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1916. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Augier, Émile (1820-1889) »

Et pour qu’à leur tour les Effrontés et le Fils de Giboyer aient obtenu au répertoire leur place définitive, que leur manque-t-il autre chose que ce recul du temps, toujours plus ou moins nécessaire aux comédies de mœurs, qu’il remet au point dans la perspective du passé ? […] Que, dans Gabrielle, qui est une comédie d’une haute moralité, il mît hardiment, dans la bouche des personnages contemporains, le ferme alexandrin du xviie  siècle ; que, dans l’Aventurière, il fît passer, à travers ce même vers classique le souffle du lyrisme et de la fantaisie ; que, pris d’une vertueuse indignation, il marquât, dans le Mariage d’Olympe, la fille triomphante avec le fer rouge de la satire ; qu’après un regard épouvanté sur les progrès d’un luxe corrupteur, il dénonçât la courtisane mariée, la lionne pauvre ; — toujours il nous faisait admirer et applaudir des œuvres d’une composition solide et harmonieuse, d’un intérêt poignant et irrésistible.

1917. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vicaire, Gabriel (1848-1900) »

Continuer, après de tels livres, à ne voir dans Gabriel Vicaire qu’une façon de « poète du clocher », ce serait vraiment tenir à trop peu de prix les qualités de finesse, d’abandon, de bonhomie délicate, de verve gracieuse et franche, répandues d’un bout à l’autre de son œuvre ; ce serait oublier surtout qu’elles ont passé jusqu’ici « pour le fonds même des poètes de bonne race gauloise », qu’elles ont servi à distinguer tour à tour nos vieux « fableors » anonymes du moyen âge et leurs héritiers directs : […] Julien Tiersot, à qui nous devions, ces années passées, de jolies auditions de rondes enfantines.

1918. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — III »

L’intervention de la mémoire, élément indispensable du fait de conscience, a pour effet de resserrer dans la minute présente et de maintenir unis ensemble deux tronçons de la durée qui tendent à se séparer l’un de l’autre, s’enfuyant vers les directions opposées de l’avenir et du passé. […] La conscience s’empare des phénomènes et les possède d’autant mieux qu’ils s’écoulent plus lentement : passé un certain degré de véhémence, elle cesse de percevoir, avec le changement qui est le mode du mouvement dans l’objet, l’objet lui-même.

1919. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racan, et Marie de Jars de Gournai. » pp. 165-171

Mademoiselle de Gournai ne put s’empêcher de lui demander plusieurs fois s’il étoit véritablement M. de Racan, & lui raconta ce qui venoit de se passer. […] Enfin il passa chez elle pour le véritable Racan, & l’autre, pour un Racan de contrebande.

1920. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre XI. Le Guerrier. — Définition du beau idéal. »

Nous voyons chaque jour se passer sous nos yeux des choses extraordinaires sans y prendre aucun intérêt ; mais nous aimons à entendre raconter des faits obscurs qui sont déjà loin de nous. […] Ainsi, à mesure que la société multiplia les besoins de la vie, les poètes apprirent qu’il ne fallait plus, comme par le passé, peindre tout aux yeux, mais voiler certaines parties du tableau.

1921. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre VI. Amour champêtre. — Le Cyclope et Galatée. »

Laisse la mer se briser follement sur ses grèves ; tes nuits seront plus heureuses, si tu les passes à mes côtés dans mon antre. […] Le dialecte dorique ajoute encore à ces vers un ton de simplicité qu’on ne peut faire passer dans notre langue.

1922. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Un petit corollaire de ce qui précède [Mon mot sur l’architecture] » pp. 77-79

C’est lui qui réfléchit et qui voit dans l’arbre de la forêt, le mât qui doit un jour opposer sa tête altière à la tempête et aux vents ; dans les entrailles de la montagne, le métal brut qui bouillonnera un jour au fond des fourneaux ardents, et prendra la forme et des machines qui fécondent la terre et de celles qui en détruisent les habitants ; dans le rocher, les masses de pierre dont on élèvera des palais aux rois et des temples aux dieux ; dans les eaux du torrent, tantôt la fertilité, tantôt le ravage de la campagne ; la formation des rivières, des fleuves ; le commerce, les habitants de l’univers liés, leurs trésors portés de rivage en rivage et de là dispersés dans toute la profondeur des continents ; et son âme mobile passera subitement de la douce et voluptueuse émotion du plaisir au sentiment de la terreur, si son imagination vient à soulever les flots de l’océan. […] Si la mémoire en est passée, et qu’il n’en reste que l’impression, on aura le tact, l’instinct.

