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1132. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

Même pour les plus honnêtes gens, la politique n’est pas une œuvre de saints ; elle a des nécessités, des obscurités que, bon gré, mal gré, on accepte en les subissant ; elle suscite des passions, elle amène des occasions de complaisance pour soi-même auxquelles nul, je crois, s’il sonde bien son âme après l’épreuve, n’est sûr d’avoir complètement échappé ; et quiconque n’est pas décidé à porter sans trouble le poids de ces complications et de ces imperfections inhérentes à la vie publique la plus droite fera bien de se renfermer dans la via privée et dans la spéculation pure. » Quoi qu’il en soit, on vit là un de ces beaux duels où l’appétit des ambitions et la passion du jeu firent taire la prudence.

1133. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

Mais vraiment, poussé à ce point pour un vœu assurément bien innocent qui m’est échappé, je serais tenté de répondre : En vérité, Tocqueville a d’étranges amis politiques ; ils ont l’air de l’aimer mieux mort que vivant, parce que c’est un beau thème pour eux et un saint de plus.

1134. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

Un jour, le général Liéven, la voyant passer à travers un salon, disait à son voisin Poniatowsky : « Voilà une femme pour laquelle un honnête homme pourrait souffrir quelques coups de knout sans regret. » Ce général parlait et sentait comme le poëte : Rien que pour toucher sa mantille, De par tous les saints de Castille, On se ferait rompre les os.

1135. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Le Poème des champs, par M. Calemard de Lafayette (suite et fin) »

heureux qui l’invoque et le prie à chaque accident de la saison, qui compte sur lui seul comme aux jours de la manne dans le désert qui suit en fidèle ému, entre deux haies en fleur, la procession d’une Fête-Dieu champêtre, ou qui prend part avec foi et ferveur, le long des blés couchés ou desséchés, aux cantiques d’alarmes et aux pieux circuits des Rogations extraordinaires ; qui sait le chemin qui mène à la statue de la Vierge dressée au sommet du rocher ou logée au cœur du chêne antique où hantaient jadis les Fées ; qui ne méprise pas le Saint même du lieu et le miracle d’hier qu’on en raconte, toutes croyances et coutumes innocentes et charmantes, si, au lieu de devenir des affaires de parti, elles restaient ce qu’elles devraient être toujours, de touchantes religions locales et rurales ! 

1136. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci.

1137. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc »

Pandrose, une des filles de Cécrops, honorée après sa mort, une toute petite sainte de l’Antiquité, tandis que Minerve et Neptune étaient deux grands dieux.

1138. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

Nous voyons là à l’état de symptôme littéraire ce qui a fait ailleurs les saints et les dieux.

1139. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »

C’étaient des bêlements, des sifflets, des clochettes, C’étaient des angélus, des grillons, des musettes, Une hymne sainte et grave, un bruit sévère et lent : C’était le bruit que fait le jour en s’en allant.

1140. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Amarante, fleur éclatante Comme un panache de guerrier, Rivale, en ta rougeur constante, Du vert feuillage du laurier ; Toi dont le velours magnifique, Toi dont la pourpre honorifique Proclame aux yeux la royauté, Ô fleur de mémoire durable, Signe de gloire inaltérable, Symbole d’immortalité, Tout sentiment vrai qui défie L’effort du malheur ou des ans, Dans ta fleur se personnifie, Pour échapper aux jours présents : Pour parer leur pieuse enceinte, L’amour pur et l’amitié sainte Disent par toi : — Fidélité !

1141. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Préface »

c’était le vendredi saint, puisqu’il faut le dire) ; et à la réflexion, il n’y avait aucun motif (ceux qui devaient être du dîner étant ce qu’ils sont) de rejeter le jour et de le vouloir remettre.

1142. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

Molé a parlé avec élévation et sentiment de la conduite de M. de Quélen durant le choléra, et de son sermon à Saint-Roch pour les orphelins de ce fléau : « Serait-il vrai, messieurs, qu’il y eût pour tous les hommes dont la vie mérite qu’on la raconte, un moment, une journée, où ils arrivent au plus haut qu’il leur soit donné d’atteindre, où ils sentent, au plus intime comme au plus profond de leur âme, une sainte estime d’eux-mêmes qui ne saurait être surpassée ? 

1143. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « APPENDICE. — CASIMIR DELAVIGNE, page 192. » pp. 470-486

Delavigne, en quittant la France, n’est pas une Marie Stuart qui laisse un trône pour aller chercher un autre trône, une prison et un échafaud ; comme il n’est pas même un mélancolique Byron qui fuit, en haine de la société, pour aller errer par le monde et s’immoler finalement à une cause sainte ; comme il est tout simplement un amateur, un artiste, faisant, par un beau temps, une courte traversée, je ne m’intéresse à ses adieux élégants et un peu fastueux qu’autant qu’ils me rappellent des adieux de famille, et en vérité je n’y peux rien voir de plus grave.

1144. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Dès le début, il voudrait nous faire croire qu’il est en lutte avec le génie comme avec Protée ; mais tout cet attirail convenu de regard furieux, de ministre terrible, de souffle invincible, de tête échevelée, de sainte manie, d’assaut victorieux, de joug impérieux, ne trompe pas le lecteur, et le soi-disant inspiré ressemble trop à ces faux braves qui, après s’être frotté le visage et ébouriffé la perruque, se prétendent échappés avec honneur d’une rencontre périlleuse.

1145. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Notes sur l’Ancien-Régime »

Ce fut une joie pour la princesse qui aimait beaucoup cette espèce de gibier  Le maigre, qui occupait tant Madame Victoire, l’incommodait ; aussi attendait-elle avec impatience le coup de minuit du samedi saint.

1146. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

Pendant la semaine sainte, étant allé entendre la messe à sa paroisse de Saint-Thomas d’Aquin, il inclina la tête à l’élévation et ne la releva plus.

1147. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

Elle est étonnante, elle est merveilleuse, ânonnée dans ce moment et dans ce milieu, cette phrase de la Vie des Saints, cette farouche évocation de la grande histoire du christianisme primitif entre Mamette et ses canaris… Et cette phrase, je suis sûr que ce n’est pas le petit Chose qui l’a inventée ; M. 

1148. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

St, st, st, monsieur de La Ressource, dites-moi, je vous prie, d’où vient que ces messieurs-là sont en grand deuil ?

1149. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Que reprocher d’ailleurs à celle qui, après dix-neuf ans de supplice et de torture morale, dans la nuit qui précéda sa mort, chercha dans la vie des saints, que ses filles avaient coutume de lui lire tous les soirs, un grand coupable à qui Dieu eût pardonné ?

1150. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame la duchesse d’Angoulême. » pp. 85-102

Rien de solennel, aucun apparat ; elle était toute en humble chrétienne à l’acte religieux ; elle faisait discrètement et secrètement les choses saintes.

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