… Dans une pièce de vers qui obtint, il y a peu d’années, le prix à l’académie de Lausanne, je trouve ces beaux traits de nature ; il s’agit d’un voyageur : Il voit de là les monts neigeux Et les hauts vallons nuageux : Puis il entend les cornemuses Des chevriers libres et fiers, Perdus dans la pâleur des airs Par-dessus les plaines confuses ; et cette autre gracieuse peinture des ébats auxquels se plaisent les nains et les sylphes de la montagne : Sur les bords de l’eau claire, à l’ombre des mélèzes. […] Léonard n’est pas le Racan du dix-huitième siècle ; la belle pièce de la Retraite maintient à une haute distance la mémoire de Racan. […] S’il fallait chercher quelque représentant de la poésie du pays de Vaud, de cette poésie que Rousseau a vue dans les lieux, et qu’il a contestée aux habitants ; que quelques-uns, que plusieurs nourrissent pourtant avec culte ; il faudrait se tourner à côté, vers cette jeunesse de Lausanne qui s’essaye encore, feuilleter ce recueil des Deux Voix dans lequel je puis désigner la pièce du Sapin, entre autres, comme franche impression des hautes cimes ; s’adresser à la conversation de quelques hommes, comme M. le pasteur Manuel, qui se sont plus dirigés à l’étude qu’à la production, et qui, pieux et modérés, savent et sentent, en face de leur lac et de leurs montagnes, toute vraie poésie depuis les chœurs de Sophocle jusqu’aux pages de Mme de Staël23. […] Voici une pièce inédite adressée par lui à une personne amie : il était alors en Allemagne, où il mourut. […] Un seul mot qui pourrait déplaire dans cette pièce sans tache est celui d’angoissée, mais je dois dire qu’il est d’usage habituel dans le canton de Vaud ; la lecture de la Bible en langue vulgaire maintient en circulation beaucoup de ces mots un peu étranges ou vieillis.
Mais il connaissait aussi bien que nous ce « fagotage de tant de diverses pièces » qu’étaient ses Essais. « Cette farcissure est un peu hors de mon thème, disait-il joliment un jour qu’il avait fait un écart un peu fort : je m’égare, mais plutôt par licence que par mégarde ; mes fantaisies se suivent, mais parfois c’est de loin, et se regardent, mais d’une vue oblique… J’aime l’allure poétique, à sauts et à gambades… Mon esprit et mon style vont vagabondant de même230… Je n’ai point d’autre sergent de bande à ranger mes pièces que la fortune : à mesure que mes rêveries se présentent, je les entasse ; tantôt elles se pressent en foule, tantôt elles se traînent à la file231. » Il se couvrait de Plutarque, coutumier aussi de ces « gaillardes escapades », et il avait fini par trouver que ce désordre, qui ne lui donnait pas de peine, était l’ordre même de son sujet. […] Il ajoutait donc, il cousait des pièces nouvelles : il n’ôtait pas, il ne changeait pas. […] Les opinions politiques et religieuses de Montaigne sont assorties à son art de vivre, et y font une pièce nécessaire, puisque, enfin, l’homme doit vivre en société. […] La conscience et la raison sont les pièces principales de cette délicate machine, dont l’éducation monte les ressorts pour la vie.
C’étaient tous ses amis de Marseille qui venaient pour une pièce, qu’il faisait jouer en ce moment. […] » (À développer dans un livre ou dans une pièce.) […] C’est la bonne de la maison, une petite Fadette que Mme Sand a prise dans le pays, pour jouer les pièces de son théâtre, et qui vient au salon, le soir. […] Elle ne peut s’asseoir dans une pièce, sans qu’il surgisse des plumes, de l’encre bleue, du papier à cigarettes, du tabac turc, et du papier à lettres rayé. […] Au milieu de la pièce, la table de travail, une grande table ronde au tapis vert, et où l’écrivain trempe sa plume dans un encrier qui est un crapaud.
