retirez-vous seulement un peu de lui pour qu’il respire un moment, jusqu’à ce que vienne la fin tant désirée de sa journée, semblable à la journée du mercenaire ! […] Pour que cette réhabilitation fût possible, il fallait que l’homme fût libre de mériter sa réhabilitation et son immortalité dans une autre vie. Pour qu’il fût libre, il fallait qu’il y eût combat méritoire et à armes égales entre son intelligence et ses passions ; il fallait que sa conscience fût en lui-même le juge de la victoire ou de la défaite. Pour que ce combat, dont l’immortalité est le prix, fût possible, il fallait qu’il y eût assez de ténèbres sur notre âme pour autoriser le doute, assez de lueurs pour éclairer la foi. […] Un véritable grand homme fait trop rougir son espèce ; il faut vite le retrancher du monde pour que sa vertu n’humilie pas le genre humain.
C’est là le fond de Proudhon, sa pensée maîtresse à travers tant de pensées confuses et contradictoires J’ai assez dit que c’est une idée fausse pour qu’on ne s’étonne pas que je le répète et pour qu’on me permette de le répéter très brièvement. […] Pour que Julien fût un Lafargue, Stendhal a bousculé et gâté tout son roman. […] Pour qu’il y ait justice il faut que les hommes soient égaux. […] Ils sentaient bien que les droits sans contrat ne sont rien du tout, et, pour qu’il y eût droit, c’est le contrat qu’ils ont inventé. […] Cela, sans se nommer, mais avec mille adresses pour qu’on ne puisse pas s’y méprendre.
Tous ces grands écrivains sont trop rébarbatifs pour que le premier venu les aborde. […] Ce fonds, il n’est pas nécessaire de le dire, c’est la désolation de l’abomination sur un monde assez mal fait pour que moi je n’aie pas la satisfaction non pas de tous mes besoins mais de toutes mes passions. […] Il en faut pour tout le monde, et la terre produit assez de roses, de myrtes et de petits pois pour que tout le monde en ait sa suffisance. […] À la suite, assez de gens ont brûlé leur encens devant les productions littéraires de ce temps-là pour qu’il soit inutile de les louer à mon tour. […] Chacun de ses articles célébra en quelque sorte, la découverte d’un homme de génie perdu, et je ne veux pas railler, Dieu m’en préserve, mais il me semble que je ne dépasse pas les limites de l’exacte vérité en disant qu’il suffisait qu’un pauvre poète fût bien obscur, bien méconnu pour que M.
Ils abordent assez résolument la question pour que je leur laisse le soin de la poser. […] Suffira-t-il de dire aux artistes qu’en vertu du progrès ils doivent, comme les mathématiciens, être toujours plus profonds et plus habiles pour qu’en effet ils le deviennent ? […] Cette gloire est trop chère aux amis du nouveau Colomb pour que je songe à la lui dénier. […] Aspirer à refaire ce qu’ils ont fait, ce serait implicitement nier leur œuvre, et la tâche qui se déroule devant nous est bien assez copieuse pour que nous ne perdions pas notre temps à regarder en arrière. […] La leçon a été assez complète pour que ceux qui en sont sortis sains et saufs, soient un peu tenus à en faire leur profit.
