Il était, lui, le pauvre, le luxe de ces gens riches ; car, dans ce temps-là, les gens riches faisaient cas du génie, et personne ne fut plus peut-être agréé et aimé des femmes que cet homme qui mettait ses bas à l’envers… Les témoignages sur ce point abondent, et le pudibond Walckenaer en a des rougeurs qui surprennent de traverser ainsi son vieux maroquin.
La riche sève galloise coule abondamment dans ces strophes robustes dont la santé cède parfois à de furtives mélancolies, mais résiste toujours aux noires atteintes du pessimisme pervers.
Il ne court plus le danger d’être demain pillé comme riche, après-demain pendu comme traître ; il n’a plus besoin de fourbir son armure, de faire des ligues avec les gens puissants, de s’approvisionner pour l’hiver, de ramasser des hommes d’armes, de courir la campagne pour piller et pendre les autres239. […] Ils s’enrichissent tellement qu’au commencement de Charles Ier la chambre des Communes est trois fois plus riche que la chambre des Lords. […] Ce trait, qui tout à l’heure, au plus beau moment de la plus riche floraison, dans le magnifique épanouissement de la vie naturelle, répandra une teinte sombre sur la poésie de Sidney, de Spenser, de Shakspeare, maintenant, dès le premier poëte, sépare ce monde païen, mais germanique, de l’autre monde tout voluptueux, qui, en Italie, s’égaye avec la fine ironie, et n’a de goût que pour les arts et le plaisir. […] La fête et la représentation continuèrent, et la plupart des acteurs s’en allèrent ou se laissèrent choir, tant le vin occupait leur étage supérieur… Alors parurent, en riches habits, la Foi, l’Espérance et la Charité. […] Whereby the inhabitants of the said town have gotten and come into riches and wealthy livings.
Tel Saxon libre et propriétaire est devenu « serf de corps sur la glèbe de son propre champ96. » Telle Saxonne noble et riche sent peser sur ses épaules la main d’un valet normand devenu par force son mari ou son amant. […] Toute l’Angleterre apparente, la cour du roi, les châteaux des nobles, les palais des évêques, les maisons des riches, fut française, et les peuples scandinaves, dont soixante ans auparavant les rois saxons se faisaient chanter les poëmes, crurent que la nation avait oublié sa langue, et la traitèrent dans leurs lois comme si elle n’était plus leur sœur. […] — Tu chantes bien, coucou. — Ne cesse pas maintenant de chanter120. » Voilà des peintures riantes, comme en fait en ce moment Guillaume de Lorris, même plus riches et plus vivantes, peut-être parce que le poëte a trouvé ici pour soutien le sentiment de la campagne qui, en ce pays, est profond et national. […] notre terre est régie par une meilleure loi, et, à cause de cela, le peuple de ce pays n’est point dans une telle pénurie ; les gens n’y sont point non plus maltraités dans leurs personnes ; mais ils sont riches, et ont toutes les choses nécessaires pour l’entretien de leur corps. […] Telle est la classe obscure encore, mais chaque siècle plus riche et plus puissante, qui, fondée par l’aristocratie saxonne rabaissée et soutenue par le caractère saxon conservé, a fini, sous la conduite de la petite noblesse normande et sous le patronage de la grande noblesse normande, par établir et asseoir une constitution libre et une nation digne de la liberté.
Elle est restée un pays riche, considérant la comme une sotte carrière, très peu rémunératrice. […] Peu de familles de la bourgeoisie aisée, ayant à choisir un état pour leur fils, ont préféré aux riches perspectives du commerce et de l’industrie une profession dont elles ne comprennent pas l’importance sociale. […] Seuls, les pays pauvres montrent encore de l’avidité pour les places ; dans les départements riches, les fonctions ne sont pas considérées et sont tenues pour un des emplois les moins avantageux qu’on ait à faire de son activité. […] La monarchie, en liant les intérêts d’une nation à ceux d’une famille riche et puissante, constitue le système de plus grande fixité pour la conscience nationale. […] Une nation qui ne colonise pas est irrévocablement vouée au socialisme, à la guerre du riche et du pauvre, la conquête d’un pays de race inférieure par une race supérieure, qui s’y établit pour le gouverner, n’a rien de choquant.
