Tandis que monte là-haut à perte d’haleine la troupe des nymphes, ici l’une d’elles, par amour du vallon, a voulu s’asseoir. […] Au reste, sans être Santeul, on comprend la joie, l’enivrement presque légitime qui devait inonder son cœur lorsque lui, fragile, mais croyant et fidèle, perdu dans la foule, il entendait le chœur entier des lévites et de l’assistance entonner quelqu’une de ces hymnes aux nobles accents, dont l’une au moins, le Stupete gentes, a été comme touchée du souffle sacré et mérite, ce me semble, de vivre. — Dans ce vent soudain sorti du sanctuaire, et qui tend aujourd’hui à tout balayer de Santeul et à n’y rien laisser de sa mémoire, s’il était permis de faire entendre un humble vœu littéraire, je demanderais grâce pour une seule hymne de lui, et pour celle-là.
Une première fois (1778), nommé bailli ou préfet à Gessenai, contrée pastorale et l’une des plus belles des Alpes suisses, il aimait à raconter les instructions qu’il reçut de l’avoyer d’Erlach à la veille de son départ. […] Quelques juges prenaient de l’argent de l’une et de l’autre partie ; d’autres plus délicats vendaient de bonne foi et ne recevaient que d’une main.
Ce qu’on appelle la trempe ne résulte que d’éléments ou de qualités opposées et combinées, qui se tiennent en échec l’une l’autre. […] Renan s’exprimer lui-même en l’une de ses effusions poétiques les plus touchantes.
Quelques questions qui me sont adressées de divers côtés sur ce correspondant et ce malade de Ducis, Deleyre, m’engagent à y revenir un peu et à entrer dans quelques détails plus précis sur une figure des plus intéressantes et l’une de celles qui aident le mieux à comprendre ce monde de Rousseau et des philosophes, sur un personnage qui est lui-même un type parmi les secondaires. […] Là, l’auteur de ces romances sentimentales, dont l’une a dû à Rousseau une si délicieuse mélodie, put faire connaissance avec l’abbé Métastase et causer musique avec lui ; mais cette agréable rencontre, et celle aussi du bibliothécaire de l’empereur, le philosophe Jameray-Duval, qui lui marquait confiance et amitié, ne lui rendirent pas l’habitude d’une Cour plus facile ; il y resta peu et changea bientôt d’emploi.
Après avoir parlé de la race née aux confins de la terre des monstres, dans la limoneuse vallée du Nil, et de l’autre race dite sémitique, habitante du désert et de l’antique Arabie, après les avoir définies l’une et l’autre, et les avoir montrées fléchissant de respect et de superstitieuse terreur, ou comme anéanties sous la main souveraine en face d’un ciel d’airain, il ajoute, par un vivant contraste, en leur opposant la race aryenne venue du haut berceau de l’Asie, et de laquelle est sortie à certain jour et s’est détachée la branche hellénique, le rameau d’or : « Une autre race encore s’éveille sur les hauteurs, aux premières lueurs du matin ; les yeux au ciel, elle suit pas à pas la marche de l’aurore, elle s’enivre de ce mobile et merveilleux spectacle du jour naissant ; elle mêle une note humaine à cette immense symphonie, un chant d’admiration, de reconnaissance et d’amour ; c’est la race pure des Aryas ; leur première langue est la poésie ; leurs premiers Dieux, les aspects changeants du jour, les formes multiples de la sainte lumière. […] L’art suprême, aujourd’hui, consisterait non à sacrifier l’une des deux critiques à l’autre, mais à savoir les combiner, s’il se peut, et, après avoir tout regardé avec l’œil de l’analyse, à réagir, à se remettre au point de vue et à retrouver l’admiration, non plus exagérée, grossie, et à tout propos, mais encore élevée et féconde.