On en ferait une pièce de premier ordre. […] Les autres pièces ne sortent pas moins malmenées des mains de M. […] Dobson, a produit des pièces absolument classiques dans leur exquise beauté de forme. […] Matthews que les pièces de M. […] Voici une de ses pièces.
Au-dessus, s’étendait un ciel tout d’une pièce, d’un gris foncé, comme un manteau lourd. […] Mais la pièce marche, impossible de causer, on prend rendez-vous dans un cabinet particulier. […] — L’auteur a retiré sa pièce. […] Dans ces deux pièces on retrouve et le poète et le prosateur dans toute leur grandeur. […] Je voulus lui faire donner, selon l’usage oriental, quelques pièces d’or, mais il refusa en disant : « Moi soldat !
— A propos de théâtre, ou plutôt sans aucun propos, un mot sur cette pièce d’Antigone encore et sur la prétention qu’ont affichée les jeunes traducteurs dans leur préface. Ils veulent absolument voir dans la pièce grecque une autorité et un précédent direct pour les drames d’aujourd’hui, et non-seulement quant à la franchise et la crudité des actions, mais quant au style, mélange, assurent-ils, de naïveté et de recherche ; tellement qu’ils ont pu entrer tout droit chez le poëte d’Antigone en sortant de chez le poëte de Falstaff (ces messieurs ont en effet traduit et arrangé pour la scène quelque chose de Shakspeare).
Nos acteurs français représentaient alors les pièces informes d’Antoine de Monchrétien, de Nicolas de Montreux (Olenix de Mont-Sacré) et d’Alexandre Hardy qui était au début de sa longue et féconde carrière. […] C’est en 1607, deux ans et demi après le départ des Gelosi, que fut jouée la petite pièce dont l’Estoile rend compte dans les termes suivants : « Le vendredi 26 de ce mois (de janvier), fut jouée à l’Hôtel de Bourgogne une plaisante farce, à laquelle assistèrent le roi, la reine et la plupart des princes, seigneurs et dames de la cour.
L’envie de s’attirer l’estime de Malherbe, & d’avoir son suffrage, fit qu’il voulut le consulter sur sa pièce. […] A moins de cela , ajouta-t-il, vous ne devez pas exposer votre réputation, en produisant une pièce si ridicule.
Une fois encore, ma pièce d’artifice avait raté. […] La pièce était-elle bonne ou mauvaise ? […] On écoute donc la pièce dans une disposition de curiosité favorable. […] Retirée subitement en plein succès, la pièce ne fut jamais reprise. — Le Cyrano de Bergerac, de M. […] Pendant plus de cent ans, quelques-unes de ses pièces sont restées au répertoire.
Je ne parle pas de la pièce, bien entendu, ajouta-t-il en souriant, de la pièce que j’ai faite avec mon ami Belot ; Jeanne Hading aurait enjôlé tout le monde à l’Institut comme au Gymnase ; je ne parle que du roman. […] — Les munitions des pièces de position sont épuisées, sire ! […] Avec un air d’importance, quand elle lui eut dit son nom, il se leva pour prendre, dans un casier, des pièces timbrées. […] Car c’est du passé seulement qu’il s’agit dans ce recueil de pièces, dont quelques-unes sont de premier ordre. […] Il aura pris ma pièce pour une demi-couronne.
Évidemment cette pièce de cinq francs gagnée d’un seul mot, M. […] Le rideau tombe brusquement avant que la pièce soit finie. […] Aussi, pas un indice matériel, pas une pièce de conviction. […] La pièce qu’on appelle la pièce bien faite ne parle pas à son cœur. […] Dans la pièce de M.
Il donnerait sa vie, au théâtre, pour sauver les braves gens qu’il voit persécuter dans les pièces de l’Ambigu. […] Il n’y a pas une pièce qui n’ait été sauvée par les acteurs ! […] Laissez-moi, je vous prie, écouter et regarder la pièce avec recueillement. […] Il est gros, trapu, tout d’une pièce ; il fait des mouvements rares et méthodiques. […] Plus de deux cents pièces de canon ouvrirent sur nous un feu épouvantable.
