Mais il en faut encore tirer plus de fruit, en prouvant que c’est un principe assez frivole, de faire de la fable le fonds essentiel du poëme épique. […] Principe qu’on me conteste, et que j’ose encore soûtenir après la réfutation. […] L’ordre du raisonnement veut qu’on éxamine les principes avant les conclusions ; car si les principes sont évidemment vrais, les conséquences qui en naissent nécessairement le sont aussi ; au lieu que la conséquence a beau révolter d’abord l’imagination, elle ne renverse point un principe incontestable. […] La plûpart des gens n’en ont que des idées confuses, et leur principe n’étant pas stable, ils n’en raisonnent que d’une maniere chancelante. […] C’est dans ce principe que j’ai retranché bien des sentences des discours de l’iliade.
nous touchons ici au principe même de l’art. […] Les philosophes qui traitent de l’esthétique disent que l’industrie a pour principe l’utile, et l’art pour principe le beau. […] De là il soit que le principe unique de l’art est le symbole. […] Si ces principes sont vrais, les objections contre le caractère que nous attribuons à la poésie de notre temps seront facilement dissipées. […] Je regarde donc Scott et Cooper comme des produits naturels de l’art de notre époque ; leurs œuvres rentrent tout à fait dans le principe du développement de l’art.
Pour discuter le second de ces principes, nous attendrons qu’il s’en présente une occasion plus favorable et plus ample. […] Là est son œuvre, et là sa gloire : là aussi le principe de son influence. […] Rien de plus juste ou rien de plus faux que ce principe, selon qu’on veut l’entendre. […] Il juge donc, mais sur d’autres principes. Et si nous nous demandons quels sont ces principes nouveaux, nous avons fait la réponse en l’étudiant lui-même.
C’est ce même amour de la Patrie qui lui a dicté tous les Discours qu’il a composés pour l’instruction de M. le Dauphin, aujourd’hui sur le Trône, tels que les Leçons * de Morale, de Politique & de Droit public, les Devoirs des Princes, réduits à un seul principe, &c. […] Nous renvoyons les Lecteurs de bonne foi à l’Ouvrage même : ils verront combien l’Auteur est éloigné de favoriser l’autorité arbitraire & le gouvernement despotique ; ils verront avec quelle force il défend les droits des Sujets, avec quel noble courage il présente au Prince, non seulement le tableau des devoirs de la Royauté, mais une infinité de principes & de vérités propres à écarter du cœur des Souverains, l’orgueil qui cherche sans cesse à les séduire & à leur faire oublier qu’ils ne sont sur le Trône, que pour rendre leurs Peuples heureux.
« Autant les Platon et les Aristote mettent d’apprêt et de tournure dans leurs maximes, autant ils s’échafaudent pour soutenir leurs principes, autant ils sont délicats dans le choix des détails, autant ce livre est simple, naturel et loyal. […] Les trente-deux livres suivants sont comme le tableau et le précis philosophique des lois fondamentales de l’État, des principes invariables du gouvernement et des règles générales de l’administration et de la justice. […] Le nombre ne prouve rien, dit-on ; on se trompe : trois ou quatre cents millions d’hommes vivant, multipliant, pensant, travaillant au moins depuis vingt-cinq siècles sur le même point du globe, attestent, dans la pensée et dans les lois qui les maintiennent en société, un ordre que nous ne connaissons pas en Europe, et que l’Amérique seule pourra peut-être présenter un jour à nos descendants, si le principe de la liberté républicaine est aussi civilisateur et aussi conservateur dans l’avenir que le principe de l’autorité paternelle. Ce principe moderne de la liberté républicaine, où chacun est le gardien de son droit par le respect spontané du droit d’autrui, paraît le chef-d’œuvre de la civilisation future au-delà de l’Atlantique. L’Amérique alors serait destinée à faire le contrepoids de la Chine ; les deux hémisphères auraient deux principes en contraste, et non en hostilité, dans l’univers : la paternité en Chine, la liberté en Amérique ; ici le fils, là le citoyen ; principes tous deux féconds en moralité, en devoirs et en prospérité pour les différentes races humaines.