Elles exerçaient partout un tel ascendant, l’une par les inépuisables ressources de son crédit, l’étendue de ses relations commerciales et ses flottes formidables, l’autre par l’autorité de son oligarchie et ses nombreuses armées, qu’on pouvait craindre que, tôt ou tard, elles ne finissent par rallier à leur cause et confédérer contre nous toutes les autres couronnes. […] Pour arriver à ce résultat, il n’existait qu’un moyen : c’était de briser les nœuds qui, depuis dix ans, réunissaient sous les mêmes drapeaux l’Angleterre et l’Autriche, de procéder, soit envers l’une, soit en vers l’autre, par voie de concession, et de contracter une paix sérieuse et permanente.
Il avait de tout temps ses défauts, ses inadvertances ; il faisait rimer ciel et soleil, il disait l’une après l’une ; on ne lui demandait qu’à peine de s’en corriger ; la grammaire souffrait plus que l’esprit ; il y avait encore une certaine mesure et comme une harmonie dans ses négligences.
Sa vie, ainsi ordonnée dans son désordre, devint double, et il en fit deux parts : l’une, élégante, animée, spirituelle, au grand jour, bercée entre les jeux de la poésie, et les illusions du cœur ; l’autre, obscure et honteuse, il faut le dire, et livrée à ces égarements prolongés des sens que la jeunesse embellit du nom de volupté, mais qui sont comme un vice au front du vieillard. […] Nous conseillons aux curieux de comparer ce passage avec la fin de la deuxième épître d’André Chénier ; l’idée au fond est la même, mais on verra, en comparant l’une et l’autre expression, toute la différence profonde qui sépare un poëte artiste comme Chénier, d’avec un poëte d’instinct comme La Fontaine.
Ç’a été tout naturellement le cas aujourd’hui dans cette séance, l’une des plus remplies et des plus neuves qu’ait jusqu’ici offertes l’Académie française à la curiosité d’un public choisi ; M. le comte Molé devait recevoir M. le comte Alfred de Vigny, lequel venait remplacer M. […] Le succès prodigieux de l’opéra-féerie de Cendrillon tenait encore la curiosité en éveil, lorsqu’on annonça quelques mois après (août 1810) la représentation des Deux Gendres, l’une de ces pièces en cinq actes et en vers qui, à cette époque propice, étaient des solennités attendues et faisaient les beaux jours du Théâtre-Français.
. — Toutes ces causes ajoutées l’une à l’autre ou limitées l’une par l’autre contribuent ensemble à un effet total, qui est la société.
Mais, la science analytique s’imposant comme un besoin, les timides cherchent à concilier ce besoin avec des restes d’institutions contradictoires à l’analyse et croient y réussir en maintenant les deux choses en face l’une de l’autre. […] Toutes les phases de l’humanité sont donc bonnes, puisqu’elles tendent au parfait : elles peuvent seulement être incomplètes, parce que l’humanité accomplit son œuvre partiellement et esquisse ses formes l’une après l’autre, toutes en vue du grand tableau définitif et de l’époque ultérieure, où, après avoir traversé le syncrétisme et l’analyse, elle fermera par la synthèse le cercle des choses.
Elle nous apprend qu’il est de la nature de la force nerveuse de se dépenser, de se décharger de l’une des manières suivantes ; L’excitation nerveuse tend toujours à produire le mouvement musculaire, et elle le produit toujours quand elle atteint une certaine intensité. […] C’est une nécessité que la force nerveuse existant à chaque instant, et qui produit d’une manière inexplicable ce que nous appelons sentiment, suive l’une de ces trois directions : exciter de nouveaux sentiments, agir sur les viscères, produire des mouvements.
Et parmi ceux-là, quel plus beau nom, quelle plus belle renommée à choisir d’abord que celle de Portalis, l’oracle du Conseil d’État de 1800 et l’une des lumières civiles du Consulat ! […] Portalis, qui était depuis plusieurs mois dans l’une des prisons de Paris, en sortit après le 9 Thermidor.
