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358. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Première partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère des idées religieuses » pp. 315-325

Ainsi il y a dans le genre humain un sentiment intime et profond qui l’avertit que Dieu veille sur les destinées de sa noble créature, sur les destinées de l’ordre social où il a voulu qu’elle fût placée. […] Laissez donc à la guerre ou de nobles causes ; ou du moins de généreux prétextes.

359. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — II »

Voilà peut-être l’expédient par lequel, sans rien sacrifier de la rigueur de notre méthode, nous pourrons unir de nobles esprits dans la paisible idée de l’infini et dans l’aspiration vers le bien idéal. […] ∾ Voilà, j’en suis certain, par quel noble souci moral et par quels raisonnements M.

360. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre premier. De la louange et de l’amour de la gloire. »

La louange, si désirée et si prodiguée sur la terre, n’est point et ne peut être une chose indifférente ; elle est ou utile ou funeste ; elle est tour à tour ce qu’il y a ou de plus noble ou de plus vil. […] Ne l’attendez pas d’un peuple pauvre, je ne dis pas celui qui, resté près de la nature et de l’égalité, borne ses désirs, vit de peu, et met les vertus à la place des richesses, mais celui qui, environné de grandes richesses qu’il ne partage pas, se trouve entre le spectacle du faste et la misère, et voit l’extrême pauvreté sortir de l’extrême opulence ; ce peuple occupé et avili par ses besoins, ne peut avoir l’idée d’un besoin plus noble.

361. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IX. »

De là souvent une licence de langage qu’excitait la corruption même du culte ; mais, souvent aussi, une noble poésie, dans l’expression même de ce que la vertu devait condamner. […] Mais il se conserve encore de lui le début d’un hymne à Diane, moins gracieux que les vers d’Euripide, mais d’un ton chaste et noble : « Je suis à tes genoux, puissante chasseresse, blonde fille de Jupiter, Artémis, reine des hôtes sauvages des forêts, soit que maintenant, près des flots tourbillonnants du Léthé, tu regardes avec joie la ville habitée par des hommes aux cœurs courageux ; car tu n’es pas la bergère d’un peuple féroce, soit que… » Le goût peut se plaire à recueillir ces moulures tombées des fresques antiques du véritable Anacréon, et à les comparer aux ornements et aux grâces du recueil moderne.

362. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Ces nobles récits qui se déroulaient à travers la vie d’un peuple, qui exprimaient son génie, sa destinée humaine et son idéal religieux, n’ont plus eu de raison d’être du jour où les races ont perdu toute existence propre, tout caractère spécial. […] Entre ces deux esprits, il y a l’inexprimable distance qui sépare un sens commun très vulgaire, très étroit, au niveau du sol, une nature essentiellement bornée et anti-lyrique, d’une imagination noble, élevée, flottante, marquée de quelques traits saisissants de génie et touchant à la superficie des choses avec éclat. […] On retrouve dans le Déluge la plupart des nobles qualités de ce premier poème et quelques-unes des faiblesses du second. […] Les paysages empruntés de l’Italie en reproduisent avec ampleur les nobles horizons et la chaude lumière. […] Et quant à leur substance même, ne consiste-t-elle pas, selon la remarque d’un éminent critique, dans le développement scénique de tous les nobles motifs qui déterminent l’action : l’honneur, l’héroïsme, le dévouement, la loyauté chevaleresque ?

363. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Quand secouerai-je la poussière Qui ternit ses nobles couleurs ? […] Quand secouerai-je la poussière Qui ternit ses nobles couleurs ? […] Quand secouerai-je la poussière Qui ternit ses nobles couleurs ? […] Quand secouerai-je la poussière Qui ternit ses nobles couleurs ? […] Oui, je secouerai la poussière Qui ternit tes nobles couleurs !

364. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Il n’est aucune comédie, soit noble et sévère, soit bourgeoise et bouffonne, qui ne parle et n’agisse dans cette même intention. […] Est-ce en effet montrer un noble esprit public que de payer les hommes qui n’ont fait que du bien en leur faisant du mal ? […] Devait-il produire une fable commune et basse sous les mêmes formes qu’un sujet rare et noble ? […] Ce seul fait peint à merveille la noble humeur d’un misanthrope qu’indignent les mœurs corrompues de la société. […] Ici, ce n’est que la sottise des alliances disconvenantes entre les manants riches et les nobles gueux.

365. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

La grande épopée qu’il prépare, et dont nous possédons déjà mieux que des promesses, ne peut que gagner à ces mouvements d’un si noble esprit. […] Une des moralités qui transpirent de ce noble ouvrage, n’est-ce pas une conciliation insinuante de l’idée chrétienne, c’est-à-dire de l’esprit de sacrifice, avec les idées de travail et de liberté ? […] On sent dans ce magnifique sonnet ce qu’il en coûte à la noble muse druidique des bois, à la muse des contemplations et des superstitions solitaires, pour saluer ainsi ce qui ravage déjà son empire et la doit en partie détrôner ; c’est presque une abdication auguste : je m’en attendris comme quand Moïse a sacré Josué et salué le nouvel élu du Tout-Puissant, comme quand Énée, par ordre du Destin, s’arrache à la Didon aimée, pour fonder la Ville inconnue. […] Nous avons Jocelyn aujourd’hui ; nous avons une révélation presque directe sur l’une des plus divines organisations de poëte qui aient été accordées au monde, sur une des plus nobles créatures.  […] Le noble et cher talent, qui nous pardonnera cette remarque sincère, saura bien vite forcer de nouveau les habituels hommages. — Ainsi nous nous exprimions à la veille des Recueillements poétiques, qui ne répondirent pas à notre vœu, et qui amenèrent l’article suivant.)

366. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Il est trop question avec lui, au point de vue où il se place, de se croiser les bras et de regarder, — avec lui qui, à l’heure la plus ardente de sa jeunesse, peignant la noble élite dont il faisait partie, écrivait : « L’espérance des nouveaux jours est en eux ; ils en sont les apôtres prédestinés, et c’est dans leurs mains qu’est le salut du monde… Ils ont foi à la vérité et à la vertu, ou plutôt, par une providence conservatrice qu’on appelle aussi la force des choses, ces deux images impérissables de la Divinité, sans lesquelles le monde ne saurait aller longtemps, se sont emparées de leurs cœurs pour revivre par eux et pour rajeunir l’humanité. » Et c’est ici, peut-être, que s’explique un coin de l’énigme que nous nous posions plus haut, au sujet de ces intelligences si supérieures à leur action et à leur œuvre. […] Et puis, nous l’avouerons, comme science, la philosophie nous affecte de moins en moins : qu’il nous suffise d’y voir toujours un noble et nécessaire exercice, une gymnastique de la pensée que doit pratiquer pendant un temps toute vigoureuse jeunesse. […] Quelquefois, à travers leurs courses de la journée, il arrivait aux deux amis de passer à diverses reprises la frontière ; ils se sentaient plus libres alors, soulagés du poids que le régime de ce temps imposait aux nobles âmes, et ils entonnaient de concert la Marseillaise, comme un défi et une espérance. […] Jouffroy est une de celles qui frappent le plus au premier aspect, par je ne sais quoi de mélancolique, de réservé, qui fait naître l’idée involontaire d’un mystérieux et noble inconnu. […] L’idée de devoir préside à cette noble partie de l’âme que nous peignons ; si le premier mouvement s’échappe quelquefois, la seconde pensée répare toujours.

367. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

Tout ce que l’émigré nous racontait de la vie de Clotilde dans sa terre de l’Ardèche, et des malheurs de son petit-fils M. de Surville, découvrait ces chefs-d’œuvre inconnus d’une existence de son vieux château, de son long exil sur la terre étrangère, et de sa mort héroïque couronnant une si noble existence, toute cette vie de son aïeule dans ce pays reculé, sauvage, alpestre, au milieu des rochers, des torrents et d’une population d’habitants dont elle était la sœur et la mère, enfin toute cette poésie si longtemps ensevelie avec elle dans cet oubli, et ne ressortant que sous la pieuse et chevaleresque curiosité d’un arrière-petit-fils, nous faisaient rêver à tous des destinées semblables. […] Ce front noble, et ce tour gracieulx d’ung vizaige Dont l’Amour mesme eut fors esté jaloux ? […] Bellone, au front d’arhain, ravage nos provinces ; France est en proye aux dents des léoparts : Banny par ses subjects, le plus noble des princes Erre, et proscript en ses propres remparts, De chastels en chastels et de villes en villes, Contrainct de fuyr lieux où devoit régner, Pendant qu’hommes félons, clercs et tourbes serviles L’ozent, ô crime ! […] Nul prince, tant fust-il preulx et franc paladin, Rose ne pust cœillir en si noble jardin : Jà tretous se lassoient d’inutiles hommages ; Falloit, se disoient-ils, qu’aymast, car aultrement, Tant ne la charmeroient amoureuses images… Se pasmoit, rossignolz, quand oyoit vos ramages ; Maiz pour qui ? […] Dans leur noble entretien sitost allait calmans Ce feu qui du plaisir tient plus que du tourment.

368. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Combien de siècles de civilisation courtoise et religieuse il a fallu pour mûrir un si noble enfant. […] A quelle noble cause ? […] C’est remarquable et de qualité noble, ce souci de construire sa vie comme une œuvre d’art, pour qu’elle soit féconde. […] Il ne parlait que de beauté et d’héroïsme, avec une admiration qui avait le frémissement de la plus noble envie. […] Ils avaient souffert, à leur insu peut-être, d’aspirer si haut, d’obéir à des impulsions si nobles, et de passer leurs années d’adolescence en des luttes avec la police.

369. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Le noble vient habiter les villes qui s’agrandissent ; le prêtre quitte en même temps la solitude. […] Le noble nomma des bénéfices et quelquefois les rendit héréditaires dans sa famille. […] Les nobles abandonnent les belles fonctions de juges, pour embrasser uniquement le métier des armes. […] Quand l’âme est élevée, les paroles tombent d’en haut, et l’expression noble suit toujours la noble pensée. […] Dès les premiers pas il s’arrête à d’aimables, à de nobles souvenirs.

370. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

Sa noble et courageuse femme fit vendre jusqu’à son dernier bijou. […] On ne peut s’empêcher de s’incliner devant cette faculté si humble et pourtant si noble de s’absorber complétement dans ce qu’on admire et de vivre non pour soi, mais pour ce qu’on croit au-dessus de soi sur cette terre. […] Un jeune et noble admirateur, le prince de Rohan (depuis archevêque de Besançon, mort de ses aspirations vers le ciel), la fréquenta assidûment à Rome. […] Juliette descendit de sa cellule haute dans le noble appartement d’abbesse du couvent, assez vaste pour sa société de plus en plus nombreuse. […] Le fer de la liberté n’est pas un poignard, c’est une épée ; les vertus militaires qui oppriment souvent la liberté sont pourtant nécessaires pour la défendre, et il n’y a qu’unbéat comme Benjamin Constant et un fou comme le noble pair qui ouvre votre porte (le marquis de Catellan) qui auraient pu compter sur les exploits du polichinelle lacédémonien… etc.

371. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Et si elle permet à quelques-uns d’hériter des richesses, pourquoi ne leur en indique-t-elle pas le noble usage ? […] N’est-ce pas au pouvoir à remplir cette grande et noble tâche ? […] Il s’y rencontre bien çà et là de nobles sentiments, mais ces sentiments n’appartiennent qu’au pauvre. […] Celle-là est sûre et facile ; tout le monde y passe… Ô mes rêves, mes nobles rêves de jeune homme ! […] Qu’avez-vous fait de ces nobles passions et de ces émotions saintes ?

372. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — III » pp. 90-104

le farouche, le bizarre, le colérique Montluc, sous l’empire d’un noble et puissant désir, fera tout cela ; la plus forte de ses passions refrénera pour un temps toutes les autres. […] Ce qui est certain, c’est qu’ayant affaire à un adversaire digne de le comprendre, sans aucune stipulation directe il se vit traité par lui sur le pied qu’il avait souhaité ; le dimanche matin, 22 avril (1555), il fut reçu au sortir de la ville par le marquis de Marignan et par toute cette armée, non comme un vaincu, mais comme un héros et le plus noble des compagnons : Les trois mestres de camp des Espagnols me vinrent saluer, et tous leurs capilaines. […] De mieux en mieux, c’est là une noble devise et qui doit être celle de quiconque a senti en soi le feu sacré et en est possédé dans toutes les carrières.

373. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

On était arrivé cependant, en examinant bien les divers écrits de Vauvenargues, à n’y pas voir seulement un jeune homme plein de nobles et généreux sentiments, de pensées honorables à l’humanité, doué d’un talent d’expression singulièrement pur, et d’une sorte d’ingénuité élevée de langage, — le meilleur des bons sujets et le modèle des fils de famille ; ce premier Vauvenargues qui se dessine, en effet, dans quelques réflexions et maximes souvent citées de lui, ce premier Vauvenargues que chaque âme honnête porte en soi à l’origine avant le contact de l’expérience et la flétrissure des choses, était dépassé de beaucoup et se compliquait évidemment d’un autre en bien des points de ses ouvrages. […] Pour apprécier sainement ce coin pénible, ce ver rongeur de l’existence de Vauvenargues, il faut bien se représenter la pudeur de cette race à laquelle il appartient et dont il est l’un des plus nobles représentants. […] On sent dans cette lettre qu’il aurait pu, ce jour-là même, tracer le caractère de Sénèque ou l’orateur chagrin, l’orateur de la vertu, qui commence en ces termes : Celui qui n’est connu que par les lettres, n’est pas infatué de sa réputation, s’il est vraiment ambitieux ; bien loin de vouloir faire entrer les jeunes gens dans sa propre carrière, il leur montre lui-même une route plus noble, s’ils osent la suivre : Ô mes amis, leur dit-il, pendant que des hommes médiocres exécutent de grandes choses, ou par un instinct particulier, ou par la faveur des occasions, voulez-vous vous réduire à les écrire ?

374. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

Noble but, noble effort, et par lequel il réalisait un des vœux de sa première jeunesse, lorsqu’après le récit d’une de ses courses opiniâtres à travers les montagnes de la Sicile, il s’écriait en finissant : « Pour moi, je ne demande à Dieu qu’une grâce : qu’il m’accorde de me retrouver un jour voulant de la même manière une chose qui en vaille la peine !  […] Ceux même qui partagèrent le moins cette douleur d’une noble intelligence sont faits pour la comprendre, pour la respecter ; ici, chez lui, ce n’était pas une ambition déçue, ce n’était pas un point d’honneur en jeu, c’était une religion.

375. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Campagnes de la Révolution Française. Dans les Pyrénées-Orientales (1793-1795) »

Le général de Flers, nommé ensuite général en chef, était un homme de trente-six ans, de naissance noble, qui avait servi sous Dumouriez, et que recommandait l’honorable capitulation de Bréda ; ami de la Révolution, mais froid, renfermé en lui-même, et déjà débordé, il n’eut que le temps de rendre à l’armée qui s’essayait un éminent service ; puis, destitué, dénoncé comme traître, il alla périr à Paris sur l’échafaud. Il avait sous lui près de lui, un autre général à physionomie singulière, à caractère original, et qui fut plus heureux : c’était Dagobert de Fontenille, natif du diocèse de Coutances, noble de condition comme de Flers, mais enthousiaste, mais animé du génie de la guerre, vu de trop loin et imparfaitement connu jusqu’ici, et qui prend dans la suite des récits de M.  […] Pourquoi ces expressions réputées nobles et qui sont d’une élégance convenue, la coupe des épreuves, le mirage des espérances… ?

376. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

Et ainsi, lorsque la prédication de Jésus commençait, lorsque après l’avoir vu, au retour du désert et de sa tentation triomphante, quitter de nouveau sa mère, Marie triste et résignée, on le suivait le long de la mer de Galilée allant recruter des pêcheurs pour disciples ; lorsque dans des scènes très plates et d’un langage délayé, mais assez naïves, on assistait à ces conversations, puis à ces conversions de pêcheurs, de gens de métier, chacun ayant sa physionomie et gardant assez bien son caractère ; lorsque le cortège des Douze se complétait ainsi à vue d’œil, avec sa variété, — parmi eux un seul noble, Barthélemy « en habit de prince », les autres dans leurs habits mécaniques ou de travail, saint Thomas en habit de charpentier, ayant jeté seulement ses outils, et Matthieu le publicain, à son tour, assis d’abord devant sa table, avec ses sacs d’argent rangés dessus, et cependant offrant dans sa maison un repas à Jésus qui l’accepte, — il y avait certainement, à cette suite de scènes familières, un intérêt que l’on conçoit encore très-bien aujourd’hui, et qui consistait dans l’extrême détail, dans le naturel minutieux du développement, dans l’imitation et la copie de la vie. […] Chaque pays et chaque siècle a eu sa variante de Madeleine ; et il y aurait d’elle, pour le dire en passant, toute une histoire à faire : « Histoire de la Madeleine, de sa légende, de ses représentations et portraits, au point de vue de la littérature et de l’art. » Ici c’est une coquette, c’est surtout une glorieuse ; elle énumère et se chante à elle même tous ses avantages, santé, naissance, richesse, noble train, grand apparentage : « Fortune m’a sur toutes élevée » ; c’est son refrain favori. […] Quelques vers touchants des Messéniennes, qu’on a sus par cœur, une statue gracieuse due à un noble, et royal ciseau de jeune fille, sont une bien petite satisfaction après tant d’outrages.

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