Mais pendant la dispute, le pied lui glisse dans le sang 85. » Le représentant le plus illustre de ce clergé qui aurait toujours, au dire de ses suppôts, répudié la violence, Bossuet, est, en réalité, un inquisiteur de race.
Mais ceci, c’est une autre question, d’un autre ordre, et qui touche, si je ne me trompe, à ce qu’il y a de plus nouveau dans Tartufe… II Pour des raisons que vous savez, Molière voulait intéresser Louis XIV en personne au succès de Tartufe, de façon que la cabale, s’il fallait que la pièce fût jouée, portât du moins jusqu’au pied du trône l’expression de sa colère. […] Mais, d’un autre côté, je ne pouvais pas sauter comme à pieds joints par-dessus quarante ans d’histoire ; je ne pouvais pas ne pas essayer de vous montrer ce qui se préparait sous ce néant apparent ; — et c’est ce que je viens de faire… J’ajoute qu’aussi bien le Turcaret de Le Sage résume en lui, pour ainsi parler, tout ce que nous venons de dire, et qu’avec des qualités qui seraient de premier ordre, si Tartufe n’existait pas, la pièce a justement les défauts qu’il nous faut pour achever de nous ouvrir les yeux sur la transformation de la comédie de caractères en drame ou en roman.
Vous figurez-vous donc Jésus revenant au milieu de vous avec une robe rose, une auréole autour du front, pieds nus et entouré de disciples vêtus de bleu, de rouge et de jaune, comme dans les tableaux de Raphaël ? […] A son réveil, qui ne tarde pas, il cherche sa femme, il l’interroge, il lui tâte les pieds. […] Des présomptueux, tous les étés, arrivent aux pieds de la montagne et veulent tout aussitôt entrer en conversation avec elle ; mais elle, haussant un peu les épaules, les envoie rouler au fond des précipices.
Au pied des Pyramides, il relut les Pensées de Pascal. […] Si j’adorais, trop tôt poète, Vos petits pieds, Trop tôt belle, vous me courbiez La tête. […] Or, à l’instant où il mettait le pied sur le marchepied, l’idée subite le frappa, que les « transformations » dont il avait fait usage pour définir les fonctions fuchsiennes étaient identiques à celles de la géométrie non euclidienne.
Un obus éclate au pied des meules où les fantassins prussiens se cachent : c’est une de nos batteries qui déjà règle son tir sur Courgivault… « Mon renseignement est arrivé. […] L’Angleterre devrait « modifier toute sa politique », devrait se retirer de la Triple-Entente, devrait procéder à une autre répartition de sa flotte : « l’Allemagne ne pourra jamais se fier aux intentions pacifiques de l’Angleterre, aussi longtemps que toute la flotte anglaise sera concentrée sur le pied de guerre dans la mer du Nord, prête à commencer une marche stratégique contre nous ». […] Il devine que l’Angleterre ne va pas se livrer pieds et poings liés à une Allemagne qui, pour assurer sa propre suprématie mondiale, exige de l’Angleterre une totale abnégation. […] Ou bien François marchait en avant ; et Marie faisait de grandes enjambées afin de poser ses pieds dans les pas de son ami.
Le chevalier était donc dans le monde sur le pied d’un homme à la mode, lorsqu’il rencontra Mlle Aïssé, et, de ce jour-là, il ne fut plus qu’un homme passionné, délicat et sensible.
Dans le rôle de Cascart (le moins banal de la pièce), avec sa lourde face romaine de bel homme rasé et son triangle de cheveux luisants et plats entre les yeux, il est, de pied en cap, le chanteur de café-concert, le chanteur avantageux et gras ; et, en même temps que l’extérieur et l’allure du personnage, il en exprime avec plénitude l’âme molle et paisible, l’expérience toute spéciale et qui ne saurait avoir d’étonnements, le doux cynisme totalement inconscient, cordial, bonhomme, et dont la bassesse n’admet pas un grain de méchanceté.
Elle se jette aux pieds de Pyrrhus, elle lui rappelle ses serments d’amitié : amitié, mot qui lui en épargne un autre ; elle s’excuse d’un reste de fierté ; enfin, la femme venant encore au secours de la mère, elle rend malgré elle quelque espoir à Pyrrhus.
Sur la plupart des points il est arrêté ; ces arrêts se traduisent à nos yeux par autant d’apparitions d’espèces vivantes, c’est-à-dire d’organismes où notre regard, essentiellement analytique et synthétique, démêle une multitude d’éléments se coordonnant pour accomplir une multitude de fonctions ; le travail d’organisation n’était pourtant que l’arrêt lui-même, acte simple, analogue à l’enfoncement du pied qui détermine instantanément des milliers de grains de sable à s’entendre pour donner un dessin.
Le goût connu de la reine y avait joint les galanteries de l’école. « Quand la reine, dit Wharton, visitait la demeure de ses nobles, elle était saluée par les Pénates et conduite dans sa chambre à coucher par Mercure… Les pages de la maison étaient métamorphosés en dryades qui sortaient de tous les bosquets, et les valets de pied gambadaient sur la pelouse sous la forme de satyres… Lorsque Élisabeth traversa Norwich, Cupidon, se détachant d’un groupe de dieux sur l’ordre du maire et des aldermen, vint lui offrir une flèche d’or dont ses charmes devaient rendre le pouvoir invincible... ; présent, dit Hollinshed, que la reine, qui touchait alors à sa cinquantième année, reçut avec beaucoup de reconnaissance18. » Mais la cour a beau faire ; ce n’est pas d’elle-même que lui viennent ses plaisirs ; elle les choisit rarement, les invente encore moins, et les reçoit en général de la main des hommes qui prennent la charge de l’amuser. […] Cette habitation, demeurée quelque temps dans la famille Nash, avait depuis passé dans plusieurs mains, et la maison avait été rebâtie, mais le mûrier restait sur pied, objet de la vénération des curieux.