La relation de mon illustre ami était de quatorze mains de papier, et cependant elle était abrégée en tant d’endroits, que c’était une pièce informe. […] Le nombre des grands seigneurs qu’on mit en pièces était quatre gouverneurs de province, le grand maître de l’artillerie et trois autres. […] Il y en a qui portent vendre le manger, et des fruitiers aussi qui portent vendre le melon en pièces, et en donnent pour ce qu’on veut, jusqu’à un denier. […] La porte est de quelque douze pieds de large, fermée de deux valves ou battants revêtus de lames d’argent massif couvertes de larges pièces de rapport à jour, ciselé et doré, fort massives. […] On assure qu’il mit sous chacun une pièce d’or de huit francs de valeur et une pièce d’argent de dix-huit sols marquées à son coin.
Supposons en effet un de ces promoteurs irréfléchis de la nature absolue, de la nature vue hors de l’art, à la représentation d’une pièce romantique, du Cid, par exemple. — Qu’est cela ? […] Le génie ressemble au balancier qui imprime l’effigie royale aux pièces de cuivre comme aux écus d’or. […] Cromwell, auteur anonyme de la pièce, en veut paraître mécontent ; on le voit avancer une main vers le sceptre et la retirer ; il s’approche à pas obliques de ce trône dont il a balayé la dynastie. […] Espérons qu’on ne tardera pas à s’habituer en France à consacrer toute une soirée à une seule pièce. […] Mais, dit-on, ce spectacle, composé d’une seule pièce, serait monotone et paraîtrait long.
Comme on le voit, nous ne parlons point ici de toutes les pièces jouées, nous parlons seulement des succès d’art et d’argent. […] — Il y a, mon cher monsieur, qu’il est matériellement impossible que la pièce de Soumet passe demain. […] Buloz, et j’ajoutai que la demande qu’il me faisait pour sa femme était inutile, attendu que, malgré la promesse faite, on ne laisserait jouer à Mme Mélingue aucune pièce de mon répertoire ; j’ajoutai que l’intention bien positive était de confisquer le talent de Mme Mélingue sans aucun profit ni pour elle, ni pour nous, ni pour le Théâtre-Français. […] Or, en sept ans, le Théâtre-Français m’a donc, pour cinq pièces jouées et une pièce arrêtée par la censure dramatique, rapporté en tout, primes comprises, soixante-dix-neuf mille cinq cents francs, ci 79 500 fr. […] Maintenant supposez que les six pièces, comédies ou drames, que j’ai données au Théâtre-Français, ne m’aient pris chacune que six semaines de composition et d’exécution, ce qui est insupportable7, mais je veux faire la part belle à M.