Jeune homme, qui vous destinez aux lettres et qui en attendez douceur et honneur, écoutez de la bouche de quelqu’un qui les connaît bien et qui les a pratiquées et aimées depuis près de cinquante ans, — écoutez et retenez en votre cœur ces conseils et cette moralité : Soyez appliqué dès votre tendre enfance aux livres et aux études ; passez votre tendre jeunesse dans l’etude encore et dans la mélancolie de rêves à demi-étouffés ; adonnez-vous dans la solitude à exprimer naïvement et hardiment ce que vous ressentez, et ambitionnez, au prix de votre douleur, de doter, s’il se peut, la poésie de votre pays de quelque veine intime, encore inexplorée ; — recherchez les plus nobles amitiés, et portez-y la bienveillance et la sincérité d’une âme ouverte et désireuse avant tout d’admirer ; versez dans la critique, émule et sœur de votre poésie, vos effusions, votre sympathie et le plus pur de votre substance ; louez, servez de votre parole, déjà écoutée, les talents nouveaux, d’abord si combattus, et ne commencez à vous retirer d’eux que du jour où eux-mêmes se retirent de la droite voie et manquent à leurs promesses ; restez alors modéré et réservé envers eux ; mettez une distance convenable, respectueuse, des années entières de réflexion et d’intervalle entre vos jeunes espérances et vos derniers regrets ; — variez sans cesse vos études, cultivez en tous sens votre intelligence, ne la cantonnez ni dans un parti, ni dans une école, ni dans une seule idée ; ouvrez-lui des jours sur tous les horizons ; portez-vous avec une sorte d’inquiétude amicale et généreuse vers tout ce qui est moins connu, vers tout ce qui mérite de l’être, et consacrez-y une curiosité exacte et en même temps émue ; — ayez de la conscience et du sérieux en tout ; évitez la vanterie et jusqu’à l’ombre du charlatanisme ; — devant les grands amours-propres tyranniques et dévorants qui croient que tout leur est dû, gardez constamment la seconde ligne : maintenez votre indépendance et votre humble dignité ; prêtez-vous pour un temps, s’il le faut, mais ne vous aliénez pas ; — n’approchez des personnages le plus en renom et le plus en crédit de votre temps, de ceux qui ont en main le pouvoir, qu’avec une modestie décente et digne ; acceptez peu, ne demandez rien ; tenez-vous à votre place, content d’observer ; mais payez quelquefois par les bonnes grâces de l’esprit ce que la fortune injuste vous a refusé de rendre sous une autre forme plus commode et moins délicate ; — voyez la société et ce qu’on appelle le monde pour en faire profiter les lettres ; cultivez les lettres en vue du monde, et en tâchant de leur donner le tour et l’agrément sans lequel elles ne vivent pas ; cédez parfois, si le cœur vous en dit, si une douce violence vous y oblige, à une complaisance aimable et de bon goût, jamais à l’intérêt ni au grossier trafic des amours-propres ; restez judicieux et clairvoyant jusque dans vos faiblesses, et si vous ne dites pas tout le vrai, n’écrivez jamais le faux ; — que la fatigue n’aille à aucun moment vous saisir ; ne vous croyez jamais arrivé ; à l’âge où d’autres se reposent, redoublez de courage et d’ardeur ; recommencez comme un débutant, courez une seconde et une troisième carrière, renouvelez-vous ; donnez au public, jour par jour, le résultat clair et manifeste de vos lectures, de vos comparaisons amassées, de vos jugements plus mûris et plus vrais ; faites que la vérité elle-même profite de la perte de vos illusions ; ne craignez pas de vous prodiguer ainsi et de livrer la mesure de votre force aux confrères du même métier qui savent le poids continu d’une œuvre fréquente, en apparence si légère… Et tout cela pour qu’approchant du terme, du but final où l’estime publique est la seule couronne, les jours où l’on parlera de vous avec le moins de passion et de haine, et où l’on se croira très clément et indulgent, dans une feuille tirée à des milliers d’exemplaires et qui s’adresse à tout un peuple de lecteurs qui ne vous ont pas lu, qui ne vous liront jamais, qui ne vous connaissent que de nom, vous serviez à défrayer les gaietés et, pour dire le mot, les gamineries d’un loustic libéral appelé Taxile Delord.
Max Elskamp, par ses Salutations, nous rappelle le vivant Souvenir de Jules Laforgue et encore cette Sagesse de Verlaine : il n’y a pas ici imitation, mais une parenté lointaine peut-être, suffisante en tout cas pour que notre sympathie aille, d’abord, à l’auteur.
Dans le roman en particulier, pour qu’il soit bon, il faut qu’il y ait beaucoup de choses senties, beaucoup de choses observées, et que les choses devinées dérivent logiquement et simplement et sans solution de continuité des choses observées et des choses senties.
« Nous ne le suivrons pas davantage dans les détails où il entre sur les trois facultés de médecine, de jurisprudence et de théologie, et qui, s’appliquant à des professions particulières, n’ont point assez de rapport aux idées générales de l’éducation, pour que ce soit ici le lieu d’exposer et de discuter les opinions plus ou moins justes, les réflexions plus ou moins piquantes de l’auteur sur ces différents sujets.
Il faut qu’une nation soit bien nombreuse et bien riche pour qu’il y ait, sans conséquence fâcheuse, beaucoup de ces individus qui pensent tandis que les autres travaillent.
Ils attribuèrent à ces deux caractères les actions particulières dont la célébrité pouvait assez frapper l’attention d’un peuple encore stupide, pour qu’il les rangeât dans l’un ou dans l’autre genre.