Par exemple, il avait visité la ville d’Adélaïde, en Australie : « Je vis, dit-il, à nos pieds, dans la plaine, traversée par un fleuve, une ville de 150 000 habitants dont pas un n’a jamais connu et ne connaîtra jamais, la moindre inquiétude au sujet du retour régulier de ses trois repas par jour » ; or Adélaïde est bâtie sur une hauteur ; aucune rivière ne la traverse ; sa population ne dépassait pas 75 000 âmes et elle souffrait d’une famine à l’époque où M. […] L’évolution n’est intelligible que par l’étude de ces accidents ; l’histoire est ici sur le même pied que la géologie ou la paléontologie.
C’est que Boileau a toujours été soutenu par ce sentiment salutaire qu’au-delà de toutes les règles, il y a le génie qui est sa règle à lui-même ; et ce qu’il cherche avant tout, c’est la vérité, laquelle n’est point systématique, et dépasse toujours, d’un pied ou d’une aile, par-ci ou par-là, le plus large des systèmes et le mieux conçu. […] Sapho écrit ces vers, dont Racine se souviendra très bien quand il écrira le rôle de Phèdre : « Quand je le vis franchissant d’un pied léger la porte, je devins plus froide que la neige, tandis que de mon front dégouttait la sueur, abondante comme la rosée du matin ; mes lèvres immobiles se refusaient aux paroles. » Théocrite reproduit en d’autres termes ces beaux cris ; puis il ajoute : « Je n’aurais pu proférer même les sons inarticulés que font entendre les enfants quand ils appellent leur mère pendant le sommeil. […] Remarquez, cependant, que ces grands poètes, qui étaient littérature personnelle tout entiers, des pieds à la tête, ont fait de la poésie lyrique une province de la littérature personnelle, à ce point qu’on n’imagine point, désormais, le lyrisme autrement que comme la confidence exaltée des sentiments les plus intimes, les plus profonds, et les plus secrets (ou qui devraient l’être) de l’auteur. […] Il se portait comme à trente ans, et je le vois encore, en un entr’acte, gravissant le grand escalier avec moi d’un pied aussi ferme que jamais.
Tout autre, Anna, dont le cœur est sournois, dont le cœur est un feu qui couve, puis s’élève et flambe ; Anna, exacte aux heures des offices dans le temple, et qui n’est que volupté chaude ; Anna aux pieds nus qui, de nuit, longe les corridors, pour aller à Christophe, dans le danger. […] L’homme avait un pantalon de treillis, comme en ont les soldats à la caserne, et un vieux chapeau de paille ; la femme, une jupe courte : et, l’un et l’autre, les pieds nus dans des sabots. […] … « Il est des lieux qui tirent l’âme de sa léthargie, des lieux enveloppés, baignés de mystère, élus de toute éternité pour être le siège de l’émotion religieuse… » Il cite Lourdes, entre le gave et le rocher ; la plage mélancolique des Saintes-Maries, Vézelay héroïque, la lande de Carnac, la forêt de Brocéliande, le mont Auxois, « autel où les Gaulois moururent aux pieds de leurs dieux » ; Domrémy, avec ses trois fontaines… « Ce sont les temples du plein air… » et « il y a des lieux où souffle l’esprit… » Sur la colline de Sion-Vaudémont, promontoire en demi-lune, les Celtes avaient placé, à l’une des pointes, Rosmertha la déesse, à l’autre pointe le dieu Wotan. […] Ces merveilles aidant à ma jeune méditation, il me sembla que je vivais aux premiers jours humains ; dans un paradis terrestre peuple d’histoire sainte, je vis le vieil aède et je l’entendis qui me saluait : Je vous salue, enfants venus de Jupiter, Heureux sont les parents qui tels vous firent naître… Les enfants ont une extrême facilité à confondre les époques, à réunir en une seule et hardie synthèse les éléments divers de ce qu’ils aiment ou admirent, il me suffit de me rappeler les paradis terrestres fort païens qu’organisait ma puérile rêverie pour que je trouve naturelles ces audaces du prompt et charmant moyen âge qui, dans le texte d’Homère, lut l’annonce du Messie et ainsi transforma en prophète, en Ézéchiel prématuré, le chanteur d’Achille aux pieds légers et d’Ulysse prudent.
Et le lyrique tonnerre du verbe de Hugo, c’est au pied des monts prophétiques qu’il l’entendit gronder un jour.
« Il manquait peu de sermons, dit Saint-Simon, l’avent et le carême. » Il apportait au pied de la chaire évangélique, outre une foi demeurée intacte, même dans le plus grand emportement des passions, l’amour de la vérité qu’il cherchait sans cesse, qu’il savait entendre, pourvu qu’elle gardât la déférence qui ne messied à aucune vérité ni devant personne.
On nous raconte aussi des histoires peu convaincantes : le révérend Godfrey, en se mettant au lit, désira, avec toute l’énergie de sa volonté et toute la concentration de sa pensée, apparaître au pied du lit de son amie Mme X… Il rêva qu’il l’avait en effet visitée, et lui demanda si elle l’avait vu en rêve : « Oui. — Comment ?
— Berthe aux grands pieds (conte en vers), A.
Les uns tirent du pistolet dans les vitres et tout le monde se retourne lui mit, les pieds dans le plat, ― coram populo, ― plus tard, il devait y ajouter le reste.
Nous ne faisons pas un pas dans la rue sans nous refuser le sol où nos pieds s’appuient, les maisons qui passent sous notre regard, le but que notre œil aperçoit devant lui.