Et il revient plus d’une fois sur ce caractère religieux de son père : « Mes amis se taisaient, mes sœurs pleuraient, mon père priait. » Ce père sensible, honnête, vertueux, qui a de la solennité et de la bonhomie dans l’effusion des sentiments, écrivait un jour à son fils qui était en Espagne, et qui y était allé pour venger l’une de ses sœurs (1764), une lettre qu’on a publiée25 et qui serait digne du père de Diderot, ou de Diderot lui-même faisant parler un père dans un de ses drames : Tu me recommandes modestement de t’aimer un peu. […] J’ai vu une lettre de lui écrite à l’une de ses sœurs d’Espagne à l’âge de treize ans, où il y a déjà, à travers l’écolier, du Chérubin et du libertin, une facilité courante et de la gaieté.
Elles en avaient fait, l’une dans le Constitutionnel (Bachaumont), l’autre (Fervaques), dans le Gaulois, et toutes les deux elles y avaient marqué leur trace et leur place. Comment ces deux plumes sont-elles entrées l’une dans l’autre et se sont-elles soudées pour une de ces collaborations dont je n’ai jamais compris la mystérieuse difficulté ?
Voilà l’une des erreurs gigantesques du préraphaélisme, que nous avons déjà signalée chez Ruskin. […] Le mouvement qu’elle suscita procède plus directement des Primitifs que de la nature, et cette prétendue recherche scrupuleuse de la réalité, qui fut à l’origine l’une des règles capitales de l’école, ne produisit dans la pratique que des résultats tout à fait insuffisants.
Je me couchai sous leur ombre fraîche et épaisse ; j’ôtai mon épée et mes bottes : l’une me servit de pupitre et l’autre d’oreiller. […] Mais, de ces deux imaginations souveraines, l’une nous ravit par sa spontanéité et sa grandeur, l’autre nous étonne par son énormité et sa violence. L’une, nous enchante d’« harmonies », l’autre nous éblouit d’antithèses. […] Le poète a un double objet : nous conter l’une des incarnations expiatoires du « héros » de ce vaste poème qui devait s’appeler les Visions et nous décrire une des périodes de l’histoire de l’humanité, la période antédiluvienne. […] Tout ce qu’on a pu faire, ç’a été, tantôt d’aller de l’une à l’autre, et tantôt de les concilier en apparence, grâce aux fuyantes équivoques et aux duperies des mots.
Et cela ne fait pas l’une des moindres singularités de sa vie que l’auteur du Journal soit aussi l’auteur du chant national Roulez, tambours ! […] Quand une candidature conjugale était posée, il divisait une feuille de papier en deux colonnes, l’une pour les qualités de la personne, l’autre pour ses défauts, chacun recevant une note, avec ce maximum de 6 qui est d’usage aux examens de licence en Suisse. […] N’allons pas voir trop de perversité dans la fantaisie qui lui vint un jour de mettre en vers — imités d’un poète anglais — les plaintes de l’une de ses victimes. […] Les deux sœurs d’Amiel ont épousé l’une un pasteur distingué, l’autre un des médecins célèbres de Genève. […] Le Journal d’Amiel nous dit son plaisir de vivre, une nuit, — l’une des rares qu’il passe à Paris, — où il sort de l’Opéra.
La gloire, quand elle n’est que classique, est peut-être l’une des formes les plus dures de l’humiliation. […] Les Jésuites, également innocents de l’une et de l’autre, pâtirent jadis et naguère. […] On peut incliner vers l’une ou l’autre selon qu’on se trouve disposé à respecter davantage la liberté individuelle ou les droits anonymes et mystiques de la vie. […] L’une avait eu beaucoup d’enfants ; l’autre deux seulement. […] Les jeunes filles ne demandent donc pas à être libres : « Une liberté relative », dit l’une ; « la fenêtre entrouverte », dit l’autre.