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974. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Molière le prête à une précieuse, dans sa Critique de l’École des femmes, au sujet de la scène où Arnolphe interroge Agnès sur ce que son galant lui a pris : « il y a là, dit Climène, une obscénité qui n’est pas supportable. » Élise est étonnée du mot : « Comment dites-vous ce mot-là ?

975. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface d’« Hernani » (1830) »

Le jour viendra peut-être de le publier tel qu’il a été conçu par l’auteur, en indiquant et en discutant les modifications que la scène lui a fait subir.

976. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Platon, et Aristote. » pp. 33-41

Une foule de gens apostés pour être témoins de la scène, entre avec lui.

977. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Première partie. Les idées anciennes devenues inintelligibles » pp. 106-113

C’est ainsi que la scène tragique nous fait compatir tous les jours aux malheurs de personnages entièrement placés en dehors de toutes nos affections.

978. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Notre scène déjà, en dépit de sa vogue populaire en France et à l’étranger, indique par sa profonde déchéance quel argument on est en droit de tirer du consentement universel. […] Il s’extasie, devant cette scène de mœurs orientales, comme il admirerait le tableau d’un maître, et, sans souci de la souffrance individuelle, il ne voit dans le sang répandu qu’une note claire et brillante au milieu d’un ensemble de couleurs. […] Il y a dans la Fanfarlo une scène d’alcôve en deux ou trois pages grosses de révélations psychologiques. […] Maxime Du Camp a raconté, avec les détails les plus précis, pour quels motifs et sous quelles influences son ami se décida à entreprendre cette triste scène de la vie de province. […] Il souffre « jusqu’à en crier303 », mais jamais jusqu’à en perdre la notion de ce qui l’entoure et de la scène qui s’accomplit.

979. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Je fus, un jour, presque témoin d’une scène de ce genre. […] La même scène recommençait quelques jours après. […] Il y a deux ou trois scènes remarquables et de beaux chœurs.‌ […] Il s’est passé à Gif des scènes qui sont restées légendaires. […] Il me reçut aimablement, on discuta le projet et il fut convenu que j’apporterai d’abord un plan détaillé scène par scène.

980. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Andrieux »

Avec son filet de voix, avec une mimique qui n’était qu’à lui, il tenait son auditoire en suspens, il excellait à mettre en scène et comme en action de petits préceptes, de jolis riens qui ne s’imprimeraient pas.

981. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre II. De la sensibilité considérée comme source du développement littéraire »

On a remarqué souvent que rien n’est plus malaisé au théâtre que de montrer le parfait contentement : les scènes de désir contrarié, de passion désespérée, abondent, et les talents médiocres y réussissent sans trop de peine.

982. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127

Tandis que la tradition burlesque régnait presque souverainement sur la scène italienne, et que les types, inventés une fois pour toutes, y reproduisaient chaque ridicule dans son expression générale, nos bouffons ne perdaient pas l’habitude de regarder autour d’eux, de peindre sur le vif un caractère particulier, de saisir l’actualité au passage, d’exercer enfin l’esprit observateur et satirique propre à la nation.

983. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVI. Jésus au tombeau. »

Les femmes galiléennes étaient présentes 1208, et sans doute accompagnaient la scène de cris aigus et de pleurs.

984. (1887) La Terre. À Émile Zola (manifeste du Figaro)

Ce que je sais, c’est que je n’ai jamais songé à y mettre les saletés qu’y découvrent les gens moraux ; c’est que j’en ai décrit chaque scène, même les plus fiévreuses, avec la seule curiosité du savant. » On ne demandait pas mieux que de croire, et même quelques jeunes avaient, par le besoin d’exaspérer le bourgeois, exagéré la curiosité du savant.

985. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — S’il est plus aisé, de faire une belle action, qu’une belle page. » pp. 539-539

La première scène de l’Andrienne est faite, mais elle ne se refera plus ; quelle est la belle action dont on en puisse dire autant ?

986. (1894) Critique de combat

Des scènes dramatiques viennent rappeler que l’auteur est un habitué du théâtre. […] » Elle est attirée, comme malgré elle, vers les scènes effrayantes ; elle a l’imagination tragique. […] Met-il les hommes en scène ? […] Des allusions aux contemporains, des éreintements de confrères et des scènes qui vous emportent au pays d’Utopie ! […] Il y a des scènes mondaines finement observées et rendues.

987. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Le drame, qu’on a accusé de ne pas se rapprocher assez de l’exactitude de l’histoire dans les scènes secondaires, n’a qu’un défaut : c’est celui du genre, c’est celui de Walter Scott lui-même. […] La scène représente un vaste appartement ; arrière-boutique opulente et confortable de la maison de John Bell. […] SCÈNE VIII. […] SCÈNE IX. […] L’ivresse d’une admiration méritée succéda à l’émotion de la scène, et la France compta un grand dramatiste de plus.

988. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

On voit qu’il aime à surprendre le peuple au moment de son travail et de ses jeux, à épier ses vertus et à les peindre ; et cette multitude de petites scènes donnent un charme inexprimable à son ouvrage. […] C’était un ravissant spectacle que celui de ce vieillard encore vert et beau dictant ses notes à ce disciple, de cette femme belle comme un souvenir ressuscité des bananiers de l’Île de France sur le tombeau de Virginie, prenant quelquefois la plume pour achever les peintures de son mari, et de ces charmants enfants jouant entre eux, tandis que le pieux disciple contemplait cette scène de famille et écrivait gravement les dernières inspirations dictées par le maître. […] C’est alors que j’entrai en scène et que, sans être républicain, je proclamai la république comme le remède héroïque à l’anarchie. […] Enfin l’athéisme, accroissant son audace par ses succès, faisait des prosélytes jusque parmi les gens de bien, effrayés de leur ruine future, et bannissait de toutes les grandes places de l’État ceux des académiciens qui osaient croire publiquement en Dieu. » Ici commence une des scènes les plus scandaleuses de la révolution. […] Épouvanté d’une scène sans exemple dans l’histoire des sociétés humaines, il se persuade qu’il doit tenter un dernier effort, et se hâte d’écrire quelques pensées qui doivent porter la conviction dans l’âme de ses auditeurs.

989. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

Corneille, Horace, acte V, scène 3, v. 1696 (le vieil Horace s’adresse à Valère) : « Dans les murs, hors des murs, tout parle de sa gloire, / Tout s’oppose à l’effort de ton injuste amour,/ Qui veut d’un si bon sang souiller un si beau jour. » 18. citation du dialogue d’Arcabonne avec Arcalaus à la scène 2 de l’acte II d’Amadis, livret de Ph. […] Racine, Mithridate, début de l’acte I, scène 3 où Pharnace, l’un des deux fils du vieux roi Mithridate qu’on croit mort, presse la princesse Monime qui était destinée à son père, de l’épouser et de le suivre : « Venez, fuyez l’aspect de ce climat sauvage, / Qui ne parle à nos (et non vos) yeux que d’un triste esclavage. » 20. […] Racine, Britannicus, acte III, scène 1, v. 777 (Néron à Burrhus) : « Je vous entends, Burrhus. […] Racine, Andromaque, acte IV, scène 5, v. 1307-1308 (Pyrrhus annonce à Hermione la trahison de ses serments et son amour pour Andromaque) : « Je crains votre silence, et non pas vos injures ; / Et mon cœur, soulevant mille secrets témoins, / M’en dira d’autant plus que vous m’en direz moins. » 23.

990. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

La jeune Marceline avait pour lors quatre ans et demi environ, et les impressions de cette grande scène domestique lui sont demeurées présentes. […] Ce fut une scène déchirante, lorsqu’il fallut l’emporter seule, sans sa mère, l’embarquer de force, le soir, dans une pirogue qui allait rejoindre le vaisseau. Il y eut là comme une épreuve, en un sens, de la scène finale de Virginie.

991. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

La suite des diverses petites scènes, chez Mme de Rémusat, est bien dessinée, bien motivée ; je demanderais au style toujours élégant et pur, sinon plus d’éclat par places, du moins plus d’imprévu, quelques molles négligences. […] On devine, pour une foule de scènes et pour un certain fond permanent, combien M. de Talleyrand a posé ; et la peinture, extrêmement reconnaissable, peut sembler en général adoucie plutôt que déguisée par l’amitié. […] Il y aurait eu à citer pourtant des scènes vraiment touchantes et profondes, dans lesquelles cette reine si enchaînée par l’étiquette, se laissant prendre au semblant d’affection que tout le monde autour d’elle prête à don Alphonse, trahit devant lui sa faiblesse de femme et ne peut étouffer ses larmes.

992. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

Autrefois il existait deux sortes de notices littéraires : l’une toute sèche et positive, sans aucun effort de rhétorique et sans étincelle de talent, la notice à la façon de Goujet et de Niceron, aussi peu agréable que possible et purement utile ; elle gisait reléguée dans les répertoires, tout au fond des bibliothèques : et puis il y avait sur le devant de la scène et à l’usage du beau monde la notice élégante, académique et fleurie, l’éloge  ; ici les renseignements positifs étaient rares et discrets, les détails matériels se faisaient vagues et s’ennoblissaient à qui mieux mieux, les dates surtout osaient se montrer à peine : on aurait cru déroger. […] Assistez à telle séance de la Chambre des députés, ou écoutez celui qui en sort tout animé de l’esprit des orateurs et vous en exprimant l’émotion, les péripéties, les jeux de scène, et puis lisez le lendemain le procès-verbal de cette séance : cela fait-il l’effet d’être la même chose ? […] Que dirait Sophocle s’il voyait représenter cette scène ?

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