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1049. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers (tome xviie ) » pp. 338-354

D’ailleurs, de tous les débris de l’ancienne armée, on avait conservé une excellente et nombreuse artillerie, au point d’avoir cinq ou six pièces par mille hommes. […] Vous devez avoir un noyau de plus de 6000 hommes de troupes d’élite ; je n’en ai pas tant, et j’ai pourtant détruit trois armées, fait 40000 prisonniers, pris 200 pièces de canon et sauvé trois fois la capitale.

1050. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — I » pp. 146-160

Toujours à l’avant-garde de Masséna, le 23 et le 24, il s’est porté en dernier lieu, avec une poignée d’hommes, les meilleurs marcheurs de sa troupe harassée, au point le plus avancé des crêtes sur les derrières de l’ennemi, et par son audace il l’a étonné, épouvanté, forcé d’abandonner dans les gorges chariots et pièces. […] Je viens encore, après avoir battu les Autrichiens, d’être chargé, avec ma brigade, de talonner les Piémontais, et je leur ai enlevé 19 pièces de canon.

1051. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite et fin.) »

Oui, oui, mon bon, ce n’est pas seulement en faisant des poésies et des pièces de théâtre que l’on est fécond ; il y a aussi une fécondité d’actions qui en maintes circonstances est la première de toutes… Génie et fécondité sont choses très-voisines… » Et une fois lancé, il ne s’arrêtait pas dans cette veine d’idées ; il montrait dans tous les ordres la force fécondante comme le signe le plus caractéristique du génie : Mozart, Phidias et Raphaël, Dürer et Holbein, il les prenait tous, et celui qui a trouvé le premier la forme de l’architecture gothique, et qui a rendu possible par la suite des temps un munster de Strasbourg, un dôme de Cologne ; et Luther, ce génie de la grande race, et dont la force d’action sur l’avenir n’est pas épuisée. […] Ce sont, hommes et femmes, des marionnettes incapables de vivre ; elles ont des proportions habilement conçues, mais, sur leur charpente de bois ou d’acier, ces poupées n’ont absolument que du rembourrage ; l’auteur les fait manœuvrer sans pitié, les tourne et les disloque dans les positions les plus bizarres, les torture, les fustige, déchire leur âme et leur corps, et met sans pitié en pièces et en morceaux ce qui, il est vrai, n’a aucune chair véritable : — et tout cela est l’œuvre d’un homme qui montre de grandes qualités d’historien éloquent, et auquel on ne peut refuser une vive puissance d’imagination, sans laquelle il lui serait impossible de produire de pareilles abominations. » — Vous qui parlez sans cesse de liberté, qui la voulez dans l’art et en tout, soyez conséquents ; sachez admettre et supporter les manières de sentir, même les plus opposées à la vôtre, quand elles sont sincères.

1052. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

Cependant Hamilcar, sans qu’on s’explique trop comment, reprit encore une fois le dessus, et après une suite de marches et d’actions habilement ménagées, il fit si bien qu’il enferma les étrangers dans un lieu, dans une espèce de champ clos appelé La Hache, parce que le terrain offrait assez la forme de cet instrument ; il les y réduisit d’abord à une telle famine qu’ils se virent contraints de se dévorer les uns les autres ; et finalement, après s’être saisi de la personne de leurs chefs, qui étaient venus parlementer auprès de lui, il écrasa avec ses éléphants ou tailla en pièces toute cette armée, dont pas un soldat ne réchappa : elle n’était pas moindre que de quarante mille hommes. […] Il en a usé largement ; il a créé de toutes pièces sa cité et ses habitants ; et, chose piquante !

1053. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

Il y rencontre notamment l’abbé de Pradt, le futur archevêque de Malines, alors évêque de Poitiers, chargé d’un rôle dans la pièce, et qui avait pour mission d’endoctriner le chanoine Escoïquiz, précepteur de Ferdinand vii et possédant la confiance de son royal élève. […] Le Moniteur, en publiant l’année suivante le Message au Sénat concernant la guerre d’Autriche, rapporta parmi les pièces à l’appui la conversation de l’Empereur avec l’ambassadeur de Vienne, M. de Metternich, qui avait eu lieu à l’audience diplomatique de Saint-Cloud, le 15 août 1808.

1054. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Le mérite de ses pièces dramatiques n’égale pas celui qu’il a eu de se former en ce pays-là, où il fait toutes sortes de personnages, où il complimente avec la foule, où il blâme et crie dans le tête-à-tête, où il s’accommode à toutes les intrigues dont on veut le mettre ; mais celle de la dévotion domine chez lui : il tâche toujours de tenir ceux qui en sont le chef. […] En l’écoutant, le maréchal de La Feuillade, qui connaissait déjà la pièce, demanda raison à Dangeau de son omission, et Dangeau répondit que c’était par le conseil de Racine qu’il avait supprimé ces louanges de M. de Louvois.

