Il est l’homme qui a « renouvelé l’imagination française » (Faguet). […] Il y rencontre un hangar où un petit Français, M. […] Il rend visite au sachem, qui parle anglais et entend le français. […] Et cependant, les Français et les Natchez se rencontrent. […] Presque tous les Français croyaient alors à la bienfaisance des principes de la Révolution.
Mais encore une fois, c’est là le pendant, la contre-partie des jugements que portait tout bon Français d’avant le romantisme sur Shakespeare ou sur Calderon. […] Le Français, même le plus libre de procédé et d’allure, a peu à faire pour redevenir classique et académique dès qu’il se mêle de juger. […] vous, Horace, vous êtes plus Russe que Français. […] Gavarni et Français le paysagiste s’y trouvaient détenus pour le quart d’heure. […] Qu’il ne vienne jamais ce temps présagé par de tristes prophètes, où l’on chercherait vainement des talents français en France.
Traduction française de M. […] Traduction française de Charles Nuitter. […] Richard Wagner et la poésie française contemporaine, par Edouard Dujardin, article paru dans la Revue de Genève, du 23 juillet 1886. […] Mais la voie la plus pratique, au moins pour les Français, c’est le chemin de fer ». On trouve en annexe de son livre la liste des Français qui se sont rendus au festival.
Un exemple concret fera mieux saisir ces développements, On va l’emprunter au temps présent et à la collectivité sociale que constitue notre groupe français. Nombre d’esprits jugent en effet que la collectivité française est actuellement en proie à ce Bovarysme qui consiste à prendre pour une vérité universelle, indiscutable et dogmatique une attitude d’utilité préparée par une autre nation en vue de ses propres besoins. De fait il semble que, sous couleur d’anticléricalisme, une forme nouvelle de la moralité, cette religion humanitaire qui fut élaborée par la nation anglaise, travaille à s’insinuer dans les consciences françaises et à s’y substituer à la croyance des uns et au scepticisme des autres. Ce n’est point le protestantisme sous son aspect confessionnel qui se propose ainsi en modèle à l’énergie française, ce n’est pas même la morale protestante, mais c’est un apparent rationalisme qui ne trouve en réalité son point d’appui que sur cette morale et sur cette forme religieuse. […] L’idéal humanitaire, attitude d’utilité anglo-saxonne, s’efforce d’établir la supériorité des buts économiques et commerciaux sur les visées de suprématie guerrière, sur le goût abstrait de prévaloir, excitant naturel de l’énergie française.
où la langue française a-t-elle plus d’imagination vraie et de hardiesse heureuse ! […] Sous l’amas des épithètes et la barbarie d’un néologisme tout grec et tout latin, le poëte perd cette veine française et ces tours nerveux et naïfs que Malherbe plus tard recueillait dans le parler vivant de la foule, en les ennoblissant par le nombre et l’harmonie. […] Il n’avait pas assez d’enthousiasme naturel pour une œuvre si haute, ni l’art français d’alors assez de maturité savante pour bien rendre sous sa main. […] Malherbe attestait au plus haut degré ce qu’on a remarqué de la langue française : « qu’elle est riche en beaux mots, mais qu’elle veut être extrêmement travaillée ». […] À lui, on peut le dire, appartient le premier modèle de perfection du style français, le plus ancien mélange de force élégante et d’irréprochable pureté, de naturel et d’éclat.
Molé nous paraît offrir en lui véritablement cet heureux ensemble de considération personnelle, de politesse, de bon goût et de bon langage, qui désigne et qui, pour ainsi dire, définit avec une bienséance parfaite un membre de l’Académie française. […] Victor Hugo fut élu pat l’Académie française l’année suivante, le 7 janvier 1841.
[Tableau historique de l’état et des progrès de la littérature française depuis 1789 (éd. de 1834).] […] [Anthologie des poètes français du xixe siècle (1887-1888).]
Sainte-Beuve L’originalité de Maurice de Guérin était dans un sentiment de la nature tel qu’aucun poète ou peintre français ne l’a rendu à ce degré, sentiment non pas tant des détails que de l’ensemble et de l’universalité sacrée, sentiment de l’origine des choses et du principe souverain de la vie. […] Remy de Gourmont Le Centaure est à mettre parmi les plus belles et les plus précieuses pages de la langue française.
Et pourquoi pas un Français ? […] Sans doute il ne cite comme humoriste aucun Français, parce qu’à son avis l’humour française est sans bonté, sans bienveillance, sans attendrissement, sans détachement aussi. […] Est-ce qu’ils ont été séparés par la haine des Français à l’égard d’une reine étrangère ? […] Il a habillé à la française une belle pensée espagnole. […] Lenoir a enrichi la langue française d’un solécisme élégant.
