La tête, déjà forte, bien au-delà des proportions ordinaires, était encore grossie par une énorme chevelure bouclée et poudrée. […] Avec Mirabeau, au contraire, tout sort des proportions ordinaires ; sa personne entière est taillée sur un autre patron. […] Le moment viendra, et bientôt, où il lui faudra essayer ce que peuvent une femme et un enfant à cheval ; c’est pour elle une méthode de famille ; mais, en attendant, il faut se mettre en mesure, et ne pas croire pouvoir, soit à l’aide du hasard, soit à l’aide des combinaisons, sortir d’une crise extraordinaire par des hommes et des moyens ordinaires.
C’est celle en effet qui a eu long-tems le plus de cours pour l’usage ordinaire, mais elle a été, ce semble, entraînée dans la chûte des Jésuites, quoiqu’elle méritât d’être conservée par l’esprit d’analyse qui y regne. […] Son livres, quoique rempli de vues neuves & originales, a été abandonné, parce qu’il s’écarte trop de la méthode & du langage ordinaires. […] L’auteur expose d’abord dans cet ouvrage, à peu-près comme il a fait depuis dans l’Encyclopédie, au mot figure, ce qui constitue en général le style figuré, & montre combien ce style est ordinaire, non-seulement dans les écrits, mais dans la conversation même.
Ne sont-ils pas les dispensateurs ordinaires du succès, de la célébrité, et, comme de nos jours la célébrité se monnaie fort bien, de la fortune ? […] Toutefois les coups de langue et les coups de plume sont la vengeance la plus ordinaire et la plus sûre des auteurs exaspérés. […] Et le cas est des plus ordinaires en notre siècle. […] Ohnet, son martyr ordinaire ? […] Ce n’est pas à lui qu’on reprochera d’être le courtisan du public ; il est son censeur ordinaire.
Les récits de Mérimée ne sont pas plus longs d’ordinaire que la plupart des contes de M. […] Feuillet l’évite d’ordinaire, et qu’il ne prend la plume que lorsqu’il lui arrive d’avoir à dire quelque chose de nouveau. […] Nous croyons qu’il doit ce mérite peu commun à l’absence d’un défaut trop ordinaire aujourd’hui à nos jeunes écrivains. […] D’ordinaire, nous l’avons dit, M. […] Dumas aime d’ordinaire à confondre sur le premier plan avec, les personnages principaux.
Lo poète nous les montra dans leurs occupations quotidiennes, dans leurs ordinaires joies, dans leurs naturelles douleurs.
Faut-il préférer la méthode inductive, celle qui va du particulier au général et qui trouve son emploi ordinaire dans les sciences physiques et naturelles ?
Les soldats qu’on voit à droite sur le fond ont la finesse de touche ordinaire à ce peintre ?
Il n’en reste pas moins vrai qu’à se tenir dans les limites de l’art grec et de cette incomparable poésie proclamée si unanimement un modèle de grandeur et de grâce, on peut aller très-loin, beaucoup plus loin qu’on ne le suppose d’ordinaire ; des traductions senties, fidèles, fidèles à l’esprit non moins qu’à la lettre des textes, et légèrement combinées avec les nécessités comme aussi avec les ressources de notre propre langue, feraient faire à celle-ci des pas très-hardis, très-heureux et, ce me semble, très-légitimement autorisés. […] Mais de tels vœux et de telles plaintes, qui supposent si aisément l’infidélité de l’amante, sont trop ordinaires à tous les élégiaques antiques ; ce qui nous peut indiquer que l’amour de Méléagre pour Héliodora s’est élevé à quelque chose de plus particulier et de plus senti dans l’ordre du cœur, ce sont des accents comme ceux-ci ; il est à table avec ses amis, les coupes circulent, la joie déborde ; lui, il regrette celle qui, la veille, était à ses côtés : « Verse, et dis encore, encore, encore, A Héliodora ! […] » Bien que le plus grand nombre des traits qui composent ce tableau entre d’ordinaire, bon gré, mal gré, dans toute description du printemps, et que la poésie, en émigrant vers le nord, n’ait cessé de s’inspirer et de se ressouvenir de ces mêmes anciennes peintures du midi, comme si dans leurs objets elles restaient toujours présentes, on peut s’assurer qu’il n’en était pas ainsi pour Méléagre, et qu’il avait bien réellement sous les yeux le spectacle fortuné qu’il décrit. […] La hardiesse de l’expression ne dépasse nullement ce qui est ordinaire à la poésie grecque et à celle de Méléagre en particulier.
