Mais peut-être la similarité des sujets entraine-t-elle celle de l’expression.
Ou bien, irai-je enfin jusqu’au bout de la terre, Avec tous mes Sujets leur déclarer la guerre ?
Le sujet du Poëme n’est autre chose que la Description du Château de Richelieu ; mais dans cette Description, l’Auteur a l’art de déployer, d’une maniere aussi féconde que naturelle, toutes les richesses de la poésie.
Collé y a joint tout l’art dont le sujet étoit susceptible, celui de bien amener les incidens, de mettre du jeu & de la variété dans ses personnages, de développer l’ame de son Héros, de faire ressortir, pour ainsi dire, de chaque Scène un intérêt qui lui est particulier & contribue à l’effet général, de joindre enfin à l’énergie du sentiment, l’aisance & le bon ton du Dialogue, en conservant la naïveté & le costume des mœurs du siecle d’Hénri IV.
Les Mémoires de l’Académie dont il étoit Membre, contiennent plusieurs de ses Dissertations sur divers sujets qui ont rapport à la vie privée des Romains.
Pascal prétendoit qu’un honnête homme devoit éviter de se nommer, & même de se servir des mots de je ou de moi, & il avoit accoutumé de dire, sur ce sujet, que la piété chrétienne anéantit le moi humain, & que la civilité humaine le cache ou le supprime.
Ses autres Comédies & ses Opéra comiques sont remplis de traits aussi agréables, & qui naissent également du fond du sujet.
Ce Prince a disposé le droit romain dans un ordre naturel, a retranché les loix étrangeres, & a établi pour ses Sujets un droit certain & universel.
Pierre Vous avez sans doute reçu le questionnaire de Roger Giron, qui ouvre une enquête sur ce sujet dans L’Avenir. […] Cela signifie qu’on tient à pouvoir causer librement et discuter de tout sans ménagement, tandis que dans les salons, excepté pour quelques petits barbouilleurs mal élevés, qu’on ne tolérerait pas dans tous, il est convenu qu’on évite les sujets brillants et qu’on n’attaque ou ne contredit personne. […] Paul Dieu sait s’il y en a eu, un peu partout, excepté sur la Côte d’Azur, où il y avait des moustiques… Et peut-on connaître le sujet de votre grand travail ? […] Paul M. le maire de Metz prête à Colette ces phrases : « Nous avons juste sujet de nous enfermer dans l’attitude de défense à laquelle nous ont tristement accoutumés quarante-huit années. » La Lorraine et l’Alsace se sentiraient donc aussi opprimées dans les bras de la France que sous la botte allemande. […] Les sujets annexés à un Empire peuvent être esclaves.
À cette critique spécieuse, Uranie répond que dans L’École des femmes les récits sont des actions, suivant la constitution du sujet. […] Vous avez sur la France un grand avantage : vous goûtez les comédies de Shakespeare ; vous comprenez qu’on peut être comique autrement que Molière, par les caprices de l’invention libre, par la gaieté folle des situations, par l’exubérance d’un style tout étincelant des richesses les plus contraires, par les boutades philosophiques et morales d’un bouffon ou d’un mauvais sujet raillant les misères de l’humanité. […] Pour décider si une chose est belle ou ne l’est pas, nous n’en rapportons pas la représentation à son objet au moyen de l’entendement et en vue d’une connaissance, mais au sujet et au sentiment du plaisir ou de la peine, au moyen de l’imagination. […] Dans cette faculté le jugement se voit lié à quelque chose qui se révèle dans le sujet même et en dehors du sujet, et qui n’est ni nature ni liberté, mais qui est lié au principe de cette dernière, c’est-à-dire avec le suprasensible, dans lequel la faculté théorique se confond avec la faculté pratique, d’une manière inconnue, mais semblable pour tous.
Une fois ces objections écartées, Aristote revient à son sujet, et il recherche comment on peut concevoir qu’un mouvement soit éternel. […] Mais on peut croire, à la louange d’Aristote, qu’il n’est point resté trop au-dessous de cet ineffable sujet, ni au-dessous du Timée de Platon. […] Je ne parle pas de son génie en général, c’est trop évident ; je ne parle que de sa Physique en particulier, et je pense que la théorie du mouvement, telle qu’elle s’y présente, est le point de départ de toutes les théories qui ont suivi sur le même sujet. […] L’homme se sent le sujet d’une puissance qui est au-dessus de lui, bienfaisante et douce s’il l’écoute, implacable s’il lui résiste, et, quand la justice l’exige, anticipant le châtiment du dehors par ses tortures invisibles, dont le coupable a le douloureux secret, même quand il échappe à la vindicte sociale. […] Comme ils sont des sujets ainsi que lui, ils ne sont que ses égaux ; ils ne peuvent être ses vrais juges.