Une pièce sans date, mais qui doit être de cette époque environ, nous montre Mézeray en voie de fonder le premier journal littéraire et scientifique qui eût paru en France. La pièce est rédigée sous forme de privilège. […] À ces causes, considérant que les sciences et les arts n’illustrent pas moins un grand État que font les armes, et que la nation française excelle autant en esprit comme en courage et en valeur ; d’ailleurs désirant favoriser le suppliant et lui donner le moyen de soutenir les grandes dépenses qu’il est obligé de faire incessamment dans l’exécution d’un si louable dessein, tant pour paiement de plusieurs personnes qu’il est obligé d’y employer que pour l’entretien des correspondances avec toutes les personnes de savoir et de mérite en divers et lointains pays ; nous lui avons permis de recueillir et amasser de foules parts et endroits qu’il advisera bon être les nouvelles lumières, connaissances et inventions qui paraîtront dans la physique, les mathématiques, l’astronomie, la médecine, anatomie et chirurgie, pharmacie et chimie ; dans la peinture, l’architecture, la navigation, l’agriculture, la texture, la teinture, la fabrique de toutes choses nécessaires à la vie et à l’usage des hommes, et généralement dans toutes les sciences et dans tous les arts, tant libéraux que mécaniques ; comme aussi de rechercher, indiquer et donner toutes les nouvelles pièces, monuments, titres, actes, sceaux, médailles qu’il pourra découvrir servant à l’illustration de l’histoire, à l’avancement des sciences et à la connaissance de la vérité ; toutes lesquelles choses, sous le titre susdit, nous lui permettons d’imprimer, faire imprimer, vendre et débiter soit toutes les semaines, soit de quinze en quinze jours, soit tous les mois ou tous les ans, et de ce qui aura été imprimé par parcelles d’en faire des recueils, si bon lui semble, et les donner au public ; comme aussi lui permettons de recueillir de la même sorte les titres de tous les livres et écrits qui s’imprimeront dans toutes les parties de l’Europe, sans que, néanmoins, il ait la liberté de faire aucun jugement ni réflexion sur ce qui sera de la morale, de la religion ou de la politique, et qui concernera en quelque sorte que ce puisse être les intérêts de notre État ou des autres princes chrétiens. […] Camusat, qui s’était occupé de l’Histoire des journaux, n’a pas eu sous les yeux le manuscrit original, sans quoi il n’eût pas omis cette pièce.
C’étaient des pièces courtes, d’ordinaire des fables, où ses rouges-gorges, ses chardonnerets avaient leur rôle et amenaient leur morale toujours humaine et sensible, bien que puritaine. […] Franklin, à qui un ami l’envoya à Passy, où il était alors, y trouva, dit-il, « quelque chose de si nouveau dans la manière, de si aisé et pourtant de si correct dans le langage, de si clair à la fois et de si concis dans l’expression, et de si juste dans les sentiments », qu’il le lut d’un bout à l’autre avec plaisir (rare louange pour des vers, surtout de la part de quelqu’un qui n’en lisait plus), et il en relut même certaines pièces plus d’une fois. […] Cette délicieuse petite pièce dit tout, la joie et l’émotion pure de Cowper entre ces deux femmes, leur union passagère et fragile, et la rose qui se brise par mégarde, avant que l’une ait achevé de l’offrir à l’autre. […] La pièce sommeilla deux ou trois ans.
Quelque jugement qu’on porte sur l’ensemble de ce travail, il le conçut à bonne fin et le commença avec un zèle extrême : L’entreprise est délicate, écrivait-il à un de ses amis de Paris, M. de Chénevières ; il s’agit d’avoir raison sur trente-deux pièces ; aussi je consulte l’Académie toutes les postes, et je soumets toujours mon opinion à la sienne. […] Dans ce Commentaire sur Corneille, il fut fort sincère ; là même où sa critique nous paraît excessive et trop peu intelligente de l’ancienne langue, il obéit à son goût personnel, à ses habitudes d’élégance, à l’ennui que lui causaient à la longue les mauvaises pièces du vieux tragique. […] J’ai souscrit, il y a deux ans, pour une édition qu’on doit faire de ses pièces de théâtre avec des commentaires. […] Racine a fini par être le premier des poètes dans Athalie, et Corneille a été le dernier dans plus de dix pièces de théâtre, sans qu’il y ait dans ces enfants infortunés ni la plus légère étincelle de génie, ni le moindre vers à retenir.
Ayant pris de bonne heure au sérieux, autant et plus que souverain en aucun temps, son rôle et ses attributions de roi, cette idée élevée, ce respect religieux de son état le mena à écrire, à dicter des instructions et des pièces assez nombreuses qui ont été recueillies. […] le cachet est le même dans toutes ces pièces : il est royal et nullement littéraire ; il n’a pu être imprimé que par Louis XIV. […] Le Père Griflet, en présence des mêmes sources et des mêmes pièces dont M. […] Il n’était pas homme à dire comme Auguste mourant après un aussi long règne et parodiant l’acteur comique dans le couplet final : « Si vous êtes contents de la pièce et de l’acteur, applaudissez !