Ils résolurent de mettre fin à ce qu’ils appelaient la honte de leur famille et d’en tirer vengeance. […] Il y a quelque vingt-cinq ans que Paul Verlaine le tira de l’ombre, en écrivant sur lui. […] Maurice Rollinat était ému devant la Nature, et il en tirait des descriptions souvent inutiles. […] Ils croyaient tirer ainsi chacun du côté de son propre tempérament et ils n’étaient peut-être pas si éloignés de s’entendre. […] C’était l’occasion de tirer une épreuve du Dagobert des vieilles chroniques.
L’idée qui a présidé à l’ouvrage est celle-ci ; La poésie tire son premier charme des images qu’elle emprunte à la nature ; dans nos tièdes contrées, au sein d’une civilisation toute-puissante, cette nature a peine à se faire jour et n’est pas à l’aise pour se déployer : là seulement où un climat de feu la féconde sans relâche, et où le voisinage de l’homme ne la met point à la gêne, pleine de vie et de jeunesse, elle éclate dans toute sa solennité. […] Mais ici, autour de l’idée principale, venaient naturellement se grouper une foule de questions accessoires que l’auteur a négligées et que provoquait l’esprit de l’époque : jusqu’à quel point est légitime et approuvé par le goût cet emprunt d’images étrangères ; en quoi il peut réellement consister ; si c’est en bravant l’harmonie par une foule de mots barbares tirés d’idiomes encore grossiers, ou en reproduisant simplement une pensée naïve, une coutume touchante d’un jeune peuple, si c’est en s’emparant sans discernement des êtres créés dans des mythologies étrangères, ou en ne s’enrichissant que des allégories ingénieuses et faites pour plaire en tous lieux, que le poète imitateur méritera dignement de la littérature nationale ; ou encore, s’il n’y a pas l’abus à craindre dans ce recours trop fréquent à des descriptions de phénomènes ; si Delille, Castel, que l’auteur cite souvent, et les écrivains de cette école qu’il paraît affectionner, s’en sont toujours gardés ; si enfin il n’y a pas souvent cet autre danger non moins grave à éviter, de parler à la nation d’une nature qu’elle ne comprend pas, d’en appeler à des souvenirs qui n’existent que pour l’écrivain, et réduire l’homme médiocrement éclairé à consulter Buffon ou Cuvier pour entendre un vers.
Les sujets de ces « romans » en vers étaient presque tous tirés de l’histoire moderne, et ornés d’un « merveilleux » emprunté à la religion chrétienne. […] Ce rationalisme mondain tire ses principes de la mode, des convenances, de l’opinion ; il n’admet point de vérité, de beauté hors des choses qui ont cours dans la société polie ; et, comme le mouvement général des idées, en France, à cette date, porte vers l’esprit et vers la science, vers l’exercice exclusif des facultés intellectuelles et discursives, l’idéal mondain est forcément l’exagération de cette tendance.
Un général qui commande une armée et dirige une bataille, compte sur l’obéissance de ses officiers et de ses soldats : est-il moins confiant dans le résultat de ses ordres que quand il accomplit quelque acte matériel, comme tirer une épée ou sceller une dépêche ? […] Un marchand tire sur son banquier un billet payable tel jour : le billet circule, sans que le tireur doute de la volition finale qui fait que le banquier le paiera.
En convenant que plusieurs sujets de ses Fables ont été tirés d’Esope, de Phédre, de Locman, on sera certainement autorisé à dire que la maniere neuve, originale, naïve, pleine de grace & de fécondité, dont il les a présentés, l’en rend le créateur. […] D’ailleurs, toutes ses Fables n’ont pas été tirées d’un fond étranger.
S’il n’a point eu, comme Corneille, la gloire de tirer la Tragédie du chaos, de lui imprimer le premier ce caractere de noblesse & de dignité qui lui est essentiel, d’en fixer les regles & les beautés parmi nous ; qui osera lui disputer celle de s’être fait un genre qui lui est propre, d’avoir égalé, surpassé même, à quelques égards, les chef-d’œuvres de son prédécesseur ? […] Voilà Corneille, qui, sans modele, sans guide, trouvant l’Art en lui-même, tire la Tragédie du chaos où elle étoit parmi nous.
De ce fonds, qui était assez médiocre, La Fontaine sait tirer des détails plaisans ; et le tout finit par une leçon excellente. […] La difficulté de loger la discorde, parce qu’il n’y avait point de couvent de filles, est un trait imité de l’Arioste, qui la loge chez les moines ; mais La Fontaine qui voulait la loger chez les époux, a su tirer parti de cette imagination de l’Arioste.
Qu’ont de commun l’homme qui tire de l’eau dans le puits de votre cour et celui qui n’ayant pas le même fardeau à tirer, simule gauchement cette action, avec ses deux bras en haut, sur l’estrade de l’école ?
