D’une autre part, quelles observations à faire sur cette société si pâle, si amoindrie, si pulvérisée, où l’on rit de ceux qui ont de l’enthousiasme, parce qu’on ne peut pas croire de bonne foi, et où l’on transige sur tout et avec tout le monde, de telle sorte qu’au lieu de vices et de vertus, il n’y a plus que des conventions sociales, et qu’au lieu de foi il n’y a plus que de l’indifférence ? […] C’est donc une fille des rues, faisant trafic de sa jolie figure, de sa danse, de ses gambades, mais qui a gardé sa vertu. […] C’est vraiment pitié que ce Phœbus ne devine pas combien il y a de pureté et de noblesse dans cette jeune fille qui se livre à lui, mais qui se recommande à son honneur, et qui lui parle de sa mère qu’elle doit retrouver, si elle garde sa vertu, et de la sainteté d’un mariage devant Dieu. […] « C’est, je crois, l’éternelle vertu de ces principes, que l’étude et le bon sens y réconcilient bientôt tous les hommes naturellement droits, qui en ont été distraits ou éloignés par les caprices littéraires contemporains. […] Bouilly, pour ses contes honnêtes, où la vertu a si peu d’esprit et où les mères sont plus ingénues que les filles, et on a eu raison ; mais n’est-il pas plus beau d’un homme, qu’on dit d’ailleurs plus spirituel que ses contes, de se faire bête pour servir la morale, que de femmes, que je crois pleines d’honnêteté, de se faire spirituelles avec l’esprit des hommes pour le ruiner ?
C’est la grand vertu de la pierre Qui éblouit ainsi les yeux. […] Surtout ils ont à un très haut point les vertus de famille. […] Médecin, homme du monde, familier de prélats grands seigneurs, Rabelais estime que la propreté est une vertu, et je gagerais qu’il a pratiqué scrupuleusement au moins celle-là. […] Il n’en a que si Dieu veut prendre pour des mérites les ombres de vertu qu’il peut montrer ; en d’autres termes, il n’a que les mérites que Dieu lui donne. […] Clarté, netteté, précision, force secrète, infiniment sensible à la longue, de l’expression juste, telles sont les vertus solides et durables de sa plume diligente et attentive.
En France on a senti cela d’instinct ; tout ce qu’il y a eu de généreux, de sain et d’intègre s’est du premier jour révolté contre eux ; et comme Ordre, je ne sais qu’un éloge qu’on pourrait leur donner avec vérité : il faut les louer de toutes les vertus qu’ils ont suscitées et fomentées contre eux par leur présence. » Il nous semble qu’un tel jugement est acquis à l’histoire et subsistera, nonobstant tout ce que pourra réclamer d’adoucissements particuliers et d’égards l’apologie sincère écrite par un individu vertueux.
Son Traité des Etudes, plein de réflexions justes, délicates & solides, est le Livre le plus propre que nous connoissions à inspirer l'amour de la vertu & le goût des Lettres.
L’effet que produisit ce spectacle donné au monde par celui qui se sert de nos vices comme de nos vertus pour l’accomplissement de ses desseins, fut immense, universel. […] Il faudrait que les personnes sociales eussent toujours les vertus de leur mission et les qualités de leur rôle ; or M. de Bonald lui-même, dans unTraité du ministère public, où il cherche à résumer tout le mouvement de notre histoire, est obligé de reconnaître combien la réalité reste loin de l’idéal. […] Serrez-vous autour du trône, et ne pensez qu’à le soutenir ; si vous n’aimez le roi qu’à titre de bienfaiteur, si vous n’avez d’autres vertus que celles qu’on veut bien vous payer, vous êtes les derniers des hommes. […] Il est plein d’estime pour le génie de notre nation ; il la regarde comme l’œil du monde : quand l’œil est obscurci, tout devient obscur ; c’est pour cela qu’il fait reposer toutes ses espérances sur le rétablissement du droit politique et des idées catholiques dans ce pays, dont les vertus sont contagieuses comme les erreurs. […] Ne calomnions pas la génération qui a précédé la nôtre, n’attribuons pas à des motifs bas et honteux, à l’oubli des devoirs du patriotisme, à l’affaiblissement des vertus nationales, les sentiments que cette époque vit éclater.
