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17. (1932) Les idées politiques de la France

Mais aussi ces idées restent des idées de parti. […] Et l’idée socialiste s’oppose ici, de trois manières, à l’idée radicale. […] Il est d’abord une idée, l’Idée, une cause, la Cause. […] Les idées antilibérales sont des idées comme les autres. […] Encore moins parti d’idées ne signifie parti des hommes à idées...

18. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre premier : M. Laromiguière »

Ces trois idées ne sont qu’une seule idée. […] Les idées s’y suivent comme les eaux d’une rivière tranquille. […] La seconde question populaire était celle de l’origine des idées. […] et par quels moyens remplissent-ils l’esprit d’idées claires ? […] Au lieu de définir les idées, ils les engendrent.

19. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

En outre, l’idée que M.  […] Ces deux idées vont se perdre l’une et l’autre dans l’idée commune d’un absolu phénoménisme. […] Les philosophes n’ont pas une idée scientifique de la nature, et les savants n’ont pas une idée scientifique de Dieu. […] Eh bien, ce qui est vrai de chacun de ces types en particulier, de chacune de ces idées, doit l’être également du type des types, de l’idée des idées, en un mot du dernier type et de la dernière idée, terme de la méthode dialectique. […] D’où nous vient pourtant une telle idée ?

20. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre quatrième »

. — Qu’entend-on par les idées générales ? […] Si les clercs ont eu plus d’idées générales que les écrivains en langue vulgaire, pourquoi les uns et les autres en ont si peu ; d’où ces idées doivent venir. […] — Qu’entend-on par les idées générales ? […] Une seule idée comprend toutes ces idées ou vérités. […] Si les clercs ont eu plus d’idées générales que les écrivains en langue vulgaire, pourquoi les uns et les autres en ont si peu ; d’où ces idées doivent venir.

21. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre premier. Les caractères généraux et les idées générales. » pp. 249-295

Les caractères généraux et les idées générales. […] Idées générales qui sont des copies. […] Caractères généraux qui appartiennent aux éléments des individus classés. — Idée de la feuille en botanique. — Idée du plan anatomique en zoologie. — Idée de l’action électrique. — Idée de la gravitation. — Dégagement des caractères les plus universels et les plus stables. — Retranchement des caractères accessoires et passagers. — Résumé. — L’idée générale s’ajuste à son objet d’abord par addition, puis par soustraction. […] Ces idées passent par deux états. […] De cette espèce sont les idées géométriques.

22. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

Il l’est dans son idée, dans son exécution, dans sa portée, et surtout dans son opportunité. […] Le premier volume de l’Idée de Dieu est consacré à ce balaiement. […] Au point de vue des idées, ces chapitres sont une exécution des mieux faites. […] Il faut une idée en soi, une construction appropriée à cette idée, une architecture, enfin, pour que la critique puisse se prendre vigoureusement à un livre. […] Je ne sais pas son idée sur Dieu, son idée sur l’idée première de toute philosophie, qui doit, selon moi, commencer toujours par une théodicée.

23. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre V. Subordination et proportion des parties. — Choix et succession des idées »

On ne gagne rien à isoler toutes les idées particulières : autant vaudrait les laisser agglomérées en une masse confuse. […] Une idée lui plaît par un air de vérité : il l’accueille. […] Au reste, les idées que vous abandonnerez ainsi ne seront pas toutes perdues. […] En principe, il faut se proposer de n’exprimer chaque idée qu’une fois. […] La composition se couvre ainsi d’idées parasites, qui doublent les idées utiles, leur font ombrage et en escomptent l’effet.

24. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Je vais montrer avec quelle logique ils sont partis, l’un de l’idée du sérieux, un autre de l’idée du sublime, pour déterminer, en vertu du principe de contradiction, l’idée du comique. […] Il n’y a point d’idée du comique. Il n’y a point d’idée du beau. Il n’y a point d’idée de la poésie. […] Qu’un poème, par exemple, ruine l’idée de Dieu, l’idée du devoir, l’idée de l’âme, et fonde l’empire de la matière, quoi de plus immoral ?

