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267. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « Préface »

Au lieu de deux ailes qu’elle avait, il en a donc donné quatre à la Pensée… Eh bien, c’est sous cette forme concentrée et particulière appelée articles de Journal, par la Vulgarité qui déshonore tout, quand elle parle de quelque chose, que les divers chapitres de ce livre ont été écrits. […] Ainsi un livre dans lequel la forme de l’Écrivain (quelle qu’elle soit ; ce n’est pas la question) est maîtresse chez elle, quand elle ne l’est pas dans les journaux, où, comme partout, la forme emporte le fond (ou l’empâte), tel est ce premier volume des Œuvres et des Hommes.

268. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

Dans une série d’articles au journal de Bayreuth, il faut noter, d’abord, une étude sous ce titre : Qu’est-ce que l’Allemand ? […] Il distingue celui des lecteurs de journaux, celui des amateurs de théâtre, des académistes, des tragiques, et leur oppose le vrai public, supérieur au temps et au monde sensible. […] Dans le même journal : la « Soirée bruxelloise », par Frimousse (Edmond Stoullig), compte-rendu de la soirée. […] Le Journal de Bruxelles (10 mars) : M.  […] Fritzsch, le Journal de Musique de Otto Lessmann, etc.

269. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

Quand dans le tas, il se trouve un honnête homme ou une honnête femme, je le reconnais toutefois… Mais ma première impression est celle que je vous dis. » Mercredi 17 janvier Les journaux de ce matin m’apprennent l’arrestation du prince Napoléon, et la discussion de la Chambre sur la proposition de Floquet. […] Cela me trouble toute la journée… Mardi 23 janvier Je me rends au dîner du Temps ; au milieu de vociférations d’aboyeurs de journaux, criant la démission du ministère. […] * * * — La communication que j’ai eue, ces temps-ci, du journal de Mlle ***, du journal des amourettes d’une cervelle de seize ans, me donne la certitude absolue, que la pensée de la jeune fille, la plus chaste, la plus pure, appartient à l’amour, et qu’elle a tout le temps un amant cérébral. […] Ces jours-ci, à propos de l’article menaçant du journal allemand, j’étais repris par cette rêvasserie homicide. […] Puis l’on s’en va, Daudet disant : « Demain je laisserai lire les journaux à mon compaing, et n’en lirai aucun : ça me rendrait agité, nerveux, et ça m’empêcherait de travailler à mon livre, pendant dix jours.

270. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Et d’ailleurs, comme aujourd’hui le moi se montre hardiment partout, comme on le rencontre à la fois à la tribune, dans les journaux et même dans tous vos écrits, je ne craindrai pas de m’en servir. […] Nous ne connaissions point alors ce charlatanisme des journaux et des billets donnés. […] Si nous obtenions un succès, il était aussi franc que mérité ; et malgré la critique injuste d’un journal, dont la vénalité était connue11, l’auteur pouvait jouir de son triomphe, car il l’avait obtenu sans intrigue et sans scandale. […] Je renvoie mes lectures à toutes les préfaces de nos livres romantiques et à un grand nombre de journaux. […] Le Journal de l’Empire.

271. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Carrel s’était acquis une belle réputation de courage et de résolution dans le jeune carbonarisme par sa conduite en Espagne et ses condamnations à mort ; il s’était fondé également une position fort solide d’écrivain et d’historien, par sa coopération à plusieurs journaux, par son excellent volume sur la Révolution anglaise de 1688. […] Or la France, qui sait ce que vaut la presse et ce que peut un journal, a recueilli avidement ce nom ; elle a prouvé spontanément, dès la première occasion qui s’est offerte, à quel rang elle place dans son estime et dans son admiration, je ne dirai pas, l’écrivain périodique, mais, pour parler sans périphrase, le journaliste éloquent, appliqué, courageux. à trente-deux ans, sans avoir passé par ce qu’on appelle la vie publique, M. Carrel est arrivé, en rédigeant un journal, à un degré de popularité sérieuse et raisonnée qu’on n’avait atteint jusqu’ici que dans des carrières plus officielles en quelque sorte, dans les luttes militaires ou de tribune !

272. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

Cette question semble usée en France, et cependant l’on n’y a jamais entendu que les arguments d’un seul parti ; les journaux les plus divisés par leurs opinions politiques, la Quotidienne, comme le Constitutionnel, ne se montrent d’accord que pour une seule chose, pour proclamer le théâtre français, non seulement le premier théâtre du monde, mais encore le seul raisonnable. Si le pauvre romanticisme avait une réclamation à faire entendre, tous les journaux de toutes les couleurs lui seraient également fermés. […] Il ne se passe pas d’années sans que les journaux ne rapportent des faits semblables.

273. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »

Dès la fin du règne de Louis XIV, cette réaction de la littérature anglaise sur la nôtre se produit par l’intermédiaire des journaux de Hollande581, très curieusement rédigés par des réfugiés français que leurs idées politiques et religieuses disposent à prêter grande attention à toutes les œuvres qui viennent d’Angleterre. […] Marivaux, qui s’inspire d’Addison dans ses journaux, fournit par sa Vie de Marianne un modèle à Richardson, qui, traduit en français par l’abbé Prévost, sert à son tour de modèle à nos romanciers. […] La Correspondance de Grimm590 est le chef-d’œuvre du genre : les princes qui s’y étaient abonnés sous la promesse du secret absolu, recevaient chaque mois toutes les nouvelles littéraires, dramatiques, philosophiques, politiques, mondaines, le jugement et l’analyse de toutes les publications importantes, le journal détaillé en un mot de la vie de Paris, avec laquelle ils restaient ainsi en communication constante.

274. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

Enfin Anatole Baju, dénué de toutes ressources, réalisait ce prodige inouï de faire vivre pendant deux ans, par la seule force de sa volonté, un journal le Décadent, qu’il imprimait lui-même sur du papier à chandelle avec des têtes de clous. […] Ceux qui voulaient s’instruire et puiser aux sources ou simplement se tenir au courant, éprouvaient mille difficultés ; les nouveaux poètes rédigeaient bien des journaux et des revues, mais ils ignoraient l’art de les répandre ; il fallait, pour les trouver, exécuter de pénibles traversées et gagner le lointain Odéon. […] La salle de débit est calme ; cela ressemble à la salle d’un café de province ; beaucoup de tables sont vides ; la caissière somnole au comptoir ; par économie, on n’a allumé qu’un bec de gaz sur deux ; des gens du quartier jouent aux cartes dans un coin ; le garçon range les journaux du matin.

275. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Émile de Girardin » pp. 45-61

… Était-ce une raison pour essayer, de cette main de vieux journaliste désarmé de son journal, l’œuvre difficile qui tenta Balzac dans le plein de sa maturité, et que Voltaire, qui l’a toujours ratée, appelait une œuvre du démon, quoiqu’il fût pourtant assez bien avec le diable pour y réussir ? […] Lui qui, dans sa Politique universelle demande l’abolition légale de la paternité, et, dans ce qui fut son journal, l’abolition de l’orthographe, — c’est-à-dire, du même coup, la suppression de la famille dans la société et dans le langage, — Μ. de Girardin se pique trop de logique pour réclamer contre nous. […] La réussite, la fortune, le million, dont il est le poète et l’apôtre, lui ont persuadé, avec cette facilité d’illusion qui est particulière aux gens heureux, qu’une comédie pouvait s’improviser, en deux temps, sous le ciel de Naples, « lorsqu’on n’avait pas de journaux à lire et qu’il faisait trop chaud pour sortir ».

276. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « III. Donoso Cortès »

Les éditeurs de Donoso ont publié avec son ouvrage principal, l’Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme, qui a fixé sa gloire et qui la gardera, beaucoup de discours, d’articles de journaux, de lettres datées de diverses époques, et il en est plusieurs de celle-là où comme tant de ses contemporains, Donoso Cortès, trop fort d’esprit pour n’avoir pas le respect du catholicisme, reculait encore devant la pratique, cet effroi des lâches, sans laquelle il est impossible au penseur le plus fort de se justifier tout son respect. […] Turbulences dans un temps turbulent, cris éloquents poussés sous la pression des circonstances, les autres écrits de Donoso Cortès, discours, articles de journaux ou lettres, ne sont pas des livres, à proprement parler, et dont la Critique puisse donner l’anatomie. […] Quoiqu’il ait eu, comme orateur, ses deux à trois moments sublimes, Donoso Cortès, ni dans le journal ni à la tribune, n’a été un de ces voyants à distance, qu’on nous passe le mot, un de ces prophètes de longueur qu’il faut forcément être, si, comme orateur ou comme journaliste, on a la prétention, que je trouve un peu forte, de ne pas mourir.

277. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Raymond Brucker » pp. 27-41

En 1827, il était simple ouvrier éventailliste, dans le faubourg du Temple, quand le Figaro fut fondé ; un journal digne de son nom et qui fit une guerre impie, une guerre d’assassin au pouvoir d’alors. Tous les gens d’esprit et de talent que nous avons vus s’éparpiller dans toutes les directions, depuis ce temps-là, ont été couvés dans la veste brodée du Figaro : de La Touche, Becquet ; l’Érigone politique du Journal des Débats, M.  […] Il devint l’âme de ce journal terrible et charmant qui, chez une nation organisée comme la France, devait faire le mal le plus profond, en dévastant tout par la plaisanterie.

278. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Un nouveau Journal de médecine s’était fondé sous les auspices et par la collaboration de jeunes médecins déjà en renom, Andral, Bouillaud, Blandin, Casenave, Dalmas, etc. […] Il était simple traducteur des journaux étrangers sous M.  […] Littré a donné de plus au Journal des Débats, depuis 1852, nombre d’articles littéraires très remarqués et toujours instructifs, bien que le ton tranche parfois sur celui de la rédaction ordinaire. […] Il se rendit compte d’abord avec une parfaite exactitude de tous les systèmes des philologues allemands ; il les exposa dans notre Journal des Savants avec analyse et discussion, dans une suite d’articles aujourd’hui recueillis, et dont quelques-uns en leur genre sont admirables. […] La rédaction du National étant très absente et dispersée, il fit alors le journal presque seul, ou du moins il y fit le service plus exactement que jamais, comme un soldat fidèle au poste.

279. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

Je trouve Ramond dénoncé dans le journal de Camille Desmoulins pour sa liaison avec La Fayette, qui était alors l’épée de la monarchie constitutionnelle86. […] Ramond, dont le talent semble destiné à être prostitué à des charlatans, élevait le divin Motier encore plus haut qu’il n’avait fait le divin Cagliostro, dans son journal intitulé L’Ami des patriotes, etc., etc. » Ramond ne passe point pour avoir été le rédacteur de L’Ami des patriotes, journal modéré d’ailleurs, rédigé alors par Regnault de Saint-Jean-d’Angély. Il fut même blâmé dans ce journal pour sa proposition inopportune lors du renvoi de M. de Narbonne.

280. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Il y a dans son Journal une histoire assez amusante, qui marque bien le désordre et le laisser aller où l’on vivait dans cette contrée natale du bon Henri. […] Je dois dire que nulle part, ni avant ni après le voyage de Paris, le misérable embaucheur Archambaud, dénoncé par Élie Benoît comme l’agent subalterne des conversions parmi le peuple, n’est nommé dans ce Journal de Foucault ; mais cela ne prouve rien : il y a de ces agents qu’on emploie, qu’on paye, et qu’on rougirait de nommer. […] M. de Louvois m’ayant envoyé plusieurs ordres en blanc, il s’est converti six cents personnes dans cinq villes ou bourgs, sur le simple avis que les compagnies étaient en marche. » Tous les articles qui suivent dans le Journal seraient à citer comme aveu naïf des inventions, ruses, douces contraintes, moyens de toutes sortes employés ; l’effroi, l’intérêt, les pensions, — même les livres de Bossuet et de l’abbé Fleury. […] Voici en quels termes Mathieu Marais, en son Journal, parle de Foucault, à la date de sa mort : « M. 

281. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Études de politique et de philosophie religieuse, par M. Adolphe Guéroult. »

Littré dont les opinions philosophiques sont connues, et qui est un disciple de Condorcet autant que d’Auguste Comte, de rendre justice à son aise et en toute conscience, comme il le fait dans le Journal des Savants, aux travaux historiques de MM. de Montalembert et Albert de Broglie, traitant des vieux siècles religieux, si ce n’est en vertu de ce notable changement intellectuel qui vint affranchir l’ancien libéralisme de ses préjugés exclusifs, et qui éleva et étendit tous les points de vue ? […] C’est de son journal, ne l’oublions pas, qu’est sorti ce premier appel si prompt, si vite entendu, ce cri précurseur qui a préparé l’opinion publique à la revendication de la Savoie22. […] On aura aisément, deviné, dans cette énumération que je viens de faire à l’occasion du rédacteur en chef de l’Opinion nationale, la couleur et la nuance distincte des principaux journaux politiques passés en revue : — la Gazette de France ; — le Progrès de Lyon, et le Courrier du Dimanche ; — le Journal des Débats ; — le Temps ; — le Siècle ; — la France ; — et enfin le Constitutionnel lui-même.

282. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Philarète Chasles » pp. 111-136

Quelques bas-bleus fidèles à son cours du Collège de France, à ce professeur qui avait, disons-le (c’était son défaut), un peu de bas-bleu dans l’esprit ; puis parfois un article, çà ou là, une ébullition attardée d’un talent qui avait régulièrement et vastement déferlé longtemps sur la plage du Journal des Débats, voilà tout ce qui restait de Philarète Chasles, l’Impossible à l’Académie ! […] puisqu’il y est déposé, je voudrais dire mon mot aussi sur cet homme oublié, sur ce journaliste qui n’aura qu’une gloire de journal pour sa peine de n’avoir été que cela. […] J’y trouve le journaliste du Journal des Débats. […] Le lion s’est laissé rogner les ongles, par son amour de l’Angleterre, dans cette suite d’articles de revue ou de journal, réunis sous un titre commun après avoir été écrits et dispersés à des dates différentes.

283. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Malaise moral. » pp. 176-183

Il faut dire pour l’excuse du public (et ce point est tout à fait digne de remarque) que ces nouvelles ne nous ont guère été données, d’abord, que par des publicistes de tempérament violent et enclins à l’exagération, et que la plupart des journaux qui passent pour « sérieux » et « modérés » ont commencé par garder sur ces affaires un silence tenace. […] Aucun journal n’a songé à demander s’il était vrai qu’un de ces derniers dimanches, au Théâtre de la République, on eût prié M. 

284. (1887) Discours et conférences « Appendice à la précédente conférence »

Appendice à la précédente conférence Un cheik afghan, remarquablement intelligent, de passage à Paris, ayant présenté dans le numéro du 18 mai 1883 du Journal des Débats des observations sur la conférence précédente, j’y répondis le lendemain, dans le même journal, ainsi qu’il suit.

285. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

Riche de savoir, rompu à l’étude, propre aux langues, regorgeant, en quelque sorte, de souvenirs et d’aventures éprouvées ou recueillies qui s’étaient amassées en lui dans le silence, il saisit sa plume facile et courante pour ne la plus abandonner ; et par ses romans, ses compilations, ses traductions, ses journaux, ses histoires, il s’ouvrit rapidement une large place dans le monde littéraire. […] Il ressemble pour la forme aux journaux anglais d’Addison, de Steele, de Johnson, avec moins de fini et de soigné, mais bien du sens, de l’instruction solide et de la candeur. […] Il ne craint pas même à l’occasion (générosité que l’on aura peine à croire) de citer avantageusement, par leur nom, les journaux ses confrères, le Mercure de France et le Verdun. […] Attaqué par un jésuite du Journal de Trévoux au sujet d’un article sur Ramsay, il répliqua si décemment que les jésuites sentirent leur tort et désavouèrent cette première sortie. […] Hooker, s’était plu, dans un journal de son pays, à développer une comparaison ingénieuse de l’antique retraite de Cassiodore avec l’Arcadie de Philippe Sydney et le pays de Forez au temps de Céladon.

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