1923. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Doyen » pp. 244-247

Toute cette partie de la scène composée avec chaleur, se passe au-devant du tombeau qui forme une belle et grande masse. […] Prenez garde qu’à force de passer d’un faire à un autre, vous ne finissiez par en avoir un indécis et commun qui soit à tout le monde, excepté à vous.

1924. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Gérard de Nerval »

Chimie, physique, médecine, théologie, il a passé la main d’un maître sur tout l’écartement du clavier. […] Eh bien, le croira-t-on en le voyant passer si loin et si près d’un travail qui eût également passionné l’imagination et la science ?

1925. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « L’abbé Cadoret »

éperdu de sentiments qui entraînaient l’honneur de son passé et de sa vie, il passa outre, et la thèse qu’il soutint, il ne l’épuisa pas : elle fut continuée.

1926. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

En tout temps et en tout pays, il suffit qu’un changement considérable s’introduise dans la conception de la nature humaine, pour que, par contre-coup, on voie aussitôt l’utopie et la découverte germer sur les territoires de la politique et de la religion  Mais cela ne suffit pas pour que la doctrine nouvelle se propage, ni surtout pour que, de la spéculation, elle passe à l’application. […] Car c’est là le trait le plus frappant de ce style, la rapidité prodigieuse, le défilé éblouissant et vertigineux de choses toujours nouvelles, idées, images, événements, paysages, récits, dialogues, petites peintures abréviatives, qui se suivent en courant comme dans une lanterne magique, presque aussitôt retirées que présentées par le magicien impatient qui en un clin d’œil fait le tour du monde, et qui, enchevêtrant coup sur coup l’histoire, la fable, la vérité, la fantaisie, le temps présent, le temps passé, encadre son œuvre tantôt dans une parade aussi saugrenue que celles de la foire, tantôt dans une féerie plus magnifique que toutes celles de l’Opéra. Amuser, s’amuser, « faire passer son âme par tous les modes imaginables », comme un foyer ardent où l’on jette tour à tour les substances les plus diverses pour lui faire rendre toutes les flammes, tous les pétillements et tous les parfums, voilà son premier instinct. « La vie, dit-il encore, est un enfant qu’il faut bercer jusqu’à ce qu’il s’endorme. » Il n’y eut jamais de créature mortelle plus excitée et plus excitante, plus impropre au silence et plus hostile à l’ennui471, mieux douée pour la conversation, plus visiblement destinée à devenir la reine d’un siècle sociable où, avec six jolis contes, trente bons mots et un peu d’usage, un homme avait son passeport mondain et la certitude d’être bien accueilli partout. […] Rousseau aussi est un artisan, un homme du peuple mal adapté au monde élégant et délicat, hors de chez lui dans un salon, de plus mal né, mal élevé, sali par sa vilaine et précoce expérience, d’une sensualité échauffée et déplaisante, malade d’âme et de corps, tourmenté par des facultés supérieures et discordantes, dépourvu de tact, et portant les souillures de son imagination, de son tempérament et de son passé jusque dans sa morale la plus austère et dans ses idylles481 les plus pures ; sans verve d’ailleurs, et en cela le contraire parfait de Diderot, avouant lui-même « que ses idées s’arrangent dans sa tête avec la plus incroyable difficulté, que telle de ses périodes a été tournée et retournée cinq ou six nuits dans sa tête avant qu’elle fût en état d’être mise sur le papier, qu’une lettre sur les moindres sujets lui coûte des heures de fatigue », qu’il ne peut attraper le ton agréable et léger, ni réussir ailleurs que « dans les ouvrages qui demandent du travail482 »  Par contre, dans ce foyer brûlant, sous les prises de cette méditation prolongée et intense, le style, incessamment forgé et reforgé, prend une densité et une trempe qu’il n’a pas ailleurs. […] Candide, dernier chapitre : « Quand on ne disputait pas, l’ennui était si excessif que la vieille osa un jour lui dire : Je voudrais bien savoir lequel est le pire, ou d’être violée cent fois par des pirates nègres, d’avoir une fesse coupée, de passer par les baguettes chez les Bulgares, d’être fouetté et pendu dans un autodafé, d’être disséqué, de ramer aux galères, d’éprouver enfin toutes les misères par lesquelles nous avons passé, ou bien de rester ici à ne rien faire   C’est une grande question, dit Candide. » 472.