25. (1894) Propos de littérature « Chapitre II » pp. 23-49

Accord du paysage à l’idée. […] Il devient allégoriste s’il se borne à juxtaposer des formes à l’idée d’abord déduite, s’il leur fait exprimer explicitement cette idée ou s’il a recours à des formes sans lien direct avec les formes primitives d’où jaillissait l’idée. […] Si le Poète, sans exprimer encore directement son idée, veut que son œuvre la délimite avec précision, malgré lui il en fait une idée particulière, car ses vers ne pourront donner jamais qu’un aspect particulier d’une idée générale, ce qui équivaut à une idée particulière. […] C’est que l’artiste conçut partiellement son œuvre avant d’en saisir à la fois la forme et l’idée générales, d’où toutes les formes auraient dû procéder aussi bien que les idées. […] J’écrivais plus haut : l’emblème est l’image conventionnelle d’une idée.

26. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre troisième. L’appétition »

Force de l’idée. […] Le plaisir ne meut qu’en tant qu’il renforce l’idée et ajoute à la peine par le contraste. […] En effet, l’idée d’un mouvement est ce mouvement commencé et, par conséquent, l’idée intense et exclusive d’un mouvement entraîne le mouvement réel. […] L’idée du saut, à la corde, restant une simple idée, ne fournit pas à l’activité qu’elle commence de quoi l’achever ; c’est ce qu’on exprime en disant qu’un désir veut être comblé, rempli, satisfait. […] Quand les deux forces de l’idée coïncident, il y a à la fois attention croissante à l’idée et désir croissant de réaliser l’idée.

27. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Un son intérieur ou extérieur est nécessaire pour concevoir des idées, comme une image ou une sensation de la vue est nécessaire pour connaître ou pour concevoir des corps ; mais l’imagination n’est qu’une forme inférieure de la pensée ; la pensée proprement dite est l’idée ; à toute idée correspond un son ; un son qui exprime une idée s’appelle une parole ou un mot ; il y en a d’autres qui sont de vains bruits, car tous les sons ne sont pas accompagnés d’idées ; mais toute idée consciente est nécessairement accompagnée d’un son. […] « Nous avons plus d’idées que de mots. […] VIII, p. 190) des mots et des idées. […] Dissertation, p. 248, où il appelle les idées des objets. […] Malebranche sur la nature et l’origine des idées contre l’examen de M. 

28. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre troisième. La connaissance de l’esprit — Chapitre premier. La connaissance de l’esprit » pp. 199-245

Idées dont se compose l’idée du moi. — Entre autres idées, elle comprend l’idée d’un être permanent lié à tel corps organisé. — Ce que nous entendons par cette liaison. — Idées plus précises dont se compose l’idée du moi. — Idée d’un groupe de capacités ou facultés. […] Comment, d’après l’idée de notre esprit, nous nous formons l’idée des autres esprits. — Analogie des autres corps vivants et du nôtre. — Cette analogie nous suggère par association l’idée d’un esprit semblable au nôtre. — Vérifications diverses, nombreuses et constantes de cette induction spontanée. […] Quand nous concevons tel homme vivant, Pierre, Paul, ou nous-mêmes, quelle idée y a-t-il en nous, et de quels éléments se compose cette idée ? […] Car une idée est toujours l’idée de quelque chose, et, partant, comprend deux moments, le premier, illusoire, où elle semble la chose elle-même ; le second, rectificateur, où elle apparaît comme simple idée. […] Rien d’étonnant si ce long trouble, qui part d’une idée et dure à travers une série d’idées, nous semble interne comme les idées, si les désirs et les volitions qui en dérivent sont rapportés de la même façon au-dedans, si les suites et les caractères des idées s’opposent, comme les idées, au-dehors et ne peuvent être logés en aucun lieu.

29. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre X. L’antinomie juridique » pp. 209-222

L’idée du droit s’est dissociée en deux idées secondaires : l’une, l’idée ancienne, celle du droit social, consigné dans les codes, garanti par la contrainte légale ; et l’autre, l’idée nouvelle, celle du droit individuel, du droit considéré comme un fait de conscience, une idée, une force intérieure qui pousse l’individu à soutenir certaines prétentions, à revendiquer certains avantages comme lui étant dus soit par ses semblables pris isolément, soit par l’ensemble de la société. […] Inversement, l’idée du droit individuel n’est pas sans influence sur le droit social ; ce dernier devient moins rigide, moins brutal et moins autoritaire à mesure que l’idée du droit individuel gagne plus de terrain dans les consciences et relègue au second plan l’idée du droit social, sans toutefois la détruire entièrement. […] Il y a antinomie entre l’idée de loi et l’idée d’individualité. […] Elle oppose le droit individuel au droit social ; le sentiment de la justice, tel qu’il s’exprime dans la conscience de l’individu à l’idée de la justice considérée du point de vue social, idée qui se ramène à celle du maintien de l’ordre ; l’idée d’individualité à l’idée de loi. […] Ici l’antinomie entre l’idée d’individualité et l’idée de loi n’apparaît plus comme absolue.

30. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Conservation des idées. […] Le mot même d’idée signifie espèce, εἶδος, species. […] L’expérience montre que l’idée persistante d’une couleur brillante fatigue le nerf optique : cette idée implique donc une force qui produit ses effets dans les organes. […] L’idée d’un objet qui agace les dents peut facilement aussi produire l’agacement même. […] Les idées mêmes de telle émotion et de tel acte moteur rentrent dans cette condition générale ; les idées les plus fortes sont donc les idées des émotions et des volitions ; ce sont aussi celles qui peuvent le mieux produire dans l’organisme des traces et des trajets propres au renouvellement des représentations.

31. (1884) Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884

L’idée de dedans implique nécessairement l’idée d’un contenant. […] Mais l’idée de phénomène n’implique pas l’idée de cause comme ferait le mot effet. […] Ce sont donc des idées a priori, qu’on appelle encore idées rationnelles ou idées premières. […] L’idée du moi, séparée de l’idée d’existence, n’est plus que l’idée d’un moi possible. […] Qu’est-ce que cette idée ?

32. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

. — Sans doute, mais c’est cette idée même de profit qui dépasse le mécanisme. […] Ces idées sont alors les raisons conscientes de nos actes, leurs motifs. […] Elle n’est pas simplement la tendance d’une idée quelconque à sa propre réalisation, mais la tendance de l’idée d’activité personnelle à sa propre réalisation. […] Il n’est pas étonnant que, dans la volition, l’idée se voie agissante, puisque la volition est en effet déterminée par l’idée même de notre moi se posant en face de tout le reste. […] Souvent une idée traverse la tête sans apporter ses raisons avec elle.

33. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre III : Théorie psychologique de la matière et de l’esprit. »

Le second postulat, c’est que nos idées s’associent suivant des lois. […] Dans ces deux cas (et tous y rentrent), mon idée du monde extérieur est l’idée de sensations actuelles ou possibles. […] Par suite, le groupe, considéré comme un tout, se présente à l’esprit comme permanent, caractère principal qui distingue notre idée de substance ou de matière de notre idée de la sensation. […] Ainsi donc notre idée de l’esprit, ce n’est rien de plus que l’idée de la série de nos sensations actuelles et des possibilités infinies de sensation qui se réaliseront si les conditions appropriées se rencontrent. […] Aussi avoue-t-il que pour lui la production des idées est un miracle.

34. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562

Il existait, avant la révolution, plusieurs écrivains qui avaient acquis une grande réputation, sans jamais considérer les objets sous un point de vue général, et en ramenant toutes les idées morales et politiques à la littérature, au lieu de rattacher la littérature à toutes les idées morales et politiques. […] Si vous détaillez trop les idées, elles échappent aux images et aux sentiments, qui rassemblent au lieu de diviser. […] Les images qui ne répandent de lumière sur aucune idée, ne sont que de bizarres fantômes ou des tableaux de simple amusement. […] Les sentiments qui ne peuvent se rapporter à des idées justes, ne sont point susceptibles d’images naturelles. […] Malebranche a essayé de réunir, dans ses ouvrages de métaphysique, les images aux idées ; mais comme ses idées n’étaient pas justes, on n’a pu sentir que très imparfaitement la liaison qu’il voulait établir entre elles et ses images brillantes.

35. (1900) La culture des idées

Il n’y a pas des idées vraies et des idées fausses. […] Elles sont enchevêtrées ; l’idée d’art est sous la dépendance de l’idée de beauté ; mais cette dernière idée elle-même n’est autre chose que l’idée d’harmonie et l’idée d’harmonie se réduit à l’idée de logique. […] L’idée de beauté n’est pas une idée pure ; elle est intimement unie à l’idée de plaisir charnel. […] L’idée de décadence n’est donc que l’idée de mort naturelle. […] C’est l’idée de décadence expliquée par l’idée de châtiment.

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