Il y a donc bien une parenté naturelle, naturellement reconnue, entre ces deux images que nous rapprochions l’une de l’autre, l’esprit s’immobilisant dans certaines formes, le corps se raidissant selon certains défauts.
Il les reconnaît, il les devine à distance, il les dénonce et les démasque ; il semble, à la manière dont il les tire au jour et les dévisage, y prendre un plaisir amer et s’y acharner.
Si j’avais prévu alors les iniquités et les outrages dont cet enfant devenu homme et son parti devenu vieux reconnaîtraient (sauf de rares amis) cette fidélité et ce dévouement au droit et au malheur de sa race, j’aurais dû peut-être m’en venger d’avance en acceptant les faveurs et le pouvoir des mains de leurs ennemis !
LXVI Je ne sens point de tristesse ici ; l’âme est légère, quoique méditative ; ma pensée embrasse l’ordre des volontés divines, des destinées humaines ; elle admire qu’il ait été donné à l’homme de s’élever si haut dans les arts et dans une civilisation matérielle ; elle conçoit que Dieu ait brisé ensuite ce moule admirable d’une pensée incomplète ; que l’unité de Dieu, reconnue enfin par Socrate dans ces mêmes lieux, ait retiré le souffle de vie de toutes ces religions qu’avait enfantées l’imagination des premiers temps ; que ces temples se soient écroulés sur leurs dieux : la pensée du Dieu unique jetée dans l’esprit humain vaut mieux que ces demeuras de marbre où l’on n’adorait que son ombre.
Mais il faut bien reconnaître que cet optimisme a besoin de vague pour subsister : à trop rigoureusement analyser les idées, à regarder de trop près la nature, il faut que le désenchantement, que le pessimisme apparaissent ; et la ressource suprême de l’optimisme, c’est d’abandonner ce monde et cette vie au mal, pour s’attacher aux infinies compensations que la foi chrétienne promet.
Les romantiques de 1830 et les naturalistes de l’école de Zola, qui ne reconnaissaient pas dans l’Agamemnon et le Titus de Racine des courtisans de Versailles, et dans le Ruy-Blas et le Gennaro de Victor Hugo des bons bourgeois de Paris, se tenaient aux apparences.
On reconnaîtra enfin, comme universellement vrai, que, lorsque, dans deux régions, quelque éloignées qu’elles soient l’une de l’autre, on trouve beaucoup d’espèces proche-alliées ou représentatives, ou y trouve également quelques espèces identiques, montrant, d’accord avec les remarques précédentes, qu’à une époque antérieure il a existé entre elles quelques moyens de communication et de migration réciproque.
Elle porte sa patrie en elle, et reconnaît partout « la couleur de ses songes ». […] Et je ne m’indigne pas de reconnaître en ce poème de Mme Delarue-Mardrus, Fontaine : Penche-toi… Et vois monter la fleur de ta bouche lointaine Du fond de l’eau tremblante où ton fantôme est pris, la manière et l’inspiration mallarméenne.
En reportant son regard, du haut de la montagne de la vie, vers ces sciences qu’il comprenait toutes, et dont il avait agrandi l’une des plus belles, il put atteindre un moment au bonheur serein du sage et reconnaître en souriant ses domaines.
Les historiens, les philosophes, les érudits, les linguistes, les spéciaux, tous tant qu’ils sont, encaissés dans leur rainure (en laquelle une fois entrés, notez-le bien, ils arrivent le plus souvent à l’autre bout par la force des choses, comme sur un chemin de fer les wagons), tous ces esprits justement établis sont d’abord assez de l’avis des parents, et professent eux-mêmes une sorte de dédain pour le littérateur, tel que je le laisse flotter, et pour ce peu de carrière régulièrement tracée, pour cette école buissonnière prolongée à travers toutes sortes de sujets et de livres ; jusqu’à ce qu’enfin ce littérateur errant, par la multitude de ces excursions, l’amas de ses notions accessoires, la flexibilité de sa plume, la richesse et la fertilité de ses miscellanées, se fasse un nom, une position, je ne dis pas plus utile, mais plus considérable que celle des trois quarts des spéciaux ; et alors il est une puissance à son tour, il a cours et crédit devant tous, il est reconnu.
Les malades peuvent éprouver encore les autres sensations cutanées, celles de chaleur, de contact, de chatouillement, reconnaître l’attouchement d’un doigt, le frottement d’une barbe de plume, le contact d’une épingle ; mais, si au même endroit on enfonce l’épingle, la douleur ne se produit pas.
. — On reconnaît aisément que ces idées qu’ils attribuent à autrui leur appartiennent.
J’ai toujours soupçonné Voltaire d’avoir dans les veines du sang napolitain, et, en remontant un peu loin, j’ai reconnu que je n’avais pas tout à fait tort.
D’autre part, conformément aux vues de Richelieu, elle devait avoir dans la république des lettres une autorité officiellement reconnue ; et, conformément à l’esprit du temps, elle crut qu’elle pouvait fixer cette chose vivante et par suite incessamment changeante qui s’appelle une langue.
Le poète se reconnaît à ce qu’il rend aux mots la vie et la couleur, à ce qu’il les associe de manière à en faire le développement d’un mythe ; le poète est, selon le mot de Platon, μνθλογιχόϛ ; c’est donc à bon droit qu’on a placé au premier rang, parmi les dons du grand poète, la puissance mythologique 236.
Peuples, et vous, Abner, reconnaissez Joas.
Il désigne les ouvrages auxquels il renvoie par un titre de fantaisie qui indique bien ce qu’ils contiennent, mais sous lequel il est difficile parfois de reconnaître le véritable.
L’école historique des Thierry, des Thiers, des Guizot et de leurs amis, n’y reconnut en rien le véritable esprit du genre.
On reconnaissait à Pasdeloup son caractère passionné et son enthousiasme communicatif.