Pendant ces années d’exil, le père, envoyé à Paris par le prince de Salerne, pour solliciter une seconde expédition française contre Naples, vivait retiré à Saint-Germain, retouchant son poème d’Amadis et adressant des vers italiens à Marguerite de Valois. Désespérant de l’expédition française contre Naples, il se réfugia à Rome, où il reçut l’hospitalité dans le palais du cardinal Hippolyte d’Este. […] Le luxe de sa cour éclipsait même celui des Médicis ; l’écrivain français Montaigne, à l’occasion de sa visite à Ferrare, s’extasie, dans ses notes de voyages, sur la prodigieuse splendeur de cette cour, sur le nombre des courtisans, et sur la magnificence des fêtes et des costumes. […] Le Tasse suivit son prince à la cour de Charles IX, il s’y lia d’une amitié littéraire avec le poète français Ronsard. Ronsard était une sorte de Pétrarque français, qui tentait de donner à la poésie naissante de son pays les ailes de l’imagination italienne et la sphère élevée du platonisme attique ; mais le génie gaulois, prosaïque et trivial, rabaissa bientôt cette poésie au niveau de terre.
L’académie française, qui honore les talens littéraires en les recevant dans son sein, a trouvé un moyen heureux et noble d’honorer aussi les talens d’un autre ordre, en leur décernant des éloges publics au nom de la postérité. […] En effet, s’il y a dans les ouvrages des anciens dramatiques des beautés de tous les temps et de tous les lieux, il n’en est pas moins vrai qu’une bonne tragédie grecque, fidèlement transportée sur notre théâtre, ne serait pas une bonne tragédie française. […] C’est à lui que l’on dut la première tragédie intéressante qui commença la gloire du théâtre français, et prépara sa supériorité. […] Le cid avait été la première époque de la gloire du théâtre français, et cette époque était brillante. […] Andromaque est le premier chef-d’oeuvre qui ait paru sur la scène française.
Disons-le franchement, depuis Louis XIV la poésie française se meurt de correction 2. […] La Revue française s’est conduite plus franchement : elle a choisi, c’était son droit ; mais, son choix fait, elle l’a publié sans commentaire. […] Pour nos lecteurs, heureusement, la connaissance est déjà faite : ils n’ont point oublié le magnifique extrait que la Revue française a donné des Fleurs du mal il y a trois mois4. […] Baudelaire ne l’a pas toujours à la main ; il n’est pas toujours ironique ou satirique ; on l’a pu voir par les extraits que j’ai donnés plus haut ; on l’a pu voir par les pièces insérées il y a trois mois dans la Revue française. […] La Revue française n’est ni une coterie, ni une école ; c’est une tribune libre où l’on n’a d’intérêt que pour l’art, de camaraderie que pour le talent.
Vous pourriez venir ici et rejoindre Français à Lyon. […] Français n’est-il pas homme à comprendre qu’on peut venir voir M. […] Dillers, un Marseillais, sur la route et les projets de Français de Nantes. […] Cela est vrai surtout du lecteur français, le plus impatient de tous. […] Il aimait beaucoup la France, et sa femme était Française ou du moins Genevoise.
La Révolution française, en effet, n’avait pas été, comme tant d’autres, la substitution d’une dynastie à une autre dynastie, et la modification plus ou moins profonde de quelques institutions ; elle avait complètement renouvelé le pays. […] L’abbé de Montesquiou le dit un jour très vivement au roi, à propos de M. de Blacas : « Votre Majesté ne doit pas oublier que, si les Français ont passé à leurs souverains toutes leurs maîtresses, ils n’ont jamais pu supporter un favori. » La politique de Louis XVIII, à son meilleur temps, fut viciée au cœur par le favoritisme. […] Ferrand, un des membres du ministère, et l’esprit certainement le plus à contretemps, le plus fermé à toute idée saine, venant présenter à la chambre des députés un projet de loi relatif aux biens non vendus des émigrés, s’avisa de partager tous les Français en deux catégories : 1° la portion des sujets du roi désignés par le nom d’émigrés, et 2° ceux qui n’avaient pas émigré et qu’il embrassait sous la dénomination de régnicoles. Il voulait bien, d’ailleurs, ne point parler trop injurieusement de ceux-ci, des 25 millions d’hommes qui formaient la masse de la nation : « Il est bien reconnu, disait-il, que les régnicoles, comme les émigrés, appelaient de tous leurs vœux un heureux changement, lors même qu’ils n’osaient pas encore l’espérer. » Ainsi, Français de 1792 qui couriez à la frontière, vous qui sauviez la patrie menacée, vous qui, à la suite des armées refoulées de la coalition, passiez le Rhin et l’Escaut et les Alpes, qui combattiez à Rivoli, à Zurich, aux pyramides et autres lieux, vous étiez des régnicoles ; il est bon de savoir le nom qu’on a.