Mais si la fille du millionnaire comte de la Bastie est au désespoir, elle n’en est pas moins riche héritière et voilà que les prétendants accourent autour d’elle. […] Molière, Molière lui-même, si riche de toutes parts, compte cette beauté parmi les plus divines dont sa muse est pourvue. […] L’homme mis en regard de cette beauté ne change pas davantage et sa nature morale n’est pas plus riche. […] Autour du héros, tous les hommes sont riches, toutes les femmes sont belles et il ne semble pas que la douleur ait la puissance de percer jamais l’atmosphère de bien-être dont ces puissants épicuriens sont enveloppés. […] Il n’est pas riche en pensées solides, c’est bien vrai ; mais il a dans l’esprit un laisser-aller qui attire, qui séduit et qui, parfois même, captive.
Mer et aimer rimaient du temps de Ronsard, ils ne riment plus ; mère et amer riment parfaitement et de [la] façon la plus riche — car, et surtout à la fin des mots (ceci est absolu), il n’y a plus de muettes en français. […] Le vers latin lui-même parvenu à sa perfection à la fin du xiie siècle, dans les Cantilènes d’Adam de Saint-Victor, requiert la rime, et riche ; une précédente école, celle de Notker, se contentait de l’assonance. […] Elle ne renaîtra pleine, riche, sonore qu’aux heures d’expansion et de rumeurs ; j’ai toujours ainsi compris la rime et m’en suis servi d’instinct, au gré du lyrisme, et me confortant dans cette esthétique naturelle par l’exemple de Laforgue, de Kahn, de Verlaine surtout. […] Or il sera toujours plus facile de trouver des rimes très riches, que des rimes très simples. […] Quant aux vers libres qui sont des vers — ceux d’Amphitryon et de Psyché, des opéras de Quinault et des fables de La Fontaine, j’estime que c’est la forme la plus riche en ressources et la plus injustement délaissée [de] la versification française.
D’ailleurs, Saint-Amand ne manqua jamais du nécessaire, quoiqu’il ne fût pas riche, à la vérité.
Il ne peut voir dans ceci qu’une trame telle quelle qui ne demande pas mieux que de se dérober sous cette riche et éblouissante broderie qu’on appelle la musique.
Vous aurez sans doute remarqué, comme moi, que quoique le Salon de cette année offrît beaucoup de belles productions, il y en avait une multitude de médiocres et de misérables, et qu’à tout prendre, il était moins riche que le précédent ; que ceux qui étaient bons, sont restés bons ; qu’à l’exception de La Grenée, ceux qui étaient médiocres, sont encore médiocres, et que les mauvais ne valent pas mieux qu’autrefois.
Il y a là cependant quelques-uns des plus purs joyaux de cet écrin déjà si riche. […] Sans doute, il y a des riches qui échappent plus ou moins à cette destinée, mais par des moyens qui ne sont pas de ceux que la richesse procure. […] Son front n’est pas haut, et sa riche chevelure du plus beau châtain tombe des deux côtés de la tête jusque sur ses épaules. […] Les maîtres sont pourvus, riches et satisfaits. […] Tu es plus riche cent fois que nous tous ; tu es un riche et tu cries comme un pauvre.
Sainte-Beuve Georges Lafenestre qu’on a fort salué pour ses Espérances, espérances (c’est bien le mot) pleines de fraîcheur, en effet, d’une sève abondante et riche, d’une fine grâce amoureuse.
L’un deux l’emporte par le talent, l’autre par l’instinct poétique ; chez celui-ci des images plus nouvelles, plus d’inattendu une plus riche variété de rythmes et de gestes ; chez celui-là un sens plus pur de l’attitude, une rigueur plus grande dans l’expression, un style plus noble et plus voisin de la perfection.
Un Prélat riche & fortuné, Sous un bonnet enluminé, En est, s’il le faut ainsi dire, Coiffé.
