Trois mois se passèrent dans les enchantements d’une passion dont madame Récamier était vivement touchée, si elle ne la partageait pas. […] Madame de Staël alla passer l’hiver à Vienne. […] Elle avait passé à Lyon, dans sa famille, les années irréprochables de sa seconde jeunesse. […] Sa colère passe toutes les bornes, même de l’honnête ; il se fait le tribun implacable, non de ses principes, mais de son ambition. […] Mais je ne crois pas que vous passiez la première ; dans tous les cas, il me paraît impossible que je vous survive !
Il passa sa vie non pas à imiter, mais à s’approprier, à se conformer à autrui. […] Il le comparait à l’Eutrapelus de Martial, ce barbier qui rase si lentement Lupercus, que tandis qu’il passe le rasoir d’un côté, la barbe repousse de l’autre58. […] On oubliait le fond par trop d’attachement à l’expression, on se flattait dépenser assez noblement, si l’on savait se passer de quelque mot proscrit. […] C’est en effet un livre à la fois si court, si nourrissant et si pratique, qu’on voudrait le faire passer tout entier en soi et se l’assimiler. […] Ceux qui par hasard les rencontrent en sont charmés ; mais le plus grand nombre passe outre sans les voir.
Il est le contemporain du passé sans cesser d’être moderne. […] C’est le passé de toute une race qui surgit des ombres anciennes, et de quelle race ? […] L’action se passe, comme on sait, à l’aurore de la Réforme. […] Les chœurs vont très bien ; l’orchestre bien, le premier moment de trouble étant passé : M. […] Troisièmement, Fourcaud relève les références à la période historique durant laquelle se passe l’action à savoir « la veille de la Réforme ».
Soudain un beau cygne passe à grand vol sur un étang. […] Ils passent par d’énormes couloirs à colonnes massives taillées dans le roc. […] Voyant que le beau naïf ne leur fait ni mal ni injure, elles rient de leur peur et passent de la gaieté à la coquetterie. […] Il y a là des harmonies d’une mysticité exquise où passe comme un souffle de Palestrina. […] Le ver rongeur du pessimisme a passé par là.
Si, dans les causes passées et présentes d’un acte tout n’est pas pour nous déterminé, à plus forte raison en est-il de même quand il s’agit de l’avenir. […] Il est seulement nécessaire que l’avenir apparaisse à toute volonté comme non déterminé indépendamment de sa volition ; ce qui n’empêche pas la volition elle-même, déterminante du côté de l’avenir, d’être déterminée du côté du passé. […] On accuse les déterministes défaire reposer leur opinion sur des considérations de passé ou de futur, de dire que telle chose aurait pu être autrement, ou encore que l’on aurait pu d’avance la prévoir. […] Il n’est pas vrai que l’argumentation des déterministes sur le passé revête cette forme puérile : « l’acte une fois accompli est accompli », ni qu’on puisse ramener à cette tautologie l’assertion déterministe que l’acte contraire était impossible. […] Ce n’est point de son passé que la sensation se renforce et se grossit ; elle est renforcée par les conditions présentes du corps et du cerveau.
Sacountala réveille tous les souvenirs à demi effacés des temps heureux qu’elle a passés avec le héros dans les délices de l’ermitage. […] Voilà bien l’expression fidèle de tout ce qui s’est passé dans mon âme. […] Suivant Wilson et Jones, qui tous deux doivent passer pour de bons juges, rien de plus mélodieux que la poésie de Calidasa. […] Que de contradictions se rencontrent dans celui-là même qui passe pour le plus pur ! […] Il reconnaît confusément les sites sauvages où il a passé sa jeunesse avec Sita.
Ceux-là nous font passer en revue tous les modernes, & oublient les anciens comme s’ils n’avoient jamais été, ou qu’ils ne méritassent point qu’on fît d’eux quelque mention. […] Les applications qu’on faisoit de chaque leçon de morale de Fenelon à la conduite passée, ou présente, de ce Monarque, en rendit la lecture plus piquante. […] Je passe tout d’un coup à Corneille. […] L’auteur, quoique Ecclésiastique, fréquentoit les réduits de la débauche, & il en avoit rapporté un langage qui a passé dans ses Satyres. […] conte une chose plaisante qui se passa dans un souper au Temple chez M. le Prince de Vendôme, au sujet des fables de la Motte.
. — En somme, la condition directe de la sensation, c’est l’action ou mouvement moléculaire du nerf ; peu importent les événements du dehors, ou les autres événements intérieurs du corps vivant ; ils n’agissent que par l’intermédiaire de ce mouvement qu’ils provoquent ; par eux-mêmes, ils ne font rien ; on pourrait se passer d’eux. […] Lorsque le reste de l’encéphale manque, elle agit encore, et le cri se produit, sans qu’une sensation l’ait provoqué. — Au contraire, conservons de l’encéphale non seulement le bulbe rachidien, mais encore la partie suivante, la protubérance annulaire dans laquelle passent les faisceaux du bulbe. […] À mesure que ce retranchement s’opère, toutes les fonctions s’affaiblissent et s’éteignent graduellement, et, passé certaines limites, elles sont tout à fait éteintes… Dès qu’une perception est perdue, toutes le sont ; dès qu’une faculté disparaît, toutes disparaissent… Pourvu que la perte de substance éprouvée par des lobes cérébraux ne dépasse pas certaines limites, ces lobes recouvrent au bout d’un certain temps l’exercice de leurs fonctions ; passé ces premières limites, ils ne les recouvrent plus qu’imparfaitement, et, passé ces nouvelles limites encore, ils ne les recouvrent plus du tout. […] Ce qui se passe dans la boîte échappe à notre observation et n’est atteint que par nos conjectures. […] Plus le courant nerveux a été énergique et fréquent de telle cellule à telle autre, plus il a de pente pour passer de la première à la seconde.
