amis) de bonnes injures ! » Que cet homme qui passait pour méchant auprès de ceux qui le connaissaient peu était aimé de ses amis ! […] Les honneurs de ce livre des Souvenirs sont pour un tout dernier ami, un anatomiste, M. 

163. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

De tout temps amie de Voltaire, elle l’est aussi de Montesquieu, d’Alembert. […] Elle avait pourtant un ami vrai, Formont ; un ami d’habitude, le président Hénault, et assez de liaisons du monde pour combler une autre existence moins exigeante ; mais le tout ensemble ne suffisait au plus qu’à distraire la sienne. […] La première fois qu’Horace Walpole la vit à Paris, il en écrivit à l’un de ses amis (6 octobre 1765). […] Il ne rougit point, je vous assure, de parler de sa chère vieille amie. […] [NdA] On cite un couplet d’elle sur son ami le duc de Choiseul.

164. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

Saint-Simon, par les ducs de Beauvilliers et de Chevreuse, avait connu Fénelon autant qu’on peut connaître un homme à travers ses amis les plus intimes. […] La plus intéressante partie du volume qu’on publie se compose d’une suite de lettres familières adressées par Fénelon à l’un de ses amis, militaire de mérite, le chevalier Destouches. […] Un homme considérable, ami de Destouches, avait offert sa fille à l’un des neveux de Fénelon ; le lendemain de la mort du duc de Bourgogne, cet homme se dédit et retire sa promesse. […] Il n’y a qu’un très petit nombre de vrais amis sur qui je compte, non par intérêt, mais par pure estime ; non pour vouloir tirer aucun parti d’eux, mais pour leur faire justice en ne me défiant point de leur cœur. […] La Motte, ami du chevalier Destouches, venait de traduire, de travestir l’Iliade d’Homère, et il l’envoyait à Fénelon, en lui demandant son avis.

165. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

Aujourd’hui, je continuerai de parler de Voltaire et de son amie Mme du Châtelet, qui s’offre à nous comme inséparable de lui durant quinze ans. […] Mme du Châtelet, dans l’ardeur de son inquiétude, écrit au tendre ami de son ami, à M. d’Argental, pour qu’il éclaircisse l’affaire et qu’il ménage le retour de celui sans qui elle ne peut vivre. […] Hochet, sont touchantes et parfois admirables de ton et de passion ; on y sent, dès les premiers mots, la femme qui aime : Je suis à cent cinquante lieues de votre ami, et il y a douze jours que je n’ai eu de ses nouvelles. […] Elle reste des semaines entières sans nouvelles de son ami ; elle n’apprend plus ses marches et démarches que par les gazettes ; son cœur est froissé : Que de choses à lui reprocher ! […] Privé de l’amie qui le fixait et qui tenait pour lui le gouvernail, il ne savait plus que devenir ni à quoi se rattacher.

166. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Sur Adolphe de Benjamin Constant » pp. 432-438

Son jeune ami en souffre pour elle, pour lui-même. […] Lord Byron, jugeant Adolphe au moment où il parut, en 1816, écrivait dans une lettre à un ami : J’ai lu l’Adolphe de Benjamin Constant, et sa préface niant les gens positifs. […] La réponse de l’auteur et de ses amis aux questionneurs trop curieux fut alors fort simple. On répondit qu’Ellénore était une Mme Lindsay, « la dernière des Ninon », ainsi que l’a appelée Chateaubriand, et qui avait été l’amie, la maîtresse d’un des hommes de la société vers le temps du Consulat, de Christian de Lamoignon. […] L’amie officieuse qui, prétendant le réconcilier avec Ellénore, les brouille davantage, est Mme Récamier.

167. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Les Tories étaient portés au pouvoir par la reine et par l’opinion, et Swift allait leur tendre la main, malgré les efforts de ses anciens amis. […] La séparation d’Oxford et de Bolingbroke ne l’empêcha pas l’année suivante de rester fidèle à ses deux amis. […] Walpole est contre le projet Wood et ami de l’Irlande par cet unique et invincible argument. […] S’il est de vous, vous avez désobligé deux ou trois de vos meilleurs amis, en ne leur donnant pas le moindre soupçon. […] Cette longue agonie, dont ses meilleurs amis souhaitaient la fin, se prolongea jusqu’au 19 octobre 1745.

168. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

» Sa mélancolie, comme celle de Rousseau, se caractérisait de plus en plus par la mobilité de ses résolutions, et par les soupçons les plus injurieux contre ses meilleurs amis. […] L’écuyer d’Alphonse, Coccapani, ami et admirateur du poète, remit lui-même la supplique et la réponse. […] Comment, au commencement de la mélancolie du Tasse, aurait-il remis lui-même le malade aux soins de Léonora, son amie, dans la solitude de la maison de plaisance qu’elle habitait pendant l’été ? […] Ses amis lui conseillèrent de s’éloigner pour éviter le juste ressentiment du prince. Il fit un voyage à Mantoue, où il avait des parents et des amis de son père.

169. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Cet attachement, décent aux yeux du monde et autorisé par les mœurs du temps, était alors dans toute sa force : travail, plaisirs, sciences, amusement, société, maison même, tout était commun entre l’amie et l’ami. […] Frédéric II, poëte avant d’être conquérant, s’honorait du titre de disciple et d’ami du solitaire de Cirey. […] Le roi le combla de faveurs, de priviléges, d’amitié ; il se fit le disciple de son ami. […] Les épigrammes s’entrechoquèrent pendant plusieurs années entre les deux amis. […] Logé à Paris chez le marquis de Villette, son élève et son ami, il y tint pendant quelques mois la cour du génie.

170. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

c’est vous, cher ami ! […] C’est un ami intime de M.  […] Les amis de M.  […] Un des amis de M.  […] Méry était accompagné d’un jeune écrivain de ses amis.

171. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

… Si tous les amis de France s’avisaient de publier tous les papiers laissés par leurs amis morts, lesquels, eux, de leur vivant, se gardaient bien de les publier, de quel déluge de choses médiocres et même plates ne serions-nous pas inondés ? […] C’est honorable, sans nul doute, d’éditer un ami qui n’est plus, mais il ne faudrait pas que ce fût aveugle, et d’ailleurs, ici, n’est-ce pas inutile ? Alexis de Tocqueville a eu, de son vivant, une renommée dont sa mémoire et ses amis peuvent, à la rigueur, se contenter. […] Toute la question maintenant est de savoir s’il passera ou s’il est passé, — ou si plutôt il justifie l’importunité de ses amis qui veulent qu’on lui donne encore. […] Ces illusions touchent au comique, mais, encore une fois, était-ce à des amis à nous les révéler ?

172. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

Quant à elle, la seule idée d’avoir dormi sous le même toit que lui, sous le toit de son ami, était sa plus grande fête et l’attendrissait à pleurer. […] Mon ami, c’était une illusion. […] mon ami, lui écrivait-elle, quelle femme riche d’amour et de flamme est morte en moi ! […] Mon ami, j’ai bien souffert !  […] … Laissez-moi faire, ô mon amie !

173. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

J’ai été séparé de mes amis ; je n’ai pu conduire les premières années de mes enfants ; et, aujourd’hui, dans le vingt et unième de ces tristes printemps, j’ignore quelle région j’habiterai dans quelques mois et dans quelle autre peut-être sera ma fille. […] Dira-t-on même : « Dans ceci il ne faisait que préparer… les malheurs l’ont empêché… » Excepté quelques amis, qui se souciera d’être juste ? […] Son économie lui permet de se conduire avec ses amis selon sa manière de voir en cela, quand les circonstances le demandent ; et ses simples connaissances le trouvent prompt à rendre… » (Ici une lacune.) […] « Le lieu de la retraite paraîtrait fort difficile à choisir ; n’ayant pu vivre avec un ami, j’ai des amis, ils sont épars : près de qui se fixer ? où espérer de rassembler presque ces amis qui sont en petit nombre, mais qui enfin sont plusieurs ?

174. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Madame Récamier. » pp. 121-137

Tous ses amis, à bien peu d’exceptions près, avaient commencé par l’aimer d’amour. […] M. de Montlosier lui disait un jour qu’elle pouvait dire comme le Cid : Cinq cents de mes amis. […] Bientôt elle fut dans l’opposition, surtout par ses amis et par l’idée qu’on se faisait d’elle. […] ma chère amie, répondait-elle, il n’y a plus d’illusion à se faire. […] Elle lui ralliait de toutes parts des amis, des admirateurs nouveaux.

175. (1875) Premiers lundis. Tome III « Lafon-Labatut : Poésies »

Lafon-Labatut y reconnut le nom d’un ancien ami, et il partit là-dessus de Messine pour Paris, emmenant sa femme et son jeune enfant. […] La mort du bon curé le laissa sans ressources ; c’est alors qu’il revint à Paris, rappelé par l’ami de son père. […] Un ami, ce même ami de son père, à qui parvinrent les essais du pauvre aveugle, eut l’idée de les faire imprimer. […] « Vous le savez, ce n’est pas un vain désir de célébrité qui m’a fait céder à vos instances, et consentir à livrer au public des vers que j’aurais voulu garder pour moi et pour quelques rares amis qui sont bien obligés de supporter quelque chose.

176. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

Bientôt il conduit Racine, son ami, chez la duchesse, et Racine, qui d’un autre côté s’était lié avec Boileau, l’y amena aussi. […] Molière, le plus âgé des quatre amis, le seul à portée de connaître les secrètes dispositions du roi ; La Fontaine, le plus répandu parmi les dames du grand monde, donnaient à leurs jeunes amis, l’un l’exemple de plaire au roi, l’autre celui de plaire aux femmes qui plaisaient au roi : ce qui ramenait toujours à plaire au roi. […] En 1664, on voit la société des quatre amis devenir plus étroite, à mesure que leur talent se développe. […] Les amis soupent ensemble.

177. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

La composition et la première édition d’un tel ouvrage ne pouvaient être mieux faites qu’en Suisse : c’est à Paris que les amis du goût et de la philosophie sollicitent l’auteur de faire la seconde. […] Roederer écrivait trop souvent et avec trop de liberté pour ne pas rencontrer sans cesse sous sa plume Mme de Staël, et surtout sa famille, ses amis ; elle était plus difficile et plus exigeante pour eux que pour elle-même. […] Il l’adresse, sous forme de lettre, à son jeune ami Adrien de Lezay que Chénier avait mêlé d’un bout à l’autre dans la même satire. […] Est-il en partie de Mme Rousseau, cette femme de ses amies avec laquelle il se brouilla pour l’avoir publié ? […] Ce sont là des questions sur lesquelles nous avons vu d’anciens amis de Mme Rousseau très vifs, mais qui nous sont aujourd’hui parfaitement indifférentes.

178. (1767) Salon de 1767 « Les deux académies » pp. 340-345

Mon ami, fesons toujours des contes. […] Songez, mon ami, de quelle importance sont ces places pour des enfans dont communément les parens sont pauvres, qui ont beaucoup dépensé à ces pauvres parens, qui ont travaillé de longues années, et à qui l’on fait une injustice, certes très-criminelle, lorsque c’est la partialité des juges et non le mérite des concurrens qui dispose de ces places. […] Notre ami Pigalle et son ami Le Moine se sont un peu déshonorés. […] Il me demanda le reste de la journée pour en délibérer avec lui-même et ses amis. […] Il faut présenter à l’académie l’occasion de réparer son injustice, aller à Rome, ou mourir. " et voilà, mon ami, comme on décourage, comme on désole le mérite, comme on se déshonore soi-même et son corps ; comme on fait le malheur d’un élève et le malheur d’un autre à qui ses camarades jetteront au nez, sept ans de suite, la honte de sa réception ; et comme il y a quelquefois du sang répandu.

179. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

C’étaient les restes de cette famille, qui, pendant la Fronde, fut si outrageusement rebutée par mademoiselle de Montpensier, par le prince de Condé, par la duchesse de Longueville, amis déclarés de l’hôtel de Rambouillet. […] Aujourd’hui des écrivains affirment, premièrement, que l’hôtel de Rambouillet intrigua contre la Phèdre de Racine ; secondement, que Boileau a défendu l’ouvrage de son ami contre les gens de l’hôtel Rambouillet. […] Racine ne peut donc avoir eu à se plaindre des intrigues de cette maison, Boileau son ami à l’en venger. […] Le témoignage public de l’affection de La Fontaine pour madame de Sévigné suffirait pour démentir les écrivains qui la supposent décriée dans les écrits d’un des quatre amis. […] Il faut qu’ils aient une aussi mince idée de La Rochefoucauld et du cardinal de Retz, intimes amis de madame de Sévigné, et chez qui se réunissaient Molière, La Fontaine et Boileau.

180. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Un de mes anciens amis, M. de Mareste, homme d’esprit, très-au-dessus des préjugés vulgaires, le rencontrait quelquefois chez moi. […] Mais, soit nature, soit habileté politique, il ne se prononçait pas nettement encore avec le parti des saints de ses amis. […] Ses premiers amis, tels que le duc de Rohan et ses fidèles, le répudièrent et se plaignirent d’avoir été trompés dans leurs espérances. […] Celle-ci me fit faire connaissance avec la marquise de L…, qui était la fille aînée de la duchesse de D…, amie de M. de Chateaubriand. […] Quant à moi, je n’ai eu que des larmes stériles données trop tard au nom de mes premiers amis.

181. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

» répondit tranquillement mon jeune ami. […] Quelque temps avant la représentation de Marion Delorme, il écrit à un ami, étudiant de médecine en province. […] Puis, tout à coup, de Belloy ne voit plus son ami, il passe un matin chez lui, et trouve au lit… un monstre. […] L’après-demain, survient un de ses amis qui lui dit : « Tu es heureux, toi seul as des femmes ! […] Et l’ami athée lui dit : Tu vois bien !

182. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

De 1820 à 1824, il se mit, avec l’aide d’un ami alors bien jeune, mais doué d’un sens philologique remarquable, M.  […] Dubeux, son ami et son maître en ce genre, la faculté philologique saillante. […] Souvent donc j’allais ainsi de moi-même, et pour le disposer en faveur de mes amis les poètes, trouver à l’avance M.  […] Il fit part à quelques-uns de ses amis les plus intimes de cette véritable conversion : « Mes amis, leur dit-il (ce furent à peu près les termes qu’il employa), je vous préviens que je ne veux pas d’objections ; je vous prierai autant que possible de conformer votre conversation à ma nouvelle croyance. […] Nous fûmes de ceux qui en souffrirent, étant de ses amis bien anciens et affectionnés sans doute, mais non pas tout à fait particuliers et intimes.

183. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

À cette nouvelle, la famille, tous les amis, tous les curieux du monde accoururent à l’hôtel de la rue Saint-Florentin, et ils remplissaient le salon voisin de la chambre du malade. […] La famille et les amis étaient dans une anxiété extrême. […] Lorsqu’il perdit sa vieille amie, la princesse de Vaudemont (janvier 1833), il se montra fort affecté. […] Je n’ai pas connu ces lettres à la duchesse de Courlande, qui, je crois, avait été l’amie de Talleyrand, et qui était mère de Mme de Dino. […] N’est-ce point plutôt à une autre amie particulière, à une correspondante habituellement résidante à Paris (telle que la princesse de Vaudemont, par exemple), que la lettre était adressée ?

184. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

Couché, il recevait des amis, rasé, la toilette faite, dans l’état d’un homme qui aurait une légère indisposition. […] » Notre ami mangeait gloutonnement, interrompt Hébrard avec un sourire gamin. […] On parle du discours de Clemenceau, à la fin duquel l’orateur était très fatigué… Une conversation générale, où l’on entend la voix tendre du gros Spuller, disant à Berthelot : « Il a trouvé dans le cerveau de notre grand ami, une finesse… » Et les apartés se taisent, et l’on écoute Spuller parlant de son grand ami mort, avec un peu de la religion d’un amoureux. […] Je suis fâché avec une p… que j’adore, et je viens de la chasse avec des amis. […] Des amis de Gambetta, trouvant que c’était indigne, et par trop démocratique pour le dictateur, d’avoir une tante qui voulait faire son marché.

185. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

La nuit, aux grottes d’Asnières, bien souvent, lui et quelques amis allaient effrayer les chauves-souris avec des torches et pratiquer un gai sabbat. […] Ses amis de Dijon se flattaient de voir bientôt paraître de lui quelque roman historique qui aurait remué leur chère Bourgogne. […] Je voudrais vous apporter ici sur des ailes d’hirondelle, vous déposer à Gouville ; là se trouveraient votre mère, votre jolie sœur, deux ou trois de vos amis. […] Les indifférents découragent ; les cœurs connus remettent de la chaleur et de la vie dans ceux de leurs amis, quand ils se touchent. […] Le prêtre avait fini par sortir ; l’unique ami présent gardait les restes abandonnés.

186. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

D’ailleurs, elle n’avait pas quitté la banlieue ; et, même quand elle allait faire visite à la campagne chez quelque ami, elle revenait habituellement le soir et ne découchait pas. […] Diderot, qui venait de faire une partie de piquet avec elle au Grandval, chez le baron d’Holbach, où elle était allée dîner (octobre 1760), écrivait à une amie : « Mme Geoffrin fut fort bien. […] L’office de majordome de son salon était en général confié à Burigny, l’un de ses plus anciens amis, et l’un des mieux grondés de tous. […] Elle jugeait ses amis, ses habitués, en toute rectitude, et on a retenu d’elle des mots terribles qui lui échappaient, non plus en badinant. […] La Harpe raconte qu’elle avait à sa dévotion un confesseur capucin, confesseur à très large manche, pour la commodité de ses amis qui en auraient eu besoin ; car si elle n’aimait pas, quand on était de ses amis, qu’on se fît mettre à la Bastille, elle n’aimait pas non plus qu’on mourût sans confession.

187. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La princesse Mathilde » pp. 389-400

À vingt ans, la princesse Mathilde fut mariée à un riche sujet russe, ami des arts, qui vivait habituellement en Italie. […] Mais qu’un malheur, une perte cruelle vienne frapper un de ces anciens amis refroidis et devenus silencieux, la première pensée de la princesse Mathilde est de tenter cette ancienne amitié dont elle sent une part toujours vivante en elle, et de voir si on n’accueillera pas une parole de sympathie et de consolation. […] Un ancien ami avec qui elle se croyait brouillée et qu’elle savait blessé, mortifié et à jamais éloigné par la politique, avait passé près d’elle, près de sa voiture, n’avait point paru la reconnaître, et, l’instant d’après, en descendant, elle l’avait trouvé qui l’attendait pour lui prendre et lui serrer cordialement la main. […] Elle passe tour à tour de la copie des maîtres à des études vivantes, soit à celles de modèles à caractère, soit aux portraits de ses amis. […] Elle a pour amies de bien belles voix.

188. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

Elle ne veut point être maîtresse, mais amie d’un prince à qui il faut faire perdre l’habitude des plaisirs désordonnés et apprendre ceux de l’amitié. […] « L’amie (madame de Maintenon) est encore plus triomphante que celle-ci (madame de Montespan) : tout est comme soumis à son empire. […] La famille de l’ami (la famille royale) alla au-devant de lui ; on donna du temps aux bienséances, mais beaucoup plus à la pure et simple amitié qui occupa tout le soir. […] La femme de l’ami (la reine) a fort pleuré. […] disaient ses parents et ses amis, même les plus vertueux ; madame de Montespan, par sa naissance et par sa charge, doit y être.

189. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Crétineau-Joly » pp. 247-262

L’abbé Maynard fut l’ami de Crétineau-Joly, et ce fut son titre pour en écrire la vie. […] C’est l’ami Sans-Gêne, l’ami partout, la mouche du coche de l’amitié. […] — refaire à neuf le vieux travail fait à la première heure, c’est entrer un peu trop en danse pour son compte dans un livre consacré à autrui, et mettre sa personnalité amie et vivante à la place de la personnalité morte d’un ami trépassé. […] De tous les amis, celui-là que j’estime le plus, c’est le Jaffier de Venise sauvée. Quant aux autres, je fais la prière espagnole : Mon Dieu, gardez-moi de mes amis !

190. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Restout » pp. 187-190

mon ami, qui est-ce qui trouvera la vraie figure d’Euridice ? […] Pensez donc, mon ami, que l’artiste l’a trouvée à quatre-vingts ans. […] Convenez, mon ami, qu’on a prononcé un peu légèrement sur le mérite de ce morceau. […] Un des bons amis de ce vieillard devrait lui dire à l’oreille :   Solve senescentem mature sanus equum, ne Peccet ad extremum ridendus et ilia ducat.   Monsieur Restout, souffrez que je sois cet ami-là.

191. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

mon ami par l’absence, Je n’ose dire, hélas ! […] Puis, Valmore s’aperçut qu’il aimait sa grande amie d’autrefois… C’était de ces comédiens qui se piquent de lettres, — et c’était un romantique. […] Et Marceline éplorée lui répondait : « Mais, mon ami, il n’y a rien, je te le jure, rien de rien. […] Je tiens ces renseignements de mon vieil ami Auguste Lacaussade. […] L’âge d’abord : M. de Marcellus aurait eu trente-cinq ans quand il rencontra notre amie.

192. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Le Brun »

C’eût été d’abord de vivre à part, loin des coteries et des salons patentés, dans le silence du cabinet ou des champs ; de travailler là, peu soucieux des succès du jour, pour soi, pour quelques amis de cœur et pour une postérité indéfinie ; c’eût été d’ignorer les tracasseries et les petites guerres jalouses qui fourmillaient aux pieds de trois ou quatre grands hommes, d’admirer sincèrement, et à leur prix, Montesquieu, Buffon, Jean-Jacques et Voltaire, sans épouser leurs arrière-pensées ni les antipathies de leurs sectateurs ; et puis, d’accepter le bien, de quelque part qu’il vînt, de garder ses amis, dans quelques rangs qu’ils fussent, et s’appelassent-ils Clément, Marmontel ou Palissot. […] Mais Le Brun, qui survécut treize années à son jeune ami, n’en a parlé depuis en aucun endroit ; il n’a pas daigné consacrer un seul vers à sa mémoire, tandis que chaque jour, à chaque heure, il aurait dû s’écrier avec larmes : « J’ai connu un poëte, et il est mort, et vous l’avez laissé tuer, et vous l’oubliez !  […] Pour moi, j’ai peine à croire qu’il ne fût pas au nombre de ceux dont l’infortuné poëte a dit avec un reproche mêlé de tendresse : Que pouvaient mes amis ? […] Vivez, amis ; vivez contents. […] Au livre second des odes de Le Brun, la quinzième A un jeune Ami s’adresse évidemment à André : Souviens-toi des mœurs de Byzance ; Digne de ton berceau, maîtrise la beauté !

193. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Les amis qu’elle s’était faits dans le premier rang de la société, lui restaient. […] Le duc de Saint-Simon a lui-même remarqué madame Scarron dans la maison de cet ami, la meilleure et la plus grande maison de Paris , dit-il, et où abondait la compagnie de la cour et de la ville, la plus distinguée et la plus choisie . […] Il paraît qu’après y être restée quelque temps, elle prit un petit logement rue Saint-Jacques, et qu’elle y fut meublée par ses amis. […] J’allais à l’hôtel d’Albret ou de Richelieu, sûre d’être bien reçue et d’y trouver mes amis rassemblés, ou bien de les attirer chez moi, en les faisant avertir que je ne sortirais pas 78… » Quelques mois après la mort de son mari, elle refusa d’épouser un homme de qualité, à qui ses amis lui conseillaient de s’unir. […] Le roi lui dit ces paroles qui me paraissent dignes de remarque : « Madame, je vous ai fait attendre longtemps ; mais j’ai été jaloux de vos amis : j’ai voulu avoir seul ce mérite auprès de vous. » Le compliment, dit Auger, était délicat, mais il n’était pas sincère.

194. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

       Mes amis, mes amis, Soyons de notre pays. […] Molé contre les assauts des anciens amis du roi, devenus ses plus implacables adversaires. […] Mes amis m’interpellèrent quand je sortis. — Eh quoi ! […] — Patience, mes amis, disais-je avec impatience : on n’abolit pas la royauté, on l’use. […] Dites-leur de prier pour votre ami !

195. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXI » pp. 220-221

On s’accorde à voir dans le personnage d’Alceste le duc de Montausier ; dans Oronte, bel esprit qui fait de mauvais vers, le duc de Saint-Aignan, que madame de Sévigné appelait le paladin par éminence, et qui était le grand ami de madame de Scudéry. […] Toutefois, la conception du Misanthrope peut avoir eu un autre principe : ne serait-ce pas l’intérêt commun de la société des quatre amis. […] Ils espéraient placer leur excuse près de Montausier, dans Montausier même ; ils voulaient peut-être de plus le dissuader de continuer une protection indéfinie aux amis qu’il avait défendus contre la satire. Plaire au roi, servir ses propres amis, assurer un libre essor à leurs talents et au sien, plaire à Montausier même, furent trois succès que Molière me paraît s’être promis d’allier, en faisant le bel ouvrage dont nous parlons ; et j’aime à penser qu’il se proposa une alliance si difficile, parce que l’accomplissement de ce dessein ajoutait le mérite de la difficulté vaincue au mérite du talent le plus élevé.

196. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Joubert, l’ami de Fontanes, en était. […] Quoi qu’il en soit, Fouché avait pour bibliothécaire le Père Oudet, ancien ami du père de Nodier dans l’Oratoire. […] Il nous a peint plus tard son vieil ami sous le nom légèrement adouci de sir Robert Grove, dans son attachante nouvelle d’Amélie. […] Dans le même temps, par ses publications avec son ami M.  […] En homme revenu et sage, il se faisait toutes les objections ; en ami chaud, il ne les disait pas.

197. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

On voit dans cette Épître que depuis son exil, averti par un ami, et vers l’anniversaire des trois journées de Juillet, il était retourné secrètement dans son pays, croyant à une insurrection italienne ; mais bientôt il était reparti la rage au cœur, avec une déception de plus. […] Je laisse aux biographes futurs de Veyrat le soin de rechercher et de nous énumérer quelles furent ses déceptions à cette époque de l’exil, déceptions du côté des événements publics, déception de la part des hommes mêmes sur la protection et l’appui desquels il avait pu compter, trahison peut-être et perfidie de la part de quelques amis avec lesquels il avait étroitement vécu. […] Et à ce propos de redingote verte, il affectionnait ce genre de couleur qui le faisait appeler le comte Vert, d’un nom cher aux amis de l’antique Savoie. […] La feuille volante alla jusque dans ses montagnes ; une femme, une amie d’enfance, presque une sœur qu’il y avait laissée et qui de loin, tant qu’elle avait pu, n’avait cessé de le suivre avec sollicitude, lut cet article et lui écrivit : « Mon ami, il est temps do vous arrêter et de revenir en arrière ; la route que vous avez prise aboutit à un abîme, et vous ne trouverez en chemin que fatigues et douleurs. […] Il me semblait que je pleurais avec un ami dont la douleur était la même, et que nos sanglots éclataient sous le poids d’une commune destinée ; tant il est vrai que la nature même, ce poëme de l’Éternel, n’a qu’un chant de désolation pour l’âme qui s’est une fois éloignée de son divin Auteur ! 

198. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

Besenval n’a pas été un simple courtisan homme d’esprit, il a eu son côté sérieux et a rendu des services militaires, notamment sous M. de Choiseul, dont il était l’ami particulier. […] Il lui arriva, dans un voyage qu’il fit à Soleure en ces années (1764), d’y choquer l’esprit d’égalité par les honneurs que d’imprudents amis voulurent lui rendre. […] Épicurien par principes comme par goût, ami des jouissances sociales, amateur même des arts, des tableaux, des jardins, il prisait trop les délices de la civilisation pour s’en sevrer volontiers. […] [NdA] Cette personne était Mme de Blot qui devint l’amie de M. de Castries, et la rivale qu’elle eut quelque temps dans le caprice du comte de Frise était Mme de Clermont, la future maréchale de Beauvau. […] La reine, à cette occasion, me dit : « Il est doux d’avoir des amis ; mais, dans ma position, il est difficile que les amis de nos amis nous conviennent autant. » — Besenval ne fut point disgracié pour cela, et il ne laissa pas d’être toujours des Trianon.

199. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

— J’arrive de la messe ; une femme de mes amies entre presque aussitôt que moi ; elle est en habit ; mon très petit cabinet est rempli de la vastitude de son panier. […] écrit-elle ; le roi ne frappe pas à deux fois… La terreur a gagné nos amis au point qu’il y en a qui craignent que l’intérêt public même n’aigrisse contre nous. […] Mais, pour peu qu’on entre dans l’esprit de cette correspondance, on ne tarde pas, avec les deux femmes distinguées dont il entretient et resserre l’union, à apprécier à sa valeur cet ami essentiel, ce caractère uni et sûr, complaisant sans bassesse, agréable et serviable sans flatterie. […] Si l’abbé Barthélemy reçut beaucoup de ses nobles amis, il leur apporta donc aussi beaucoup du sien en retour ; il leur sacrifiait plus qu’il ne laissait voir ; il en avait conscience, en même temps qu’il en gardait pour lui le secret : tout cela l’honore. […] Je suis bien éloignée de penser comme elle : il me semble que je ne suis mécontente d’aucune de mes connaissances, et je suis enchantée de mes amis. » Je finis sur ce mot affectueux, sorti d’une âme saine.

200. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Il y eut donc pour Mme Scarron un moment critique après la mort de son mari, mais tous ses amis s’empressèrent à la servir et y parvinrent. […] J’allais à l’hôtel d’Albret ou à celui de Richelieu, sûre d’y être bien reçue, et d’y trouver mes amis rassemblés, ou bien de les attirer chez moi, en les faisant avertir que je ne sortirais pas. […] Le témoignage le plus grave qu’on puisse alléguer contre elle est un mot de son amie Ninon, au sujet de M. de Villarceaux, leur ami commun ; mais, dans ce même malin propos, Ninon convient qu’elle ne sait pas jusqu’où allèrent les choses, et que Mme Scarron lui parut toujours « trop gauche pour l’amour ». […] Mme de Montespan était maîtresse en titre du roi, lorsque, rencontrant Mme Scarron chez Mme d’Heudicourt, leur amie commune, et la trouvant si active, si dévouée, si discrète, si domestique en quelque sorte en tout honneur et avec dignité, elle ne put s’empêcher de penser que ce serait une acquisition précieuse si elle la pouvait avoir pour élever en secret les deux enfants naturels qu’elle avait de Louis XIV. […] Elle prit une grande maison solitaire du côté de Vaugirard, s’y établit à l’insu de tout son monde, y soignant les précieux enfants, présidant à leur première éducation, à leur nourriture, faisant la gouvernante, la ménagère, la garde-malade, tout enfin, et reparaissant le matin en visite, comme si de rien n’était, à la porte de ses amis du beau monde, car il fallait d’abord que personne ne se doutât de son éclipse.

201. (1813) Réflexions sur le suicide

L’ami s’est tué, dira-t-on, presque en même temps que son amie : mais peut-on se croire ainsi la féroce propriété d’une autre existence, lors même qu’on immole aussi la sienne ? […] il restait à ces amis fidèles un an peut-être, du moins un jour pour se voir et pour s’entendre, et volontairement ils ont anéanti ce bonheur ? […] je croyais jusqu’à ce jour qu’elle était mon droit et je recueille maintenant ses derniers bienfaits comme les adieux d’un ami. […] Ces craintes étaient impies, je le confesse humblement devant vous, mon digne ami. […] Oh mon ami, qu’il en coûte pour creuser cette pensée !

202. (1856) Cours familier de littérature. I « Épisode » pp. 475-479

Il ne sied pas à un poète de juger l’œuvre d’un poète, son contemporain et son ancien ami. […] Nous nous sommes contenté de jouir en silence des beautés de sentiments qui débordent de ces pages, de pleurer avec le père, de remonter avec l’époux et l’ami le courant des jours évanouis où nous nous sommes rencontrés en poésie à nos premiers vers. […] Les poètes, les écrivains, les amis particuliers de madame Victor Hugo, ont eu l’idée de faire magnifiquement relier, pour elle, le volume de poésies de son mari, d’insérer dans ce volume quelques pages blanches, de couvrir ces pages blanches de leurs noms, et de quelques lignes de prose ou de vers attestant leur souvenir et leur affection pour cette illustre et vertueuse femme. […] Je les donne ici, non comme un modèle de littérature, mais comme un témoignage de respect à madame Victor Hugo, et de souvenir affectueux de nos jeunesses à un ancien ami.

203. (1860) Ceci n’est pas un livre « À M. Henri Tolra » pp. 1-4

Henri Tolra Mon ami, Les philosophes et les almanachs de statistique sont d’accord « qu’on vit très vite à notre époque ». […] Ceci n’est pas un livre, mon ami ; ce n’est qu’un volume. […] Ainsi, mon ami, ne cherche ici ni un plan ni une idée-mère ; nul but précis — proposé ; nul résultat identique à atteindre, sinon l’oubli rapide et mérité… L’oubli ? […] Te dédier ces pages, mon ami, c’est m’assurer contre cette éventualité fâcheuse : tu me liras, ne serait-ce que pour m’accuser réception.

204. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — II » pp. 454-475

Vous, mon cher ami, vous êtes onctueux et indulgent. » Cette onction de M. de Meilhan de loin nous échappe, mais les auteurs contemporains ont ainsi, pour les personnes qui les connaissent et qui les aiment, toutes sortes de vertus et de supériorités singulières qui s’évanouissent à distance. […] Il est permis de croire toutefois qu’il ne s’y est peint que de profil, et en se figurant par endroits qu’il ne nous présentait que le meilleur de ses amis. […] Ami de la perfectibilité au début, il a fini par douter de l’utilité de la science et des avantages que retire l’homme du progrès des lumières. […] Malgré moi tu m’apprends toutes sortes de hontes, moi qui connais tout ce qu’il y a de bon et de beau parmi les hommes. » Le vieux poète, imbu d’une philosophie naturellement païenne et voluptueuse, s’adresse à un jeune ami Cyrnus. […] [1re éd.] par son jeune ami Saint-Alban ao.

205. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

Elle ne mourut qu’en 1858, un an avant son amie. […] Si malheureux que nous soyons ici, nous sortons de nous-mêmes, ne fût-ce que pour appeler au secours le souvenir de l’ami préféré. […] Il m’a dit assez clairement, et d’un sérieux résigné, qu’il ne supporterait pas la perte de sa pauvre amie. […] Si nous les avons mérités, c’est encore plus triste. — Cette réflexion ne regarde que moi, ma bonne amie. […] Ma bonne amie, quelle épreuve !

206. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

Il faut que je passe ma vie à la Cour avec mes amis, ou dans mon cabinet avec mes livres ». Ainsi, par principe, il ne va chercher des amis qu’à la Cour, et nulle part ailleurs ; la méthode est nouvelle. […] Dangeau trouvait même que son ami, qui avait pour point de départ une certaine incrédulité légère, allait vite en besogne, et qu’avec sa vivacité d’imagination il passait vite sur les intermédiaires, toujours en deçà ou au-delà. […] On a l’agréable relation de son voyage et de ses impressions diverses jour par jour ; il l’adressait à ce même ami qui l’avait converti l’année précédente, l’abbé de Dangeau. […] Au moment où il avait quitté la France, son ami le cardinal de Bouillon, grand aumônier, était en faveur, et Choisy jugea à propos de lui faire adresser quelques présents par le roi de Siam.

207. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

En 1836, il lui semblait que le Gouvernement avait gagné et que la station serait assez longue ; il récrivait à un de ses amis d’Angleterre, M.  […] C’est surtout en écrivant à ses amis d’Angleterre qu’il développe plus complaisamment ses idées et qu’il s’élève, dans des lettres familières, à la hauteur du livre. […] La lettre écrite de Sorrente, dans laquelle il expose à son meilleur et son plus ancien ami, au confident de ses jeunes années, M.  […] Mais n’est-on pas encore plus ombrageux et plus exigeant quand on est simplement éditeur et qu’on publie les ouvrages d’un ami ? […] Quelle qu’elle soit enfin, elle aboutit à des appréciations dont seraient incapables d’excellents amis, qui ne sauraient décrire les beautés qu’ils ne voient pas.

208. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

Renan que l’honorable M. de Ségur d’Aguesseau prétend faire allusion, je proteste contre une accusation portée contre un homme de conviction et de talent dont j’ai l’honneur d’être l’ami. […] C’est l’homme éclairé et ami des choses de l’esprit qui préside à la justice et aux cultes : c’est M.  […] Sainte-Beuve de loi faire savoir quels étaient les amis qu’il désignait de son côté à cette même fin. […] Je vous avouerai même très-branchement que dans les nombreux amis du dévouement desquels je dispose, je n’en ai pas sous la main ni deux ni un seul qui sache ces choses des armes ; mes amis, en général, savent les choses de la pensée, de la plume et de la parole, ce qui ne veut pas dire qu’ils soient moins fermes ou moins gens d’honneur pour cela ; mais ils ne sont pas docteurs des armes. […] On aura à opter entre le byzantinisme et le vrai progrès. — Vous direz cela, cher monsieur, à votre ami, bien mieux que je ne saurais le dire.

209. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — [Note.] » pp. 444-445

Lenormand sur ce qu’il pensait de la mort de son ami, il lui répondait : … J’ai lu le petit livre de Delécluze. […] Que notre pauvre ami ait été amoureux de la princesse Bonaparte, c’est possible ; mais, dans tous les cas, cet amour n’aurait occupé que les trois dernières années de sa vie, et dans ces trois années il n’a fait que Les Pêcheurs. […] Voilà bien du bavardage, mon cher ami, pour vous dire que je ne crois pas, comme Delécluze, que l’amour soit le seul motif de la mort de notre ami.

210. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « APPENDICE. — LEOPARDI, page 363. » pp. 472-473

Voici une de ces moindres pièces imitée de Southey, et adressée à l’un de ses amis qu’il désigne sous le nom de William, et qui était athée comme le Wolmar de la Nouvelle Héloïse, ce qui m’a fait substituer ce dernier nom. […] En ta pensée Se dresse tout d’abord son image glacée : Tu vois d’avance au loin les bois découronnés, Dans chaque arbre un squelette aux longs bras décharnés ; Plus de fleurs dont l’éclat au jour s’épanouisse ; Plus d’amoureux oiseaux dont le chant réjouisse ; La Nature au linceul épand un vaste effroi. —  Pour toi quand tout est mort, ami, tout vit pour moi : Ce déclin que l’Automne étale avec richesse Me parle, à moi, d’un temps de fête et d’allégresse, Du meilleur des saints jours, — alors qu’heureux enfants, Sur les bancs de la classe, en nos vœux innocents, Les feuilles qui tombaient ne nous disaient encore Que le très-doux Noël et sa prochaine aurore. […] ma croyance, ami, que n’est-elle la tienne ! […] Alors, ami blessé, ton cœur serait guéri ; Chaque vivant objet, que la trame déploie, Te rendrait un écho d’harmonie et de joie ; Et soumis, adorant, tu sentirais partout Dieu présent et visible, et tout entier dans tout !

211. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Girac, et Costar. » pp. 208-216

La réputation de Voiture lui faisoit ombrage ; &, d’ailleurs, Girac étoit compatriote & ami de Balzac. […] La mémoire de Voiture vivoit encore dans la plupart de ses amis & de ses protecteurs. […] Costar, transporté de joie, se félicita d’avoir réfuté Girac, lui fit faire des remercimens de lui avoir ouvert le chemin de la fortune & de la gloire, & publia qu’il avoit plus d’obligation à son adversaire qu’à tous ses amis. […] Costar, animé par le succès, par la protection de plusieurs grands, par la gloire de défendre un bel-esprit dans un ancien ami, profita de sa supériorité, répliqua promptement. […] » Il ajoute : « Les parens & les amis de Voiture auroient voulu l’ériger en pape du bel esprit, & le faire, dans les matières de ce ressort, la règle infaillible de l’orthodoxie.

212. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

De tout cela, mon ami, quel volume ! […] Rapprochons-nous, mon ami, rapprochons-nous de cœur et de pensée en nous écrivant l’un à l’autre. […] Je voudrais qu’elles y fussent quand tu viendras, et te faire voir les deux fleurs amies. […] Je crois, mon ami, que tu ne diras pas non. […] Pour moi, je sens que j’ai besoin d’une consolation surhumaine, qu’il faut Dieu pour ami quand ce qu’on aime fait souffrir.

213. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Tu dois être fier, mon cher ami, d’avoir une sœur comme moi. […] Beaucoup des vieux amis et de nouvelles connaissances. […] chère amie, comment peut-on ne ne pas adorer Verdi. […] Maltzoff, est l’amie intime de notre Impératrice, tu le sais bien. […] en amenant des amis de Lutèce on s’amuserait bien.

214. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

Montesquieu, ami de la civilisation et de l’avancement humain autant que personne, n’avait pas sur l’origine des sociétés de ces hypothèses dites les plus honorables, mais qui s’interposent ensuite, pour les fausser et les faire dévier, jusque dans les résultats directs de l’observation. […] On apprend à l’y bien connaître, à ne pas le surfaire (car lui-même, si ambitieux, mais en même temps si modeste, ne se surfaisait pas), et aussi à lui voir dans leur juste degré tous ses mérites de philosophe politique, de citoyen passionné pour le bien, d’ami tendre et d’homme aimable dans l’intimité. […] Louis de Kergorlay, l’ami intime, l’intelligence sœur de M. de Tocqueville, et qui lui fut de bonne heure un confident unanime et comme une seconde conscience. […] Combien de fois M. de Tocqueville ne s’est-il point posé cette question au sujet de son ami : Pourquoi n’écrit-il pas ? […] — À propos de quelques critiques de style que son ami lui adressait dans le même temps, il répondait, avec une docilité et une modestie exemplaires : « Ce n’est pas la perception et la conviction du mal que tu signales qui me manquent.

215. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. »

Le malheur, aujourd’hui, de la plupart des poëtes est de ne pas sortir de la sphère des amis. […] Voilà, me disais-je, un homme qui n’est plus de la première jeunesse, que personne ne connaissait jusqu’ici ; qu’un de ses amis, M.  […] Gustave Le Vavasseur appartient, je le crois, comme son ami Prarond, à la lisière picarde ou normande. […] Mais pourquoi le public, même le nôtre, nos amis eux-mêmes, pourquoi sont-ils froids à ces questions délicates ? […] Les Voix amies, par F.

216. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Appendice. »

Cousin semblait s’être séparé des principaux amis de son ancien groupe. […] « Dans sa jeunesse, il a fait longtemps une illusion complète à ses premiers amis et disciples ; il régnait sur eux, il les poussait aux grandes choses, aux grands travaux, aux nobles pensées, voire même aux conspirations généreuses. […] Elle eut la sagesse de comprendre qu’il fallait concéder quelque chose au temps ; elle garda tous ses anciens amis, ses préférences intimes, mais elle renouvela peu à peu son salon. […] Elle en avait retracé quelques-uns dans un écrit assez court, qu’un très-petit nombre seulement de ses amis particuliers ont pu lire et qui, nous l’espérons, ne sera point perdu pour l’histoire contemporaine. […] Croyez-bien, — ou plutôt laissez-moi être persuadé que vous le saviez déjà, — que votre pensée n’a cessé un moment de m’être présente pendant que je m’occupais de l’illustre ami que nous avons tous perdu.

217. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

Il devient en peu d’instants l’ami de Simiane et de Juliette ; il s’assoit à leur table. Laissons dire le romancier dans une page heureuse : « Après dîner, Simiane essaya de faire causer son ami, et il lui adressa quelques questions littéraires. Son ami ne fit aucune réponse satisfaisante ; il ignorait presque le nom de Voltaire. […] Il semble même, plus tard, que l’exemple de Rousseau, et ses succès, revenant jusqu’au sage ami, aient réveillé la tentation dans son cœur et jeté une ombre d’un moment sur sa félicité longtemps inaltérable. […] La meilleure démonstration serait celle qui transpirerait dans une suite de récits fidèles et de peintures variées ; on oublierait souvent le but, on ne le discuterait jamais ; puis, à un certain moment, comme après un doux et captivant séjour chez, des amis heureux, on se sentirait devenu autre, converti à leur vertueux bonheur et le voulant mériter.

218. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

D’anciens amis de sa famille, MM. […] Tous les amis de Mlle de Meulan ne turent pas sans doute pour elle aussi essentiels, aussi effectifs que MM. […] … Un homme pourra être l’opprobre de la littérature et se constituer le soutien de la religion ; et les amis de la religion applaudiront ! […] Ces amis qu’on a dans le malheur, et qu’elle a si bien relevés, ces amis de Job, en tout temps les mêmes, la plaignaient assez haut de cette nécessité où elle était, femme et ainsi née, d’écrire des feuilletons, surtout des feuilletons de théâtre. […] je vous assure qu’il ne leur parait pas, à vos amis, si ridicule qu’à moi, car ils ne l’ont pas vu de si près.

219. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

M. de Marcellus continuait de reporter ses regards en arrière, et moi à payer à mes braves amis le prix d’une vie politique qui m’avait ruiné en sauvant un jour mon pays. […] J’ai bien oublié un voyageur plus célèbre, qui porte le même nom, et qui fut l’ami de mon oncle. […] « Je ne sais comment j’ai pu plaire aux Bédouins et me faire parmi eux des amis : quelques traits de fermeté et d’énergie y ont peut-être contribué. […] Au reste, presque tous mes amis à Londres, quand j’en avais, pensaient comme vous, et je leur livrais de rudes assauts politiques ; mais je les estimais. […] Le devoir de sauver à tout prix honnête mes amis et mes créanciers en France m’a ramené et me retient dans ma patrie par un lien que Dieu seul connaît.

220. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

Voici l’état où j’étais le 20 septembre dernier, et pour me consoler, le même jour une lettre de Paris m’annonçait les difficultés inattendues d’un ami qui s’était engagé à payer pour moi pendant cet été une soixantaine de mille francs qu’il devait verser à mon imprimeur, pour que mon journal de littérature ne fît pas défaut à mes généreux amis et abonnés. […] On a été touché partout de notre simplicité, et du motif de notre voyage à pied, et le peuple hospitalier nous a traitées en amies. […] Nous étions déjà récompensées de nos peines, puisque, en présence de la mort, nous avions retrouvé les deux amis. […] Alphonse descendait tous les soirs d’été chez son ami l’abbé Dumont ? […] Nous remerciâmes la bonne madame D***, et nous nous livrâmes à ces excellentes amies.

221. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Nous avions organisé la conspiration des pièces de vingt sous contre les billets d’amis. […] Des amis, des amis, et toujours des amis ! […] Nous ne sommes ni des cabaleurs, ni des amis ! […] — Impossible, je vais souper en sortant d’ici avec des amis… Ah ! […] Les cinq actes terminés dans l’été de 1857, nous les lisions à nos amis au mois d’octobre.

222. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Le biographe ou plutôt le compagnon, l’introducteur assidu de Mme de Sévigné et de La Fontaine, avait participé à la fortune et au bonheur de de ces deux noms, il s’était fait des amis, et ce n’est pas sans un vrai sentiment de regret qu’on a appris que M.  […] Walckenaer a rendus à la littérature et à tous les lecteurs amis du Grand Siècle par ses biographies si riches et si abondantes. […] Quand on a lu ce volume, et qu’on a relu tous les vers que le biographe indique et qu’il rappelle, on sait tout de La Fontaine, on a été son ami, et l’on n’a plus, pour achever son idée, qu’à faire comme lui, à sortir seul en cheminant au hasard et à rêver. […] Je le tire des Lettres sur les contes de fées (1826), adressées à une femme dont l’auteur avait été l’ami d’enfance. […] Grille) : Je lis, et, autour de moi, ma femme, mon fils et mes amis lisent votre ouvrage sur Mme de Sévigné avec tout le plaisir que vous pouvez imaginer.

223. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Ballanche, était dès lors son ami. […] Neuilly, nom symbolique, lui représente ses amis morts durant le siége, et il les invoque comme un seul être. […] Un de ses amis lui disait : « Vous ne savez pas ce que vous avez fait ? […] Cet ami dévoué lui avait été présenté à Lyon ; il était fils d’un imprimeur et l’ami intime de Camille Jordan, le grand orateur, lequel, jaloux de lui assurer la bienveillance de sa belle amie, avait raconté son histoire qui était celle d’un cœur déçu. […] Il ne lui avait jamais parlé de cela, mais comme les prêteurs étaient des amis communs, elle savait tout.

224. (1896) Écrivains étrangers. Première série

LE VIEILLARD. — Ami, ami, mais tes paroles aussi sont d’un fanatique ! […] ami, de te taire et de rire, est-ce maintenant toute ta philosophie ? […] Beddoes est toujours seul, sans parents, sans amis. […] Et me voici seul, sans amis, sans métier pour me faire vivre. […] Il vit mourir ; son jeune ami ?

225. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

L’école historique des Thierry, des Thiers, des Guizot et de leurs amis, n’y reconnut en rien le véritable esprit du genre. […] C’est dans cette situation que des amis de M.  […] Hugo confident de tout son bon vouloir, et lui garantit même celui de quelques-uns de ses amis pour la prochaine occasion. […] Le poète Guiraud, l’ami de M. de Vigny, disait en sortant de la séance : « Mon amitié a souffert, mais ma justice a été satisfaite. » M.  […] … » — Et encore (de Villiers, 14 octobre 1823) : « Que j’ai pensé à vous, chère amie, en lisant Dolorida !

226. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIe entretien. Balzac et ses œuvres (1re partie) » pp. 273-352

« Ces circonstances lui permirent, en 1793, de sauver plus d’un de ses anciens protecteurs et de ses anciens amis. […] Aussi était-il fort étonné quand je le suppliais de finir cette musique, qui eût fait hurler l’ami Mouche. […] Il s’associe à un vieil ami pour éditer des livres. […] Nos amis l’ont admiré ici, et tu sais qu’ils ne me trompent pas ! […] Il m’aborda avec l’empressement d’un homme heureux qui brûle de faire partager son bonheur encore caché à un ami. — Que faites-vous ?

227. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

comme il se jette sur le premier ami qu’il rencontre pour lui tout raconter ! Vous connaissez le tableau de Meissonier, la Confidence, ce jeune amoureux qui, à la première lettre reçue, n’a de cesse qu’il n’ait versé son secret dans le sein d’un ami plus expérimenté, et qui, après le déjeuner qu’il pavera, au dessert, lit avec feu cette missive si tendre à l’ami tranquille et satisfait qui écoute et qui digère. […] » Un ami qui passe, et qui l’a entendu fort à propos, le sert à souhait et l’oblige à s’épancher. […] Salut, ami, salut ! […] Il y a dans le discours de Chrysis, traduit par M. de Belloy, un donc qui me gâte le naturel : Donc, ami, sur ta foi, par ta main que je serre, etc…, protège ma Glycère.

228. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

Sa sensibilité est vive et tendre ; mais, tout en s’attristant à l’aspect de la mort, il ne s’élève pas au-dessus des croyances de Tibulle et d’Horace : Aujourd’hui qu’au tombeau je suis prêt à descendre, Mes amis, dans vos mains je dépose ma cendre. […] C’est une émotion religieuse et philosophique à la fois, comme Lucrèce et Buffon pouvaient en avoir, comme son ami Le Brun était capable d’en ressentir. […] André Chénier avait beaucoup réfléchi sur l’amitié et y portait des idées sages, des principes sûrs, applicables en tous les temps de dissidences littéraires : « J’ai évité, dit-il, de me lier avec quantité de gens de bien et de mérite, dont il est honorable d’être l’ami et utile d’être l’auditeur, mais que d’autres circonstances ou d’autres idées ont fait agir et penser autrement que moi. […] De plus, prévoir que mes amis auraient lu avec déplaisir ce que j’ai toujours eu dessein d’écrire m’eût été amer… » Suivant André Chénier, l’art ne fait que des vers, le cœur seul est poète ; mais cette pensée si vraie ne le détournait pas, aux heures de calme et de paresse, d’amasser par des études exquises l’or et la soie qui devaient passer en ses vers. […] Mille ennuis, mille dégoûts l’y assaillirent ; seul, à vingt ans, sans amis, perdu au milieu d’une société aristocratique, il regrettait la France et les cœurs qu’il y avait laissés, et sa pauvreté honnête et indépendante47.

229. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

Un mal d’yeux interrompit quelque temps ses études ; il fut mis ensuite à l’école de Westminster, où il eut pour amis des condisciples distingués qui se firent connaître depuis ; il y resta jusqu’à dix-huit ans. […] Il avait perdu son père depuis plusieurs années, et il dissipait doucement son patrimoine, lorsque venant à sentir la nécessité de ce qu’on appelle une position, il eut recours à un ami, à un parent en crédit qui le fit nommer secrétaire à la Chambre des lords. […] Il ne goûtait rien médiocrement : « Je n’ai jamais reçu, disait-il, un petit plaisir de quoi que ce soit dans ma vie : si j’ai une impression de joie, elle va à l’extrême. » Il commençait aussi à écrire à quelques amis de jolies lettres soignées, élégantes, ingénieuses dans leur naturel. […] s’écriait-il, le jour où il envoyait à un ami cette fable du rossignol et du ver luisant, que puis-je faire de mon esprit ? […] [NdA] Cowper a en France depuis assez longtemps des admirateurs et des amis qui le lisent et le cultivent en silence : la traduction que je viens de donner est due à un poète bien connu, M. 

230. (1767) Salon de 1767 « Peintures — [autres peintres] » pp. 317-320

Notre ami Baudouin, peu de chose. […] Vous allez croire, mon ami, que je vous l’avais réservé exprès pour nos menus plaisirs ; il n’en est rien. à juger Pierre par les premiers tableaux qu’il a faits au retour d’Italie et par sa galerie de st Cloud, mais surtout par sa coupole de st Roch, c’est un grand peintre. […] Comptez bien, mon ami ; et vous trouverez encore une vingtaine d’hommes à talens, je ne dis pas à grands talens ; c’est plus qu’il n’y en a dans tout le reste de l’Europe. […] Avant de passer aux sculpteurs, il faut, mon ami, que je vous entretienne un moment d’un tableau que Vien a exécuté pour la grande impératrice. Je ne parle pas de celle qui dit son rosaire, qui fait de sa cour un couvent, et qui n’est pourtant pas une petite femme ; mais de celle qui donne des lois à son pays qui n’en avait point ; qui appelle autour d’elle les sciences et les arts, qui fonde les établissemens les plus utiles, qui a su se faire considérer dans toutes les cours de l’Europe, contenir les unes, dominer les autres, qui finira par amener le polonais fanatique à la tolérance ; qui aurait pu ouvrir la porte de son empire à cinquante mille polonais, et qui a mieux aimé avoir cinquante mille sujets en Pologne ; car vous le savez tout aussi bien que moi, mon ami, ces dissidens persécutés deviendront persécuteurs, lorsqu’ils seront les plus forts, et n’en seront pas moins alors protégés par les russes.

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