Ce gentil monsieur, qui trotte déjà dans le cerveau de la pauvre fille, est un jeune étranger, Henri Meyer, fils d’un honnête marchand de Strasbourg, neveu d’un riche négociant de Francfort, et arrivé depuis peu à Neuchâtel pour y étudier le commerce ; c’est un apprenti de comptoir, rien de plus. […] Il est sûrement agréable de travailler pour ses parents quand on est pauvre, et de donner à travailler à ses parents quand on est riche. […] On a parlé de nouvelles, et on a raconté, entre autres, le mariage d’une jeune personne du pays de Vaud, qui épouse un homme riche et très-maussade, tandis qu’elle est passionnément aimée d’un étranger sans fortune, mais plein de mérite et d’esprit. […] A la fin, le comte a dit : Si j’étais plus riche ! […] Ne soyons pas si fiers en effet : austères régents de notre âge, et qui le preniez si haut, kantistes, éclectiques, doctrinaires et tous, nous ne sommes pas si riches en morale, et vous-mêmes l’avez bien, à la longue, un peu prouvé.
Dans la première les sentiments avaient un caractère de généralité simple, pur, élevé ; ils sont devenus dans la seconde plus riches, plus profonds, plus intimes. […] C’est comme une galerie de la plus riche architecture, qui conduit le philosophe du temple de Melpomène au temple de Thalie. […] Le grand intérêt du drame romantique fut, il est vrai, dans les individus, dans le développement varié et profond de leur riche personnalité ; mais les individus ne cessèrent point de se mouvoir dans un cercle d’idées générales et de sentiments généraux. […] Enfin don Quichotte, ce héros si riche de son propre fonds, et si follement révolté contre l’ordre social de son époque, nous montre dans sa curieuse personne la synthèse de l’un et de l’autre. […] Il pouvait, en donnant à son drôle une imagination riche et une intelligence supérieure, l’affranchir de ses passions basses par le baptême de l’esprit, et élever sa personne à une hauteur infinie au-dessus du rôle injuste et faux joué par sa scélératesse.
André disait à Étienne : Jean mon fils est le plus brave jeune homme qui soit à Florence et en Italie, et je pourrais lui donner un des plus riches partis de Florence dans notre état. […] Il y arriva sans argent, mais déjà riche par le progrès qu’il avait fait à Florence dans l’orfèvrerie et dans les lettres ; il ne doutait de rien ; la Providence servit le hasard. […] Mon cher Benvenuto, ajouta-t-elle, avez-vous ouï dire que, lorsque le pauvre donne au riche, le diable rit ? […] « C’était un homme fort riche et fort magnifique, mais difficile à contenter. […] Son père faillit mourir de joie de le revoir sauvé, riche et puissant.
Or, le magnus seclorum nascitur ordo n’est qu’un des traits gentiment hyperboliques d’une pièce de circonstance, d’un « compliment » de bienvenue au nouveau-né d’un riche protecteur, Asinius Pollio. […] Nous avons un faible pour les saints plébéiens qui maltraitent les riches, les puissants, les heureux de la terre. […] Public composé, non point de cent mille lecteurs quotidiens, mais de cinquante ou de cent personnes riches, nobles, distinguées, cultivées, oisives. […] Mais aujourd’hui la vie est plus difficile aux descendants de l’ancienne aristocratie, quand ils ne sont pas très riches et quand ils ne se résignent ni à l’oisiveté ni à la nullité. […] Il nous a montré, comme elle est dans son fond, l’existence monstrueuse des hommes et des femmes du monde qui ne sont que cela, des riches qui ne vivent que pour paraître, pour observer des rites de vanité qu’ils ne comprennent même pas — et pour jouir.
La partie la plus riche et la plus originale des manuscrits porte sur les poèmes inachevés : Suzanne, Hermès, l’Amérique. […] Ce qu’on y gagne surtout, c’est de ne conserver aucun doute sur la manière de travailler d’André ; c’est d’assister à la suite de ses projets, de ses lectures, et de saisir les moindres fils de la riche trame qu’en tous sens il préparait. […] Vos vierges, aujourd’hui riches de pourpre et d’or, Ouvrent leur jeune bouche à des chants adultères. […] Viens, mes Muses pour ta parure De leur soie immortelle et pure Versent un plus riche trésor.