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913. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Que l’on y songe, en effet, ce n’est que par un acte de sa raison que l’homme peut reconnaître que sa raison est bornée. […] je péris ici en bien mauvaise compagnie. » À ce cri échappé aux entrailles paternelles, l’employé reconnut l’auteur. […] Les partisans les plus absolus de la souveraineté du peuple sont obligés de reconnaître, au moins implicitement, cette vérité, et J. […] Aussi loin que l’analyse et l’observation pourront reconnaître ces procédés, aussi loin seront reconnues les lois psychologiques, physiologiques et physiques de la perception ; et aussi loin, en même temps, nous aurons pénétré dans la recherche de l’origine de ces notions. […] Mais, quand on compare cette philosophie au sensualisme de Condillac, il est impossible de ne pas reconnaître que M. 

914. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Vous le reconnaîtrez, j’espère, tout à l’heure. […] Il n’y a qu’un point sur lequel je veux bien reconnaître que je m’étais peut-être trompé. […] Nullement violent, il faut le reconnaître. […] elle peut garder son titre, il ne s’y reconnaîtra pas davantage. […] que je ne lui reconnais nulle excuse ?

915. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Très certainement (pourquoi ne pas le reconnaître ?) […] Premier degré : ils se libèrent, ils se dégagent, en imagination d’abord, ils se reconnaissent les uns les autres, ils s’imposent. Deuxième degré : ils entrent en lutte, ils veulent être reconnus : droits égaux, « justice ». […] Tout ce qu’ils reconnaissent appartenir à leur nature, ils l’honorent. […] Il faut bien reconnaître que c’est parce que l’on admet qu’il a droit à plus de satisfactions, soit sensuelles, soit de luxe ou de vanité.

916. (1899) Arabesques pp. 1-223

Retté reconnaît qu’il est de parti pris. […] D’ici très peu d’années, tout le monde le reconnaîtra ; et l’on s’étonnera même du mal que nous avons eu à pratiquer cette opération sanitaire. […] Enfin, en 1896, quelques-uns reconnurent la portée de la croisade que je menais. […] Comment s’y reconnaître ? […] — Voici : du temps de Louis XIII, un navigateur reconnut quelques points des côtes.

917. (1932) Les idées politiques de la France

Mais il faut y reconnaître aussi un élan spontané et imprévisible de jeunesse. […] Elle ne tient plus à perdre d’autres parties, et a dû reconnaître qu’elle perdait toutes les fois que ses couleurs servaient d’atout dans le jeu de la réaction. […] Il faut cependant reconnaître un caractère presque miraculeux au service qu’en ont reçu le libéralisme international du Saint-Siège et la politique de Pie XI. […] » On reconnaît le vrai Jacobin à ce que, de temps en temps, il se dit : « Il n’y a décidément qu’un pur, c’est moi !  […] Mais il faut reconnaître en eux la respiration même d’une démocratie.

918. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

Il obtint que le roi d’Espagne Philippe III. reconnût les Provinces-Unies pour libres & souveraines ; il signa, & fit même signer au roi d’Espagne la garantie de cette souveraineté des sept provinces, & la république reconnut qu’elle lui devoit sa liberté. […] Ce n’est que dans le style des lois qu’il est permis de dire, le Roi auroit reconnu, le Roi auroit établi une lotterie. […] Rendre gloire signifie reconnoître, attester. […] Mais en combien d’endroits ne fait-il pas voir qu’il ne reconnoît qu’un Dieu éternel, infini ? […] c’est ce don que l’on appelle génie ; c’est-là qu’on a reconnu quelque chose d’inspiré & de divin.

919. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre XII. Dernière et nécessaire opération, qui consiste à corriger ce que l’on a écrit »

Dernière et nécessaire opération, qui consiste à corriger ce que l’on a écrit Quand on a longuement médité un sujet, et qu’on a reconnu les idées qui lui appartiennent, quand on a distribué ces idées selon leur importance particulière et leurs rapports mutuels, quand enfin on a mis par écrit tout ce qu’on avait conçu, et bien exécuté le plan qu’on avait arrêté, a-t-on fini sa tâche, et ne reste-t-il qu’à se reposer dans la joie de l’effort qui vient d’aboutir ?

920. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bertrand, Aloysius (1807-1841) »

Nicolas Flamel aurait reconnu son élève.

921. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 459-462

Malgré le peu d’ordre qui y regne, il est impossible de n’y pas reconnoître une sublimité, une profondeur, une force & une vérité qui éclairent, saisissent, enlevent le Lecteur.

