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1299. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

Mme Daudet et son grand fils Léon ont des tendances à y croire ; Daudet et moi sommes tout à fait des incroyants. […] Aujourd’hui je prononce le nom d’Octave Mirbeau devant ma cousine, qui me dit : « Mais Mirbeau… attendez, c’est le fils du médecin de Remalard, de l’endroit où nous avons notre propriété… eh bien, je lui ai donné deux ou trois fois des coups de fouet à travers la tête… Ah ! […] Chapier est le père de Mascaro, surnom donné dans la famille à son fils, qui tout en doublant son père eut la permission d’établir à côté de la maison, un petit commerce de mercerie et de vente d’almanachs, qui le fit riche à sa mort, de 800 000 fr., et il est le grand-père du Chapier actuel, possesseur de plusieurs millions, et brasseur de grandes affaires, entre autres de la concurrence aux eaux de Contrexéville. […] En face est son fils qui se mouche dans un foulard rose, très semblable à une cravate de maquereau, et qui ronfle ignoblement. […] Mais les deux fils de l’architecte du souterrain s’y introduisaient toutes les nuits.

1300. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Crois-tu que Cinesias, fils de Mélès, se soucie beaucoup que ses chants soient propres à rendre meilleurs ceux qui les entendent et qu’il vise à autre chose qu’à plaire à la foule des spectateurs ? […] Le bel exemple à proposer aux enfants que des pères toujours armés contre leurs fils et des fils toujours combattant leurs pères ! […] Le moyen de ne pas croire en cela des fils de Dieux, bien que leurs raisons ne soient ni vraisemblables ni solides ? […] Ce que nous savons c’est que les passions sont comme autant de cordes ou de fils qui nous tirent chacun de son côté et qui par l’opposition de leurs mouvements nous entraînent vers des actions opposées. Le bon sens nous dit qu’il est de notre devoir de ne céder qu’à l’un de ces fils et de résister fortement à tous les autres.

1301. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

On peut s’intéresser au fils de la duègne et de l’écuyer, parce qu’il n’est pas, comme les picaros espagnols, un rebut de la fortune et de la société. […] N’avait-il pas vu, comme toute l’Europe, le fils d’un jardinier des environs de Plaisance, pour des bassesses auxquelles on ne saurait comparer aucune de celles du fils de l’écuyer d’Oviedo, revêtir, lui aussi, la pourpre, et gouverner l’Espagne ? […] Son procédé de parodiste n’avait pas consisté, comme celui de Scarron, par exemple, dans une exagération fantastique et caricaturale du trait de ses originaux, mais bien dans une espèce de réduction du noble et de l’héroïque aux conditions de la vie commune : le fils d’Ulysse devenu le fils de M.  […] À deux ou trois reprises, Diderot n’a pas hésité à classer Marivaux (et de son vivant même) dans la compromettante société des Duclos et des Crébillon fils. […] On sait de quel ton il reprochait à l’autre Rousseau, Jean-Baptiste, d’être le fils d’un cordonnier.

1302. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Relisons là-dessus la deuxième partie de Gil Blas ; elle est datée de 1725 ; on y voit un laquais devenir « par de sales emplois » l’arbitre de la monarchie espagnole ; et si nous étions tentés de méconnaître la valeur « documentaire », la signification politique, la portée sociale du roman, songeons quels étaient hier encore les maîtres effectifs de l’Europe : un Dubois, le fils de l’apothicaire de Brive-la-Gaillarde, ou un Alberoni, le fils du jardinier de Parme ! […] Et enfin, quel qu’en fût l’intérêt anecdotique, nous ne dirons point comment, d’aventure en aventure et de « suppression » en « suppression », elle est devenue la compilation monumentale dont Chesterfield écrivait à son fils, qui lui demandait s’il en devait faire l’emplette : « Vous l’achèterez, mon fils, et vous vous assoirez dessus, pour lire Candide ». […] Et c’est pourquoi, si le classicisme eût pu être sauvé, il l’eût sans doute été par le fils de la Grecque. […] III ; — Henry Harrisse, L’Abbé Prévost, 1896, Paris ; — et diverses « Notices », en tête des éditions de Manon Lescaut, notamment celles d’Alexandre Dumas fils, et de Guy de Maupassant. […] 1º Belles-Lettres [Roman, Théâtre, Critique et Histoire]. — Les Bijoux indiscrets, 1748 ; — Le Fils naturel, 1757 ; — Le Père de famille, précédé d’un Discours sur la poésie dramatique, 1758 ; — Essai sur la vie de Sénèque… et sur les règnes de Claude et de Néron, 1778 ; — La Religieuse, 1796 ; — Jacques le Fataliste, 1796 ; — Ceci n’est pas un conte, 1798 ; — Le Neveu de Rameau, 1823 ; — Paradoxe sur le comédien, 1830.