1927. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note I. De l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine » pp. 357-395

. — Des sons non articulés, il passe ainsi aux sons articulés. — La variété d’intonations qu’il acquiert indique chez lui une délicatesse d’impression et une délicatesse d’expression supérieures. […] … Du sixième au douzième mois. — Pendant cette période, il a passé presque tout son temps à faire des expériences de physique, je veux dire des observations prolongées et des essais variés sur les objets extérieurs. […] Pareillement, aussitôt qu’il a pu se mouvoir, il s’est mis à ramper vers la table, et, arrivé contre les pieds noirs, pendant trois ou quatre jours, il a passé une heure par jour à les palper, à joindre l’idée tactile à l’idée visuelle. […] Lune partie. » — Deux objets principaux attirent surtout son attention, et sa curiosité ne s’en lasse jamais : 1º Bateau (le bateau à vapeur, qu’il voit de loin passer sur le lac). […] « Prenez n’importe quel mot dans toute langue qui a un passé, et, invariablement, vous trouverez qu’il est fondé sur un concept.

1928. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

Rome est le sépulcre du passé ; les sépulcres doivent être dans les solitudes, le bruit et les pompes du monde sur un tombeau sont des contresens qui choquent l’âme. […] III Je passais mes journées solitaires à errer souvent sans guide dans les rues et parmi les monuments de Rome ; plus j’étais jeune, plus ces images de vétusté se reflétaient en poignantes impressions sur mon esprit. […] Après avoir suivi une longue rue presque déserte sur laquelle s’ouvraient seulement les hautes fenêtres grillées de fer d’un hôpital des pauvres, je passai sous des voûtes de haillons séchant au soleil, que des blanchisseuses suspendent à des cordes tendues d’un côté de la rue à l’autre, et qui flottent au vent comme des voiles déchirées pendent aux vergues après la tempête. […] Il se passa un long intervalle de temps entre le tintement de la sonnette et la moindre rumeur dans le couvent : j’allais me retirer croyant n’avoir éveillé que ses échos, quand le bruit lointain d’un pas de vieillard, lent et alourdi par des sandales à semelles de bois, retentit du fond du monastère. […] Sur la foi d’un vers de Boileau, le seul poème épique moderne digne de ce nom passa pendant deux siècles, en France, pour une fausse dorure sur un vil métal.

1929. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (4e partie) » pp. 429-500

Les proscrits émigrants qui sont ensevelis dans ses cavernes rêvent, pleurent, ou chantent pendant la longue traversée sur ce qu’ils ont laissé de leur vie passée, sur ce qu’ils vont retrouver de leur vie future, dans le hasard des unions que la destinée leur prépare sous d’autres cieux. […] On sent que Dieu a passé par là ; on respire les parfums moraux de ses oracles. […] Dans de certaines solennités, les carrosses des cardinaux passent sous celle du milieu. […] Après un an de séjour à Rome, j’y allais encore passer des heures entières avec plaisir. […] « Mais, pour passer de cet état d’inertie à l’état opposé qui se définit par des propriétés, il a fallu nécessairement que les vertus dont la matière était dénuée par elle-même lui fussent communiquées.

1930. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

Il m’était resté à vous parler, aujourd’hui, de deux catégories des fables de La Fontaine qui sont, à mon avis, des plus importantes mais qui ne peuvent pas nous retenir très longtemps, et ensuite nous passerons aux conclusions générales que j’ai à vous présenter sur notre grand poète. […] Le Chêne et le Roseau, c’est une fable, mais c’est en même temps la description d’un jour particulier, de tel jour, passé aux champs. […] Forcé de me hâter un peu, je passe au dix-huitième siècle, et je ne vous citerai que deux ou trois noms. […] Je passe sur Gœthe, qui a deux ou trois mots aimables, mais seulement aimables, dans ses conversations avec Eckermann sur La Fontaine. […] Remarquez ceci : c’est un commerce (c’est-à-dire un concert de relations suivies avec quelqu’un) où l’on se propose quelque chose, non pas tout gagner, où l’on met du sien, mais où, certainement, on veut du retour  Je passerais en revue tous les sentiments altruistes et je trouverais que tous ont un mélange d’intérêt.