Quand assez de papier se trouve noirci, le dénouement arrive ; l’amour vrai triomphe, la vertu est récompensée et M. de la Brière épouse Modeste. […] Ce n’est certes pas là une médiocre vertu et si Clément Marot vit encore, si Régnier se fait lire, sans aucun doute ils ne le doivent l’un et l’autre, qu’à leur allure facile. […] Cette femme à tout prendre n’est pas celle à qui nous pouvons désormais nous attacher ; elle a de la grâce, d’accord ; mais elle ne possède ni vertu, ni force. […] C’est de nos jours, bien certainement, que se sont publiés et que se publient les livres les plus hostiles aux vertus réelles du cœur. […] Le représenter comme une vertu farouche !
Je fais la part des talents, des vertus, de l’autorité morale, et je dis qu’un de Broglie à l’Académie, c’est bien, c’est très-bien ; mais c’est assez.
à ceux qui veulent être délivrés de cette obsession par la voix d’un chanteur dont les mélodies ont la vertu d’endormir les soucis et d’apaiser le cœur souffrant des hommes.
Et ceux de Stéphen Liégard, sans être toujours assez frémissants, sont toujours de bons vers, et souvent des vers fortifiants, cueillis sur l’âpre coteau des vertus, ou des vers splendides, cueillis sur la « Côte d’Azur », pour rappeler l’expression qui sert de titre à l’un de ses volumes en prose, qu’il a créée, je crois, et qui a fait fortune.
Elle ne tint pas tout à fait sa promesse, au moins quant à la décence ; mais on y trouve de l'art, de la délicatesse, le ton de la bonne Compagnie : agrémens cependant peu capables d'intéresser dans un Roman dont la vertu n'est pas le fondement, surchargé d'ailleurs d'épisodes & d'incidens peu vraisemblables.
L’éloquence est l’une des vertus de ce poète, qui s’y applique avec la conviction qu’écrire bien dans sa langue est encore la meilleure manière de penser juste.
Pour vaincre mon amour, j’ai long-temps combattu ; Et j’aurois vainement employé ma vertu, Si Dieu, par ses bontés, n’eût aidé mes foiblesses.
Nous lui donnons place dans cet Ouvrage, non parce qu’on nous a reproché de l’avoir omis [reproche très-mal fondé, puisqu’il est antérieur à François I.ABCD], mais parce qu’un caractere aussi étrange nous a paru propre à faite naître des réflexions, à effrayer par l’exemple, & à détacher de toute célébrité qui ne seroit pas fondée sur la raison, l’honnêteté & la vertu.
Je ne sais si sa première vertu ne doit pas être la charité. […] Le sage sait en gros qu’il lui manque beaucoup ; l’homme d’esprit sait en détail ce qui lui manque : d’où la modestie, qui passe pour une vertu, et la défiance de soi, qu’on blâme comme une faiblesse. […] L’humilité, vertu purement chrétienne, n’est point le fait de ces honnêtes gens remplis d’eux-mêmes d’abord. […] de travailler pour la vertu, tous élèvent leur monument pour y inscrire leur nom. […] Il est probable ou plutôt il est certain qu’il y a eu beaucoup d’autres vertus non moins sublimes qui resteront toujours ignorées.
C’est le secret de leur extraordinaire vertu de crédibilité. […] Car le goût n’est pas seulement une vertu de l’intelligence. […] Et c’est encore une des précieuses vertus de notre bourgeoisie que cette déférence envers les aînés. […] C’est quand il est bon qu’il veut que la vertu corresponde à un ordre éternel. […] De cette vertu d’humanité, il pénétrera, il saturera sa prose.
