/ 3191
3158. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

Nul ne se refuse cependant aujourd’hui à admettre toutes les conséquences qui résultent de cet élément inconnu, en dépit de Leibniz qui accusa Newton d’introduire « des propriétés occultes et des miracles dans la philosophie. » Je ne vois aucune raison pour que les vues exposées dans cet ouvrage blessent les sentiments religieux de qui que ce soit.

3159. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Sensations, sentiments, volitions, représentations, voilà les modifications entre lesquelles mon existence se partage et qui la colorent tour à tour. […] Le sentiment que nous avons de notre évolution et de l’évolution de toutes choses dans la pure durée est là, dessinant autour de la représentation intellectuelle proprement dite une frange indécise qui va se perdre dans la nuit.

3160. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

« Et les choses abstraites qui ne sont pas du domaine des sens, par exemple, le sentiment du juste, du bien, du beau, est-ce par l’intermédiaire du corps que vous les percevez ?

3161. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

La musique va être le langage du « sentiment humain » ; et Richard Wagner tâche maintenant à représenter, à expliquer ; par le langage de la musique, l’homme sensationnel qu’il était.

3162. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre I : Variations des espèces à l’état domestique »

Tous les éleveurs reçoivent de leurs observations constantes un sentiment profond des différences qui caractérisent les races, et quoique sachant bien que chacune d’elles varie légèrement, puisqu’ils ne gagnent des prix dans les concours qu’au moyen de ces légères différences choisies avec soin, cependant ils négligent toute généralisation et se refusent à évaluer en leur esprit la somme de différences légères accumulées pendant un grand nombre de générations successives.

3163. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Quintilien, grand écrivain, homme d’un jugement sain, critique d’un goût exquis, juge sévère, mais impartial, des institutions oratoires ; Frontin et Végèce, de la science militaire ; Pline le Jeune, des lettres remplies de sentiment, de délicatesse et de mœurs ; Florus, d’un style tortueux et recherché, de l’histoire romaine ; Suétone, laconique et pur, des anecdotes de la vie scandaleuse et privée des Césars ; Justin, l’abréviateur de Trogue Pompée, que je ne daigne pas nommer, quoiqu’il soit bref et correct.

3164. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Si mon âme est prévenue d’un sentiment tendre, je m’y livrerai sans gêne ; si mon cœur est calme, je goûterai toute la douceur de son repos.

3165. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

Quand nous rencontrons le tissu nerveux ou des fibres nerveuses, nous disons qu’il doit y avoir là du mouvement ou du sentiment, parce que nous savons par expérience que ces éléments anatomiques sont en rapport avec ces fonctions. […] La déperdition de la salive parotidienne par les conduits divisés doit amener une diminution des liquides de l’économie, et par conséquent un besoin de réparation de ces liquides qui se traduit par le sentiment de la soif. […] Il ne faudrait pas croire, Messieurs, que cette soif exagérée après la section des conduits parotidiens vient de ce qu’il y a une sécheresse plus grande du pharynx qui donne lieu au sentiment de la soif. Ce sentiment est bien l’expression du besoin général causé par la diminution de quantité des liquides du corps. […] C’est pour cette même raison encore que souvent la saignée produit le sentiment de la soif.

3166. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Prenez-le pour ce qu’il vaut, c’est-à-dire pour fort peu de chose, mais attachez-y, je vous prie, le souvenir de mes sentiments bien dévoués. » « E.

3167. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Jusqu’ici ce mouvement sympathique et honorable du cœur des nations s’était produit partout, en Angleterre, en Irlande, en France, toutes les fois qu’on avait fait appel à leurs sentiments ou à leur honneur en faveur d’un de leurs contemporains quelconque, serviteurs du pays, hommes d’État, orateurs, écrivains, poètes.

3168. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Bonaparte, après les victoires de la première campagne, veut rapporter en France la popularité d’un citoyen pacificateur avec le prestige d’un général victorieux réunis dans sa personne ; pour atteindre ce but, il lui faut deux choses, la paix avec le pape et la paix avec l’Autriche : par la paix avec le pape, il réconcilie le sentiment catholique de la France et de l’Italie avec son propre nom, il apaise les consciences inquiètes, il se prépare un consécrateur futur de son diadème dans un pontife qui lui devra sa tiare.

3169. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (2e partie) » pp. 161-239

Le plus grand monarque reconnaît son empire, et tous, autour de lui, depuis ses plus humbles serviteurs jusqu’aux nobles orgueilleux qui environnent son trône, subissent à certains moments la toute-puissance de ce sentiment.

3170. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIe entretien. Ossian fils de Fingal, (suite) »

peut-être j’entendrai sa voix, peut-être alors un sentiment de joie renaîtra dans mon cœur.

3171. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Jéhovah lui-même n’est souvent que le Dieu de Jacob, ayant pour son peuple les mêmes sentiments de partialité nationale que les autres déités locales.

3172. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Ceux-là sont appelés des « enragés » et vus d’un mauvais œil en France comme en Allemagne ; ils inspirent, comme disait naïvement l’auteur de Wagner jugé en France, un sentiment de gêne.

3173. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

Ce sentiment de la vanité infinie des choses, de l’abîme éternel qui nous engloutit tous, — « que nous ayons été berger ou que nous ayons été troupeau », — comme dit Firdousi, est particulier à la Perse ; ses poètes en ont toujours été pénétrés.

3174. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

Le samedi, il va dîner avec une autre chez un mannezingue, où il a commandé d’avance son dîner… Il préfère l’éreintement du travail à l’ennui, au vide… Une grande discussion s’élève sur le sentiment de la modernité que Saint-Victor déclare ne pas avoir, et dont Gautier se proclame pourri.

3175. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

Lundi 2 novembre Au milieu de la matérialisation et de l’utilitarisme moderne, un seul sentiment immatériel et désintéressé subsiste en France : le culte des morts.

3176. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IX : Insuffisance des documents géologiques »

De sorte que par le moyen des descriptions écrites on doit acquérir un sentiment plus profond des ressemblances et préjuger l’identité lorsqu’il y a seulement analogie, de même qu’une opinion plus tranchée des différences que l’esprit tend à élever jusqu’à la valeur d’oppositions.

/ 3191