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398. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Il croyoit cette femme plus entêtée que coupable ; pensant bien, mais s’exprimant mal ; n’ayant d’autre crime que celui d’ignorer les termes sacrés de la théologie ; moins faite pour tromper que pour être trompée elle-même.

399. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

Si donc nous nous trompons en localisant dans le cœur les affections qui n’y sont pas, nous pouvons nous tromper en localisant la pensée dans la partie antérieure du cerveau45.

400. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre I : Philosophie religieuse de M. Guizot »

Guizot, en revenant prendre part aux luttes contemporaines, a retrouvé dans ses vieux jours, comme au temps de sa maturité, des adversaires passionnés, et l’on ne se tromperait pas beaucoup en supposant que ce vieil athlète n’en a pas été trop fâché. […] Il faut en excepter le judaïsme, si je ne me trompe.

401. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre II. Des livres de géographie. » pp. 5-31

Nous n’ignorons point qu’il se trompe quelquefois, mais quel voyageur dit toujours vrai ? […] La destinée de l’homme est d’être trompé sur ce qu’il ne voit pas de ses propres yeux.

402. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Récamier »

Elle en eut qui naquirent uniquement de son charme, de cette féconde amabilité qui n’était pas l’esprit, — car, ne vous y trompez pas ! […] Ou je me trompe fort, d’ailleurs, ou l’éditeur anonyme a vécu avec la société de son portefeuille et elle a pour lui l’intérêt de tous les milieux où l’on a vécu.

403. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbier, Auguste (1805-1882) »

Il est vrai que les poils du lion l’enveloppent souvent, de telle sorte qu’on s’y trompe… Certes, les Ïambes et surtout Il Pianto renferment d’admirables choses.

404. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Roumanille, Joseph (1818-1891) »

C’est fête au village, une fête méridionale, qui a pour orchestre le tambourin, et pour lustre le soleil… La Part dau bon Diéu touche de plus près encore à cette morale domestique et familière où excelle Roumanille, et qui donne à l’ensemble de ses ouvrages le caractère d’un enseignement populaire… Plusieurs de nos illustres, édités à son de trompe par nos plus bruyants journaux, auraient à profiter de son exemple.

405. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXII. L’affichage moderne » pp. 283-287

Mais ils se trompent grossièrement en imaginant qu’une lithographie représentant une petite femme de Montmartre spirituellement campée peut, au choix, servir de fond suggestif à l’annonce d’un bazar, d’une librairie ou d’un papier à cigarettes.

406. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VII. Objections à l’étude scientifique d’une œuvre littéraire » pp. 81-83

A qui n’arrive-t-il pas de se tromper, même en appliquant des principes justes ?

407. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 293-297

De tromper les Peuples sur cet objet, me suis-je dit à moi-même, c'est enlever à la Philosophie la base de cette admiration qu'on a pour elle ; c'est montrer qu'elle n'est pas seule, comme elle le dit, dépositaire de la raison & du Génie ; c'est ouvrir les yeux à une jeunesse inconsidérée, qui, séduite par le ton imposant de ces Maîtres superbes, croit qu'ils sont aussi infaillibles en matiere de foi qu'en matiere de goût.

408. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Loutherbourg » pp. 224-226

Nos oreilles ne dédaigneront pas les sons rustiques de ce bouvier qui charme le silence de cette solitude, et trompe les ennuis de sa condition, en jouant de la flûte.

409. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre premier »

Chacun dit : « Je ne me mettrai pas » fût-ce par une pensée secrète, en travers de rien qui travaille au salut de la patrie. » Le prêtre songe de l’instituteur et l’instituteur du prêtre : « Puissé-je m’être trompé, chaque fois que j’ai douté de celui qui m’a méconnu. » Et tout Français qui voit le fils de son adversaire monter dans le train et prendre le chemin de la frontière, forme dans son cœur des vœux pour le jeune soldat et salue ses parents.

410. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

La femme trompée par la lettre dont il a changé le sens pourra bien refuser la main du rival qu’il veut éconduire ; mais ce n’est là qu’un premier pas, et le plus difficile reste à faire. […] S’il se trompe sur la route à suivre pour toucher le but, il n’y a pas là de quoi éveiller notre colère. […] Et, qu’on ne s’y trompe pas, les paroles que j’écris sont des paroles sérieuses. […] J’ai pris au sérieux, j’ai accepté comme vraies les promesses que j’entendais, et ma confiance m’a porté malheur ; que mon infortune retombe tout entière sur celui qui m’a trompée ! […] Pour se tromper ainsi, il faut être capable de mieux faire.

411. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Mais Scarpia l’a trompée ; Mario est bien mort. […] répond Édouard, il croira que vous me trompez. […] Ohnet se trompe. […] vous vous trompez. […] Ils se trompent lourdement.

412. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Ginisty), ait donc pu se tromper sur la valeur dramatique de la comédie de M.  […] La comtesse Laure de Raguais sait que son mari la trompe avec Mme d’Orcieu. […] Au fait, se trompe-t-on nécessairement en cela ? […] Tu l’as abusé, trompé… déjà ? […] Les deux familles se trompent à qui mieux mieux.

413. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Il y a, comme on dit, des accents qui ne trompent pas ! […] Si leur maîtresse les trompait, ils croyaient devoir en informer l’univers. […] Maxime du Camp, si je ne me trompe, en fut l’un des maîtres ou des « hommes forts ». […] Renan, s’il se trompe, ne se trompe guère quand il place vingt-cinq ou trente ans avant le temps d’Amos, et cinquante ou cent ans avant celui d’Isaïe, le « premier essai d’histoire sainte », et non pas la composition, mais la compilation ou la rédaction des livres de Moïse. […] Le libre arbitre, si je ne me trompe, n’a rien à voir dans tout ce « mécanisme ».

414. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Peut-être nous trompons-nous ou sommes-nous trompés. » Le qui sait ? […] Quelquefois — et c’est cela qui a bien trompé Auguste Comte — quelquefois le Français semble donner dans la métaphysique. […] La langue ne s’y est pas trompée, et c’est comme un contrôle. […] Pour le naturiste ces deux hommes existent aussi ; mais le second se trompe ou a été trompé. […] Le congréganiste est, de par un instinct qui ne se trompe aucunement, un être monstrueux et redoutable pour le démocrate.

415. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

C’est une autre question, que nous trancherons d’un mot en disant qu’ils ont pu se tromper sur le choix des modèles, ce qui est assurément fâcheux et grave quand on imite ; et ils portent la peine de n’avoir pas toujours senti la différence qui sépare Homère de Quintus de Smyrne ou Virgile de Claudien. […] C’est également ce que pensa Ronsard, heurté, choqué, blessé dans tous ses instincts d’art par ce sombre puritanisme ; et je me trompais tout à l’heure en disant que l’Institution chrétienne ne diffère d’aucun livre plus que du roman de Rabelais : elle diffère pour le moins autant des Sonnets à Cassandre, de l’Ode à l’Hospital et de l’Hymne de l’Or. […] Les contemporains s’y sont trompés d’abord. […] — Qualités des tragédies de Garnier : — noblesse de son imagination ; — son style est celui de l’école de Ronsard. — Comment d’ailleurs il s’est trompé sur la nature de l’action dramatique ; — sur les moyens d’intéresser le public ; — et sur le choix de ses modèles. […] Si elle n’a pas réussi davantage, c’est qu’elle a commis trois erreurs capitales : — 1º Elle s’est trompée sur le choix des modèles, qu’elle a toujours confondus, pourvu qu’ils fussent anciens, dans la même admiration ; — 2º Elle s’est trompée sur les conditions des genres, qu’elle a cru que l’on pouvait créer à volonté, sans égard au temps, aux lieux, aux lois de l’esprit humain. — Théorie de l’Épopée, considérée comme expression d’un conflit de races ; — Théorie du Lyrisme, considéré comme expression de la personnalité du poète ; — Théorie du Drame, considéré comme une rencontre de la force des choses et de la volonté humaine. — Enfin, et 3º, la Pléiade s’est trompée sur ses forces réelles, en ne connaissant pas assez ce qui lui manquait du côté de l’expérience de la vie et de l’observation de l’homme.

416. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Ou je me trompe fort, ou là aussi il doit y avoir matière à moraliser. […] Il a l’air d’un fonctionnaire mal payé qui tromperait sa faim en avalant la bière que le gentilhomme aubergiste met gratuitement à sa disposition. […] Idée fertile, si je ne me trompe, et que je tâcherai de vérifier. […] Je me suis trompé. […] « Mais je me trompe ; non, Barrès est à nous, il est de notre monde et de nos jours.

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