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629. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Quelle sera la valeur finale et durable de ce théâtre à côté de ceux de Dancourt, de Marivaux, de Sedaine et de Picard ? […] Parfois il a besoin qu’on le mette sur la piste d’une idée ; il lit alors tel mauvais ouvrage manuscrit qui n’aurait nulle valeur en d’autres mains ; mais cela lui tire l’étincelle, l’idée qu’il exécute, et que souvent le collaborateur adoptif ne reconnaîtrait pas.

630. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. J. J. AMPÈRE. » pp. 358-386

Cette intelligence secrète et sentie que n’ont pas eue tant d’estimables historiens, pourtant réputés à bon droit critiques, ce don, cet art particulier dont la sobre magie se dissimule à chaque pas, qui ne convertit pas tout en or, mais qui rend à tout ce qu’il touche la qualité propre et la vraie valeur, tient de très-près à l’esprit poétique, modéré et corrigé comme je l’entends. […] Or, plusieurs théologiens prétendirent que le Père Sirmond s’était fort mépris sur la valeur du manuscrit, et qu’il avait lu au sérieux un pur libelle, forgé, il y avait plus de douze cents ans, par quelque semi-pélagien qui s’était donné à plaisir un adversaire absurde et odieux pour le mieux réfuter, comme il arrive quelquefois173.

631. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

Il me semble étrange que des gens qui achèteraient au poids de l’or une douzaine de portraits originaux de cette époque pour orner une galerie, ne jettent jamais les yeux sur tant de tableaux mouvants de la vie, des actions, des mœurs et des pensées de leurs ancêtres, peints sur place, avec de simples, mais fortes couleurs. » En France, Saint-Palaye déjà l’avait rappelé à l’attention des érudits ; M. de Barante le mit en valeur pour tous15. […] Arrivé d’hier de Versailles, tout plein des habitudes du bel air, il mettait au service de la cause, les jours de combat, la plus brillante valeur, après quoi il ne se souciait guère de rien de sage ; et, pour ne citer qu’un trait qui le peint, un jour, après ce fatal passage de la Loire, qu’il avait surtout conseillé pour se rapprocher de ses vassaux, ayant trouvé au château de Laval une ancienne bannière de famille, une bannière des La Trémouille, bleu et or, il imagina de la faire porter devant lui.

632. (1892) Boileau « Chapitre II. La poésie de Boileau » pp. 44-72

Quand nous lisons : Tes bons mots, autrefois délices des ruelles, Approuvés chez les grands, applaudis chez les belles, Hors de mode aujourd’hui chez nos plus grands badins, Sont des collets montés ou des vertugadins : nous ne pouvons nous figurer que cela a la même valeur, relativement aux habitudes du langage et du goût de son siècle, qu’ont à notre égard les vers de V.  […] Les impressions qu’il retirait des courtes et rares visites qu’il lui faisait, ne se reliaient pas suffisamment à ses idées : ces jouissances ne fournissaient rien à sa raison, et n’avaient pas de valeur intellectuelle ; aussi les goûtait-il sans en faire la matière d’un discours.

633. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre III. L’Histoire »

Elles sont toutes, en vertu de la valeur qu elles représentent, « et bonnes et belles ». […] Un désastre, une retraite le mettent en valeur : il sauve les débris de l’armée chrétienne après la fatale journée d’Andrinople.

634. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre III. La notion d’espace. »

Le continu mathématique à une dimension comportait une échelle unique dont les échelons en nombre infini correspondaient aux diverses valeurs commensurables ou non d’une même grandeur. Pour avoir le continu mathématique à n dimensions, il suffira de prendre n pareilles échelles dont les échelons correspondront aux diverses valeurs de n grandeurs indépendantes appelées coordonnées.

635. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

Aucune œuvre n’échappera à notre contrôle, toutes seront marquées au chiffre unique de leur valeur. […] On pourra m’objecter que son bagage littéraire n’est pas très considérable et que la valeur n’en est pas incontestée.

636. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

Éprouvons la valeur de cette conclusion, en prenant pour champ d’expérience une période très voisine de nous, celle qui commence vers 1850 et se termine aux environs de 1885. […] Donc ils écrivaient des pièces83 invitant à desserrer les mailles du filet qui enlace les époux, ou bien même ils revendiquaient fièrement pour chacun d’eux le droit de reprendre son indépendance, dès que l’affection mutuelle, seul lien ayant une valeur morale en pareille occurrence, a disparu par un coup brusque ou une usure lente.

637. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mademoiselle de Scudéry. » pp. 121-143

Quelle en est là valeur et le titre ? […] À l’aide d’une clef imprimée qu’on savait être à la bibliothèque de l’Arsenal et d’une autre clef manuscrite qui est à la bibliothèque Mazarine, il s’est appliqué à donner à ce roman une valeur historique sérieuse pour les actions mêmes et les hauts faits d’armes de Condé.

638. (1889) L’art au point de vue sociologique « Introduction »

C’est donc surtout par des raisons morales et sociales que doit s’expliquer, — et aussi se régler, — l’introduction du laid dans l’œuvre d’art réaliste. » L’art réaliste a pour conséquence d’étendre progressivement la sociabilité, en nous faisant sympathiser avec des hommes de toutes sortes, de tous rangs et de toute valeur ; mais il y a là un danger que Guyau met en évidence. […] L’art, figuration du réel, représentation de la vie, n’en deviendra l’expression véritable et n’acquerra toute sa valeur sociale que s’il a pour objet de rendre frappants, en les condensant, les idées ou sentiments qui « animent et dominent toute vie » et « valent seuls en elle ».

639. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

Où donc aurait-il pris le droit d’émettre un avis d’une valeur générale, réduit qu’il était à noter des impressions incertaines, changeantes, dépendant de mille causes variables, du caprice de son humeur et de l’air du temps ? […] Car il y a deux sens au mot classique, ainsi que l’a marqué Sainte-Beuve : « Le mot classicus se trouve employé dans Aulu-Gelle et appliqué aux écrivains ; un écrivain de valeur et de marque, classicus assiduusque scriptor, un écrivain qui compte, qui a du bien au soleil… Un vrai classique, comme j’aimerais à l’entendre définir, c’est un auteur qui a enrichi l’esprit humain, qui en a réellement augmenté le trésor, qui lui a fait faire un pas de plus, qui a découvert quelque vérité morale non équivoque ou ressaisi quelque passion éternelle… qui a rendu sa pensée, ou son observation, sous une forme n’importe laquelle, mais large et grande, fine et sensée, saine et belle en soi, qui a parlé à tous dans un style à lui, et qui se trouve celui de tout le monde, dans un style nouveau sans néologisme, nouveau et antique, aisément contemporain de tous les âges.

640. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

La valeur de chaque pied est aussi reglée. […] Non-seulement la langue françoise n’est pas aussi susceptible de ces beautez que la langue latine ; mais il se trouve encore que nous n’avons pas étudié autant que les romains l’avoient fait, la valeur des sons, la combinaison des syllabes ; l’arrangement des mots propres à produire de certains effets, ni le rithme qui peut resulter de la composition des phrases.

641. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Thierry a publié sous le nom de Récits d’histoire romaine au ve  siècle un livre sans progrès d’aucune sorte, sans amélioration de talent, sans nouveauté enfin, ni dans ses procédés ni dans le fond des choses, et où il est ni plus ni moins que ce qu’il était déjà, — c’est-à-dire un historien d’une valeur relative et le cadet d’un aîné, qui lui-même n’a pas un mérite absolu. […] Sa grande valeur est d’être peintre, d’avoir sinon le style de l’histoire, au moins un très remarquable style d’histoire, ce style par lequel, en toutes choses, les œuvres durent, car on recommence l’histoire, on peut la recommencer cinquante fois sous d’autres arcs de lumière, avec des aperçus ou des documents de plus, mais on a beau la refaire, on la relit toujours quand elle est littérairement écrite !

642. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « X. M. Nettement » pp. 239-265

Plus préoccupé, comme critique, — et selon nous avec raison, — de la moralité des œuvres, de leur portée dans l’intelligence humaine et des épouvantables dangers qu’elles créent aux sociétés qui les admirent que de leur valeur esthétique, il se recommande et se distingue par cette noble préoccupation, devenue un peu trop la distraction de la Critique moderne, exclusivement attachée à l’autre côté des choses et ne voyant guère, comme on sait, que la question de la forme en littérature. […] Ce petit Pascal politique, dont les Provinciales consistent en quelques méchants pamphlets, grimacés plutôt qu’écrits dans un style sans sincérité, n’a plus qu’une valeur littéraire assez chétive pour ceux qui s’occupent sérieusement des choses de la littérature, et qui comparent les sèches taquineries de cet esprit de paysan, qui fait des niches à son curé, avec les larges œuvres des Junius et des Cobbett, les demi-dieux du pamphlet politique.

643. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pommier. L’Enfer, — Colifichets. Jeux de rimes. »

Toutes les autres n’ont pas de valeur. […] on appartient toujours à son temps par quelque souillure, mais un homme de la valeur de M. 

644. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’art et la sexualité »

Ce qui peut convenir à la foule des humains perd par cela même toute valeur à leurs yeux. […] Et je dirai même plus : si une œuvre d’art quelconque a pour origine la pauvreté sensuelle d’une vie sans positifs contacts extérieur, quelqu’en soit la conception, l’étendue, la forme, la portée, le raffinement, l’origine et le succès, j’en suspecte, toujours, partout, et a priori, la valeur originale et géniale.

645. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

La lettre double x, si elle se prononce fortement, réunit la valeur naturelle de c & l’articulation forte s, comme dans axiome, Alexandre, que l’on prononce acsiome, Alecsandre ; si la lettre x se prononce foiblement, elle réunit la valeur naturelle de G & l’articulation de ze, foible de se, comme dans exil, exemple, que l’on prononce egzil, egzemple. […] Quand on trouve un génitif avec un adverbe, il n’y a qu’à se rappeller que l’adverbe a la valeur d’une préposition avec son complément, voyez […] L’office de la Lexicologie est donc d’expliquer tout ce qui concerne la connoissance des mots ; & pour y procéder avec méthode, elle en considere le matériel, la valeur, & l’étymologie. […] La valeur des mots consiste dans la totalité des idées que l’usage a attachées à chaque mot. […] Il est certain que le plus essentiel est de convenir de la valeur de ce caractere ; mais il ne sçauroit être indifférent à la Grammaire de ne sçavoir à quelle classe on doit le rapporter.

646. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres mises en ordre par M. J. Sabbatier. (Tome II, 1844.) » pp. 144-153

Que si, rabattant de ces illusions de famille, nous venons à peser à leur juste valeur les œuvres de Victorin Fabre (je ne parle que de celles qui sont publiées), nous trouvons qu’il mérite, en effet, une mention honorable dans la littérature des premières années du siècle.

647. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Études sur Blaise Pascal par M. A. Vinet. »

Oui, je désire être lu, et je vous remercie de m’avoir aidé à l’être ; il ne m’est pas permis d’être modeste aux dépens de la cause que je sers ; d’ailleurs on verra bientôt, si l’on y regarde, que ces doctrines, qui font la vraie valeur de mon livre, ne sont pas à moi.

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