C’est dans ce chaos qu’il trempe son pinceau, et il en tire l’œuvre de la création. […] Proposez-lui plutôt à lui qui sait faire de la chair, de peindre une étoffe, un ciel, un œillet, une prune avec sa vapeur, une pêche avec son duvet, et vous verrez avec quelle supériorité il s’en tirera.
Enfin voyant qu’il n’y pouvait réussir, il tira un crucifix de dessous sa casaque, et s’écria d’une voix pathétique et forte : (…). […] Princesse, dites-moi, ne sentez-vous pas combien ce rideau que vous tirez est lourd.
Ne pouvons-nous pas même tirer de l’excellence des poëmes des anciens un préjugé sur le mérite de leurs acteurs ? […] En Gréce les comédiens illustres étoient reputez des personnages, et l’on y a vû même des ambassadeurs et des ministres d’état tirez de cette profession.
N’était-il pas aisé de pressentir que Labutte, dont l’érudition est toute matérielle et s’adosse à la philosophie négative du xviiie siècle, qui traîne encore en un si grand nombre d’esprits, verrait moins dans l’histoire des ducs de Normandie un vigoureux tableau à peindre qu’une petite embrasure à ouvrir par laquelle il pût tirer de son côté, non seulement sur le xe siècle, mais sur l’ensemble du Moyen Âge qu’il ne comprend pas ? […] Posée entre deux dates sublimes, elle s’ouvre aux pleurs prophétiques du vieux Charlemagne devant les premières barques d’osier poussées contre le pied de son palais par le vent des fiords de la Norvège, et elle se ferme à l’épée tirée du Bâtard, qui va devenir le sceptre du conquérant de l’Angleterre !
de dessous le nom de son père, que par sa fameuse Dame aux camélias, qui, roman, ne l’avait pas tiré de dessous ce nom écrasant, mais qui, drame, un soir, l’en tira.
l’auteur l’a tirée d’un des plus grands mystiques du xive siècle ! […] Le matérialiste qui demandait tout à la matière n’en a tiré que ce qu’elle peut donner, et c’est insuffisant.
La critique kantienne, sur ce point au moins, n’aurait pas été nécessaire, l’esprit humain, dans cette direction au moins, n’aurait pas été amené à limiter sa propre portée, la métaphysique n’eût pas été sacrifiée à la physique, si l’on eût pris le parti de laisser la matière à mi-chemin entre le point où la poussait Descartes et celui où la tirait Berkeley, c’est-à-dire, en somme, là où le sens commun la voit. […] Notre premier chapitre définit cette manière de regarder la matière ; notre quatrième chapitre en tire les conséquences.
Les philologues et les philosophes ont pensé communément que dans ce qu’on appelle l’état de nature, les familles n’étaient composées que de fils ; elles le furent aussi de serviteurs ou famuli, d’où elles tirèrent principalement ce nom. […] Partant de cette erreur, ils ont établi pour principe de leur fausse science que la royauté tirait son origine de la violence, ou de la fraude qui aurait bientôt éclaté en violence.
et qu’aurait-il eu à faire pour tirer de cet état de choses et de cette forme politique toutes les institutions et les garanties qu’eût réclamées une France libre, mais apaisée et rangée sous le pouvoir d’un seul chef, magistrat à vie ? […] Ce qui m’y plaît c’est Villers, à qui je trouve vraiment beaucoup d’esprit, et je vous recommande de tirer parti de cet esprit cet hiver : il a toutes les idées du nord de l’Allemagne dans la tête. […] L’ouvrage tirait à sa fin. […] Sous le Directoire, au conseil des Cinq-Cents, il avait voulu civiliser, humaniser la Révolution et tirer de cette Constitution de l’an III la véritable liberté, la véritable égalité et la justice. […] Si l’on compare ce billet avec le récit de Mme de Staël dans ses Dix années d’exil, on peut en tirer quelques remarques.
Il en tirait des réflexions évangéliques. […] » A ce moment, Léontine tire son mouchoir et se cache la figure en sanglotant : « Des larmes ! […] tire, tire ! […] Au moment où sa femme commence sa confession, il la tire, éperdu, par la manche : « Ne dis rien ! […] ) tiré de Balzac par Clairville et joué au Gymnase en 1849.
Miserey ouvrit la porte de l’écurie et le tira dehors. […] Puis, il s’allongea encore, prostré, tournant vers Miserey son œil souffrant et doux, toute la langue tirée hors de la bouche, avec de l’écume aux lèvres. […] » Et il lui donnait des coups de pied dans la croupe, le tirait par la queue. […] Mais, au beau milieu de la cour, Miserey fut cloué sur place par la résistance du bridon qu’il tirait. […] Ensuite ils réintégrèrent dans mes vêtements ce qui en avait été tiré, avec une probité scrupuleuse.