/ 2819
1691. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre II. Des Époux. — Ulysse et Pénélope. »

Bientôt, courant à lui toute en larmes, elle suspend ses bras au cou de son époux ; elle baise sa tête sacrée ; elle s’écrie : « Ne sois point irrité, toi qui fus toujours le plus prudent des hommes !

1692. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XI. Suite des machines poétiques. — Songe d’Énée. Songe d’Athalie. »

Enfin, le silence d’Hector, son soupir, suivi du fuge, eripe flammis , font dresser les cheveux sur la tête.

1693. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « X »

Je les dicte quand ils sont faits ; mais avant de les dicter, je les fais et les refais dans ma tête. » Gautier disait : « C’est dans ma cervelle que les ratures sont faites. » « Le travail fécond, dit M. 

1694. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Charles Barbara » pp. 183-188

Et comme l’ensemble d’une composition littéraire est toujours plus vaste que l’étroit espace ou l’étroite durée d’un tableau, il se trouve que L’Assassinat du Pont-Rouge n’a pas que la beauté solitaire du principal personnage, tête merveilleuse de désordre et d’anarchie depuis son crime, Satan vrai, Satan d’homme, à qui Barbara s’est bien gardé de donner même un pouce de plus que la taille humaine !

1695. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre ix »

Presque tous communièrent, officiers, soldats pêle-mêle, le général Reymond à leur tête, à qui je devais fermer les yeux le lendemain même, frappé de trois balles. » (Impressions de guerre de prêtres soldats, recueillies par Léonce de Grandmaison.)‌

1696. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VI. Des éloges des athlètes, et de quelques autres genres d’éloges chez les Grecs. »

À Athènes, les chants de Callistrate célébraient tous les jours les deux héros qui avaient délivré la ville de la tyrannie des Pisistratides ; ces chants étaient dans la bouche de tous les citoyens, et à la fin des repas, dans ces moments où l’on couvrait la table de fleurs, où les jeunes esclaves distribuaient des couronnes sur toutes les têtes, et où les vins délicieux de l’Archipel animaient déjà les convives, chacun prenant dans sa main des branches de myrte, faisait une libation aux Muses, et chantait l’hymne d’Armodius et d’Aristogiton.

1697. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XII. Des panégyriques ou éloges des princes vivants. »

Ainsi on ne disait mot du général, et on prononçait dans le sénat un panégyrique en l’honneur du prince ; mais si par hasard l’empereur sortait de Rome en temps de guerre, pour peu qu’il lui arrivât, comme à Domitien, ou de voir de loin les tentes des armées, ou de fuir seulement l’espace de deux ou trois lieues en pays ennemi, alors il n’y avait plus assez de voix pour célébrer son courage et ses victoires ; à plus forte raison, quand l’empereur était un grand homme, et qu’à la tête des légions il faisait respecter par ses talents la grandeur de l’empire.

1698. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Quand je cherche les éléments dont il se compose, je ne trouve que des ombres, et les philosophes qui me montreront partout dans l’histoire des grands hommes en tête, un troupeau à la suite, voilà ceux qui me feront toujours le plus de plaisir. […] L’exacte vérité est que Paris est la tête, non l’âme du public, cet animal. […] Furieux du refus de Louis XIV, le dey fit trancher la tête au négociateur malheureux. […] Mais sur cette sainte on ne possède aucun document, et pour cause : durant les premiers siècles du christianisme, on figurait souvent, dans les églises, une tête de Christ peinte sur une draperie que tenait déployée une femme, symbole de la Foi. […] Corneille en avait exposé la théorie dans l’épître à M. de Zuylichem, en tête de sa comédie héroïque de Don Sanche d’Aragon.

1699. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Hélène commence à baisser la tête devant cette beauté et cette grandeur morales. […] Après six semaines de tête à tête, il en est encore à lui apporter des bouquets de fleurs des champs, et avec quelles phrases ! […] Il la querelle dans le tête à tête, et redevient tout miel dès qu’on peut les voir : c’est qu’il a le respect des convenances. […] Je prends ma tête dans mes mains et je me demande encore : Pourquoi ? […] Tant d’idées peuvent vous passer par la tête !

1700. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Il a rencontré en purgatoire un de ces poëtes, l’élégant Sordello ; et il en a mis un autre en enfer, le belliqueux Bertrand de Born, qu’il représente comme un cadavre sanglant et tronqué, marchant sa tête à la main. […] Il en est un cependant dont le voyage fut célèbre, tellement que le moine des Îles d’Or, historien des troubadours, l’a placé en tête de tous les autres. […] Comment croyez-vous, par exemple, qu’au treizième siècle on traitait ces empereurs d’Allemagne, ces rois d’Aragon, de Castille, de France, que l’histoire nous montre à la tête de leurs nombreux vassaux, et dans la pompe de leurs cours ? […] Il est un de ces chants populaires, où, par une fiction digne de la férocité des clephtes de la montagne, la tête coupée d’un guerrier s’entretient avec un aigle qui la dévore : « Mange-moi, dit cette tête ; nourris-toi de mon courage. » C’est le génie rude et farouche du moyen âge, qui, par une exception unique, s’était conservé, jusqu’au dix-huitième siècle, dans quelques cantons de la Grèce asservie. […] … » Le comte plia la tête, fit la paix avec les nobles provençaux suscités contre lui par le zèle du légat, et promit d’exterminer ses sujets hérétiques.