Il avait, sur ce sujet fort scabreux, de singulières théories qu’il déduisait non moins singulièrement…. […] « Ses graves entretiens, ses curieux récits, avancèrent son fils dans la science de la vie et lui fournirent le sujet de plus d’un de ses livres. […] Ce désir fait le sujet de sa troisième lettre. […] Il conçoit la Comédie humaine, sujet que nous avons tous conçu, le poème épique universel sous forme de romans successifs. […] Rassurez-moi vite sur tous ces chers sujets.
L’homme, comme la plante, est sauvage de sa nature : on n’est pas homme pour avoir la figure humaine ou pour raisonner sur quelques sujets grossiers à la façon des autres. […] Ce n’est pas le mauvais vouloir des gouvernements qui étouffe leurs idées ; c’est que leurs idées ne sont pas mûres ; de même que ce n’est pas la force des gouvernements absolus, mais la dépression des sujets qui maintient les peuples dans l’assujettissement. […] Notre libéralisme français, croyant tout expliquer par le despotisme, préoccupé exclusivement de liberté, considérant le gouvernement et les sujets comme des ennemis naturels, est en vérité bien superficiel. […] Jouffroy a dit cela d’une façon merveilleuse dans cet admirable discours sur le scepticisme actuel, que je devrais transcrire ici tout entier, si je voulais exprimer sur ce sujet ma pensée complète : « Chacune de nos libertés nous a paru tour à tour le bien après lequel nous soupirions, et son absence la cause de tous nos maux. […] Napoléon, si franchement adopté par l’imagination populaire, en lui offrant un grand sujet d’enthousiasme national, aura puissamment contribué à l’exaltation intellectuelle des classes ignorantes et est devenu pour elles ce qu’Homère était pour la Grèce, l’initiateur des grandes choses, celui qui fait tressaillir la fibre et étinceler l’œil.
Barrière nous gronde de dépenser du talent sur de trop petits sujets. […] * * * Le jour où tous les hommes sauront lire et où toutes les femmes joueront du piano, le monde sera en pleine désorganisation, pour avoir trop oublié une phrase du testament du cardinal de Richelieu : « Ainsi qu’un corps qui auroit des yeux en toutes ses parties, seroit monstrueux, de même un État le seroit, si tous les sujets étoient savants. […] De l’esprit, non de touche, mais dans le choix du sujet. […] L’idéal anacréontique : des logogriphes, dont Eros est le sujet, fixés sur la toile avec la poussière de l’aile d’un papillon de nuit ; la mythologie reproduite en grisaille au travers d’une ingénuité sentimentale et niaise, inconnue de l’antiquité ; enfin des hannetons que de grands enfants semblent s’amuser à attacher par la patte contre les murs de marbre du Parthénon. […] La femme aime naturellement la contradiction, la salade vinaigrée, les boissons gazeuses, le gibier faisandé, les fruits verts, les mauvais sujets.
De là cette fureur de l’autobiographie, cette tendance à noter et à éterniser les traits même non importants de la vie journalière, à se regarder constamment, et surtout à se regarder souffrir, à se grossir pour ses propres yeux, une tendance enfin à transformer la moindre action en sujet d’épopée. […] Même lorsque la vertu est prise comme objet de drame ou de roman, c’est l’élément passionnel de la vertu, c’est la passion de la pitié, du dévouement, etc., qui d’habitude fournit à l’écrivain ses sujets préférés. […] La troisième cause, c’est qu’en s’attaquant à de pareils sujets il est aisé d’obtenir un succès de scandale ; on excite la curiosité, sinon l’intérêt ; un bateleur montre aux spectateurs ébahis un veau à deux têtes, mais si son veau, fût-il le plus joli du monde, n’avait qu’une tête, il n’obtiendrait aucun succès. […] Cela l’oblige souvent à travailler sur des sujets « gâtés », à descendre au milieu des misères et des folies humaines. « Aucune besogne ne saurait donc être plus moralisatrice que la nôtre, puisque c’est sur elle que la loi doit se baser… C’est ainsi que nous faisons de la sociologie pratique et que notre besogne aide aux sciences politiques et économiques. […] Déjà Zola, par son sujet même, l’hérédité, est amené à ne nous des détraqués.
