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227. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

De là naquit la diversité des tons, des styles, des formes de langage qui s’approprièrent à tous les usages de l’art de parler et de l’art d’écrire. […] L’usage, arbitre suprême entre l’innovation et la résistance de l’habitude, a consacré ces locutions.

228. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre onzième. »

Ils nuisent à la société, non-seulement en leur qualité de méchans, mais en empêchant les bons d’être aussi bons qu’ils le souhaiteraient, en forçant ceux-ci de mêler à leur bonté une prudence qui en gêne et qui en restreint l’usage ; et c’est ce qui a fait enfin qu’un recueil d’apologues doit presqu’autant contenir de leçons de sagesse que de préceptes de morale. […] Le dieu Faune l’a fait, La vache Io donna le lait : La Fontaine brille toujours dans cet usage plaisant et poétique qu’il fait de la Mythologie.

229. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 8, des plagiaires. En quoi ils different de ceux qui mettent leurs études à profit » pp. 78-92

On peut s’aider des ouvrages des poëtes qui ont écrit en des langues vivantes, comme on peut s’aider de ceux des grecs et des romains ; mais je crois que lorsqu’on se sert des ouvrages des poëtes modernes, il faut leur faire honneur de leur bien, sur tout si l’on en fait beaucoup d’usage. […] Les peintres qui font de l’antique le même usage que Raphaël, Michel-Ange et quelques autres en ont fait, peuvent être comparez à Virgile, comme à Racine et à Despreaux.

230. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre IV. Trois espèces de jugements. — Corollaire relatif au duel et aux représailles. — Trois périodes dans l’histoire des mœurs et de la jurisprudence » pp. 309-320

Les duels durent être chez les nations barbares une espèce de jugements divins, qui commencèrent sous les gouvernements divins et furent longtemps en usage sous les gouvernements héroïques ; on se rappelle ce passage de la Politique d’Aristote (cité dans les axiomes) où il dit que les républiques héroïques n’avaient point de lois qui punissent l’injustice et réprimassent les violences particulières 99. […] On n’a pas cru que la barbarie antique eût aussi connu l’usage du duel.

231. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Comme dans sa Cléopâtre, il y eut des chœurs, ainsi que c’était l’usage chez les anciens. […] Bien qu’il se soit cru obligé de sacrifier à quelques usages de son siècle, il sut aussi en réformer plusieurs. […] Il voulut s’y opposer, obtenir des modifications, l’usage fut plus fort que sa logique. […] Il était sur le théâtre, comme c’était encore l’usage, alors, pour beaucoup de grands personnages. […] C’est peut-être le premier exemple de cet usage depuis si fréquent.

232. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Mais c’est l’usage qu’elles font de l’éventail qui développe parfaitement leurs ruses & leurs petites supercheries…. […] Elles en ont mille dont elles peuvent faire usage sans qu’on les devine. […] Mais c’est l’usage, & l’on sait qu’il est tyrannique dans tous les pays. […] Ils viendront sous mes fenêtres m’apporter leurs usages bizarres, & cela m’amusera sans épuiser ma bourse, & sans me fatiguer. […] comment ce charmant usage a-t-il donc pu cesser ?

233. (1900) La culture des idées

D’ailleurs la librairie actuelle ne comporte guère la brochure et il faut bien, quand on écrit, en suivre les usages. […] Les Latins, qui firent un grand usage du mot liberté, l’entendaient tel que le privilège du citoyen romain. […] Huysmans, autant qu’il a cru le découvrir, minutieusement subjugué par les règles, ou plutôt par les usages de la symbolique ? […] Il n’y en a pas, en dehors des codes et des usages sociaux, dont les codes, pour être sages, ne doivent être que la rédaction ; mais dans tous les pays civilisés l’usage social, en ce qui touche aux manifestations sexuelles, se confond avec la liberté absolue. […] Le maître chargé d’enseigner le français proscrit dans ses leçons l’usage de hollandais.

234. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

On a rapproché des formes analogues et l’on a induit des usages semblables. […] Nous reviendrons plus tard sur ce sujet à propos des usages des salives. […] Nous allons, Messieurs, aborder maintenant les usages des salives. […] Nous allons actuellement examiner un autre usage qu’on a voulu attribuer aux salives : je veux parler d’un usage chimique sur lequel on a particulièrement insisté dans ces derniers temps. […] CONRAD BRUNNER publia des expériences nouvelles sur le pancréas et les usages du suc pancréatique.

235. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article »

Son Ouvrage qui a pour titre Mœurs & Coutumes des Romains, offre un tableau général des usages les plus curieux & les plus singuliers de l’ancienne Rome.

236. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article »

COMBEFIS, [François de] Dominicain, né à Marmande, dans le Diocese d’Agen, en 1605, mort à Paris en 1679 ; Compilateur laborieux & intelligent, à qui l’on doit une nouvelle Bibliotheque des Peres à l’usage des Prédicateurs, & des Traductions de plusieurs Ouvrages de Religion.

237. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Alliamet et Strange »

Il faut avouer aussi qu’à côté de la peinture le rôle de la gravure est bien froid ; on la laisse toute seule dans les embrasures des croisées, où il est d’usage de la reléguer.

238. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article »

Tout ce qu’on peut dire à son sujet, c’est qu’il paroît avoir le premier introduit parmi nous l’usage des Chansons galantes, dont il avoit tiré le modèle des Italiens & des Espagnols.

239. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article »

M. l’Abbé Irailh y a puisé ce que l’Auteur dit de meilleur sur les Gens de Lettres, pour ne faire usage dans ses Querelles Littéraires.

240. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

Or, il est aisé de concevoir qu’en pareille occurrence l’un des deux organes peut s’être successivement modifié et perfectionné de manière à faire à lui seul tout le travail, en demeurant aidé par l’autre dans ses fonctions pendant le cours des modifications ; et enfin cet autre organe peut de son côté s’être modifié pour remplir une autre fonction entièrement distincte, ou s’être plus ou moins totalement atrophié par le défaut d’usage. […] Des organes de peu d’importance aujourd’hui ont été probablement en bien des cas d’une grande utilité à quelque ancien progéniteur, et, après s’être perfectionnés à une époque antérieure, se sont transmis presque sans changer d’état, bien que devenus de peu d’usage. […] Ces adaptations sont facilitées en quelques cas par l’usage ou le défaut d’exercice des organes ; elles sont légèrement influencées par l’action directe des conditions extérieures de la vie, et sont toujours subordonnées aux effets provenant des diverses lois de la croissance. […] À mesure que cet organe s’atrophiait ainsi par le défaut d’usage ou d’exercice chez certains descendants de la souche mère, il devait aussi acquérir plus de perfection chez d’autres variétés auxquelles il devenait d’autant plus avantageux qu’elles en demeuraient seules pourvues. […] Par suite de la division du travail physiologique, la faculté électrique a dû se localiser d’une manière quelconque, d’abord dans chaque individu ; plus tard, en vertu des deux principes de divergence des caractères et de sélection naturelle, cette faculté a dû devenir spéciale à certaines espèces, de moins en moins nombreuses, mais en se perfectionnant toujours de manière à ne se perpétuer que chez celles où elle avait atteint le plus haut degré possible de force et de perfection, tandis qu’elle s’atrophiait de plus en plus chez les autres : à peu près aussi comme les espèces ailées, aujourd’hui vivantes, sont admirablement appropriées pour le vol, ou, comme les Coléoptères de Madère, renoncent complétement à l’usage de leurs ailes pour éviter les dangers qu’ils courent à en faire usage.

241. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

J’allais, la tête baissée, selon mon usage, lorsque je me sens arrêté brusquement, et présenté au site que voici. […] Là, nous allons contrefaire un moment le rôle du sauvage, esclaves des usages, des passions, jouer la pantomime de l’homme de nature. […] Je leur ai consacré l’usage de tous mes sens et de toutes mes facultés ; et c’est peut-être la raison pour laquelle tout s’exagère, tout s’enrichit un peu dans mon imagination et dans mon discours ; ils m’en font quelquefois un reproche, les ingrats ! […] Des usages aussi monstrueux ne peuvent durer ; et puis s’il faut opter, être méchant homme ou bon citoyen, puisque je suis membre d’une société, je serai bon citoyen si je puis, mes bonnes actions seront à moi, c’est à la loi à répondre des mauvaises. […] Pourquoi, me disais-je, les mots les plus généraux, les plus saints, les plus usités : loi, goût, beau, bon, vrai, usages, mœurs, vice, vertu, instinct, esprit, matière, grâce, beauté, laideur, si souvent prononcés, s’entendent-ils si peu, se définissent-ils si diversement ?

242. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Sur la conformité des mœurs avec les époques ; sur les usages et les localités. […] néanmoins, de quel droit l’accuserions-nous d’avoir fait abus d’un système dont l’usage est encore admis dans notre poétique plus épurée ? […] L’observation des usages et des localités. […] L’usage limité des épisodes doit par conséquent se borner à l’agrément qu’ils apportent, puisque leur abus ferait disparaître l’essentiel. […] D’ailleurs l’usage de ce moyen ne dégénère pas en abus chez lui autant que chez le Camoëns et que chez Klopstock.

243. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article »

Outre ses Sermons, qu'on ne lit plus, malgré l'utilité qu'on en pourroit retirer, nous avons encore de lui beaucoup d'autres Ouvrages, tels qu'un Traité de l'usage des passions, un autre du Devoir du Souverain, &c. ; Productions également oubliées.

244. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

On sait bientôt avec une précision mathématique combien, sur cent mots, il y en a de concrets ou d’abstraits, de nobles ou de familiers, de rares ou d’usage courant, etc. […] Chemin faisant, on n’oubliera point de relever les particularités orthographiques, les majuscules mises à certains mots ; les habitudes personnelles de ponctuation, les formes qui dérogent à l’usage où à la tradition.

245. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre huitième. »

La cause de cette différence vient de ce que le chien n’étant pas obligé d’être moral, en admire son instinct dont il fait ici un très-bon usage. Mais l’homme étant oblige de mettre la moralité dans toutes ses actions, il cesse, lorsqu’elles n’en ont pas, de faire un bon usage de sa raison.

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