1055. (1894) Propos de littérature « Chapitre III » pp. 50-68

Par les contours du vers aussi bien que par les images y incluses, (malgré quelques passages un peu faibles de rythme ou de syntaxe), certaines pièces s’érigent comme d’un seul bloc indestructible ; je veux nommer les Sites surtout, et les Sonnets ; mais il en est ailleurs, dans les Épisodes par exemple : À la source des seins impérieux et beaux J’ai bu le lait divin dont m’a nourri ma Mère Pour que, plus tard, le glaive étrange et solitaire Ne connût point la honte aux rouilles des fourreaux ; Dans l’éblouissement de métal des barreaux D’un casque grillé d’or, orné d’une chimère, J’eus une vision vermeille de la terre Où les cailloux roulaient sous les pas des Héros ; Et fidèle à la gloire antique et présagée, J’ai marché vers le but ardu d’un apogée Pour que, divinisé par le culte futur Des temps, Signe céleste, au firmament, j’élève, Parmi les astres clairs qui constellent l’azur, Une Étoile à la pointe altière de mon glaive. […] Au point de vue de la plastique, je citerais vingt pièces de ce genre, et davantage, dans les Sites, les Sonnets et dans les parties de Tel qu’en Songe où M. de Régnier s’est rappelé sa première manière.

1056. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

Le crâne est composé de trois pièces distinctes ; les lignes qui les unissent sont appelées sutures. A un certain âge, ces pièces se soudent et n’en forment plus qu’une : c’est ce phénomène qui a lieu plus ou moins tard, selon les races et les individus.

1057. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — Notice sur M. G. Duplessis. » pp. 516-517

Lorsqu’en parcourant les manuscrits ou les vieux livres, il découvrait quelque pièce curieuse, inconnue ou très rare, et qu’il jugeait de quelque intérêt pour ses confrères les amateurs, il la faisait imprimer ou réimprimer à quelques exemplaires, et quelquefois dans les mêmes caractères gothiques que l’ancienne édition ; il faisait précéder la réimpression d’une petite notice, où il ne disait que l’essentiel, où il ne criait jamais à la découverte, et qu’il ne signait que de ses simples initiales (G. 

1058. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLVIII » pp. 188-192

Il s’est jeté dans le moyen âge aujourd’hui à la mode ; il s’est appliqué à deux points : 1° à prouver que l’Imitation de Jésus-Christ est bien de Gerson, ce qui restera toujours très-douteux ; 2° à réhabiliter les vieux mystères ou pièces dramatiques de nos pères.

1059. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Début d’un article sur l’histoire de César »

Ils ont poussé tout dans un sens et sont sortis de là tout d’une pièce.

1060. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MARIA » pp. 538-542

Puis, lorsqu’elle eut compris que pour motif secret Je n’avais, après tout, qu’un honnête intérêt, Elle me l’envoya seule ; et l’enfant timide Entrait, me regardait de son grand œil humide, Puis sortait emportant la pièce dans sa main.

1061. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — I. La Thébaïde des grèves, Reflets de Bretagne, par Hyppolyte Morvonnais. »

Voici une pièce qui, en justifiant nos éloges, ne fera sentir qu’à peine ce que nous critiquons : À l’enfant.

1062. (1875) Premiers lundis. Tome III « Lafon-Labatut : Poésies »

Je ne connais pas une de mes pièces, où j’aie jamais fait le moindre changement notable, si ce n’est à l’inverse du précepte de Boileau, en ajoutant quelques strophes ou quelques vers par intervalle.

1063. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre IV. De l’analogie. — Comparaisons et contrastes. — Allégories »

C’est là ce qui rend si saisissante la fameuse pièce de Barbier sur Bonaparte.

1064. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racan, et Marie de Jars de Gournai. » pp. 165-171

Le prétendu Racan fit fort le fâché de la pièce qu’on lui avoit jouée, & jura qu’il s’en vengeroit.

1065. (1894) Études littéraires : seizième siècle

La pièce de vers courtisanesque est essentiellement une pièce de circonstance, et qui ne peut pas dépasser les limites de la circonstance qui l’a fait naître. […] C’est une pièce officielle. […] Je trouve qu’il ne l’a employé que huit fois, et toujours pour des pièces très courtes. […] Il a une pièce (le psaume xi) où il entremêle alternativement les tercets elles quatrains. […] Il n’a pas été jusqu’aux maîtresses pièces, aux parties hautes et aux parties fortes.

1066. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Voici les deux pièces : « Sainte-Baume, 20 janvier 1863, par Saint-Zarhario (Var). […] Dourdain n’avait qu’un faible, et un faible bien innocent : c’était de jouer, même quand il fut barbon, les jeunes-premiers dans les théâtres de société bourgeoise où l’on montait les pièces de Scribe ; il savait par cœur tout ce répertoire, et prenait son rôle très au sérieux, ayant gardé la jeunesse du cœur. […] Un autre lecteur ami, que j’ai ou vers le même temps, s’appelait Oger ; c’est lui encore dont je me suis permis d’esquisser le portrait dans cette même première pièce des Pensées d’Aout.

1067. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Une pièce du recueil intitulé : Pauvres Fleurs. […] Je trouve dans une lettre de ce temps-là, adressée par un père à son fils âgé de quatorze ans, un tableau des mêmes scènes, qui est une pièce poignante à l’appui. […] Hippolyte Valmore avait traduit une pièce de vers passionnée et mystique : El amor de los amores.

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