Il sied à la jeunesse de François Hugo d’être le héraut de Shakespeare, et si c’est de la modestie que de mettre en le traduisant un peu de la splendeur de ce grand homme sur son nom, c’est de la modestie vaillante et intelligente, à laquelle la gloire pourrait bien payer un jour gracieusement son prix de vertu ! […] C’est la jeunesse avec ses folies, ses vertus, ses impétuosités ; le printemps avec ses parfums, ses fleurs et leur promptitude à mourir (transiency, dit délicieusement la langue anglaise). […] La préface de ce volume-ci a pour fond et pour thèse de refaire, avec les Deux Gentilshommes de Vérone, la biographie ignorée de Shakespeare, et François Hugo y ajoute cette autre thèse, qu’il n’a pas inventée, que Shakespeare eut dans sa vie — inconnue cependant — toutes les vertus qu’il a décrites, et que, comme il était un être transcendant et idéal par le génie, il était forcément, par le cœur et par le caractère, une autre espèce d’être transcendant et idéal. […] Le sentiment de la famille, comme d’ailleurs tous les autres sentiments humains, a fécondé le génie de Shakespeare, et ce génie, qui a demandé à l’amour jeune, libre et fidèle, les suavités et les mélancolies de Roméo, a demandé également d’autres beautés, pathétiques et profondes, à ces sentiments qui ne sont plus seulement des sentiments, mais des vertus, à ces sentiments de la famille qui ne sont plus libres, comme l’amour, et qui sont aussi éternels ! […] Il a la même grâce que dans ces temps sans frein, mais il l’a mûrie, assainie, purifiée, cette grâce que ni vertus ni vices ne peuvent abolir, cette grâce, chez certaines natures, immortelle !
Ce caractère de l’honnête dans le beau n’est pas seulement un signe de vertu dans l’homme, il est un gage d’immortalité dans le poète ; car on peut corrompre son siècle, mais la postérité est incorruptible, et, si le vice peut donner quelquefois l’engouement, il ne donne jamais la gloire. […] Nous détestons les servitudes militaires, qui font prévaloir par la conquête la force sur le droit ; la gloire corruptrice, qui fait adorer au bas peuple des victoires au lieu de vertus, nous dégoûte : ces grands homicides d’armées qu’on appelle des batailles ne nous paraissent que d’illustres crimes, quand ces batailles ne sont que des jeux de l’ambition. […] Voilà pourquoi, hors quelques exceptions très rares, nous regrettons de voir de grands lyriques prêter, même dans un intérêt de vertu, leurs sublimes indignations chantées à la politique. […] Aussi, après quelques fortes pages contre la bassesse et l’hypocrisie de certains portraits auxquels le peintre ne met du moins pas les noms, voyez avec quelle hâte et avec quel charme le poète, vite fatigué de mépriser et de haïr, nous ouvre son foyer de vertu et d’amour.
Il a donné, depuis, son nom et son cœur à une jeune femme accomplie de beauté, d’éducation et de vertu, fille d’une famille d’élite de mon voisinage en Mâconnais. […] Le pauvre malade mourait d’amour contenu, pour ne pas faillir à l’amitié et à la vertu ; que l’éternité lui soit douce ! […] XV À l’aide de toutes ces suppositions, et avec ces conditions de grandeur, de vertu, d’ostracisme et d’infortune réunies, on aura un motif de poésie conforme à ce poème. […] Alexandre, sont pleins de vertu, de patriotisme et de vrai talent ; mais, selon nous, ils se trompent d’instrument en entrant dans ce grand concert des âmes qui accorde ses lyres pour remuer le siècle nouveau ; ils veulent nous faire penser, il s’agit de nous faire jouir.
« Oui, il mourut après tous les autres, mon cher et unique frère André, lui qui m’aimait plus que lui-même, et qui m’en avait prodigué de si nombreuses et de si incontestables preuves ; lui, un miroir de toutes les vertus ; lui, religieux, humble, modeste, désintéressé, bienfaisant, courtois et aimable ; lui, plein de talents, de savoir, et dont l’esprit était cultivé plus qu’aucun autre ; lui, tout mon soutien, toute ma consolation et mon bonheur ; lui, enfin, dont je ne pourrai jamais faire assez l’éloge pour égaler les mérites. […] oui, il mourut après une pénible maladie de soixante-treize jours, pendant laquelle il offrit de très éclatants modèles de toutes les vertus chrétiennes. […] Le Saint-Père fut ensuite transféré à Savone, où il est encore captif. » On voit que la vertu qui rend le caractère inflexible ne dessèche pas le cœur. […] Partout où ces gouvernements lui montraient une vertu, il disait et il faisait dire au Pape : « C’est une partie de mon Église, et c’est ainsi que je la reçois et que je la conserve universelle. » Aussi ne peut-on, malgré tous les efforts contraires, montrer sous Pie VII la semence d’un schisme qui ait fructifié dans le monde.