1303. (1930) Le roman français pp. 1-197

— qu’il fût d’origine juive : Daudet serait une contraction pour « Davidet », le petit David, le fils de David : l’optimisme est un des caractéristiques de l’esprit juif. Mais je crois que c’est là pure invention, imaginée pour agacer son fils Léon. […] Tout au long de son existence, ce fils d’un petit libraire-bouquiniste a continué d’aimer, de fréquenter les petites gens. […] Tous les fils d’universitaires partis de très bas sombrent-ils fatalement dans l’amoralité ? […] La vérité pourrait bien être que pour ce charmant Marcel, cette espèce de « fils de roi » à la Gobineau, c’est-à-dire né n’importe où, mais fils de roi pourtant par les qualités, les résonances de son esprit — obtenir ses entrées dans ce monde si fermé, être « reçu », était une conquête.

1304. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

On le disoit fils naturel de Vincent Galiléi, noble Florentin ; mais sa naissance, loin de diminuer son mérite, ne fit que le relever davantage. […] On rapporte qu’à celle de Rome, pendant que les religieux récitoient dévotement les litanies, un d’eux apperçut la sainte vierge sur l’autel avec l’enfant Jésus, lui disant plusieurs fois : Mon fils exaucez-les. […] L’autre assuroit que saint François avoit tué le fils aîné d’un médecin, pour avoir la gloire & la satisfaction de le ressusciter. […] Il fallut que les observantins, nouvellement capuchonnés, se jettassent dans les bras du duc de Nocera, de l’illustre maison des Caraffes : ce même duc de Nocera, fils de la fameuse Lucrèce Borgia(*), fille débauchée du débauché Alexandre VI. […] Il étoit fils d’un trésorier de France de cette ville.

1305. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre I. Principe des mœurs sous l’Ancien Régime. »

L’honneur de la présenter est réservé aux fils et aux petits-fils de France, à leur défaut aux princes du sang ou légitimés, au défaut de ceux-ci au grand chambellan ou au premier gentilhomme ; notez que ce dernier cas est rare, les princes étant obligés d’assister au lever du roi, comme les princesses à celui de la reine178. […] Il y a une maison de ce genre pour la reine, une pour Madame Victoire, une pour Madame Adélaïde, une pour Madame Élisabeth, une pour Monsieur, une pour Madame, une pour le comte d’Artois, une pour la comtesse d’Artois il y en aura une pour Madame Royale, une pour le petit Dauphin, une pour le duc de Normandie, tous les trois enfants du roi ; une pour le duc d’Angoulême, une pour le duc de Berry, tous les deux fils du comte d’Artois : dès six ou sept ans, les enfants représentent et reçoivent. […] Cinq fois par semaine, chez le duc de Choiseul, à dix heures du soir, le maître d’hôtel vient jeter un coup d’œil dans les salons, dans l’immense galerie pleine, et, au juger, fait mettre cinquante, soixante, quatre-vingts couverts197 ; bientôt, sur cet exemple, toutes les riches maisons se font gloire de tenir table ouverte à tous venants  Naturellement, les parvenus, les financiers qui achètent ou se donnent un nom de terre, tous ces traitants et fils de traitants qui, depuis Law, frayent avec la noblesse, copient ses façons. […] C’est même là une des raisons qui font réserver les régiments aux fils de bonne maison, et les compagnies aux gentilshommes riches  Du grand arbre royal opulemment épanoui à Versailles, partent des rejets qui s’étendent par milliers sur toute la France, pour s’y épanouir, comme à Versailles, en bouquets de gala et d’appartement.