Le sujet était une petite fille dont le développement a été ordinaire, ni précoce ni tardif. […] Bébé. — On a vu la signification singulière qu’elle donnait d’abord à ce mot ; peu à peu, par l’effet de l’éducation, il s’est rapproché chez elle du sens ordinaire. […] — Peu à peu, l’intensité et la singularité de la prononciation primitive se sont atténuées ; nous lui avons répété son mot, mais en l’adoucissant ; par suite, chez elle, la portion gutturale et labiale a cessé de prédominer ; la voyelle intermédiaire a pris le dessus ; au lieu de hamm, c’est am ; et maintenant, à l’ordinaire, nous nous servons de ce mot comme elle ; l’originalité, l’invention est si vive chez l’enfant, que, s’il apprend de nous notre langue, nous apprenons de lui la sienne. […] Du treizième au dix-septième mois, il n’a appris que des noms individuels, et encore lentement : poupoute (soupe), cola (chocolat), caté (café) ; mais je ne trouve pas qu’avec ces mots il ait généralisé à côté ni au-delà du sens ordinaire.
Magdalena, debout, allant sans cesse écouter si Fior d’Aliza respirait aussi doucement qu’à l’ordinaire ; Hyeronimo, le chien sur sa poitrine, pour l’empêcher de faire un mouvement qui dérangeât son appareil de terre et de chanvre ; moi, assis contre la porte avec le chevreau mort entre mes pieds, pensant à la chèvre et à la nourriture de la maison qui avait tari pour jamais avec sa mamelle percée de balles ! […] À la faible lueur de jour naissant qui me reste dans les yeux, j’étendis la main du côté où je l’entendais remuer, pour démêler, comme à l’ordinaire, ses beaux cheveux avec mes doigts, et pour approcher de son front ma bouche. […] CXXVII Cependant, peu de temps avant le malheur du châtaignier blessé, du troupeau tué, du plomb sur mes bras et du coup de fusil tiré innocemment par Hyeronimo pour me défendre contre les sbires, je commençais à changer sans savoir pourquoi, à n’être plus si bonne, si gaie et si prévenante qu’à l’ordinaire avec le pauvre garçon, à l’éviter sans raison, à trembler comme d’un frisson quand j’entendais son pas ou sa voix, à rentrer à la maison pour filer à côté de ma tante quand j’aurais pourtant mieux aimé à être dehors au soleil ou à l’ombre auprès de lui, à me retirer toute seule avec mes chèvres et mes moutons dans les bruyères les plus écartées, à me cacher derrière les oseraies au bord de l’eau courante et à regarder sans voir je ne sais quoi dans le ruisseau le jour, ou dans le firmament le soir. […] Il jeta sur le plancher sa besace, plus pleine de provisions qu’à l’ordinaire ; il en tira du pain, du caccia cavallo (fromage de buffle des Maremmes), une fiasque de vin de Lucques, et dit à mes vieux parents : — Ne vous inquiétez pas comment vous vivrez en l’absence de ces enfants, je vous en apporterai toutes les semaines autant ; l’aumône est la récolte des abandonnés, je ne fais que vous rendre ce que vous m’avez tant de fois donné dans vos jours de richesse.
Je lui écrirai une lettre l’ordinaire prochain. […] Vous avez beau dire, avec votre loyauté et générosité ordinaire, que je ne dois pas me gêner pour votre dette, le plus doux fruit que je tire de mon travail est de m’acquitter de ce que je dois, et, comme votre dette est la plus ancienne que j’aie contractée, et la seule qui me reste à payer, je n’en différerai plus le moment. […] Adressez-moi vos lettres rue de la Reine-Blanche sous l’enveloppe ordinaire. […] Telles sont ces lettres que j’ai voulu laisser dans toute leur naïveté et avec tout leur caractère, pour montrer dans leur juste proportion les différentes parties, tant poétiques et morales que prosaïques et vulgaires, de l’âme et de l’habitude ordinaire de Bernardin.
