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2404. (1802) Études sur Molière pp. -355

le monarque qui faisait trembler l’Europe, recula devant le parti déchaîné contre le Tartuffe ; et ce parti, devenu nécessairement plus nombreux, plus puissant, plus audacieux, par la politique circonspection du souverain, se porta aux plus grands excès. […] À ce triomphe remporté par Molière sur les gens d’épée devait en succéder un autre bien plus difficile et bien plus flatteur ; il triompha de la fausse dévotion, de la crédulité et de la politique.

2405. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

* * * — Les fautes que les hommes d’État font sur le théâtre de la politique, ils les feraient comme hommes, en famille ou dans la société, qu’on les enfermerait.

2406. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Les Romains qui furent laboureurs dès qu’ils furent en société politique, regarderent la terre & ses parties comme autant de meres qui nourrissoient les hommes. […] La diversité des climats, la constitution politique des Etats ; les révolutions qui en changent la face ; l’état des sciences, des arts, du commerce ; la religion & le plus ou le moins d’attachement qu’on y a ; les prétentions opposées des nations, des provinces, des villes, des familles même : tout cela contribue à faire envisager les choses, ici sous un point de vûe, là sous un autre, aujourd’hui d’une façon, demain d’une maniere toute differente ; & c’est l’origine de la diversité des génies des langues. […] Il ne seroit pas plus merveilleux de trouver des idiotismes de l’une des trois dans l’autre, à cause des liaisons de voisinage, d’intérêts politiques, de commerce, de religion, qui subsistent depuis long-tems entre les peuples qui les parlent ; comme on n’est pas surpris de rencontrer des arabismes dans l’espagnol, quand on sait l’histoire de la longue domination des Arabes en Espagne. […] C’est même le seul moyen direct que l’on ait dans plusieurs langues, & spécialement dans la nôtre, d’exprimer le commandement à la troisieme personne : le style des réglemens politiques en est la preuve.

2407. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Cet ensemble n’eut lieu qu’après la réunion du théâtre de l’Odéon avec celui du Palais-Royal ou de la République  ; car les opinions politiques avaient aussi séparé la Comédie en deux camps.

2408. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

Lorsque je contemple les divers plans d’un grand paysage, il n’y a qu’elles dans mon esprit, comme, lorsque je lis un chapitre d’économie politique ou de morale, il n’y a que des mots dans mon esprit ; et cependant, dans le premier cas, je crois apercevoir directement des grandeurs et des distances, comme, dans le second cas, je crois apercevoir directement des qualités pures et des rapports généraux. — Pour employer les expressions de M. 

2409. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre III. Le lien des caractères généraux ou la raison explicative des choses » pp. 387-464

Grâce aux documents conservés et par des procédés exacts de reconstruction méthodique, nous pouvons aujourd’hui supprimer la distance du temps, nous représenter en spécimens plus ou moins nombreux le Français ou l’Anglais du dix-septième siècle ou du moyen âge, l’ancien Romain, et même l’Indou de l’époque bouddhique, nous figurer sa vie privée, publique, industrielle, agricole, politique, religieuse, philosophique, littéraire, bref, faire la psychologie descriptive de son état moral et mental et l’analyse circonstanciée de son milieu physique et social, puis de ces éléments passer à des éléments plus simples encore, démêler les aptitudes et les tendances qui se retrouvent efficaces et prépondérantes dans toutes les démarches de son esprit et de son cœur, noter les conceptions d’ensemble qui déterminent tout le détail de ses idées, marquer les inclinations générales qui déterminent le sens de toutes ses actions, bref, distinguer les forces primordiales qui, présentes et agissantes à chaque moment de la vie de chaque individu, impriment au groupe total, c’est-à-dire à la société et au siècle, les caractères que l’observation lui a reconnus115.

2410. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

On peut, par politique, en prendre le parti, Quand de nos jeunes ans l’éclat est amorti ; Cela sert à couvrir de fâcheuses disgrâces.

2411. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Et tandis qu’en politique, il réclame encore pour l’individu la liberté d’expansion, il proclamait alors la liberté de l’expression.

2412. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Quelle part veut-on qu’elles prennent dans les fureurs d’une conspiration, ou dans les raisonnemens politiques d’un ambitieux ? […] Comme l’unité d’intérêt dans Oedipe, consiste dans le dévelopement des circonstances qui servent à l’éclaircissement de son sort ; et que ce dévelopement ne suffiroit pas par lui-même, à remplir cinq actes, on y a ajoûté des épisodes de politique ou d’amour qui suspendent d’autant l’impression principale, et qui donnent, pour ainsi dire, deux pieces en une : mais ces épisodes, sur tout un épisode d’amour, a l’air si forcé dans le sujet d’Oedipe, on y sent tellement le contre-tems de cette passion avec l’horreur qui doit saisir continüement les personnages, qu’il est étonnant que les auteurs se soient permis un si malheureux contraste.