1931. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

De Corcyre on voit l’Italie, du cap Malée les cimes de la Crète, de la Crète les montagnes de Rhodes, de Rhodes l’Asie Mineure ; deux jours de navigation conduisent de la Crète à Cyréne ; il n’en faut que trois pour passer de la Crète en Égypte. […] Si de leur œuvre nous passons à leurs procédés, nous verrons reparaître le même tour d’esprit. […] Passons aux constructions morales. […] Un jeune marié ne va trouver sa femme qu’en cachette, et passe la journée, comme auparavant, à l’école de peloton et sur la place d’armes. […] De seize à dix-huit ans, l’adolescent y passait ses journées, comme dans un lycée d’externes disposé non pour la culture de l’esprit, mais pour le perfectionnement du corps.

1932. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

Je dirais donc recouvré avec les gens de lettres pour satisfaire à la règle et à la raison et ne pas passer parmi eux pour un homme qui ignorât ce que les enfants savent ; et recouvert avec toute la Cour pour satisfaire à l’usage qui, en matière de langue, l’emporte toujours par-dessus la raison. » Sur ce point particulier, la raison et la grammaire sont parvenues pourtant à déloger le mauvais usage. […] Balzac, l’employant l’un des premiers, avait dit agréablement : « Si le mot de féliciter n’est pas encore français, il le sera l’année qui vient, et M. de Vaugelas m’a promis de ne lui être pas contraire quand nous solliciterons sa réception. » Le mot passa sans conteste, moins encore grâce à la faveur de Vaugelas que parce que tout le monde en avait besoin. […] Sériosité n’a pu s’introduire, malgré son analogie de formation avec Curiosité ; on s’en est fort bien passé, et l’on en a été quitte pour dire substantivement le sérieux. […] Il en est d’aventuriers qui ne font que passer et qu’on ne revoit plus ; il en est d’autres qui fondent leur race et s’établissent. […] Dans la seconde partie de son Discours, La Mothe passe à la considération des Périodes pour lesquelles il rend justice à Balzac ; il n’en attaque pourtant pas moins à outrance cette école de la correction qui continue Balzac et qui ne fait guère qu’appliquer ses principes.

1933. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Ce qu’on appelle la Renaissance dans notre Occident constitue véritablement un des âges par lesquels avait à passer le monde moderne ; cet âge ou cette saison régnait depuis longtemps déjà en Italie, quand la France retardait encore. […] Le dizain du prince à certainement de quoi lutter en grâce avec celui de Marot ; on ne peut toutefois s’empêcher de remarquer que, dans le Recueil, l’un est bien voisin de l’autre ; et, en général, quand on trouve réunis un certain nombre de morceaux qu’il faut rapporter à Saint-Gelais ou à Marot, c’est presque toujours aux environs de ces endroits-là que se rencontrent aussi les petites pièces du roi qui peuvent passer pour les meilleures. […] Vous ouvrez Baïf, le plus infatigable translateur en vers et qui ne laisse rien passer des anciens sans le reproduire bien ou mal ; mais quelquefois il vous semble se reposer, il parle en son nom ; il a ses gaietés gauloises, on le jurerait, et ses propres gaillardises. […] Il n’y en a aucune en effet ; Diane n’a jamais passé pour être avec François Ier dans de telles relations. […] Le passé fut rayé d’un trait et comme non avenu.

1934. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Peu de mois auparavant cependant, le roi Ferdinand de Naples passait pour avoir fait précipiter d’une fenêtre le fameux Piccini, à qui François Sforza, duc de Milan, venait de donner sa fille Druziane en mariage. […] « J’avais le projet, dit-il en faisant l’exposition de ce sonnet, de rapporter les persécutions que j’ai éprouvées ; mais la crainte de paraître orgueilleux et plein d’ostentation me détermine à passer rapidement sur ces circonstances : véritablement, il est difficile d’éviter ces imputations lorsqu’on parle de soi. […] Il passa de là aux harmonies sacrées où Dieu remplit tout, et me montra à moi-même la vraie route et le vrai but de toute poésie. […] Jean sort à cheval pendant ce temps, et la foule s’amuse à le suivre. » Ils allèrent passer l’hiver à Caffagiolo. […] J’ai appris avec bien de la satisfaction que, dans le cours de l’année passée, vous aviez souvent approché des sacrements de la confession et de la communion, de votre propre mouvement ; et je ne connais rien qui soit plus capable d’attirer sur vous les faveurs du ciel, que de vous habituer à la pratique de ces devoirs et autres semblables.

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