D’ailleurs quel est le père de famille qui voudrait introduire dans l’intimité de ses habitudes domestiques une femme qui fait métier de se donner en spectacle, dont la beauté et les agréments sont discutés et analysés au sein d’un parterre tumultueux et dans les feuilletons des gazettes, quelquefois avec une si grossière indécence ? […] L’égalité ne sera pas même parmi les justes dans le séjour de la félicité qui leur est préparée, car il est dit dans l’Évangile : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. » L’égalité est dans la société, sauf la différence des fortunes, sauf la différence des rangs, sauf la différence des facultés, sauf enfin l’inégalité.
Délivrer la femme, avec son consentement et par des moyens qui, dans ce premier moment, ne présentent aucun danger pour elle, c’est supprimer un je ne sais quoi de pas encore vivant ou qui, dans l’échelle de la vie, occupe le plus bas degré, est tout proche de la vie purement végétative ; et c’est, d’autre part, conjurer une terrifiante possibilité d’angoisse et de souffrance, épargner à la mère et au père putatif de ce je ne sais quoi des années de géhenne, et de ces douleurs sans recours, qui rendent injuste et méchant.
Dès l’âge le plus tendre, j’y passais mes vacances d’écolier, chez le brave Morineau, chef des gardes, ami de mon père, dans son logement de Trianon-sous-bois.
Or, après tant de grandes choses que nos pères ont faites, et que nous avons vues, nous voilà sortis de la vieille forme sociale ; comment ne sortirions-nous pas de la vieille forme poétique ?
Quelle gloire pour l’un & l’autre Philippe, en parlant de son fils, écrivoit au philosophe : « Je rends moins grace aux dieux de me l’avoir donné, que de l’avoir fait naître pendant votre vie. » Paroles bien remarquables, ainsi que celles d’Alexandre, qui sont l’expression de la reconnoissance la plus vive : « Je dois le jour à mon père : mais, je dois à mon précepteur l’art de me conduire.
Un père, une mère qui méprise l’instituteur de son fils l’avilit, et l’enfant est mal élevé ; un souverain qui n’honore pas les maîtres de ses sujets les avilit, les réduit à la condition de pédants, et la nation est mal élevée.
Ce n’était pas assez selon lui de plier son être sur l’idéal composé par nos aïeux ; il jugea qu’il était aussi de son devoir de restituer aux fils, en quelque mesure, les avantages qu’il avait reçus des pères.
C’est pourquoi je vous exhorte très-instamment comme hommes, comme chrétiens, comme pères, comme amis de votre pays, à lire cette feuille avec la dernière attention, ou à vous la faire lire par d’autres. […] Un père avait trois fils, Pierre, Martin et Jean ; il leur légua en mourant à chacun un habit1002, les avertissant de le tenir propre et de le brosser souvent. […] Par exemple, la mode en ce moment était aux nœuds d’épaule (shoulder-knots), et le testament de leur père leur défendait expressément d’ajouter, de changer, ou d’ôter rien à leurs habits. « Après beaucoup de réflexions, l’un des frères, qui se trouvait plus lettré que les deux autres, dit qu’il avait trouvé un expédient. […] Néanmoins il fit encore cette objection : pourquoi leur père leur aurait-il défendu de porter un manche à balai sur leurs habits, avertissement qui ne semblait pas naturel ni convenable ? […] Ses frères, traités en valets, finissent par s’enfuir ; ils rouvrent le testament, et recommencent à comprendre la volonté de leur père ; Martin, l’anglican, pour réduire son habit à la simplicité primitive, découd point par point les galons ajustés dans les temps d’erreur, et garde même quelques broderies par bon sens, plutôt que de déchirer l’étoffe.