Sans doute il est vrai que l’homme agit toujours en vue ou en vertu d’un principe qui est en lui et qui le pousse à chercher sa satisfaction, son intérêt et son bonheur. […] Le mouvement de l’amour-propre nous est si naturel, que le plus souvent nous ne le sentons pas, et que nous croyons agir par d’autres principes. » La Rochefoucauld, de même, a dit avec plus de grandeur : « L’orgueil, comme lassé de ses artifices et de ses différentes métamorphoses, après avoir joué tout seul tous les personnages de la comédie humaine, se montre avec un visage naturel, et se découvre par sa fierté ; de sorte qu’à proprement parler, la fierté est l’éclat et la déclaration de l’orgueil. » Un des hommes qui ont le mieux connu les hommes et qui ont su le mieux démêler leur fibre secrète pour les gouverner, Napoléon, a fait un jour de La Rochefoucauld un vif et effrayant commentaire. […] Dans tous ces cas si divers, sans doute l’être humain cherche invariablement sa consolation, sa joie secrète et son bonheur ; mais ne venez point parler d’amour-propre, d’intérêt et d’orgueil, là où le ressort en est si richement revêtu, si naturellement recouvert, et si transformé, qu’il ne peut plus être défini que le principe intime d’action et d’attrait propre à chaque être. […] Il avait pour principe « d’éviter surtout de parler de soi, et de se donner pour exemple. » Il savait que « rien n’est plus désagréable qu’un homme qui se cite lui-même à tout propos. » Il ne ressemblait point à ceux qui, en vieillissant, se posent avec vous en Socrates (je sais un savant encore5, et aussi un poète80, qui sont comme cela), vrais Socrates en effet, en ce sens qu’avant que vous ayez ouvert la bouche, ils vous ont déjà prêté de légères sottises qu’ils réfutent, se donnant sans cesse le beau rôle, que, par politesse, on finit souvent par leur laisser. […] Il pose alors ses principes, il établit ses divisions ; il considère, il tranche, il doute même quelquefois, tant il se sent à l’aise et sûr de lui-même.
Amis de l’ancien régime et partisans du droit divin, qui en étiez venus, en désespoir de cause, à préconiser le suffrage universel ; à qui (j’aime à le croire) la conviction était née à la longue, à force de vous répéter, et qui vous montrez encore tout prêts, dites-vous, mais moyennant, j’imagine, certaine condition secrète, à embrasser presque toutes les modernes libertés ; — partisans fermes et convaincus de la démocratie et des principes républicains, polémistes serrés et ardents, logiciens retors et inflexibles, qui, à l’extrémité de votre aile droite, trouvez moyen cependant de donner la main parfois à quelques-uns des champions les plus aigris de la légitimité ; — amis du régime parlementaire pur, et qui le tenez fort sincèrement, nonobstant tous encombres, pour l’instrument le plus sûr, le plus propre à garantir la stabilité et à procurer l’avancement graduel de la société ; — partisans de la liberté franche et entière, qui ne vous dissimulez aucun des périls, aucune des chances auxquelles elle peut conduire, mais qui virilement préférez l’orage même à la stagnation, la lutte à la possession, et qui, en vertu d’une philosophie méditée de longue main dans sa hardiesse, croyez en tout au triomphe du mieux dans l’humanité ; — amis ordinaires et moins élevés du bon sens et des opinions régnantes dans les classes laborieuses et industrielles du jour, et qui continuez avec vivacité, clarté, souvent avec esprit, les traditions d’un libéralisme, « nullement méprisable, quoique en apparence un peu vulgaire ; — beaux messieurs, écrivains de tour élégant, de parole harmonieuse et un peu vague, dont la prétention est d’embrasser de haut et d’unir dans un souple nœud bien des choses qui, pour être saisies, demanderaient pourtant à être serrées d’un peu plus près ; qui représentez bien plus un ton et une couleur de société, des influences et des opinions comme il faut, qu’un principe ; — vous tous, et j’en omets encore, et nous-mêmes, défenseurs dévoués d’un gouvernement que nous aimons et qui, déjà bon en soi et assez glorieux dans ses résultats, nous paraît compatible avec les perfectionnements désirables ; — nous tous donc, tous tant que nous sommes, il y a, nous pouvons le reconnaître, une place qui resterait encore vide entre nous et qui appellerait, un occupant, si M. […] un grand ministre enlevé si prématurément, Cavour, dans sa confiance pour le sentiment commun qui animait tous les patriotes de son pays, s’était fait un principe et un point d’honneur de ne gouverner et ne marcher qu’en laissant autour de lui souffler et gronder toute la liberté. […] Je ne refuse certes pas aux hommes de liberté cet humain et généreux souci ; mais le moyen chez eux est un principe sacré autant que le but. Ils aimeraient mieux ne faire qu’une seule étape en progrès réel que d’en faire deux d’une seule enjambée, si c’était contre leur principe.