1306. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

Les hommes du dernier ministère de Louis XVI avaient envoyé à Londres M. de Chauvelin, jeune et ardent révolutionnaire, fils d’un favori de cour, dont le seul titre était sa défection à la cour. […] XXVI Voici ces actes, exprimés en paroles dignes de leur grandeur : Les honneurs de la sépulture rendus à l’infortuné souverain pontife Pie VI, mort dans la captivité en France, et resté jusque-là sans sépulture royale ou pontificale à Valence : « Il est de la dignité de la nation française et conforme à son caractère de donner des marques de considération à un homme qui occupa un des premiers rangs sur la terre, des honneurs funèbres et un monument conforme au caractère du prince enseveli sans décrets. » Des envoyés dans toutes les cours où ils peuvent être reçus avec dignité sont nommés pour saisir et renouer les fils rompus des relations internationales : le général Bournonville à Berlin, M.  […] précisément le contraire de cette pensée, c’est-à-dire l’invasion de l’Espagne, l’expulsion de sa vieille dynastie, l’usurpation purement vaniteuse d’une dynastie napoléonienne sur le trône de Charles-Quint et de Louis XIV ; la trahison de Bayonne, où toute une dynastie est prise au piège prémédité d’une fausse conciliation entre le père et le fils ; enfin une guerre de conquête dynastique qui coûte à la France un million de ses meilleurs soldats, à l’Espagne des flots de sang, et à notre alliance un empire. […] Mais l’impératrice n’était déjà plus en sa puissance : elle ne s’était pas jetée à propos entre les armées de son père et le détrônement de son fils ; elle était, à demi captive, entraînée aux extrémités de la France par les frères de Napoléon, sans armée, sans gouvernement, sans liberté et déjà sans couronne.

1307. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

L’enfant de la maison aime sa mère plus qu’un fils, mais il ne l’aime pas comme un amant. […] Mais quand j’en ai longtemps échauffé ma pensée, Que la Prière en pleurs, à pas lents avancée, M’a baisé sur le front comme un fils, m’enlevant Dans ses bras loin du monde, en un rêve fervent, Et que j’entends déjà dans la sphère bénie Des harpes et des voix la douceur infinie, Voilà que de mon âme, à l’entour, au dedans, Quelques funestes cris, quelques désirs grondants Éclatent tout à coup, et d’en haut je retombe Plus bas dans le péché, plus avant dans la tombe ! […] Que sera-ce donc si ce possesseur et ce fils de la maison est, à la fois, un rêveur, un poète, un amant ; s’il a mis de son âme et de sa pensée, et de ses plus précoces souvenirs, sous chacun de ces hêtres et jusque dans le murmure de chaque ombrage ? […] Les fils de ces vétérans, du moins, purent le lire.

1308. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

« Mais quand ces douloureux événements arrivent entre des personnes qui s’aiment, et que, par exemple, un frère tue ou doive tuer son frère, un fils son père, une mère son fils, un fils sa mère, ou qu’il se commet d’autres malheurs de ce genre, voilà les situations qu’il faut rechercher. » Suivent des exemples célèbres et choisis dans la tragédie grecque. […] Considérons ce qu’elle peut devenir, lorsque, se livrant tout entière à cette poursuite, elle s’élève par ce noble élan du fond des flots qui la couvrent aujourd’hui, et qu’elle se débarrasse des cailloux et des coquillages qu’amasse autour d’elle la vase dont elle se nourrit, croûte épaisse et grossière de terre et de sable10. » Puis, dans cette sage conciliation que Platon a tentée entre le sensualisme ionien et l’idéalisme de Mégare, il employait la douce ironie qu’il avait apprise de Socrate, à se moquer « de ces hommes semés par Cadmus, de ces vrais fils de la terre, qui soutiennent hardiment que tout ce qu’ils ne peuvent pas palper n’existe en aucune manière ; de ces terribles gens qui voudraient saisir l’âme, la justice, la sagesse, ou leurs contraires, comme ils saisissent à pleines mains les pierres et les arbres qu’ils rencontrent, et qui n’ont que du mépris, et n’en veulent pas entendre davantage, quand on vient leur dire qu’il y a quelque chose d’incorporel11 ».