À la fin, les circonstances forçaient Charles de convoquer un nouveau parlement ; une chance nouvelle s’offrait à nos pères : devaient-ils la rejeter comme ils avaient rejeté la première ? […] Bon père ! […] Nous concevrions aussi aisément qu’on dît : homme de bien, et père dénaturé ; homme de bien, et ami déloyal. […] Voilà pour le père ; voici pour le fils. […] Il décrit les hautes terres d’Écosse, demi-papistes et demi-païennes, les voyants enveloppés dans une peau de bœuf, attendant le moment de l’inspiration, des hommes baptisés faisant aux démons du lieu des libations de lait ou de bière ; les femmes grosses, les filles de dix-huit ans labourant un misérable champ d’avoine, pendant que leurs maris ou leurs pères, hommes athlétiques, se chauffent au soleil ; les brigandages et les barbaries regardés comme de belles actions ; les gens poignardés par derrière ou brûlés vifs ; les mets rebutants, l’avoine de cheval et les gâteaux de sang de vache vivante offerts aux hôtes par faveur et politesse ; les huttes infectes, où l’on se couchait sur la fange, et où l’on se réveillait à demi étouffé, à demi aveuglé et à demi lépreux.
» C’est une question, qu’il y aurait lieu de discuter, et, dans cette sorte de stupeur admirative que nos dilettantes éprouvent ou feignent d’éprouver en présence d’un César Borgia, — lequel peut-être, en sa qualité de fils de son père, était espagnol autant qu’italien, — on trouverait qu’il entre bien de l’ingénuité. […] Les Papes, — quelques papes du moins, — goûtèrent vivement le noble plaisir de faire de la capitale de la chrétienté la capitale de la Renaissance ; et, chez nous, François Ier, le « Père des Lettres », ou ne comprit pas la nature de la révolution qui s’opérait, ou ne s’attacha qu’aux profits qu’il en pouvait immédiatement tirer. […] Mêlée à celle de nos pères les barbares, elle sut raffiner, assouplir et pour ainsi dire spiritualiser ces idiomes grossiers qui sont devenus ce que nous voyons… Qu’on jette les yeux sur une mappemonde, qu’on trace la ligne où cette langue universelle se tut : là sont les bornes de la civilisation et de la fraternité européennes… Le signe européen, c’est la langue latine. » [Joseph de Maistre, Du Pape.] […] — L’élève de son père, Jehan Marot, et des grands « rhétoricqueurs » ; — sa jeunesse et ses amours ; — son édition du Rommant de la Rose, 1527. — Le valet de chambre de François Ier. — Les prisons de Marot. — La publication de L’Adolescence clémentine, 1532 ; et l’édition des Œuvres de Villon, 1533. — Marot et le protestantisme. — Le séjour de Ferrare. — Retour à Paris. — La traduction des Psaumes, 1541. — Marot à Genève ; — ses démêlés avec Calvin ; — il quitte Genève pour Turin, où il meurt en 1544. […] Il y faut ajouter, dans l’édition posthume de 1590-1591, chez Haultin, à La Rochelle : Les Pères et l’Histoire de Jonas, fragments du IIIe Jour ; Les Trophées, première partie du IVe Jour ; La Magnificence ; et une traduction en vers de la Lépanthe de Jacques VI, roi d’Écosse.
Son grand-père, son père même étaient protestants ; il ne le fut pas. […] La mort de son frère aîné, celle de son père et de sa mère, qui l’ont frappé coup sur coup, achèvent d’égarer son âme. […] Les bombes des assiégeants tombaient souvent près du berceau, que le père dut plus d’une fois changer de place. […] La pitié même d’un sexe faible et sensible a semblé un crime : deux femmes ont été traînées au carcan pour avoir imploré la grâce de leurs pères, de leurs maris et de leurs enfants. […] En 1805, président du Corps législatif, il ne s’occupe en voyage que du poëme des Pyrénées et des Stances à l’ancien manoir de ses pères.