Il ne serait pas du tout exact de dire, comme je vois que l’a fait un critique35 d’ordinaire attentif et qui sait son xviie et son xviiie siècle, que les historiens de Port-Royal, Besoigne, dom Clémencet et leurs successeurs, n’ont pas connu ces lettres ; ils n’en ont pas connu la totalité, mais il leur en était passé par les mains un bon nombre. […] Je vous aimerai dans la charité chrétienne, mais universelle, et comme vous serez dans une condition fort commune, je serai aussi pour vous dans une affection fort ordinaire.
À tout moment les exemples manquent à l’auteur pour illustrer ou pour animer ses pages ; le conseil est d’ordinaire juste et bien donné, mais il est court, et rien ne le relève. […] Avec cela, préoccupé de la condition des classes pauvres et laborieuses plus qu’on ne l’était d’ordinaire dans les rangs des hommes d’État et des politiques constitutionnels, il a des pressentiments sociaux qui le mènent à prévoir des transformations radicales comme possibles et peut-être comme légitimes.
J’avoue qu’en relisant dans ce volume plusieurs des pièces politiques déjà imprimées, et en lisant pour la première fois certaines pièces politiques et sociales plus nouvelles, j’ai été singulièrement frappé, après le premier éblouissement, de tout ce qu’il y avait chez le poëte de propos délibéré, de thème voulu, de besoin d’assortir le siècle à sa donnée poétique particulière, ou, si l’on veut, d’assortir sa propre poésie à une tournure d’idées de plus en plus ordinaire au siècle. […] D’ordinaire, le dessin de l’auteur, dans ses moindres pièces, est précis ; il dira, par exemple, à sa maîtresse au bord de la mer : « Vois-tu ceci » (grande description du golfe, du rivage), « c’est la terre !
Sitôt qu’on les endossait, on devenait roide ; l’étiquette vous prenait ; vous vous retranchiez tous les mouvements prompts et abandonnés ; vous deveniez digne ; vous ne parliez plus la langue ordinaire ; vous vous réduisiez à un certain nombre de mots et de tours approuvés ; les autres étaient écartés comme familiers et roturiers ; vous deveniez un personnage de représentation ou d’antichambre, à la longue un mannequin. […] La sévérité n’est pas sa disposition ordinaire, il ne fera pas de l’indignation son accent habituel.
Les grands avocats sont d’ordinaire les meneurs des chambres ; les grands procès sont des affaires politiques850. […] Et chaque conférencier y a porté la distinction ou la médiocrité qui lui appartenait dans l’exercice de ses fonctions ordinaires.
On tâche, comme on l’a déjà fait une première fois d’après l’œuvre, d’arriver à une ou à plusieurs qualités maîtresses, en se rappelant qu’une qualité est d’ordinaire doublée d’un défaut correspondant ; qui dit brave, dit souvent téméraire ; austérité confine à rigidité. […] L’homme n’est jamais ou presque jamais tout d’une pièce ; sa faculté maîtresse, s’il en a une vraiment dominante, sera donc accompagnée d’ordinaire de facultés subordonnées qui la limitent et la combattent.
Rousseau dit en parlant de certaines lettres de Saint-Preux : « Quiconque ne sent pas amollir et fondre son cœur dans l’attendrissement doit fermer le livre. » Les apostrophes, les élans passionnés, les effusions lyriques, les explosions d’éloquence, d’indignation, d’enthousiasme animent mille pages fiévreuses ; et si l’emphase, les tirades creuses et sonores les phrases ampoulées abondent également, si la sentimentalité fade et la sensiblerie fausse donnent une saveur écœurante à des ouvrages médiocres et gâtent çà et là ceux des meilleurs écrivains, c’est que, à toute époque, défauts et qualités sont intimement unis, c’est que toute forme d’esprit a, comme toute médaille, un revers et que ce revers est d’ordinaire la caricature de l’autre face. […] Préoccupation de l’au-delà et jouissance affolée du présent peur de la Mort et fougueux élan vers l’Amour, son frère ennemi voilà ce qu’inspire d’ordinaire une de ces calamités où l’homme se sent à la merci d’un mal mystérieux et implacable.
L’auteur traite ensuite de la difference qui se trouve entre les sons de la voix. " un de ces sons est continu, et c’est celui-là que la voix forme dans le discours ordinaire, et qu’on appelle à cause de cela le langage de la conversation. […] Ces lignes n’avoient gueres plus d’épaisseur que des lignes d’écriture ordinaire.