Il l’a incarné dans le personnage formidable et grotesque de Tribulat Bonhomet qui représente ce que Villiers détesta en l’homme contemporain : ses prétentions à une fausse science, sa stupide infatuation de ce qu’il prend pour le progrès et qui n’est que la diminution en l’humanité de ce qui faisait jadis sa noblesse. […] L’homme qui a cru voler Maintenant que nous voyons les dirigeables et les aéroplanes évoluer avec aisance au ciel conquis, il semble que nous puissions considérer comme enfin réalisé un des plus vieux désirs de l’humanité.
Décidément, je trouve mes amis trop supérieurs à l’humanité, et je sors de chez Brébant, presque colère ! […] Non, non, il n’y a plus, derrière ce mot République, une religion, un sentiment faux, si vous voulez, mais un sentiment idéal qui transporte l’humanité au-dessus d’elle et la fait capable de grandeur et de dévouement.
Fontenelle était mort depuis deux fois vingt ans que M. de La Harpe, en pleine chaire d’humanités à l’usage des petits messieurs et des petites dames du Lycée, dissertait, tout un jour, pour savoir si l’Otello français, Orosmane, est plus malheureux quand il a tué Zaïre amoureuse et fidèle, que lorsqu’il doute de Zaïre inconstante ? […] Plus ce Philinte est un homme vil, et plus Alceste s’emporte et se courrouce, et plus il prend en pitié le malheureux inconnu que menacent, de toutes parts, la sensibilité, l’humanité, la tolérance et les raisonnements de tant d’égoïstes.
C’est l’image la plus fine, la plus complète et la plus grandiose de l’esprit supérieur qui voit défiler devant lui les vices, les ridicules et les infamies de l’humanité. […] Planté sur ses deux pieds, corps rejeté en arrière avec une désinvolture extraordinaire, les bras croisés, à la main, la bouche riant de travers, il bafoue l’humanité.
ce sont celles d’un pantin exceptionnel, que nous savons, dès le début, fait pour être bafoué et moqué ; ses malheurs n’ont rien de commun avec ceux qui peuvent atteindre l’humanité moyenne… Et, plus loin, poursuivant son analyse et le développement de son idée, M. […] Molière ne s’y arrête pas : il va par là-dessous chercher l’humanité vraie et profonde ; il l’en fait jaillir à flots si abondants que ce mince glacis craque de toutes parts.
Vous aurez beau raconter ses œuvres de la manière la plus touchante, vous ne peindrez jamais que son humanité ; sa divinité vous échappera. […] Mais si vous ne pouvez trouver cet ordre de citoyens généreux, n’accusez plus en particulier les favoris des muses : gémissez sur l’humanité toute entière.
Jusqu’au seizième siècle, le corps de la nation, dit un vieil historien, ne se composa guère que de pâtres, gardeurs de bêtes à viande et à laine ; jusqu’à la fin du dix-huitième, l’ivrognerie fut le plaisir de la haute classe ; il est encore celui de la basse, et tous les raffinements des délicatesses et de l’humanité moderne n’ont point aboli chez eux l’usage des verges et des coups de poing.
Ce qu’il y a de plus louable dans les mœurs des Persans, c’est leur humanité envers les étrangers, l’accueil qu’ils leur font et la protection qu’ils leur donnent ; leur hospitalité envers tout le monde, et leur tolérance pour les religions qu’ils croient fausses, et qu’ils tiennent même pour abominables.
Le cœur et l’esprit s’y étaient assez développés pour offrir à l’observateur ces traits généraux auxquels l’humanité se reconnaît dans tous les temps.
Cependant lorsqu’on a dit pour la première fois que le soleil était immobile et que la terre tournait, le sens commun de l’humanité déclara de même la théorie fausse.