2413. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Voici ce que les habitants du pays racontent à ce sujet, d’après l’autorité de leurs ancêtres : pendant que Molière séjournait à Pézenas, le samedi, jour du marché, il se rendait assidûment, dans l’après-dinée, chez un barbier de cette ville, nommé Gély, dont la boutique très achalandée était le rendez-vous des oisifs, des campagnards et des agréables ; car, avant l’établissement des cafés dans les petites villes, c’était chez les barbiers que se débitaient les nouvelles, que l’historiette du jour prenait du crédit, et que la politique épuisait ses combinaisons. […] Robinet en rend ainsi compte dans sa Lettre en vers à Madame, du 13 mars 1667 : Cette dernière des merveilles De l’aîné des fameux Corneilles Est un poème sérieux, Où cet auteur si glorieux, Avecque son style énergique Des plus propres pour le tragique, Nous peint, en peignant Attila, Tout à fait bien ce règne-là, Et de telle fatigue s’explique En matière de politique Été grand ministre ou grand roia. […] … Enfin, je ne crois pas faire un jugement téméraire d’avancer qu’il n’y a point d’homme si peu éclairé des lumières de la foi qui, ayant vu cette pièce ou sachant ce qu’elle contient, puisse soutenir que Molière, dans le dessein de la jouer, soit capable de la participation des sacrements, qu’il puisse être reçu à pénitence sans une réparation publique, ni même qu’il soit digne de l’entrée des églises après les anathèmes que les conciles ont fulminés contre les auteurs de spectacles impudiques ou sacrilèges, que les Pères appellent les naufrages de l’innocence et des attentats contre la souveraineté de Dieu. » Auteurs de nos jours, qui voyez vos ouvrages écartés de la scène par une politique ombrageuse, ce langage de la délation mystique ne vous est pas inconnu.

2414. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

—  Un politique.

2415. (1904) Zangwill pp. 7-90

Le monde moderne, l’esprit moderne, laïque, positiviste et athée, démocratique, politique et parlementaire, les méthodes modernes, la science moderne, l’homme moderne, croient s’être débarrassés de Dieu ; et en réalité, pour qui regarde un peu au-delà des apparences, pour qui veut dépasser les formules, jamais l’homme n’a été aussi embarrassé de Dieu.

2416. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

— Un politique.

2417. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Les extraits que Constantin Porphyrogenete fit faire des excellens Historiens Grecs & Latins sur l’histoire, la Politique, la Morale, quoique d’ailleurs très-loüables, ont occasionné la perte de l’Histoire Universelle de Nicolas de Damas, d’une bonne partie des Livres de Polybe, de Diodore de Sicile, de Denys d’Halicarnasse, &c. […] Politique angloise. […] C’est le concours d’un grand nombre de circonstances différentes qui a formé ces diverses langues : le climat, l’air, le sol, les alimens, les voisins, les relations, les Arts, le commerce, la constitution politique d’un Etat ; toutes ces circonstances ont eu leur part dans la formation des langues, & en ont fait la variété. […] Tout, chaque, nul, aucun, sont donc la marque de la généralité ou universalité des propositions : mais souvent ces mots ne sont pas exprimés, comme quand on dit : les François sont polis, les Italiens sont politiques ; alors ces propositions ne sont que moralement universelles, de more, ut sunt mores, c’est-à-dire, selon ce qu’on voit communément parmi les hommes ; ces propositions sont aussi appellées indéfinies, parce que d’un côté, on ne peut pas assûrer qu’elles comprennent généralement, & sans exception, tous les individus dont on parle ; & d’un autre côté, on ne peut pas dire non plus qu’elles excluent tel ou tel individu ; ainsi comme les individus compris & les individus exclus ne sont pas précisément déterminés, & que ces propositions ne doivent être entendues que du plus grand nombre, on dit qu’elles sont indéfinies.

2418. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

On jouit d’eux, et on les néglige ou on les méprise ; tel, pour une allusion politique, est mis en prison, et manque de perdre les oreilles ; les grands, les gens d’administration les rudoient comme des valets.

2419. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

J’entends par génie, le caractère transcendant du talent, cette physionomie de l’esprit qui vous frappe au premier coup d’œil dans un homme de lettre, ou dans un homme politique, soit par la nouveauté inattendue, soit par la force de l’acte, de la pensée et du style, et qui vous fait dire : Voilà un homme de génie.

2420. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Un roman où deux familles, séparées par des dissensions politiques, habitent deux montagnes voisines, et où le fils d’une de ces familles devient amoureux de la fille de l’autre famille et, plus heureux que Roméo, arrive à se la faire accorder : roman dans lequel l’intérêt amoureux est associé à l’intérêt dramatique d’une conspiration du prince Irouka contre l’empereur régnant. […] Une intrigue politique fait perdre au père du héros du roman ses dignités et sa fortune, tandis que la même aventure arrive à la famille de la princesse, et les deux fiancés se perdent de vue.

2421. (1774) Correspondance générale

Si nonobstant le dédain avec lequel vous traitez mon pays (et que je dois par politique vous pardonner, car ma vanité se console par l’idée d’avoir à pardonner quelque chose aux êtres que leur perfection a élevés au-dessus de la sphère commune), si vous daignez m’honorer de quelques-unes de vos commissions, croyez qu’elles seront très-ponctuellement remplies. […] Si vous aviez écrit quelque chose sur l’administration politique, civile, militaire, etc., et que vous m’estimassiez assez pour me confier vos réflexions, je vous jure que je n’aurai aucune répugnance à me parer de vos plumes.

2422. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Je ne puis résister au désir de citer un bel et dernier exemple, tiré d’une pièce toute moderne et essentiellement parisienne, les Rois en exil, que des susceptibilités politiques ont arrêtée trop tôt pour le plaisir de ceux qui sentent l’intérêt artistique qu’offrent tous les ouvrages de M.  […] C’est jour de grande soirée chez la reine d’Illyrie ; sous l’apparence d’un bal, il s’agit d’une réunion politique où vont se prendre des résolutions viriles.

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