Il a, il croit avoir son critérium, son principe de certitude, et il est prêt sur chaque question. […] Le système auquel M. de Girardin a donné une netteté ingénieuse d’expression et une précision voisine de l’algèbre, et qu’il porte sur quelques points tels que le mariage 68 au-delà de ce qu’on avait exprimé encore, n’est pas nouveau d’ailleurs dans son principe ni dans la plupart de ses développements ; et lui-même reconnaît des pères et des maîtres dans les publicistes de l’école économiste ou économique, promoteurs d’un gouvernement réduit et à bon marché, Dupont de Nemours, Daunou, Tracy… et surtout Turgot. […] J’accorde que, dans ce qui paraît si redoutable de loin, il y a beaucoup de fantômes qui s’évanouissent si l’on ose s’approcher et souffler dessus ; qu’il n’y a pas un si grand nombre de libertés possibles à donner ; qu’on les a déjà en partie ; qu’il ne s’agirait que d’être conséquent, d’étendre et de consacrer le droit ; sans doute, le principe qui consiste à inoculer le vaccin révolutionnaire pour éviter les révolutions, à donner d’avance et à la fois plus qu’elles ne pourraient conquérir, ce principe est d’une analogie séduisante ; mais ceci suppose déjà une médecine bien hardie, et le corps social n’est point partout le même ni capable de porter toute espèce de traitement. […] Dans ces questions toutes politiques et qui ne sont pas de notre ressort, nous le louerons seulement d’une chose : c’est d’avoir désintéressé le principe même du Gouvernement impérial ; c’est, lorsqu’il contredisait, de l’avoir fait sans aucune arrière-pensée maligne, sans aucun esprit de dénigrement et sans un soupçon de venin.
Les délicatesses exagérées de quelques sociétés de l’ancien régime n’ont aucun rapport sans doute avec les vrais principes du goût, toujours conformes à la raison ; mais l’on pouvait bannir quelques lois de convention, sans renverser les barrières qui tracent la route du génie, et conservent, dans les discours comme dans les écrits, la convenance et la dignité. […] Cette contention d’esprit sur des intérêts frivoles en tout, excepté par l’influence qu’ils exerçaient sur le bonheur, ce besoin de réussir, cette crainte de déplaire, altéraient, exagéraient souvent les vrais principes du goût naturel : il y avait le goût de tel jour, celui de telle classe, enfin celui qui devait naître de l’esprit général créé par de semblables rapports. […] Sous la monarchie, une foule d’usages substituaient quelquefois le ton de la convenance à celui de la raison, les égards de la société aux sentiments du cœur ; mais dans une république, le goût ne devant consister que dans la connaissance parfaite de tous les rapports vrais et durables, manquer aux principes de ce goût, ce serait ignorer la véritable nature des choses. […] Un tour de force assez difficile, qu’on se permettait dans l’ancien régime, c’était l’art d’offenser les mœurs sans blesser le goût, et de jouer avec la morale, en mettant autant de délicatesse dans l’expression que d’indécence dans les principes. […] Le tact le plus délicat est nécessaire pour donner à l’immoralité cette grâce, sans laquelle les hommes même les plus corrompus repousseraient avec dégoût les tableaux et les principes du vice.