Pour que la première racine soit coupée, il suffit que le professeur et le journaliste deviennent des instruments de l’État. […] Pour que la troisième racine soit coupée, il suffît que le déclin actuel du libéralisme politique en Europe arrive à ses conclusions et produise ses conséquences. […] Mais, pour qu’il y ait un passé, il faut qu’il y ait un présent. […] Il faut ce trou dans l’influence de Montaigne, pour que le classicisme français fasse, lui, sa trouée. […] Il lui faut autre chose pour qu’elle se nourrisse et qu’elle crée.
Ils sont trop loin de nous pour que nous les aimions comme des frères, trop près pour que nous les adorions comme des maîtres. […] Orphée a été déchiré par les Ménades ; que pouvaient-elles faire de cet être incomplet qui inspirait assez de respect pour qu’on n’osât pas le mêler aux fêtes de l’ivresse, pas assez pour qu’on les interrompît à sa vue ? […] Et sans bruit, pour que seul, oh ! […] Déjà, Alphonse Lemerre est assez opulent, pour que M. de Rothschild s’inquiète, la nuit, dans ses songes, de cette fortune grandissante ! […] Pour que toute la vie en ses yeux se confonde.
Le Chat noir a trop d’esprit dans sa robe lustrée et sa grâce féline a bien trop de délicatesse pour qu’il s’attarde sur des, livres. […] Il ne reste plus que ce seul pas à faire pour que leur aimable patriarche Cham soit enfin vengé. […] La réalité historique est bien assez poignante pour que son imagination de poète ne soit nullement embarrassée de l’y découvrir. […] Léon Bloy au Figaro et le retentissement en fut assez considérable pour qu’il soit tout à fait légitime de le faire figurer ici. […] Trois raisons fortes pour que les Français du dix-neuvième siècle le mettent dans leur paradis de statues.
Trop de respect en lui pour qu’il s’indigne. […] Mais si les nœuds des muscles sont dissimulés, c’est pour que rien ne détourne les yeux d’accompagner le mouvement. […] Dieu l’a créé pour qu’il « représente au-devant de ce qui est ce qui n’est pas111 ». […] Il suffit de rendre Dieu présent, de l’offrir sans cesse à tous les regards pour qu’ils trouvent en lui leur convergence. […] Si sur terre nous avons vécu avec Lui en vivant dans l’église, Dieu va nous être livré pour que nous nous en emparions, pour qu’il soit notre bien et notre inépuisable délice.
Pour les anciens dieux, représentants de l’ancienne morale, il n’y a pas de raison pour que cela finisse. […] » Marco fut inventée pour que cette phrase pût être dite, voilà tout. […] Alphonse, mais non pas de la même façon Elles aiment ; ce n’est rien, et cela suffit pour qu’elles soient d’une autre race que lui. […] Mais, pour que la chose soit facile, il sera bon que Philippe ait une raison de faire sa cour à Marcelle. […] L’orage nous est envoyé pour notre punition, pour que nous le sentions, et toi, tu veux te défendre avec des tiges et d’autres stupidités, que Dieu me pardonne !
Si adroit que soit l’écrivain, comment fera-t-il pour que les simples mots remplacent un orchestre ? […] Du moins, il sait « ce qu’il faut d’amertume à la gaieté pour qu’elle ait un sens et à la tendresse pour qu’elle soit profonde ». […] Il est assez remarquable, et singulier même, pour qu’on veuille en chercher les causes. […] Disons, pour que cet inconvénient nous soit épargné : le récit par les faits. […] Et, cette idée-là, pour qu’elle dure, il faut qu’elle soit erronée.
Ou c’est déjà un drame qu’on a tourné en roman (mais je ne crois pas), ou c’est un roman qui est fait pour qu’on l’accommode en pièce de théâtre. […] Il l’a traitée de folle et lui a commandé de vivre, ne fût-ce que pour que quelque chose restât de lui, pour qu’il pût vivre encore dans son souvenir, dans les intimités mélancoliques de son regret. […] On s’arrangeait pour qu’ils se répondissent l’un à l’autre. […] La lettre m’est envoyée pour que je la passe à une autre. […] Il n’est nullement nécessaire, fait-il remarquer, qu’il y ait signature de contrat pour qu’il y ait contrat.
Il ne suffit pas qu’un païs soit à une certaine distance de la ligne pour que le climat en soit propre à la nourriture des hommes d’esprit et de talent.
Ils furent, il est vrai, les trois plus vigoureux hommes de peine que l’érudition et la philologie aient produits au xvie siècle ; mais est-ce assez, au xixe siècle, pour qu’on leur fasse une encadrure disproportionnée avec ce qu’ils furent en réalité et ce qu’ils sont aujourd’hui dans la mémoire des hommes ?