On a trop affaibli ce mot céleste ; pour moi, il passe toute beauté. […] Je m’en veux parfois d’être si sensible à la musique et de ne pouvoir m’en passer. […] Ce sont toujours des hommes au passé chargé de luttes ou de regrets. […] Des générations, cependant y ont passé l’infinité des heures hivernales sans mourir de consomption. […] Le vélin que les parcheminiers d’un moutier voisin fournissaient, passait de main en main jusqu’à l’achèvement complet.
Latouche est l’éditeur premier d’André Chénier ; il aurait bien voulu passer tout bas pour n’y avoir pas nui et pour en avoir fait plus d’un vers. […] et encore : On meurt en plein bonheur de son malheur passé.
Les passions qui dégradent l’homme, en resserrant son égoïsme dans ses sensations, ne produisent pas, sans doute, ces bouleversements de l’âme où l’homme éprouve toutes les douleurs que ses facultés lui permettent de ressentir ; mais il ne reste aux peines, causées par des penchants méprisables, aucun genre de consolation ; le dégoût qu’elles inspirent aux autres, passe jusqu’à celui qui les éprouve ; il n’y a rien de plus amer dans l’adversité que de ne pas pouvoir s’intéresser à soi : l’on est malheureux sans trouver même de l’attendrissement dans son âme ; il y a quelque chose de desséché dans tout votre être, un sentiment d’isolement si profond, qu’aucune idée ne peut se joindre à l’impression de la douleur ; il n’y a rien dans le passé, il n’y a rien dans l’avenir, il n’y a rien autour de soi, on souffre à sa place, mais sans pouvoir s’aider de sa pensée, sans oser méditer sur les différentes causes de son infortune, sans se relever par de grands souvenirs où la douleur puisse s’attacher.
Le malheur est que, quoi qu’on en dise, le cœur ne peut se passer de l’esprit. […] Si une passion est contrariée, mille idées, regrets du passé, espérances et craintes de l’avenir, délibérations et projets, viennent le soutenir et comme donner un corps au sentiment vague et flottant de sa nature.
Il y a là, il faut le dire, une abondance singulière et une vitalité puissante, toute la plantureuse confusion d’un esprit qui se cherche et s’exerce dans tous les sens, à travers les zigzags de toutes ses fantaisies, obéissant à des poussées disparates, à des intuitions subites, aux soubresauts d’une verve capricieuse, à tout ce que l’instant fait passer d’émotions, d’images et de rythmes en une âme extraordinairement vibrante et attentive, prompte à les saisir au passage et à en fixer la nuance, la forme ou le mouvement. […] Ne vous sentez-vous pas passer de la dalle où le fidèle se prosterne jusqu’au faite vertigineux des hautes voûtes et à l’éclat des verrières, puis retomber à l’humble posture de l’oraison, dans ces quelques lignes d’une ballade : « Tout taré que je suis, me voici donc ce simple, devant ta majesté qui me courbe !
La foule le méprisait, passait devant sans s’y arrêter. […] Marsolleau, levé, quittait sa pipe, et récitait d’une voix dolente des vers charmants : MOI J’ai dans mon sang le sang des époques hautaines, Je suis le petit-fils des marquises lointaines Et des trouvères blonds, de grâce revêtus, Qui passaient — de châteaux en châteaux attendus Par le rêve espérant des vierges amoureuses — Et puis disparaissaient par les routes ombreuses, Comme un chant qui s’éteint que l’on n’entendra plus.
Pareillement, et avec moins d’hésitation encore, il faut respecter la plupart des mots latins qui sont entrés dans la langue sans passer par le gosier populaire, ce terrible laminoir . […] Ces mots, et une quantité d’autres, appartiennent moins à la langue française qu’à des langues particulières qui ne se haussent que fort rarement jusqu’à la littérature, et si on ne peut traiter certaines questions sans leur secours, on peut se passer de la plupart d’entre eux dans l’art essentiel, qui est la peinture idéale de la vie.
au profit des plus égoïstes passions ou des plus ineptes systèmes ; mais ce n’est pas tout : ils en ont faussé la notion même… L’histoire, proprement dite, devait être un monument de bronze érigé par l’État, et sur lequel une main éprouvée, assez forte et assez honorée pour tenir le burin de l’Ordre social, écrirait les actes législatifs, les faits d’armes et les faits de conscience des personnalités caractéristiques du temps présent ou du passé. […] Voilà qui nous passe près du cœur !
D’Égypte, il passa en Italie, et y acquit bientôt une grande réputation. […] On croit qu’il passa le reste de sa vie dans la retraite et le malheur.
— C’est le soir du même jour. — Il passe dans l’air comme un ouragan de sanglots. […] Et tu passeras à la postérité avec cette marque au front : « Il conspua ceux qui adorent l’Auguste Syllepse. […] Passe… Mais quant à ton compagnon, il t’attendra là. […] Il cherche à m’amadouer… Que se passe-t-il donc ici ? […] Voici justement un aérolithe qui passe et qui nous servira de véhicule.
Si son travail et sa conduite sont méritoires, il passera dans les grands, où l’appelle son âge. […] La basse-cour est comme folle ; les poules parlent de passer la nuit ! […] Que de nuits a dû passer M. […] Je les passerai au tripoli. […] Elle passa derrière l’autel, atteignit le cierge, qu’elle nettoya, du bout de ses ciseaux.