Quelques pages auparavant, le lecteur pouvait lui-même s’étonner de voir, dans ce petit livre des Préjugés, Newton classé pour son principe de l’attraction parmi les auteurs de vains systèmes. […] Le futur ministre des Cultes y développait par avance, avec une lucidité pénétrante, ses principes d’équité civile, de moralité domestique et de tolérance religieuse. […] Dès les premiers jours, la plupart des Conventionnels restés dans les Conseils regardaient ouvertement les nouveaux nommés comme des intrus et des ennemis ; ils semaient autour d’eux les soupçons et les calomnies pour les décréditer du moins, ne pouvant les éliminer : « Ceci débute mal, dit tout haut Portalis présent à ces scènes : si les Jacobins ont le pouvoir de nous chasser d’ici, nous n’y resterons pas longtemps. » Il y resta assez, durant deux années, pour y fonder sa réputation d’orateur social, fidèle à tous les principes de modération et d’humanité. […] S’élevant aux vrais principes de la liberté religieuse, il fait voir qu’au point de vue politique, il est impossible de ne pas appliquer « à une religion connue, ancienne, longtemps dominante et même exclusivement autorisée, professée par les trois quarts des Français, les principes de tolérance et de liberté que la Constitution proclame pour tous les cultes : Voudrions-nous aujourd’hui, s’écrie-t-il, que l’intolérance philosophique remplaçât ce que nous appelons l’intolérance sacerdotale ?
La plupart sont des systématiques et des logiciens qui font ou des constructions à priori ou des plaidoyers : ils défendent ou condamnent la démocratie d’après certains principes généraux ; mais pas un n’a étudié la démocratie comme un fait, et cela d’ailleurs par une raison très-facile à comprendre, c’est que ce fait n’existait pas encore, au moins sur une grande échelle. […] De là vient que les uns réclamaient la liberté de la commune, la liberté de l’enseignement, la liberté de l’association, espérant ressaisir, ainsi leur influence perdue ; les autres, au contraire, que leurs principes auraient dû conduire à défendre toutes les libertés, ne voyaient dans certaines d’entre elles qu’un piège de la féodalité, du clergé et de l’aristocratie. […] M. de Tocqueville, l’un des premiers, sinon le premier, a soutenu à la fois ces deux principes : que la démocratie est la forme nécessaire de la société moderne, et que la démocratie doit avoir pour bases et en même temps pour limites toutes les libertés. […] Il faut donc louer Tocqueville précisément à cause de la généralité de ses vues, qui ne nous enchaînent pas à telle application plutôt qu’à telle autre, et qui, mettant à notre disposition des principes excellents, nous laissent libres de juger de la mesure et des moyens de l’exécution. […] Sans doute, lorsqu’une question particulière est soulevée, le publiciste doit lui donner une solution pratique et proposer des moyens proportionnés aux conjonctures ; mais dans la science il doit se borner aux principes : c’est à cette condition qu’il peut espérer de vivre au-delà d’un temps et d’un pays particulier.
— Avant d’appliquer les principes que nous venons de poser dans le chapitre précédent aux êtres organisés vivant à l’état de nature, il nous faut examiner brièvement si ces derniers sont sujets à quelque variation. […] Les savants tournent dans un cercle vicieux, quand ils prétendent que les organes importants ne varient jamais ; car, ainsi que plusieurs naturalistes en sont convenus avec bonne foi, ils commencent par ranger empiriquement, au nombre des caractères importants de chaque espèce, tous ceux qui, chez cette espèce, sont invariables : or, en partant de ce principe, aucun exemple de variation importante ne saurait jamais se présenter. […] Je suis, du reste, autorisé par le docteur Hooker à ajouter qu’après avoir lu avec attention mes manuscrits et examiné ces tables, il juge que les principes que je vais poser tout à l’heure sont suffisamment établis. […] En partant de ce principe que les espèces ne sont que des variétés bien tranchées et bien définies, je fus conduit à supposer que les espèces des plus grands genres en chaque contrée doivent aussi présenter un plus grand nombre de variétés que les espèces des plus petits genres ; car, partout où un grand nombre d’espèces étroitement alliées, c’est-à-dire du même genre, ont été formées, beaucoup de variétés ou espèces naissantes doivent, en règle générale, être actuellement en voie de formation. […] Mais lorsque nous en viendrons à discuter le principe que j’ai nommé de la divergence des caractères, nous verrons comment on peut l’expliquer, et comment les moindres différences qui distinguent les variétés tendent à s’accroître pour former les différences plus profondes qui séparent les espèces.