1701. (1885) L’Art romantique

À la porte d’un café, s’appuyant aux vitres illuminées par-devant et par-derrière, s’étale un de ces imbéciles, dont l’élégance est faite par son tailleur et la tête par son coiffeur. […] Seuls (et l’occasion naturelle s’offre ici de les remercier), mademoiselle Sax et Morelli ont fait tête à l’orage. […] Mais l’administration a baissé la tête devant quelques conspirateurs, et on rend l’argent déjà déposé pour les représentations suivantes. […] Il se trouvait jeune, privé de ses parents, à la tête d’une petite fortune, et il profita de sa liberté pour entrer à l’atelier de Gros en 1827. […] Depuis quelque temps, j’ai tout l’Olympe à mes trousses, et j’en souffre beaucoup ; je reçois des dieux sur la tête comme on reçoit des cheminées.

1702. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Un des crimes de la civilisation industrielle et scientifique, c’est, en entassant les têtes par millions, d’isoler les âmes. […] Ces noirs coursiers balançaient lentement leurs têtes surmontées de panaches noirs, ce pendant que l’orchestre jouait une musique solennelle. […] Lorsqu’elle s’est livrée à Pierre Lestang pour savoir comment était fait un homme à qui sa maîtresse a naguère logé une balle dans la tête, peut-être se méprisait-elle elle-même ; peut-être aimait-elle toujours Roger, comme elle l’assure ; et les lettres si enflammées et si tendres qu’elle lui écrivait étaient peut-être sincères. […] Il ne perd pas la tête et demande à présenter ses hommages à Sa Majesté Louis XVII. […] Mirbeau prend pour tête de Turc, ce bourgeois qui, chose étrange, se flétrit, s’insulte, se piétine et s’étripe lui-même avec une ironie atroce, qu’est-ce donc au juste ?

1703. (1925) La fin de l’art

C’est que la tête de la femme n’est pas faite pour plaire par son caractère, mais seulement par une certaine rectitude de lignes, qui ne doit pas être trop individualisée. […] » C’est beaucoup d’« alcools » à la fois ; cela monte un peu à la tête. […] Je ne sais pas si c’est fâcheux, mais c’est un fait, ou que les têtes n’ont pas grandi en proportion de ce qu’il s’agit maintenant d’y enfourner, ou qu’on a tort d’y vouloir enfourner trop de notions. Il va peut-être falloir choisir et, considérant le latin comme une notion de luxe, le réserver pour les quelques têtes un peu plus larges que les autres. […] comme les têtes tournent !

1704. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

 » Mais, quoiqu’il eût dit cette dernière phrase tout haut, dans le dos d’un sergent de ville qui regarda passer d’un œil de méfiance ce petit homme gesticulant et hochant la tête, le pauvre imaginaire ne se réveilla pas. […] Cet éclat fait retourner quelques têtes, mais n’éveille aucun sourire ; l’homme passionné n’est pas ridicule224 ; c’est qu’à la différence de l’imaginaire il vit dans un monde réel. […] Mais le stoïcien, que Perse veut nous faire admirer, s’expose aux railleries grossières du centurion, quand, tout en se promenant, il se passionne pour une question abstraite : « Ce n’est pas moi qui voudrais être un philosophe, un Arcésilas, un Solon morose32, de ces gens qui s’en vont la tête baissée, l’œil fixé à terre, murmurant, rongeant, rageant ; on n’entend pas ce qu’ils disent ; ils ont l’air de peser des mots sur leur lèvre qui s’avance comme un plateau. […] Et, relevant la tête, il se trouva face à face avec un passant qui se mit à rire de cette exclamation. […] Ce n’est pas moi qui voudrais être un philosophe, un Arcésilas, un Solon morose, de ces gens qui s’en vont la tête baissée, l’œil fixé à terre, murmurant, rongeant, rageant » : Arcésilas, philosophe grec (Pitane, Eolide −315 ou −314 — −241 ou −240), sans doute cité ici parce qu’il prôna entre autres, contre le dogmatisme des stoïciens, la suspension universelle du jugement ; Solon, le célèbre législateur athénien (v.-640 — v. 558) qui est est à l’origine de la vaste réforme sociale et politique qui fonde le commencement de la démocratie athénienne.

1705. (1874) Premiers lundis. Tome I « Bonaparte et les Grecs, par Madame Louise SW.-Belloc. »

— Vous, mes braves, mes fils, coupes de verts rameaux, Qu’on en dresse ma couche, et courez dans la plaine Quérir un confesseur qui soulage mes maux ; Qu’il sache mes péchés ; je fus Klephte, Armatole ; Devant moi cinquante ans j’ai vu l’Albanais fuir, Sur ma tête aujourd’hui la mort tournoie et vole, Et mon heure est venue, et je m’en vais mourir.

1706. (1875) Premiers lundis. Tome III « Émile Augier : Un Homme de bien »

Les générations toutes fraîches tiennent à ne pas se confondre dans ce qui les a précédées, à ne point paraître venir à la suite ; elles veulent à leur tour commencer quelque chose, marcher en tête de leurs propres nouveautés, avec musique et fanfares, et guidées par les princes de leur jeunesse.

1707. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

Bergerat ne saurait croire que de fois, en écoutant sa Manon Roland, je me suis pris la tête à deux mains, me demandant où il me menait et par quels chemins.

1708. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rollinat, Maurice (1846-1903) »

Il s’en est fait la tête même, tant il a embrouillé méchamment les mèches longues de ses cheveux, et tant il veut se donner le regard louche.

1709. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Tréguier »

Ce témoignage, je le porterai haut et ferme sur ma tête au jugement dernier.

/ 2819