Ce sentiment contradictoire entre lui et nous, qui affecte le ton général de l’ouvrage et perce en mille détails, n’est pas fondamental pourtant, puisqu’il n’empêche pas sa raison de rencontrer aux endroits capitaux la nôtre ; mais nous en avertissons expressément, parce que des lecteurs peu attentifs pourraient prendre le change et repousser à première vue, sur quelques mots blessants, un livre où il y a beaucoup à gagner pour toutes les classes d’esprits sérieux et sincères.
En les livrant au lecteur qui m’aura suivi jusqu’à la fin de ce huitième volume de Portraits, je me persuade avoir affaire à-un ami.
Hâtons-nous, pendant que nous le pouvons encore, de signaler à l’attention de nos lecteurs ces deux derniers volumes, qui complètent la belle et patriotique histoire de M.
Ou plutôt ce monument existe, mais par fragments ; et comme un esprit, unique et substantiel est empreint en tous ces fragments épars, le lecteur attentif, qui lit Diderot comme il convient, avec sympathie, amour et admiration, recompose aisément ce qui est jeté dans un désordre apparent, reconstruit ce qui est inachevé, et finit par embrasser d’un coup d’œil l’œuvre du grand homme, par saisir tous les traits de cette figure forte, bienveillante et hardie, colorée par le sourire, abstraite par le front, aux vastes tempes, au cœur chaud, la plus allemande de toutes nos têtes, et dans laquelle il entre du Goethe, du Kant et du Schiller tout ensemble.
Une foule de pensées justes et d’observations frappantes ressortent de cette Correspondance et augmentent le trésor du lecteur : « Je ne crois pas avec les La Rochefoucauld et les Montaigne que les quatorze quinzièmes des hommes soient des fripons : je crois que cette proportion doit être singulièrement restreinte en faveur de l’honnêteté commune ; mais j’ai toujours reconnu que les fripons abondent à la surface, et je ne crois pas que la proportion soit trop forte pour les classes supérieures et pour ceux qui, s’élevant au-dessus d’une multitude ignorante et abrutie, trouvent toujours moyen de se nicher dans les positions où il y a du pouvoir et du profit à acquérir. » L’expression, en maint endroit, s’anime de bonhomie et de grâce : « Cela, dit-il, en parlant de l’incandescence politique, cela peut convenir aux jeunes gens, pour qui les passions sont des jouissances ; la tranquillité est le lait des vieillards. » Le portrait que Jefferson a tracé de Washington est digne de tous deux : la beauté morale reluit dans ces lignes calmes et précises, dans cette touche solide.
Si la curiosité, toujours maligne, du lecteur, regrette par endroits tant de mesure de la part d’un témoin qui a si bien regardé du dedans, elle a d’ailleurs de quoi raisonnablement se satisfaire en ce qu’il raconte ; si l’on se trouve arrêté souvent plus vite qu’on ne voudrait, on sait du moins qu’on a été guidé constamment dans une voie consciencieuse et véridique.
Lerminier y a été sévère, et il a paru toutefois à beaucoup de lecteurs trop préoccupé d’un soin qu’il vaut mieux laisser aux autres.
Par des extraits de voyages, par des traductions et des analyses d’ouvrages étrangers, par des études de toute espèce sur le passé, le Globe cherchait à mettre sous la main de ses lecteurs les principaux éléments des questions ; à leur représenter les travaux antérieurs et l’état de la science contemporaine sur chaque point de controverse ; à leur apporter et à leur distribuer en ordre les matériaux les plus complets pour les solutions les plus larges et les plus conciliantes.
Par la Décade se propageront le goût et la connaissance des littératures anglaise et allemande : elle entretient ses lecteurs d’Young.
Cet éclat pénétrant du style qui nous force à voir par des clartés nouvelles et inédites, les détails de sa pensée a étonné des lecteurs d’En route, ceux du moins qui sont mal familiers des habitudes littéraires de Huysmans.
Dédaignant les turpitudes de la politique, il a négligé d’informer ses lecteurs du nom de ceux de nos honorables qui ont volé des suffrages lors du vote des crédits du Tonkin ; méprisant profondément le bourgeoisisme à l’esprit borné dont les élucubrations défrayent une trop grande partie de la presse, il a dédaigné de répondre aux insultes dont on l’a abreuvé dès le premier numéro.
N’empêche que le gros du public en demeura impressionné et que nombre de lecteurs qui commençaient à se résigner à leur formule, en prirent prétexte pour s’en écarter définitivement.
On a le droit de conjecturer que l’énorme fatigue que Flaubert éprouvait à écrire et qu’il communique parfois à ses lecteurs n’est pas sans relation avec les ravages que l’épilepsie exerça sur son tempérament.
Il accepta celle de Scudéri, de cet écrivain le fléau de la raison, du goût & de ses lecteurs, de cet odieux & boursoufflé chantre d’Alaric ou de Rome sauvée, de ce poëte si fécond & si stérile, ridiculisé par Despréaux & tant d’autres.
Nous avons parlé des couvents européens dans l’histoire de René et retracé quelques-uns de leurs effets au milieu des scènes de la nature ; pour achever de montrer au lecteur ces monuments, nous lui donnerons ici un morceau précieux que nous devons à l’amitié.
Il suffit que le lecteur sçache que cette peinture est du bon temps de Raphaël, pour être persuadé que la poësie en est merveilleuse.
Les lecteurs retrouvent avec plaisir, sous une nouvelle forme, la pensée qui leur plût autrefois en latin.
Dans les titres qui sont à la tête des comedies de Terence, on voit avec le nom de l’auteur du poëme et le nom du chef de la troupe de comediens qui les avoit representées, le nom de celui qui en avoit fait la déclamation, en latin : qui fecerat modos. j’ai deja prevenu le lecteur sur l’usage qu’on faisoit ordinairement de ce terme.
Ils veulent que la pensée se garde tout d’abord du lecteur profane par l’obscurité, pour attirer par elle les raffinés, les divinateurs, ceux qui sont intelligents d’une façon exquise.