Son influence est devenue si générale qu’il a cessé, ou peu s’en faut, d’être, dans l’univers intellectuel où nous vivons, le principe de la fonction spéciale qu’autrefois on dénommait la Critique. […] À travers ces tergiversations, toutefois, des révélations, persiste un principe dont l’unité subit des fluctuations harmonieuses au développement de l’esprit humain et qui a reçu des philosophes le nom de Religion Naturelle. C’est la morale universelle : les principes du Décalogue, les commandements de Dieu. […] Alors le dogme lui-même s’altère, tombe, en de folles débauches de sensualité où la foi s’énerve, où le devoir d’être heureux oublie son principe certain et son orientation vers l’infini. […] Des esprits éminents se sont accordés sur le principe d’une humanité divine telle que la représente la sublime figure de Jésus, dégagée des oiseuses disputes sur le point de savoir s’il fut Dieu.
Telle est la conséquence dans les phénomènes historiques et philosophiques des deux grands principes de la vie organique : le principe évolutif et le principe conservateur. […] Comme tout mouvement réactionnaire et négatif, voué par principe même à la stérilité, il n’a pu donner naissance à aucune œuvre. […] En aucune occurrence ce splendide ouvrier, bâti pour accomplir de grandes tâches dans de grandes époques, n’accepta les principes étroits qui déparent, aujourd’hui encore, la société contemporaine. […] Il sait que le mouvement des races se dessine déjà en principe dans les tendances que possède l’amibe primitive à se mouvoir vers la lumière. […] Il aura trouvé dans le matérialisme les principes d’une esthétique nouvelle.
Le principe de la concurrence à côté et en face de l’Université a été posé d’après le Rapport même de M. de Broglie ; il est difficile que ce principe, dans de certaines limites, n’arrive pas à triompher.
On va aux guerres d’extermination, parce qu’on abandonne le principe salutaire de l’adhésion libre, parce qu’on accorde aux nations, comme on accordait autrefois aux dynasties, le droit de s’annexer des provinces malgré elles. Des politiques transcendants se raillent de notre principe français, que, pour disposer des populations, il faut préalablement avoir leur avis.
La lecture de ce Philosophe toujours flottant dans ses principes, non seulement enhardit sa témérité, mais encore le rendit un Sceptique outré, & ôta à son esprit la faculté de trouver une assiette fixe. […] Jamais l’Athéisme ne parut plus réduit en principe, quoiqu’adroitement enveloppé, que dans cette Production, qui annonce par-tout l’esprit dur & le cœur corrompu.
Enfin, dans cette quatrième époque, on vit naître et se développer l’éloquence chrétienne qui tenait à des idées, des principes et des objets entièrement nouveaux. […] Des principes qui tendaient à élever la faiblesse, à rabaisser l’orgueil, à égaler les rangs par les vertus, devaient donner à l’éloquence un mélange de force et de douceur ; enfin, l’étude et la méditation des livres sacrés, répandirent souvent sur ces discours une teinte orientale, inconnue jusqu’alors aux orateurs de l’empire ; d’un autre côté, le mépris d’une vaine gloire, l’absence des passions, l’impression que l’orateur faisait souvent par la seule idée du Dieu dont il était le ministre ; enfin, la persuasion qu’entre les mains de la divinité tous les instruments sont égaux, durent ou retarder, ou affaiblir les progrès de ce genre d’éloquence. Les orateurs chrétiens, par leurs principes même, devaient négliger l’art.
Tel fut mon premier principe fondamental. […] Ici se développe en sa plus grande extension le principe de généralité nécessaire au sujet épique. […] Comment associer ce principe à cette autre nécessité de ne raconter qu’une action merveilleuse, et par conséquent hors de la croyance ? […] La question est de principe, et l’affirmative ne souffre point la restriction qu’ils y mettent. […] On peut juger de celles-ci relativement à celles-là, comme des principes et de leurs conséquences.