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1785. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

Bébé signifie donc pour elle quelque chose de général, ce qu’il y a de commun pour elle entre tous ces tableaux et gravures de figures et de paysages, c’est-à-dire, si je ne me trompe, quelque chose de bariolé dans un cadre luisant.

1786. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

L’imbécile s’imagine que la mère va lui donner son enfant, et, quand il se voit trompé, il s’amuse à menacer et à se plaindre.

1787. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Introduction. » pp. -

On se trompe lorsqu’on étudie le document comme s’il était seul.

1788. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIIe entretien. Poésie lyrique. David (2e partie) » pp. 157-220

Ces rochers, les uns debout, les autres couchés, ressemblent, à s’y tromper, à des pierres sépulcrales frappées des derniers feux de la lampe qui se retire.

1789. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre I. Le quatorzième siècle (1328-1420) »

Sans doute le christianisme, si actif et si fécond même de nos jours, n’est pas épuisé au xive  siècle : la foi est aussi ardente que jamais Mais l’Eglise, avec ses institutions et sa hiérarchie, semble prendre à tâche de tromper, de désespérer ses croyants.

1790. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Encore pourrait-il fréquemment se tromper.

1791. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

Il se montre tout d’abord immédiatement après le coup de trompe du veilleur de nuit, qui porte à son comble l’hallucination où Walther se débat contre les maîtres qui cherchent, grimaçants, à lui arracher Eva.

1792. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Aujourd’hui qu’on imprime madame ou mademoiselle en toutes lettres, on ne se tromperait pas de même.

1793. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Edgar Allan Poe  »

Par l’intérêt, il sait saisir, abandonner, reprendre, tromper, stupéfier et accabler, allumer la cupidité, la cruelle joie de la chasse à l’homme, la soif de vengeance et la soif d’aventures, les effrois de l’horreur et la douceur lointaine du rêve.

1794. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

L’homme a besoin de tout apprendre ; et ses sens ne serviraient qu’à le tromper s’il n’était pas instruit à en rectifier les erreurs.

1795. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

Car, ne vous y trompez pas !

1796. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VI. L’effort intellectuel »

Ce serait se tromper étrangement ici sur le mécanisme de la reconnaissance que de croire que nous commençons par voir et par entendre, et qu’ensuite, la perception une fois constituée, nous la rapprochons d’un souvenir semblable pour la reconnaître.

1797. (1927) Approximations. Deuxième série

Ne vous laissez pas tromper par la grâce narquoise du tour : ce passage correspond à un sentiment fort profond. […] De la culture véritable Pourtalès possède en effet l’attribut qui trompe le moins : ce refus de juger un homme autrement que sur l’ensemble de son œuvre et en y incorporant tous les aveux qui lui échappent, tous les témoignages dignes de foi qui nous ont été transmis à son sujet. […] Au cours de ces Remarques, Pourtalès, en une constatation qui va loin, nous dit : « Signe qui ne trompe point de la durée d’un ouvrage ; c’est par sa qualité métaphysique qu’Adolphe est d’essence immortelledr ». […] Autant le fait de tout ramener à une seule cause ne saurait nous restituer que le trompe l’œil d’un pas de parade, autant la connaissance de toutes les causes, et de ce que l’on pourrait appeler le plan d’efficacité de chacune d’elles, dégage l’absurdité fondamentale de ces composés issus d’un petit nombre « de corps simples et d’éléments irréductibles113 », et non moins divertissants pour être si rigoureusement déterminés. […] Dans le terrible suspens des derniers jours — et plus encore depuis l’événement, — quel recours, pour tromper l’angoisse, puis pour endiguer la désolation, sinon de saisir presque au hasard tel livre, tel article, telle note de lui, et toujours de sentir aussitôt — à côté même de ces lumières dont déjà on savait tout le prix, dont on n’avait laissé perdre nul rayon — d’autres lumières surgissant pour la première fois, surgissant de toutes parts : toutes les divergences à l’instant de se composer en la gloire d’un invulnérable faisceau.

1798. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

À ce sujet on prononça le nom d’André Chénier ; on ne se trompait qu’à moitié, car, nous le verrons tout à l’heure, il y a autre chose que des descriptions chez Régnier ; toutefois, alors même qu’il aborde aux rivages de l’idéologie, jamais l’auteur des Médailles d’Argile n’oublie de situer ses abstractions dans un lieu clair et bien aéré, ni de mouler ses notions dans des formes pures. […] Perdu dans un collège de province, je trompais par la lecture de la Cueille d’Avril et des Portes anciens et romanesques les heures banales d’une morne rhétorique. […] La critique peut se tromper sur les destinées d’un ouvrage, elle se trompe journellement. […] » Délicieuse habitude d’un occidental, fils de notre moyen âge et de nos cathédrales, qui sourit à travers ses larmes, qui trompe sa veine satirique à mêler des gargouilles à la perspective d’un chef-d’œuvre. […] Cet espoir perpétuellement trompé de concilier des contraires, Mithouard l’appelle encore les Impossibles Noces 55.

1799. (1908) Après le naturalisme

Elle le guide dans ses élans et le garde de se tromper. […] Toute notre liberté consiste à nous tromper.

1800. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Il se dit qu’il dupe un mari, « qu’il trompe une cruelle et croit gagner des pardons à cela93. » Il veut rire, c’est là son état préféré, le but et l’emploi de sa vie ; surtout il veut rire aux dépens d’autrui. […] Au reste, les chroniqueurs ne se trompent pas sur ce fait capital ; ils sont tous d’accord pour déclarer que l’Angleterre fut conquise par des Français.

1801. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Tu vis du ciel, tu dois disputer709. » Encouragé, il dispute ; mais sainte Catherine argumente vigoureusement : « La raison combat contre votre chère religion, —  car plusieurs dieux feraient plusieurs infinis ; —  ceci était connu des premiers philosophes, —  qui sous différents noms n’en adoraient qu’un seul, —  quoique vos vains poëtes se soient ensuite trompés — en faisant un dieu de chaque attribut. » Apollonius se gratte un peu l’oreille, et finit par répondre qu’il y a de grandes vérités et de bonnes règles morales dans le paganisme. […] Une reine qu’on détrône, puis qu’on rétablit à l’improviste ; un tyran qui retrouve son fils perdu, se trompe, adopte une jeune fille à sa place ; un jeune prince qui, mené au supplice, arrache l’épée d’un garde et reprend sa couronne, voilà les romans qui composent sa Reine vierge et son Mariage à la mode.

1802. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Toute la nuit il entend leur long galop monotone, et à la fin sa force s’abat : « la terre s’enfonçait, le ciel roulait ; —  il me sembla que je tombais à terre : — je me trompais, j’étais trop bien lié ! […] Arrière, démons trompés !

1803. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

cet adjudant s’est trompé d’escouade ! […] Mais ne vous trompez pas, c’est tout de même du grand art. […] Toutefois je serais tenté de reprocher à ce critique de nous tromper, de ne pas suivre son programme puisqu’il semble rattacher Giraudoux à une tradition qu’il est convenu d’appeler bien française ; et de même quand il établit un parallèle entre Duvernois97 et Gustave Droz, Henri Monnier et Murger, il fonde son jugement sur des règles qui n’ont pas l’air bien inédites.

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