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976. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Pélisson et d’Olivet »

D’académicien à académicien, l’examen hardi des mérites de chacun et de tous à pareille époque n’était donc pas possible, et, pour rester juste, on doit un peu laver Pélisson de l’innocence de son ouvrage. […] Lui, Boileau, le rare jugeur, l’énergique bon sens, qui ne cherchait pas des arbres et des fontaines pour dire la vérité sur ses confrères, a dit la seule qui restera ; et les compilations de Livet, qui ne sont pas les portes de l’enfer, mais les portes de l’ennui, ne prévaudront pas contre elle.

977. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Paul de Saint-Victor » pp. 217-229

II Ce fut un maître reconnu, en effet, que Paul de Saint-Victor, un maître littéraire d’un temps qui fut littéraire, resté parmi nous, dans rabaissement universel, comme un obélisque isolé dans un désert où il n’y a plus que de la poussière. […] Sans ces mépris, l’écrivain à la diable et à la haineuse âme de damné qui fut Saint-Simon, serait inconsciencieusement resté dans son brillant étui de courtisan et n’aurait jamais sauté de cette boîte à surprise.

978. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326

Il était resté dans la bibliothèque de Montaigne. […] Jugez par là de ce qu’était cette langue générale du seizième siècle, qu’imitait Pascal, puisque le pauvre secrétaire gringalet d’Odet de Chatillon, resté obscur comme un insecte dans sa poutre, la parlait et récrivait aussi bien que Montaigne !

979. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le cardinal Ximénès »

La pénitente de Ximénès était, au contraire, une femme de grand sens et de grande fermeté, la reine Isabelle, et le Louis XIII qu’il eut à conduire était le roi Ferdinand, qui n’avait pas de nostalgie et qui resta roi auprès de son ministre, couronne au front, contre ce front rasé de religieux, couronne contre couronne ! […] et s’ouvrit alors cette période de vingt-deux années de raffermissement et d’extension, de conquête et de force intérieure pour Espagne, qui resta, depuis Ferdinand jusqu’à la mort de Philippe II ; malgré les malheurs, le temps et les fautes, ce faisceau serré dans un chapelet de moine, qui valait le baudrier d’un héros !

980. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Marie-Antoinette » pp. 171-184

Héroïques, séduisants, spirituels, les Bourbons resteront en tout Bourbons dans l’Histoire excepté en fait de femmes ; mais par les femmes ils retournent à leur origine, ils ne sont plus que les Bourbeux ! […] Elles virent que l’empire, leur empire à elles, allait rester à celle qui ne l’usurpait pas ; et de terreur, de désespoir, ce fut un déchaînement de fureur, d’atrocités et de perfidies, comme des femmes qui perdent le sceptre doivent en inventer.

981. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XII. Marie-Antoinette, par MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 283-295

Héroïques, séduisants, spirituels, les Bourbons resteront en tout Bourbons dans l’histoire, excepté en fait de femmes, mais par les femmes ils retournent à leur origine, ils ne sont plus que les Bourbeux ! […] Elles virent que l’empire, leur empire à elles, allait rester à celle qui ne l’usurpait pas ; et de terreur, de désespoir, ce fut un déchaînement de fureur, d’atrocités et de perfidies, comme des femmes qui perdent le sceptre doivent en inventer !

982. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « W.-H. Prescott » pp. 135-148

Prescott a dans l’esprit une fermeté qui lui permet de rester calme dans un sujet déconcertant pour les esprits faibles et les imaginations sensibles, et qui leur campe des convulsions. […] Louis XIV n’est-il pas toujours resté victime du portrait qu’en a fait un jour Saint-Simon ?

983. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Crétineau-Joly » pp. 367-380

Lorsqu’il n’y a plus rien à faire, rester les bras croisés est encore le meilleur moyen de préserver ses mains contre ceux qui veulent vous les prendre et qui pourraient vous les salir. […] Si ceux-là qui l’accusent d’être un partisan dans l’Histoire avaient raison, il n’y introduirait pas, comme il l’a fait, beaucoup de choses à la décharge de Louis-Philippe, qui, malgré cela, restera assez chargé aux yeux de la postérité et de l’Histoire.

984. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sismondi, Bonstetten, Mme de Staël et Mme de Souza »

Ces gens-là se mettent entre deux livres et ils y restent bien tranquilles, aplatis et roulés comme des cloportes. Ils y resteraient toute l’éternité, si la mort, cette bibliothécaire turbulente, qui range si brusquement les livres et les hommes, ne les en ôtait pas… Seulement, par un caprice de cette spirituelle Nature, qui est plus gaie que Taillandier et qui ne travaille point pour la Revue des Deux-Mondes, cet érudit, ce Génevois, ce Sismondi aimait les femmes (oh !

985. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « L’abbé Galiani »

Heureusement, il sauva ses beaux yeux italiens de la cécité et ils lui restèrent assez perspicaces pour voir le faux de beaucoup de doctrines du temps. […] Un autre que lui se serait brisé contre tout cela… Mais lui, il se coula dans ces gaines maudites et il y resta immobile toute sa vie ; seulement, il s’en vengea par ces lettres, où, à travers les plaintes et les désespérances qu’il exhale, il redevient souvent l’homme des idées et des paradoxes de là-bas, remettant en catimini sur sa perruque de juge (il était juge) le chapeau pointu et blanc à la patte de lièvre, et nous montrant avec un sourire un bout de sa batte folichonne d’Arlequin !

986. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Barthélemy Saint-Hilaire »

Roués retors, à l’âme de Scapin, qui ne voyaient dans toute l’histoire que grands comédiens et petits farceurs, Machiavels qui s’enfilaient sur leurs propres finesses quand ils auraient pu, dans l’état obscur où se trouvait alors l’histoire de l’Islamisme, s’attester la simplicité primitive de Mahomet, de ce beau berger comme David et Moïse, qui rêva quarante ans au désert avant d’entendre la voix de la Vocation s’élever dans son âme, comme un écho de la voix de Dieu, cette simplicité eût été pour eux une chose fermée, qui serait restée strictement fermée à leurs regards, à leurs lunettes et à leurs lorgnons ! […] Nature nerveuse et contemplative, si nerveuse, sous les placidités extérieures de la force, qu’il ne pouvait rester dans les ténèbres, et si contemplative, que jusqu’à plus de moitié de sa vie il porta à son insu la puissance de l’action dans le fond mystérieux de son être, comme il y portait aussi la puissance des passions charnelles qui éclatèrent si tard en lui et qui finirent par dégrader sa calme et grande physionomie.

987. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »

Et le lit resta toujours vide… Symbole charmant de son intellectuelle destinée ! […] Il a cohabité avec Heine et il a fini par s’imprégner de Heine, comme l’incolore papillon qui emporte de la poussière d’or à ses ailes pour être longtemps resté dans le calice d’un lys.

988. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

Sans cette tache, je n’aurais qu’à louer dans les œuvres de Henri Heine, mais cette tache y restera. […] Mais qu’ils restent, ceux-là, entre lui et Dieu !

989. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

Au milieu du monde où il place sa jeune fille et auquel je reproche, en masse, une insupportable médiocrité, j’ai pensé longtemps que si l’amant d’Henriette était, comme amant, aussi médiocre que les autres, comme persécuteurs, Henriette au moins resterait une fille énergique, — et d’une originale énergie, — dont le type, délicatement et profondément compris par M.  […] d’aplatir Henriette, ce caractère qui n’aurait pas été moins vrai quand il serait resté plus ferme, et qui aurait été alors émouvant et beau.

990. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VII. Dernières preuves à l’appui de nos principes sur la marche des sociétés » pp. 342-354

Il en est resté un vestige remarquable dans la formule du traité par lequel se rendit Collatie. […] On jugera aussi si l’un a eu raison de croire jusqu’ici que Tarquin l’Ancien prétendit donner aux nations dans la formule dont nous venons de parler, un modèle pour les cas semblables. — Ainsi le droit des gens héroïques du Latium resta gravé dans ce titre de la loi des douze tables : si quis nexum faciet mancipiumque uti lingua nuncupassit ita jus esto .

991. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

En dehors de toute confession, au dessus de tout dogme, il est resté attaché à l’esprit des Écritures. […] Albert Meyrac, s’il m’en restait le loisir. […] De la sorte, ces pages restent inédites après l’impression. […] Gringoire est resté au répertoire de la Comédie-Française. […] Cependant il restait l’écolier d’Athènes, le disciple des philosophes.

992. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

Dans certaines conditions, sa constitution reste invariable et elle restera ainsi pendant des mois, des siècles. […] Devons-nous rester sur cette négation ? […] Ces graines sont restées, pendant toute cette période si longue, aussi inertes que si elles eussent été définitivement mortes. […] Sinon l’anguillule restera dans le sol, au pied de l’épi nouveau, et le blé sera préservé de son atteinte. […] Mais le protoplasma peut rester incolore dans un grand nombre d’éléments végétaux.

993. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « [Note de l’éditeur] »

C’est un brouillon, écrit ou dicté à la hâte, et qui est resté à l’état de premier jet.

994. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 394

La meilleure Production de l’Abbé Gervaise est l’Histoire de Boëce, Sénateur Romain, avec l’Analyse des Ecrits qui nous restent de ce Philosophe.

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