922. (1856) Cours familier de littérature. I « Épisode » pp. 475-479

La critique serait suspecte de rivalité, l’éloge paraîtrait une adulation aux deux plus grandes puissances que nous reconnaissons sur la terre, le génie et le malheur.

923. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Mais autre chose est reconnaître que les circonstances extérieures sont des forces avec lesquelles l’évolution doit compter, autre chose soutenir qu’elles sont les causes directrices de l’évolution. […] Il faut reconnaître que tout n’est pas cohérent dans la nature. […] Quant à ces tendances vraiment élémentaires, elles portent, croyons-nous, une marque à laquelle on les reconnaît. […] Il n’existe pas de signe unique et simple auquel on puisse reconnaître qu’une espèce est plus avancée qu’une autre sur une même ligne d’évolution. […] Au-dessous d’eux, mais non pas très loin d’eux, on mettra ceux qui reconnaissent un objet fabriqué : par exemple le Renard, qui sait fort bien qu’un piège est un piège.

924. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Tous ceux qui en sont atteints reconnaîtront en lui les vrais signes : une lacune fait son malheur. […] Renaudot, revenant sur cette condition imposée à ses fils et expliquant comment on pouvait tenir le Bureau d’adresses et d’annonces sans se charger pour cela des détails confiés à des commis, reconnaît qu’en effet ses fils ont déclaré devant la Faculté « qu’ils ne se mêlaient point et ne s’étaient jamais mêlés des négociations dudit Bureau ». […] Je vous confesse, disait-on au nom de la Faculté, que vos gazettes vous font reconnaître pour un Gazetier, c’est-à-dire un écrivain de narrations autant fausses que vraies.

925. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

Duclos reconnaissait d’une manière ouverte les obligations qu’il avait au recueil de l’abbé Le Grand, déposé dès lors dans la Bibliothèque du roi : « Son travail m’a été extrêmement utile et m’en a épargné beaucoup ; c’est une reconnaissance que je lui dois, et que je ne saurais trop publier. […] Il reconnaît n’avoir point eu les éléments ni les informations nécessaires pour écrire une telle histoire : celle qu’on doit chercher dans son livre n’est donc que « l’histoire des hommes et des mœurs ». […] Mais de la voir aux parvulo de Meudon, dans un fauteuil devant Monseigneur, en présence de tout ce qui y était admis, Mme la duchesse de Bourgogne et Mme la duchesse de Berry, qui y fut tôt introduite, chacune sur un tabouret, dire devant Monseigneur et tout cet intérieur : la duchesse de Bourgogne, la duchesse de Berry et le duc de Berry, en parlant d’eux ; répondre souvent sèchement aux deux filles de la maison, les reprendre, trouver à redire à leur ajustement, et quelquefois à leur air et à leur conduite, et le leur dire, on a peine à tout cela à ne pas reconnaître la belle-mère et la parité avec Mme de Maintenon, etc.

926. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — I. » pp. 342-363

C’est en ce sens qu’il y a vraiment des grands hommes, toujours rares, toujours possibles, reconnus et salués bientôt (malgré les contradictions) quand ils apparaissent. Marivaux, cet homme de tant de distinctions subtiles et de nuances à l’infini, n’a point reconnu ce grand fait d’évidence. […] Aujourd’hui qu’on étudie à fond ces auteurs, les saint Bernard, les saint Thomas d’Aquin, les Abélard, et aussi les Vincent de Beauvais, les Roger Bacon, on arrive à reconnaître en quoi ces hommes, au milieu d’une civilisation qui avait tant rétrogradé en apparence, si on la compare à celle d’un Sénèque, d’un Pline l’Ancien ou d’un Cicéron, avaient pourtant des vues soit dans l’ordre moral, soit même dans l’ordre des sciences physiques, des conceptions et des essors déjà, qui étaient le résultat ou le signal d’un avancement et d’un progrès pour l’espèce.

927. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

S’il a, comme je l’ai dit, le sentiment de la fatigue et de l’épuisement des sociétés, de ce caractère blasé qui est le produit de l’extrême civilisation, il retrouve aussi en idée, et par saillies, cet autre sentiment de la jeunesse et de la vigueur première du monde, et il le reconnaît aux anciens dans tous les ordres de travaux et de découvertes : il sait que pour tout ce qui est de l’observation et de l’expérience, et dans les sciences qui en dépendent, les modernes l’emportent de beaucoup : Il me suffit, ajoute-t-il, d’avoir remarqué que les anciens ont été plus promptement éclairés que les modernes, qu’ils ont volé dans la carrière où les autres se sont traînés. […] Il reconnaît que « la Révolution de la France semble être celle de l’esprit humain » ; et il cherche en quoi cette Révolution peut consister. […] On y reconnaît à chaque page l’homme qui parle de ce qu’il sait et de ce qu’il a pratiqué ; on y lit quantité d’anecdotes qui sont de source et d’original, et qui méritent d’entrer dans l’histoire.

928. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — II » pp. 112-130

Peut-être est-ce un défaut, et je le reconnais pour tel dans les occasions où le premier mouvement m’ôte le sang-froid ; mais quant à l’affection, ordinairement cela me donne joie et succès à ce que je fais ; cela peut plaire à ceux qui servent avec moi, me les attacher davantage et surtout à leur besogne. […] Une telle passion exclut la vertu et cet amour du bien public, qu’on doit adorer après son simple bonheur et bien avant sa propre grandeur… Il faut remarquer, ajoute-t-il (et l’on n’a que le choix entre vingt passages), que mon frère aime mieux une place qui lui vient par une brigue, par un parti et par une intrigue, que par la voie simple et noble de sa capacité reconnue et placée. […] [NdA] Dans les derniers temps de sa vie, M. d’Argenson était devenu plus sévère pour M. de Chauvelin, et je trouve dans ses cahiers la note suivante, sous le titre de Véritables causes de la guerre de 1733 : Je n’ai jamais été si surpris que causant avec M. de Chauvelin, ancien garde des sceaux de France, et lui ayant dit que la guerre de 1733 avait pu être causée pour réhabiliter la France, dont le cardinal de Fleury avait flétri la réputation en se montrant pacifique jusqu’à l’excès, cet ancien ministre me répondit que ce n’était point cela, mais que le roi ayant épousé la fille du roi Stanislas qui n’avait été reconnu roi par aucune puissance de l’Europe, Sa Majesté se trouvait ainsi n’avoir épousé qu’une simple demoiselle ; qu’il était donc devenu nécessaire que la reine fût fille d’un roi, quoquo modo, et que c’élait à cela qu’il avait travaillé heureusement.

929. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Dehèque (car c’est lui), un savant modeste, aimable, qui n’a cessé, dès sa tendre jeunesse, de cultiver les lettres grecques au milieu des soins d’une administration laborieuse, et que l’Institut a fini par reconnaître et adopter pour l’un des siens ; M.  […] je sais bien que cela même a pu donner quelques regrets à de doctes et fins esprits qui craignent de voir profaner ce qu’ils aiment, de voir pratiquer une grande route à travers un bois sacré. « Pour moi, j’aimais à m’y perdre, m’écrit à ce sujet un de ces fins dilettanti de l’Antiquité, et si je ne savais pas bien en reconnaître les fleurs, je sentais au moins quelque chose de leur parfum. […] « On a renversé le panier : aux délicats maintenant de reconnaître dans la mêlée les cerises du dessus. » C’est encore ce que m’écrit, après avoir lu le présent article et en se ravisant, le spirituel correspondant dont on vient de voir les craintes, et que je prends sur moi de nommer, M. 

930. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

Le chef, soit qu’il reconnût Franceschi qui lui avait plus d’une fois donné la chasse dans cette même contrée, soit qu’il le flairât et le devinât, fit un geste et arrêta les poignards, les sabres qui menaçaient, il fit relever les tromblons et les fusils : La paz, la paz ! […] » m’écriai-je aussitôt en me jetant au cou du général et lui remettant, sans l’ouvrir, une lettre de ma sœur (Mme la maréchale Suchet), dont j’avais reconnu l’écriture. — « Vous partez seul », me dit le général en me la rendant. […] — C’est qu’il n’est pas militaire, et que je le suis ; tous me reconnaissent pour leur maître.

931. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

Nous reconnaissons le même procédé critique (sauf des exagérations peut-être sur quelques points) dans les notices qui ont accompagné le choix intitulé Les Poètes français, dirigé par M.  […] » On a reconnu le début de l’Epître à Auguste : Cum tôt sustineas et tanta negotia solus… Ce sera ainsi d’un bout à l’autre avec Du Bellay. […] Marty-Laveaux reconnaît qu’il doit, pour cette partie des imitations et références classiques, d’utiles avis à MM. 

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