Tocqueville voyait dans le suffrage universel une force conservatrice. En tout cas, les cadres du suffrage universel sont des cadres conservateurs. […] Mais en attendant cette pierre d’entente, il consentait à une pierre d’attente, qu’il appelait collaboration pacifique avec l’Allemagne telle qu’elle était, l’Allemagne de Bismarck et de Guillaume II, soit, mais aussi du suffrage universel, lequel, malgré les limites étroites où il était cantonné, réservait et ménageait l’avenir.
Une telle reconstruction par les bases était-elle possible quand déjà allaient se dérouler de plus en plus par des pentes larges et rapides les conséquences du nivellement universel ?
Il serait vraiment fâcheux pour nous que ce qui a paru une nuance si délicate et en même temps si vive aux contemporains de Parny nous échappât presque tout entier, et qu’en le refeuilletant après tant d’années, nous eussions perdu le don de discerner en quoi il a pu obtenir auprès des gens de goût ce succès d’abord universel, en quoi aussi sans doute il a cessé, à certains égards, de le mériter.
Les plus assidus alors étaient : le comte de Bristol, frère de la duchesse de Devonshire ; l’illustre et élégant chimiste anglais Davy ; miss Edgeworth, auteur de romans de mœurs ; Alexandre de Humboldt, l’homme universel et insinuant, recherchant de l’intimité et de la gloire dans toutes les opinions et dans tous les salons propres à répandre l’admiration dont il était affamé ; M. de Kératry, écrivain et publiciste de bonne foi ; M.
VII Alors la célèbre duchesse de Devonshire, dont la beauté, les aventures, le rang, l’immense fortune, avaient fait la Mécène universelle des artistes de l’Europe, vivait à Rome.
Bonaparte admettait bien le principe de la suprématie romaine, mais à condition que la suprématie impériale prévaudrait sur tout, et que la véritable église, absolue et universelle, ce serait lui et son empire.
Il se trouvait que ce farceur, ce paradoxeur, ce moqueur enragé des bourgeois avait, pour les choses de l’art, les idées les plus bourgeoises, les religions d’un fils de Prudhomme… Il avait le tempérament non point classique, mais académique comme la France…12 … Ce tableau était, en un mot, la lanterne magique des opinions d’Anatole, la traduction figurative et colorée de ses tendances, de ses aspirations, de ses illusions… Cette sorte de veulerie tendre qui faisait sa bienveillance universelle, le vague embrassement dont il serrait toute l’humanité dans ses bras, sa mollesse de cervelle à ce qu’il lisait, le socialisme brouillé qu’il avait puisé çà et là dans un Fourier décomplété et dans des lambeaux de papiers déclamatoires, de confuses idées de fraternité mêlées à des effusions d’après boire, des apitoiements de seconde main sur les peuples, les opprimés, les déshérités, un certain catholicisme libéral et révolutionnaire, le Rêve de bonheur de Papety entrevu à travers le phalanstère, voilà ce qui avait fait le tableau d’Anatole … 13 Anatole présentait le curieux phénomène psychologique d’un homme qui n’a pas la possession de son individualité, d’un homme qui n’éprouve pas le besoin d’une vie à part, d’une vie à lui, d’un homme qui a pour goût et pour instinct d’attacher son existence à l’existence des autres par une sorte de parasitisme naturel, etc.
Si même il est assez intelligent pour concevoir l’idée de l’univers il vit de la vie universelle.
On veut jeter sur cette défaite une sorte de voile tout chargé de mystère ; on veut mettre de la cire aux oreilles du public ; on l’entoure de paravents pour lui dissimuler les sifflets ; on s’enveloppe soi-même d’une sorte de peplum de Chalchas-Critique, et l’on crie à la foule un de ces gros mots à l’aide desquels on explique la Raison universelle et la Cause efficiente et probante des choses !