Cette étude, écrite sur des notes recueillies en 1869, n’a pas la prétention d’épuiser le sujet, mais simplement de mettre en lumière le véritable caractère de Victor Hugo, si étrangement méconnu. […] « Les sujets habituels de ces pièces étaient les guerres de l’empire… c’était Victor qui jouait Napoléon. […] Mais que son héros, battu à Waterloo, soit emprisonné à Sainte-Hélène, que son père, pour avoir refusé de rendre à l’étranger la forteresse de Thionville soit accusé de trahison, que Louis XVIII, fasse son entrée triomphale dans Paris, escorté de « cosaques énormes, roulant des yeux féroces sous des bonnets poilus, brandissant des lances rouges de sang et portant au cou des colliers d’oreilles humaines, mêlées de chaînes de montres11 » ; et le jeune poète, pare « sa boutonnière d’un lys d’argent », choisit pour sujet de sa première tragédie, une restauration, et injurie Bonaparte « ce tyran qui ravageait la terre12 ». […] Il voulut s’assurer de n’avoir commis, par erreur, même en pensée, de péché socialiste ; il fit son examen de conscience dans son autobiographie et il se convainquit que lui qui avait écrit sur les pauvres gens, la misère, et autres sujets de compositions rhétoriciennes, des tirades à paver le Palais-Bourbon, il n’avait demandé qu’une seule réforme sociale, l’abolition de la peine de mort « la première de toutes, — peut-être21 ». […] Hugo, aux yeux du gros public, accapara la gloire de la pléïade romantique, non parce qu’il fut le plus grand poète, mais parce que sa poétique embrasse tous les genres et tous les sujets, de l’ode à la satire, de la chanson d’amour au pamphlet politique : et parce que, il fut le seul qui mit en vers les tirades charlatanesques de la philanthropie et du libéralisme bourgeois.
Dépourvu, dans celles sur l’honneur et sur l’équivoque, de l’appui des anciens, qui n’avaient pas pu toucher à ces sujets tout modernes, il se traîna lourdement dans des banalités sans traces. […] Mais un roi vraiment roi, qui, juste en ses projets, Sache en un calme heureux maintenir ses sujets, Qui du bonheur public ait cimenté sa gloire, Il faut pour le trouver courir toute l’histoire. […] On connaît le sujet du Lutrin. C’est un sujet de sacristie et de collège. […] Si Boileau avait écrit avec cette perfection sur un sujet sérieux, religieux ou héroïque, il aurait fait une œuvre immortelle au lieu d’une fugitive plaisanterie ; au lieu du sourire, il aurait arraché l’émotion au cœur humain.
La fantaisie ici touche à l’épopée, mais le sujet est toujours monotone : un crime d’amour puni par la jalousie ou par la satiété. […] Ce sujet plaisait tant à l’imagination dépravée de l’auteur qu’on le retrouve avec quelques variantes dans cinq ou six de ses œuvres en prose et en vers. […] Il continue et il s’interroge lui-même en vers ailés sur les différents sujets de chant qui s’offrent dans ce temps-ci à sa lyre ? […] Une seule fois, je lus jusqu’au bout, parce que la page était politique et parce que j’avais chanté moi-même une ode patriotique sur le même sujet. […] Oui, si j’étais ton frère de sang, aussi bien que je me sens ton frère de cœur, je voudrais anéantir d’abord toutes tes juvénilités en prose, idylles de mansardes, pastorales de tabagies où la finesse et la grâce du style ne rachètent pas même la monotone trivialité du sujet commençant toujours par une orgie pour finir par un suicide.
Il m’est impossible de rappeler ici à l’esprit de mon lecteur, qui peut ne pas être un praticien en géologie, tous les faits qui pourraient lui donner une faible idée de la longue durée des âges écoulés, mais il peut consulter sur ce sujet le grand ouvrage de sir Ch. […] Si je me suis un peu étendu sur ce sujet, c’est qu’il est de la plus haute importance d’arriver à nous faire une idée, quelque incomplète qu’elle soit, de la durée des temps géologiques. […] Depuis 1845 que j’ai publié mes vues sur ce sujet, j’ai suivi avec soin les progrès de la géologie, et j’ai été surpris de voir comment les auteurs, en traitant de telle ou telle grande formation, arrivaient tous les uns après les autres à conclure qu’elle s’était produite pendant une époque d’affaissement. […] Mais je reviendrai sur ce sujet dans le chapitre suivant. […] J’en appellerai maintenant à quelques faits pour montrer combien nous sommes sujets à faire erreur, quand nous supposons que des groupes entiers d’espèces se sont produits soudainement.