» — Et les fils sont dignes du père : à la fin comme au commencement de la civilisation, ce qui domine en eux, c’est l’esprit ; il a toujours primé le caractère, maintenant il lui survit. […] Elles sont des filles émancipées, semblables au jeune Athénien qui, devenu homme, ne relève de personne et entre en pleine possession de lui-même, tandis que les colonies romaines ne sont que des postes militaires, pareilles au jeune Romain qui, marié, magistrat, consul même, sent toujours sur son épaule la dure main du père et l’autorité despotique dont rien, sauf une triple vente, ne peut l’affranchir. […] Vis-à-vis d’eux tout homme fait est un ancien, un officier46, et peut les châtier sans que le père réclame. […] Pour y arriver, ils s’y prenaient dès avant la naissance, et, tout au contraire des autres Grecs, ils préparaient non-seulement l’homme, mais la femme, afin que l’enfant héritier des deux sangs reçût de sa mère aussi bien que de son père le courage et la vigueur50. […] Ils portaient le voile jusqu’à l’Erechtheion, le plus auguste de leurs temples, véritable reliquaire où l’on gardait le palladium tombé du ciel, le tombeau de Cécrops et l’olivier sacré, père de tous les autres.
Ce dieu est le père du monde 72. Il est aussi le père de la vérité, cette lumière des esprits73. […] Si je croyais qu’Iphigénie est en effet sur le point d’être immolée par son père à vingt pas de moi, je sortirais de la salle en frémissant d’horreur. […] Ces trois idées sont égales entre elles et filles légitimes du même père. […] Telle est la grande et sainte image de la liberté et de l’égalité, qui a fait battre le cœur de nos pères, et celui de tout ce qu’il y a eu d’hommes vertueux et éclairés, de vrais amis de l’humanité.
Le plus souvent, il convient de dire : « A père avare, fils prodigue » et : « Tel père, telle fille. » Vérifions sur des exemples. […] Alexandre II a la grande qualité paternelle, la verve, et rien de plus, mais il l’emploie tout autrement : le père fut un joyeux amuseur ; lui s’efforce d’être un moraliste sévère. […] *** Madame de Witt, née Guizot, a, apparemment, autant d’activité que son père : ses œuvres complètes, meuble encombrant, comprennent plus de cent volumes de formats très divers. […] » Mais, quelques jours après, le pauvre père se plaint et se récrie : « Je t’en prie, ne me jette pas à la tête tant de virgules. […] Et vous voulez, mon père, Que je prenne un mari fait de telle manière Qu’il me réserve à moi cet enviable lot De me voir préféré le poison de Nicot ?
Ce fut (sans citer que très peu les Pères) la substance et comme le tissu de tout ce qu’ils ont de plus beau, plus fort et plus décisif, fondé sur l’Écriture, qu’il possède admirablement.
Enfant, il assista aux horreurs de l’anarchie ; il vit son père immolé ; il le sauva une fois par son intercession active et retarda l’heure fatale sans la pouvoir conjurer.
Dans l’un des chœurs, au moment où Hémon sort désespéré et furieux contre son père, et va rejoindre sa fiancée Antigone, déjà condamnée, la troupe des Thébains entonne naturellement un hymne à l’Amour, à l’invincible Amour qui règne sur toutes choses et à l’abri duquel n’est aucun des dieux ni des mortels ; et celui qui l’a au cœur est insensé.
René est bien le fils d’un siècle qui a tout examiné, tout mis en question ; mais le fils ne s’en tient pas au testament du père, il veut recommencer la vie et ne sait comment ; une intelligence avancée, consommée, qui a tout décomposé de bonne heure et tout analysé, se trouve chez lui en désaccord flagrant avec une imagination réveillée et puissante, avec un cœur avide, désenchanté et inassouvi.
Et encore : Père, engloutis-moi donc, sois donc bien mon tombeau ; Et, si je participe à ta vie éternelle, Que ce soit sans penser, tel que la goutte d’eau Que la mer porte et berce inconsciente en elle.