Sébastien Mercier, qui fut au xviiie siècle un des précurseurs du romantisme, introduisait à cette époque la métaphysique de Kant : son cerveau brouillé l’embrouillait et l’opposait au matérialisme des Encyclopédistes, que Royer-Collard devait définitivement remplacer par la plate philosophie du Sens commun bourgeois, élevé à la dignité de critérium universel par le pasteur écossais Thomas Reid.
Cette connaissance si approfondie et si universelle des sciences, des lettres, de la diplomatie, des cours et des hommes, ne s’expliquait pas autrement que par des conjectures.
« Tous les pères éloignés quelque temps de leurs fils se réjouissent à leur vue, ou plutôt ne cessent un instant de les avoir présents à la pensée : toi seul demeures insensible à cette impulsion universelle de la nature ; toi seul entendrais sans en être ému ces touchantes paroles que prononce, pour le père, le brahmane à la naissance d’un fils : « Ô toi qui proviens de toutes les parties de mon être !
Il sortait de l’École de médecine, après quoi il avait été secrétaire d’un préfet, et maintenant il écrivait au Gil Blas une série d’articles intitulés les Gaietés de la Semaine, qui ne furent d’abord qu’un succès de boulevard, mais qui, au bout de quelques mois, devinrent un succès presque universel, et non seulement à Paris, mais en province.
Pour arriver à cet état de sympathie universelle, à cette sorte de nirvâna panthéiste, il faut d’abord avoir pris conscience de soi-même, s’être dissocié du monde extérieur, s’en être isolé comme une particule chimique. […] cet instant lyrique où mon âme divague Avec l’universel et fou balbutiement !
Il était bon de rappeler, surtout en un pareil jour, cette universelle influence qu’a exercée sur tous les théâtres de l’Europe un des maîtres de l’esprit français. […] Il a un préjugé contre ce pauvre Regnard, il ne restait de lui au répertoire courant de la Comédie-Française que deux ou trois pièces : Le Joueur, Le Légataire universel et Les Folies amoureuses ; elles ont l’une après l’autre disparu de l’affiche. C’est à peine si nous avons, sous son long principat, vu deux ou trois représentations du Joueur ; on a beaucoup parlé de la reprise du Légataire universel, elle ne s’est jamais faite. […] « Le Légataire universel » Il faut qu’enfin je tienne ma promesse et que je parle du Légataire universel, de Regnard. […] Voilà la lettre : Cher monsieur, Vous trouvez Le Légataire universel admirable, vous l’avez écrit l’autre jour, dimanche prochain vous le prouverez sans doute.
Et il serait bien curieux de rechercher dans cette même logique de leur style les raisons profondes qui conduisent la vieillesse de Chateaubriand vers l’orchestre universel des Mémoires d’Outre-Tombe, vers ce riche, cet inépuisable répertoire verbal où viennent défiler toutes les ressources de notre prose, — et Flaubert vers la sécheresse caricaturale, exaspérée, voulue, de Bouvard et Pécuchet, et vers le Dictionnaire des idées reçues. […] Mais on peut dire que la puissance d’un poète se mesure à sa capacité de symbolisme, c’est-à-dire à sa capacité de créer des œuvres qui aient une valeur universelle de symboles ou de types. […] En France, le Discours sur l’Histoire universelle et l’Essai sur les Mœurs n’avaient été accompagnés, au xviie et au xviiie siècle, d’aucun « discours » sur l’histoire littéraire. […] Le pauvre au contraire est jugé selon un code de riches, le riche gouverné par un suffrage universel de pauvres. […] Vianey ont été déchirées à dents serrées dans la Revue Universelle par M.
C’était le moment du plus grand enthousiasme et de la croisade chrétienne universelle contre les Turcs.
Les Médicis fondèrent à Florence leur monarchie financière sur le crédit, le luxe et l’hospitalité universelle.
La destination des hommes est de garder ce globe, que tu vois situé au milieu du temple universel de Dieu, dont une parcelle s’appelle la Terre… « Ils ont reçu une âme !