Ce Vénitien, issu de sang espagnol, qui compte dans sa généalogie force bâtards, religieuses enlevées, poètes latins satiriques, compagnons de Christophe Colomb, secrétaires de cardinaux, et une mère comédienne ; ce jeune abbé, qui débute fraîchement comme Faublas et Chérubin, mais qui bientôt sent l’humeur croisée de Lazarille et de Pantalon bouillonner dans sa veine, qui tente tous les métiers et parle toutes les langues comme Panurge ; dont la vie ressemble à une comédie mi-partie burlesque et mi-partie amoureuse, à un carnaval de son pays qu’interrompt une atroce captivité ; qui va un jour visiter M. de Bonneval à Constantinople, et vient à Paris connaître en passant Voisenon, Fontenelle, Carlin, et être l’écolier du vieux Crébillon ; ce coureur, échappé des Plombs, mort bibliothécaire en un vieux château de Bohême, y a écrit, vers 1797, à l’âge de soixante et douze ans, ses Mémoires en français, et dans le meilleur et le plus facile, dans un français qu’on dirait naturellement contemporain de celui de Bussy. […] De toutes les beautés dont Casanova nous entretient dans ces premiers volumes, celle qui est reine évidemment, celle qui lui a laissé la plus profonde empreinte, et pour laquelle il démentirait le plus volontiers sa définition un peu outrageuse de l’amour que, ce n’est qu’une curiosité plus ou moins vive, jointe au penchant que la nature a mis en nous de veiller à la conservation de l’espèce ; cette femme mystérieuse, appelée Henriette, qu’il rencontre la première fois en habit d’officier, et qui se trouve être une noble personne française, ne diffère pas notablement, par le caractère, de dona Lucrezia, ni de tous ces cœurs d’amantes voluptueux, passionnés, non jaloux et capables de séparation. […] Nous reviendrons une autre fois sur Casanova, et nous le suivrons à Paris où il se perfectionne dans le français sous le vieux Crébillon le tragique, singulier maître de langue, de qui il apprit, j’imagine, bien moins qu’il ne prétend.
Cela est sensible, quand on passe de Rousseau à Bernardin de Saint-Pierre : Julie et Saint-Preux n’ont que la grâce française, l’expression des physionomies ; Paul et Virginie ont la noblesse antique, la pureté des lignes ; les premiers font un couple qui intéresse nos âmes, les autres un groupe qui séduit nos yeux. […] Personne plus que lui ne contribua à changer la direction de l’art français : Vien procède de lui, et David est l’élève de Vien (Serment des Horaces, 1784). […] André Chénier a un rôle particulier dans l’histoire de la versification française. […] Le désavantage de Chénier, c’est que son essai ne vient pas d’une étude directe du vers français, et du sentiment de ses propriétés intimes : il fait une application extérieure de la technique gréco-romaine à notre versification nationale ; et de là vient, malgré son art infini, ce qu’il y a parfois de dureté, d’« arrythmie » dans certains prolongements des périodes, dans certaines hachures des mètres.
Sans doute, ce qu’il y a de commun entre tous nos tragiques, nous l’observons, nous le retenons, pour définir la tragédie française et reconnaître ses attaches avec son milieu. […] C’est un critique nationaliste qui s’effare, au nom de la patrie, que nos grands Français aient été des hommes et soient peints comme tels, avec leurs travers et leurs petitesses, et qui nous somme de sacrifier l’histoire vraie au mensonge religieux que sa naïveté lui figure essentiel à l’honneur de son pays. […] L’extension de la propriété littéraire, telle que l’entend la jurisprudence des tribunaux français, telle surtout que la désire imprudemment, et contre le véritable intérêt de la littérature, un certain nombre de gens de lettres, voilà ce qui menace de resserrer à l’excès notre droit de citation et interdire à nos études pour de très longues années l’usage des sources manuscrites. […] Car s’il n’y a pas une science allemande, une science française, une science belge, mais la science, la même et commune pour toutes les nations, encore moins y a-t-il une science de parti, une science monarchiste ou républicaine, catholique ou socialiste.
[La Revue française (1857).] […] [Les Poètes français, recueil publié par Eugène Crépet, tome IV (1863).] […] Théodore de Banville L’auteur des Fleurs du mal est non pas un poète de talent, mais un poète de génie, et de jour en jour on verra quelle grande place tient, dans notre époque tourmentée et souffrante, son œuvre essentiellement française, essentiellement originale, essentiellement nouvelle. Française, elle l’est par la clarté, par la concision, par la netteté si franche des termes qu’elle emploie, par une science de composition, par un amour de l’ordre et de la règle qui, très rigoureusement, procèdent du xviie siècle ; originale, nui ne le lui a contesté ; ç’a été le grand éloge et le grand reproche que lui ont sans cesse adressés ses amis et ses ennemis ; nouvelle, j’insiste là-dessus ; elle a été, elle est, elle restera étonnamment nouvelle et primesautière ; ceci est sa gloire, la meilleure et la plus vraie, dont rien ne peut la déshériter.
Je sentis que le public français trouverait tout cela d’une insupportable gaucherie. […] Les exigences françaises de clarté et de discrétion, qui parfois, il faut l’avouer, forcent à ne dire qu’une partie de ce qu’on pense et nuisent à la profondeur, me semblaient une tyrannie. Le français ne veut exprimer que des choses claires ; or les lois les plus importantes, celles qui tiennent aux transformations de la vie, ne sont pas claires : on les voit dans une sorte de demi-jour. […] La nuance fugitive, que le vieux français regardait comme une quantité négligeable, j’essayais de la fixer, au risque de tomber dans l’insaisissable.