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480. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame de La Vallière. » pp. 451-473

La Vallière, timide, et qui avait promis le secret à son amie, continua de se taire, et le roi sortit de plus en plus irrité. « Ils étaient convenus plusieurs fois, dit Mme de La Fayette, que, quelque brouillerie qu’ils eussent ensemble, ils ne s’endormiraient jamais sans se raccommoder et sans s’écrire. » La nuit se passa sans nouvelles et sans message ; le matin, Mme de La Vallière, croyant tout perdu, sortit des Tuileries au désespoir et s’en alla se cacher dans un couvent, non de Chaillot cette fois, mais de Saint-Cloud. […] Elle-même a consigné les sentiments secrets de son cœur dans une suite de Réflexions sur la miséricorde de Dieu, qu’elle écrivait au sortir d’une grave maladie qu’elle fit en ces années. […] à sortir de mon dangereux assoupissement, que tout le soleil de votre justice soit levé. […] Ils s’attendrissent d’avance sur mon sort : je ne sais pas pourquoi l’on parle, car je n’ai rien fait qui soit marqué : je crois que c’est Dieu qui le permet pour m’attirer à lui plus vite.

481. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La Grande Mademoiselle. » pp. 503-525

Mais les filles de sa suite découvrent une folle enfermée dans un cachot : vite elles appellent Mademoiselle pour la divertir du spectacle de ses extravagances : « Je pris ma course vers ce cachot, dit-elle, et n’en sortis que pour souper. » Le second jour, l’abbesse, voyant qu’elle y avait pris goût, la régala d’une seconde folle : « Comme il n’y en avait plus pour un autre jour, ajoute-t-elle plaisamment, l’ennui me prit ; je m’en allai malgré les instances de ma tantej. » C’est de ce ton que les misères humaines sont traitées, et de la part de quelqu’un qui avait de la bonté au fond, mais personne, encore une fois, pour l’éclairer et l’avertir. […] Quand elle revint peu après à Paris, tout le peuple sortit à sa rencontre ; elle était l’héroïne du moment. […] Lorsque je lui fis mon compliment, raconte-t-elle, il me dit qu’il était bien persuadé de l’honneur que je lui faisais de prendre part aux bontés que le roi avait pour lui. » Ce simple mot la transporte : « Je commençais dans ce temps-là à le regarder comme un homme extraordinaire, très agréable en conversation, et je cherchais très volontiers les occasions de lui parler. » Elle commençait à s’ennuyer vaguement dès qu’elle ne le voyait plus : « Cet hiver, dit-elle (1669), sans savoir quasi pourquoi, je ne pouvais souffrir Paris ni sortir de Saint-Germain. » Chaque jour elle lui trouvait plus d’esprit et d’agrément quand elle parvenait à l’entretenir dans quelque embrasure de croisée, ce qui n’était pas toujours facile à cause de l’étiquette et du rang. […] Quand Lauzun sortit de prison, ce n’était plus l’honnête homme, le galant homme et l’homme poli qui l’avait tant charmée : le courtisan seul avait survécu, courtisan acharné, et qui n’eut pas de cesse qu’il ne se retrouvât sur pied et dans un replâtrage de faveur auprès du maître ; d’ailleurs dur, intéressé ouvertement, cupide, osant reprocher à Mademoiselle les sacrifices mêmes qu’elle avait faits pour le délivrer. La prison avait fait sortir tous les défauts de caractère et de cœur qu’il avait su cacher dans ses beaux jours.

482. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le comte-pacha de Bonneval. » pp. 499-522

Claude-Alexandre de Bonneval, né le 14 juillet 1675, cadet de grande maison, et d’une des plus anciennes familles du Limousin, eut une éducation rapide, pas trop négligée, une instruction précoce, et, au sortir des Jésuites, il entra à onze ans dans la marine, où l’invitait son parent, l’illustre Tourville. […] Toujours il débutera vivement, brillamment, mêlant l’esprit à l’audace, la repartie à la bravoure ; il se montrera capable, des plus prompts à l’occasion, plein de promesses qu’il ne tient qu’à lui, ce semble, de réaliser : puis tout à coup, à un certain moment, une affaire d’honneur, de vrai ou de faux point d’honneur, l’arrêtera court, le fera sortir de la route tracée et le lancera dans une sphère d’action différente : il a en lui comme une force excentrique secrète qui le déjoue. […] Je dois croire, à ce procédé, que les marques de ma tendresse vous touchent peu ; elle est cependant d’une nature à espérer un plus heureux sort. […] La tête de Bonneval s’exalte ; il sort évidemment du droit sens, et nous le retrouvons ce que nous l’avons précédemment trouvé avec Chamillart, et bien au-delà : Les personnes de ma naissance ont trois maîtres : Dieu, leur honneur, et leur souverain… Nous ne devons rien à ce dernier qui puisse choquer les deux premiers. […] Ces articles du lundi ont souvent provoqué des éditions et réimpressions d’ouvrages dont j’avais parlé avec éloge ; cette fois ça été mieux, et il en est sorti toute une aimable inspiration, tout un roman : La Comtesse de Bonneval, histoire du temps de Louis XIV, par lady Georgina Fullerton, livre délicat dans lequel une plume toute française, qu’on dirait contemporaine des personnages qu’elle produit, s’est plu à retracer, à restituer l’enfance de Judith de Biron, à nous raconter les sentiments de la jeune fille ayant son mariage avec le comte de Bonneval, de telle sorte que les lettres qu’on a d’elle n’en soient plus qu’une suite naturelle et qu’on y arrive tout préparé.

483. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Le lendemain de son blâme par le Parlement et de son triomphe devant l’opinion, Beaumarchais me paraît être entré dans un léger état d’ivresse et d’exaltation dont il ne sortira plus, et qui se conciliera très bien toujours avec beaucoup d’habileté et de présence d’esprit dans le détail. […] C’est une de plus que pour Scudéry… La première représentation a été fort tumultueuse, comme on peut se l’imaginer, et si extraordinairement longue, qu’on n’est sorti du spectacle qu’à dix heures, quoiqu’il n’y eût pas de petite pièce ; car la comédie de Beaumarchais, remplit le spectacle entier, ce qui est même une sorte de nouveauté de plus. […] C’est une de plus que pour Scudéry… La première représentation a été fort tumultueuse, comme on peut se l’imaginer, et si extraordinairement longue, qu’on n’est sorti du spectacle qu’à dix heures, quoiqu’il n’y eût pas de petite pièce ; car la comédie de Beaumarchais, remplit le spectacle entier, ce qui est même une sorte de nouveauté de plus. […] Les pauvres camarades de son mari, touchés de son triste sort, se sont tous cotisés pour la faire vivre un moment. […] Je ne sais si j’ai bien fait toucher du doigt au lecteur tous les points singuliers et les traits distinctifs de cette destinée et de cette fortune bizarre du Mariage de Figaro, une représentation arrachée, malgré le roi et les magistrats, par la Cour, par le public et par l’auteur, triomphante et déréglée, se tournant contre ses propres spectateurs, s’aidant tour à tour de tous les moyens auxiliaires de scandale, de sensibilité et de bienfaisance, et menant au plus beau moment son héros à Saint-Lazare ; traitement infamant et indigne, dont il se trouve toutefois presque consolé, puisqu’il en est sorti une ordonnance de comptant de deux millions cent cinquante mille livres.

484. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix. (2 vol. in 8º. — 1852.) » pp. 283-304

Il est d’une conversation charmante, d’une inquiétude qui fait plaisir à ceux qui ne font que l’observer et qui n’ont point affaire à lui. » Maintenant, voici les Mémoires mêmes qui sortent de l’oubli où ils étaient tombés. […] Sitôt qu’il était seul avec ses confidents, j’affectais de sortir par respect, et, quand je me trouvais obligé d’y rentrer, c’était toujours avec tant de circonspection que ma manière d’agir plaisait fort à mon maître, et ne donnait aucun ombrage à nos deux favoris (Sarasin et un M. de Chemerault). […] Le prince de Conti qui, dans ses versatilités, avait du moins en lui de plus nobles étincelles et comme des parcelles mobiles d’une grande âme, achève de ruiner sa vie en ce moment ; il ne sort de Montpellier qu’en emportant une maladie honteuse qu’il y a contractée sans le savoir, et qui va bientôt infecter en secret sa future épouse, la seule vertueuse nièce de Mazarin, et toute sa race. […] Et par exemple, c’était lui-même qui racontait comment il fut nommé évêque par le cardinal Mazarin à l’âge de vingt-quatre ans, au sortir d’un sermon où il avait réussi. […] J’en sortis si plein d’estime et de vénération pour le roi, je le trouvai si rempli de bon sens, d’habileté, de justice, de véritable mérite, que je dis à M. de Luxembourg en sortant : « Je viens d’entretenir un grand homme, qui me dégoûte fort de mon petit maître.

485. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

Bernardin de Saint-Pierre, avec tous ses défauts de raisonnement et sa manie de systèmes, est profondément vrai comme peintre de la nature ; le premier de nos grands écrivains paysagistes, il est sorti de l’Europe, il a comme découvert la nature des Tropiques, et, dans le cadre d’une petite île, il l’a saisie et embrassée tout entière : là est son originalité après Buffon et Rousseau et avant Chateaubriand. […] — Il nous faut sortir au plus vite de ce genre exalté pour trouver un Bernardin réel. […] Comment voulez-vous sortir d’un état qui vous peine, si vous repoussez les mains qui peuvent vous en tirer ?  […] Comment voulez-vous sortir d’un état qui vous peine si vous repoussez les mains qui peuvent vous en tirer ? […] [NdA] Les gravures qui accompagnaient la première édition du Voyage, ont un caractère philanthropique marqué et sont surtout destinées à attendrir sur le sort des noirs ; elles sentent le voisinage de l’abbé Raynal et de l’Histoire philosophique des deux Indes.

486. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

Entendant le solitaire mélancolique accuser hautement la fatalité et le sort de tous les maux, qui affligent tour à tour les diverses nations, il l’en reprendra au nom de ces ruines et lui dira d’y lire les leçons qu’elles présentent : « Et vous, témoins de vingt siècles divers, temples saints ! […] » Franchement, on comprend peu, si le Génie ne l’expliquait ensuite, quelles peuvent être ces leçons qui sortent si visiblement des ruines, sinon une leçon d’humilité profonde : À mon retour d’Asie, écrivait Servius Sulpicius à Cicéron qu’il voulait consoler de la mort de sa fille, comme je faisais voile d’Égine vers Mégare, je me mis à considérer les contrées qui étaient de toutes parts à l’en tour. […] Il peut y avoir du rapport pour le fond du dogme entre le Destin des Grecs et celui des Peaux-Rouges d’Amérique ; mais, certes, de ces chœurs harmonieux de Sophocle il sort, il s’élève une moralité magnifique et sublime qui repousse tout rapprochement et qui ne permet une comparaison si étroite qu’à des esprits athées en littérature : j’appelle ainsi des esprits qui ôtent toujours à toutes choses la beauté intérieure, le mens divinior, le charme qui les revêt intimement et qui, en partie, les constitue. […] C’est ici la pierre philosophale ; tandis qu’à la campagne il reste de la moralité, et qu’en faisant un bon sort de son vivant, on peut trouver serviteur d’attache… On pourrait arrêter ici le philosophe et lui demander pourquoi il y a à la campagne un fonds restant de moralité plutôt qu’à la ville, et si cela ne tient pas précisément à ce qu’il a voulu détruire. […] un jour peut-être, cela pourra sortir et se produire à la lumière avec utilité et profit pour la postérité.

487. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

Tel fut aussi le sort de l’Afrique et de l’Egypte, et telle sera la destinée des empires dans toutes les contrées de la terre et dans tous les siècles à venir. […] Le nombre des chaumières et des autres édifices particuliers étant à celui des palais dans le rapport de dix mille à un, il y a dix mille à parier contre un que le génie, les talents et la vertu sortiront plutôt d’une chaumière que d’un palais. […] Sans cesse averti du sort qui l’attend s’il ne profite pas du temps et des maîtres, une menace réitérée l’aiguillonne. […] L’admiration, générale qu’il obtint sans la mériter soutint le désir de savoir ; le goût des futilités scolastiques passa, celui de la vraie science parut, et tous les grands hommes des siècles suivants sortirent d’autour de ces chaires qu’avaient autrefois occupées Thomas d’Aquin, Albert le Grand, Abeilard, Jean Scot, et qu’occupent aujourd’hui des maîtres à peu près leurs contemporains d’études. […] On entre ignorant à l’école, on en sort écolier ; on se fait maître soi-même en portant toute sa capacité naturelle et toute son application sur un objet particulier.

488. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIV. »

L’onde est quelquefois plus mêlée, plus trouble dans son cours ; mais elle sort toujours d’une source profonde et brûlante, dont le poëte a pu dire sans trop d’orgueil : Tout souffle, tout rayon, ou propice ou fatal, Fait reluire ou briller mon âme de cristal, Mon âme aux mille voix, que le Dieu que j’adore Mit au centre de tout, comme un éclat sonore. […] Quoi qu’il en soit, avant ces épreuves trop violentes qu’impriment aux plus nobles caractères nos révolutions si rapides et nos fantaisies sociales trop réitérées, combien avaient été souvent heureuses les hardiesses d’imagination de ce talent jeune et libre, alors qu’on le voyait, comme il l’a dit lui-même : Jeter le vers d’airain qui bouillonne et qui fume Dans le rhythme profond, moule mystérieux D’où sort la strophe ouvrant ses ailes dans les cieux. […] La rigueur du sort a passé depuis sur cette famille, réduite de nombre, errante, exilée ; mais de quelle brillante auréole l’entourait et devait la protéger le génie du poëte, alors qu’il disait : Oh ! […] Le monde sait quel fut le sort de cette grande monarchie et de cette grande race espagnole, après le seizième siècle qu’elle avait rempli de sa splendeur. […] Des hommes éloquents, des chefs par la parole, sortirent d’un monastère pris d’assaut, d’une cathédrale ruinée, d’un barreau dispersé devant une commission militaire.

489. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note III. Sur l’accélération du jeu des cellules corticales » pp. 400-404

. — Au lieu de sortir ce matin, après le déjeuner, je me mis à ciseler mon ziegenhain (corne de bois très dur où les étudiants gravaient alors les noms de leurs amis). […] Là, ma main se porta sur l’espagnolette de la croisée, et mon front alourdi s’appuya sur ma main. — Il paraît qu’à l’instant même je tombai à la renversé sans en avoir conscience, que mes camarades me relevèrent aussitôt, et que je revins à moi presque immédiatement, car leur conversation fut à peine interrompue et continuait lorsque je sortis de la chambré au point où je l’avais trouvée en entrant. — Mais ce qu’il y a de curieux, c’est que pendant cette chute il me sembla que je faisais un voyage qui dura plusieurs jours.

490. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre VI. Exordes. — Péroraisons. — Transitions. »

Pareillement ne croyez pas qu’il faille se guinder à la fin : point de grands mots, point d’emphase, point de tragédie : exposez votre conclusion ; si elle sort nécessairement de ce qui précède, si elle est mise dans tout son jour, il n’en faut pas davantage. […] Si vous avez bien ordonné votre matière, les idées sortent les unes des autres, une partie entraîne l’autre, il n’y a pas de transitions à chercher : tout se tient d’une suite continue ; nulle part on ne voit de rupture, de bâillement, d’hiatus.

491. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre premier. Du rapport des idées et des mots »

Comment le ferez-vous sortir de la conception abstraite et de la notion pure ? […] Au premier jet, ils sont sortis du contact des objets ; ils les ont imités par la grimace de la bouche ou du nez qui accompagnait leur son, par l’âpreté, la douceur, la longueur ou la brièveté de ce son, par le râle ou le sifflement du gosier, par le gonflement ou la contraction de la poitrine.

492. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre III. Partie historique de la Poésie descriptive chez les Modernes. »

Il fut impossible de sortir d’un bois touffu, d’un antre frais, ou des bords d’une claire fontaine. […] Mais le soleil s’est levé, et déjà les bêtes sauvages se sont retirées…… L’homme alors sort pour le travail du jour, et accomplit son œuvre jusqu’au soir…… ……………………………………………………………………………………………… Comme elle est vaste, cette mer qui étend au loin ses bras spacieux !

493. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une conspiration sous Abdul-Théo. Vaudeville turc en trois journées, mêlé d’orientales — Deuxième journée. Les conspirateurs » pp. 225-233

(Il sort.) […] (Il veut sortir ; mais on l’arrête et on l’enchaîne avec les autres.)

494. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Ils s’y ennuient, et ils en sortent. […] Il sort de l’invention, il s’assoit dans la critique. […] Ce dessert achevé, il faut sortir le table. Après Sheridan, nous en sortons tout de suite. […] You see that picture has a sort of a — ha, Foible ?

495. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Nous obtenons donc ainsi le sang qui arrive au foie et le sang qui en sort. […] Le sucre, en effet, en tant que produit de sécrétion, ne sort jamais de l’économie en nature dans l’état physiologique. […] La bile elle-même qui sort du foie rempli de sucre n’en contient jamais. […] Inversement, le sang qui arrive au poumon contient du sucre, et celui qui en sort n’en présente plus de traces. […] Ainsi les mêmes matières solubles ne sortent pas par toutes les sécrétions.

496. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Son père, chirurgien estimé, sorti de l’Agenois, était venu prendre femme dans le Boulonnais et s’y établir. […] Il était certainement pieux lorsqu’il entra dans l’Oratoire, il était croyant, du moins ; il ne l’était plus quand il en sortit. […] Nous n’en voudrions d’autre preuve que ce qui en est sorti d’effets en plus d’un genre. […] Il refusa, non point, je le crois, parce que c’était Talleyrand qui offrait, mais parce qu’il aimait mieux garder son coin, quand il n’y avait pas nécessité d’en sortir. […] Daunou était de ces derniers esprits ; arrêté de bonne heure quant aux idées, rédigé et fixé à un point qu’il jugeait celui de la perfection, il n’en sortait pas.

497. (1886) Le roman russe pp. -351

De là sortit la conspiration libérale des décembristes, écrasée en 1825. […] Au sortir du Lycée, cette élite ardente, cimentée par de solides amitiés, se retrouva à l’Arzamas. […] On s’arrache ses vers encore inédits ; ils sortent sans effort de cette âme d’avril, toujours partie pour fleurir. […] Les grands courants qui vont féconder l’esprit russe sortent du livre initiateur. […] Au sort d’Abakum Thyrof ?

498. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Sortons de cette région vague, indéterminée, où ils flottent ; choisissons entre toutes les actions celle qui peut les rendre visibles. […] Nous faisons comme les naturalistes, qui arrivent à définir la vie en mettant tour à tour sous leur microscope l’animal organisé et la gelée inerte d’où il est sorti. […] Mourir pour le pays est un si digne sort, Qu’on briguerait en foule une si belle mort. […] Si l’épée ne sort du fourreau, elle ne peut montrer sa valeur ; et si la plume ne fait sa course sur l’étendue d’une page, elle ne montre pas son éloquence. […] Elle se trouva si promptement environnée de flammes qu’elle ne savait par où sortir.

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