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603. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Lundberg » pp. 169-170

Lundberg portrait du baron de Breteuil, en pastel. ma foi, je ne connais ni le baron ni son portrait.

604. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Sa raillerie donne au profane un appareil sacré, quelquefois montre le sacré sous un air profane : le paganisme et la foi, les saints et les diables, tout lui est présent et opère les vicissitudes qu’éprouvent ses héros. […] Tout se souleva, tout se ligua, tout s’arma pour la réparation d’un attentat à la majesté des lois, aux dieux hospitaliers, à la foi des traités les plus saints, et à la pureté des mœurs. […] Le rapt d’Hélène n’était pas le premier outrage de cette espèce dont les Grecs eurent à se plaindre, et leurs annales héroïques font foi qu’ils avaient usé déjà de représailles à l’occasion d’un fait pareil. […] Ces révélations semblables, et toutes deux consacrées par la foi des nations en des temps éloignés, ont fourni aux poètes deux faits simples, extraordinaires, et rehaussés au suprême degré de l’idéal. […] L’Olympe des païens n’est qu’obscurité, en comparaison de ce Paradis où le Dante porte les lumières de la foi.

605. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Son premier livre, d’où toutes ses œuvres sont sorties, l’Avenir de la science, enfanté dans l’ardeur de la méditation solitaire, était un acte de foi profonde. […] Toute idée soutenue avec foi et passion doit faire des prosélytes prochains. […] La parole vivante, même faible, peut avoir beaucoup plus d’efficacité que l’écriture : que ne devient-elle pas capable d’accomplir avec l’accent d’une foi sincère ? […] Herbert Spencer remarque que « souvent une simple assertion articulée avec assurance produit, en l’absence de preuves ou même en présence de preuves contraires, une conviction inébranlable… Nous voyons non seulement le ton affirmatif et l’air d’autorité créer la foi, mais encore la foi diminuer à la suite d’explications. […] Ce n’est pas deux ans, ni vingt ans, ni un siècle, c’est l’éternité que nous anticiperons comme jadis, avec la même foi qu’au temps d’Horace, foi devenue folie et absurdité.

606. (1932) Le clavecin de Diderot

Ma foi, ces messieurs vous rendraient poètes. […] Sur la foi de ces découvertes, un courant d’opinion se dessine, à la faveur duquel l’explorateur humain pourra pousser ses investigations. […] Mais combien de sacrifices humains, la foi catholique, la foi protestante n’ont-elles pas offerts au Dieu des chrétiens ? […] Savoir à quoi s’en tenir, comment, où se tenir, une fois pour toutes, c’est la foi. La foi, c’est la fois pour toutes.

607. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

D’Alembert était prudent, circonspect, sobre et frugal de doctrine, faible et timide de caractère, sceptique en tout ce qui sortait de la géométrie ; ayant deux paroles, une pour le public, l’autre dans le privé, philosophe de l’école de Fontenelle ; et le xviiie  siècle avait l’audace au front, l’indiscrétion sur les lèvres, la foi dans l’incrédulité, le débordement des discours, et lâchait la vérité et l’erreur à pleines mains. Buffon ne manquait pas de foi en lui-même et en ses idées, mais il ne les prodiguait pas ; il les élaborait à part, et ne les émettait que par intervalles, sous une forme pompeuse dont la magnificence était à ses yeux le mérite triomphant. Or, le xviiie  siècle passe avec raison pour avoir été prodigue d’idées, familier et prompt, tout à tous, ne haïssant pas le déshabillé ; et quand il s’était trop échauffé en causant de verve, en dissertant dans le salon pour ou contre Dieu, ma foi !

608. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

Il était religieux, et d’un spiritualisme fermement raisonné, comme en fait foi son chapitre des Esprits forts ; qui, venu le dernier, répond tout ensemble à une beauté secrète de composition, à une précaution ménagée d’avance contre des attaques qui n’ont pas manqué, et à une conviction profonde. […] Il est obligé d’alléguer son chapitre des Esprits forts et de supposer à l’ordre de ses matières un dessein religieux un peu subtil, pour mettre à couvert sa foi. […] Le registre des naissances de la paroisse Saint-Christophe-en-Cité eu fait foi.

609. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

Catulle Mendès a prise hier soir dans la littérature dramatique du Théâtre-Français ; mais, ma foi, cela semblait presque celle d’un petit Dauphin… qui grandira et qui sera peut-être un jour, qui sait ? […] Ainsi tient dans le creux de la main l’historique de cet Art au théâtre dont notre ami Eugène Fasquelle lance aujourd’hui la première édition, qui sera suivie de tant d’autres : livre extraordinairement nouveau, tout à fait beau, je le répète, débordant de bonne foi, ce qui est bien, et de foi, ce qui est encore mieux, et où alternent avec un égal bonheur les envolées et les culbutes, les coups d’aile et les coups de bâton. […] N’ayant pas, comme tant d’autres, une foi absolue en l’infaillibilité de son esprit, il cherche patiemment à s’initier aux ouvrages qui lui sont mystérieux.

610. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

Ma foi, on le saura dans cinquante ans. […] Un journal, qui reçoit d’ordinaire les manifestes des princes, vient de publier la profession de foi des symbolistes. […] Jean Moréas, le rédacteur de la profession de foi, repousse ces vocables comme impropres : «  Les littératures décadentes se révèlent, dit-il, essentiellement coriaces, filandreuses, timorées et serviles : toutes les tragédies de Voltaire, par exemple, sont marquées de ces tavelures de décadence.

611. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Il y invite ceux qui annoncent le saint Évangile, et qui veulent la foi profonde. […] Pourquoi, d’ailleurs, ferait-on faire à Rabelais en chose quelconque, une profession de foi qu’il a toujours éludée ? […] La raison d’où elles tirent leur origine les reprenait à la philosophie qui n’en avait rien su faire, et à la théologie qui les avait confondues toutes en une seule, la vérité selon la foi.

612. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Cette influence fut profonde, mais aussi n’est-ce pas à la surface qu’on en trouvera les traces ; on peut la résumer en ceci, qu’elle élargit et précisa les vues de Wagner, et qu’elle lui infusa de nouvelles forces et une foi toute joyeuse et inébranlable en lui-même, en raffermissant sa foi dans la mission divine, toute puissante, de l’artiste. […] Seules la foi et la confiance dans le Graal permettent d’y accéder.

613. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Mais vivant au milieu de payens qui haïssoient & méprisoient sa nation, il diminue autant qu’il peut la foi que l’on doit aux miracles ; & quand il parle de certains effets d’une Providence extraordinaire de Dieu dans la conduite de son peuple, il ajoute à son récit qu’on peut croire de ces merveilles ce qu’on en jugera à propos. […] Une des plus importantes est celle des Hérétiques, c’est-à-dire, de ces hommes hardis & entreprenans qui ne pouvant plier leur tête orgueilleuse sous le joug de la Foi, ont troublé l’Eglise par des erreurs qui ont fait quelquefois couler le sang humain. […] Il y fait l’histoire du Monastère & des Moines distingués par leur sainteté par leur doctrine ou par leurs travaux pour l’établissement, l’avancement, ou la réforme de l’Ordre monastique, de la discipline ecclésiastique, ou de la Foi.

614. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Je me souviens que, dans mes notes sur l’Espagne, j’évoquais le souvenir de cette assemblée de savants tenue à Salamanque, et dans laquelle Christophe Colomb, méconnu et combattu, essaya de communiquer à ses auditeurs sa foi dans l’Amérique future. […] Tandis que la patience, le don de voir et de composer suffisent pour animer d’une vie parfaite un gentilhomme ou un bourgeois, il est besoin ici d’autre chose, et c’est de la foi, ou tout au moins de l’intelligence de la foi.

615. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

N’en devait-il pas sortir quelque chose de ces belles maximes de la sagesse divine ou de ces chants sublimes du prophète, de ces images lamentables ou de ces prophéties triomphantes, dont Israël dispersé nourrissait en tous lieux la foi de ses enfants ? […] Tels sont en particulier ces hymnes mis sous le nom d’Orphée, fabrication ancienne, puisque Platon en cite quelques vers, mais évidemment reprise et accrue plusieurs fois, à l’époque des trois premiers Ptolémées, et dans cette ville d’Alexandrie, où Clément et saint Justin martyr les recueillirent plus tard comme un germe antique de la foi naturelle, qu’on aimait alors à rapprocher des vérités de la foi révélée.

616. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Presque tous les autres (et M. de Maistre de ce nombre), les femmes surtout et les enfants, rentrèrent en Savoie sur la foi de l’Assemblée. […] Mais c’était à son imagination qu’il accordait ce plaisir, sans jamais laisser entamer l’idée ni la foi. […] Sous ce dernier aspect, on peut le donner comme le plus conséquent des hommes, celui de tous chez qui la foi, l’idée acceptée et crue, était le plus devenue la substance et faisait le plus véritablement loi. […] L’omniprésence de sa foi y pourvoyait. […] Pourtant, jusque dans l’excès de sa théorie pontificale, M. de Maistre ne faisait encore que marquer sa foi vive et à tout prix au gouvernement providentiel.

617. (1896) Les Jeunes, études et portraits

La foi se perd, non la discipline de l’esprit. […] Ils avaient la foi. […] Il s’arrête au désir, à l’aspiration vers une foi qui ne sera jamais la sienne. […] Il a la foi. […] Qu’est-ce que la piété sans ses angoisses et la foi sans les extases ?

618. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXVI » pp. 147-152

Je crois qu’il serait injuste d’imputer le scepticisme réel aux principaux éclectiques de l’école : ils ont sur deux ou trois points des convictions, des principes ; ils ont foi intellectuellement à la liberté humaine et au spiritualisme de l’âme ; mais, à part ces quelques points, le reste est court et le symbole intérieur pourrait sembler bien flottant.

619. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre troisième. »

J’en conviens ; mais de quoi sert-elle, Avec des ennemis sans foi ?

620. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 26, que les jugemens du public l’emportent à la fin sur les jugemens des gens du métier » pp. 375-381

Le plus grand effet des préjugez que les peintres et les poëtes sement dans le monde contre un nouvel ouvrage, vient de ce que les personnes qui parlent d’un poëme ou d’un tableau sur la foi d’autrui, aiment mieux en passer par l’avis des gens du métier, elles aiment mieux le repeter, que de redire le sentiment de gens qui n’ont pas mis l’enseigne de la profession à laquelle l’ouvrage ressortit.

621. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 27, qu’on doit plus d’égard aux jugemens des peintres qu’à ceux des poëtes. De l’art de reconnoître la main des peintres » pp. 382-388

Or les anciens étoient si bien persuadez qu’on pouvoit contrefaire l’écriture tracée sur leurs tablettes, parce qu’on pouvoit en retoucher les caracteres sans qu’il y parut, que les actes ne faisoient foi chez eux que moïennant l’apposition du cachet de celui qu’ils engageoient.

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