Un de leurs hommes d’État disait que chez nous la populace lâchée se laisserait conduire par les mots d’humanité et d’honneur, mais que chez eux, pour l’apaiser, il faudrait lui jeter de la viande crue. […] Les yeux et l’odorat n’aidaient plus l’humanité de leurs répugnances ; les sens étaient aussi amortis que le cœur.
Mettez en scène ce patriote célèbre qui a consacré son existence à la cause de la patrie ; qui ne respire que pour le bonheur de l’humanité, et qui prête son argent au roi d’Espagne pour payer le bourreau de R… Si on lui parle de cet emprunt : Mon cœur est patriote, répond-il, qui pourrait en douter ?
» Le premier volume roule tout entier sur ce contraste ; il semble que Thackeray dise à ses lecteurs : « Mes chers confrères en humanité, nous sommes des coquins quarante-neuf jours sur cinquante ; le cinquantième, si nous échappons à l’orgueil, à la vanité, à la méchanceté, à l’égoïsme, c’est que nous tombons en fièvre chaude ; notre folie fait notre dévouement. » V Pourtant, à moins d’être Swift, il faut bien aimer quelque chose ; on ne peut pas toujours blesser et détruire, et le cœur, lassé de mépris et de haine, a besoin de se reposer dans l’éloge et l’attendrissement.
L’art du poëte comique n’est pas de peindre les travers de la pauvre humanité dans leurs plus grands excès, mais de saisir ce point unique qui excite tout à la fois la réflexion et la gaieté du spectateur.
Vendredi 14 août En enlevant à l’humanité toute religion d’un idéal quelconque, je crains bien, que ce prétendu gouvernement de la fraternité prépare aux malheureux des temps futurs, des concitoyens à l’égoïsme impitoyable, aux entrailles de fer.
Je me suis apuyé pour cela des larmes qu’il répandit sur la mort d’Onias ; et c’est quelque chose d’avoir pû lui conserver un fond d’humanité, malgré toutes ses barbaries. […] Car l’humanité ne comporte pas ce passage rapide d’une amitié véritable à une pleine indifférence ; et l’ame la plus forte ne se commande pas avec tant d’autorité.
Des êtres sont au-dessus de l’humanité, leurs intelligences constellent le passé, leurs cœurs vastes sont les refuges où nous nous abritons, où nous nous réchauffons quand nous souffrons trop. […] — D’où il faut conclure que c’est surtout une étude de l’idée criminelle dans l’humanité que vous avez voulu faire en écrivant la Bête humaine. […] La question de l’indestructibilité de l’âme est le point capital de la seconde partie du livre, et l’étonnement vous prend à voir plaider avec tant de simplicité et de charme une cause qu’on voudrait bien savoir gagnée définitivement pour l’humanité.
Il avait à son sujet d’intarissables souvenirs, à travers lesquels la figure du grand Parnassien prenait pour nous le prestige d’un pape de la littérature, qui, du haut de son infaillible esthétique, s’était fait au-dessus de l’Humanité une place dédaigneuse et dominatrice. […] Il semble que les pires défauts de notre pauvre humanité n’ont pas la même importance chez un homme réellement supérieur. […] Causeur aimable, écrivain vivant, bel évocateur d’humanité et de paysages, M.
Quand ils eurent terminé leurs cours d’humanités et de rhétorique, M. […] Mais l’amour de son art, l’inspiration de son génie l’avaient guidé dans sa première démarche ; son humanité, son inquiète bienveillance pour ses camarades, dont il était le seul appui, lui firent prendre la dernière résolution. […] Molière, à l’exemple de Montaigne, a poursuivi par une satire raisonnée des charlatans qui spéculaient sur la crédulité et l’amour de la vie, et que leur ignorance et leur entêtement entraînaient dans des erreurs non moins fréquentes que funestes à l’humanité. […] Pour moi, je vais faire des vœux afin que vous soyez bientôt content.” » Voilà les tourments auxquels était en proie cet homme que son génie, son âme brûlante, son amour pour l’humanité et sa charité empressée rendaient digne d’un meilleur sort.