1309. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 13, qu’il est probable que les causes physiques ont aussi leur part aux progrès surprenans des arts et des lettres » pp. 145-236

Ce prince fit le célebre Jacques Amiot, fils d’un boucher de Melun, grand aumônier de France. […] Nerva, Trajan, Adrien, Antonin et Marc-Aurele qui se succederent immédiatement, et dont l’avenement à l’empire fut aussi paisible que celui d’un fils qui succede à son pere, étoient à la fois de grands princes et de bons princes. […] Quels princes que Philippe roi de Macedoine et son fils. […] Posthumius fils de Caius et de l’architecte Vitruve Pollion, sont reputez les monumens de la magnificence romaine, les plus honorables pour leurs architectes.

1310. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

., Mme et Mlle Necker ; l’abbé de Bourbon, fils naturel de Louis XV ; le prince héréditaire de Brunswick, le prince Henri de Prusse, et une douzaine de comtes, barons et personnages de marque, parmi lesquels un fils naturel de l’impératrice de Russie. — Êtes-vous satisfait de la liste ?

1311. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

Il a lu Crébillon fils au moins autant que Tacite qu’il prétend traduire ; je veux dire qu’il a le goût petit-maître. […] La Beaumelle avait acheté de Racine fils, en 1750, un recueil manuscrit de lettres de Mme de Maintenon ; il les publia en 1752.

1312. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Un jour que le comte de La Marche, fils du prince de Conti, demandait à M. de Choiseul, alors ministre de la guerre, la croix de Saint-Louis pour un officier, comme M. de Choiseul refusait de la donner en disant que le sujet ne la méritait pas encore, le comte de La Marche insista ; M. de Choiseul tint bon, quoiqu’il ne fût pas d’usage de refuser là-dessus un prince du sang. Le comte, blessé du procédé, ayant consulté son père sur ce qu’il devait faire à cet égard : « Mon fils, lui répondit le prince, il faut savoir si le refus de M. de Choiseul est dans les règles, en ce cas vous n’avez rien à dire ; sinon, il est bon gentilhomme, et vous pouvez lui faire l’honneur de vous battre avec lui. » Tel était, sur ces dernières pentes de l’ancienne monarchie, un prince du sang, philosophe faute de mieux et comme pis-aller, le plus poli des gentilshommes, sans autre ambition définitive que celle de plaire, bien plus de Paris que de Versailles, les délices du Parlement, celui enfin que Mme de Boufflers sut retenir, captiver jusqu’au bout par les liens au moins de l’esprit et de l’affection, et qu’elle avait même espéré, à un moment, épouser.

1313. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

En un mot, le père de Sismondi avait dérogé, et son fils, au début de sa carrière, en eut le contre-coup par plus d’une mortification qu’il reçut. […] Sa mère était une personne supérieure que Sismondi plus tard n’hésitera pas à comparer à Mme de Staël, non pour le génie et le brillant de l’esprit ; Mme de Staël l’emportait par ces côtés : « Mais ma mère, dira-t-il dans la conviction et l’orgueil de sa tendresse, ne le cède en rien ni pour la délicatesse, ni pour la sensibilité, ni pour l’imagination ; elle l’emporte de beaucoup pour la justesse et pour une sûreté de principes, pour une pureté d’âme qui a un charme infini dans un âge avancé. » Cette mère, femme d’un haut mérite et d’un grand sens, dominera toujours son fils, influera sur lui par ses conseils, le dirigera même à l’entrée de la carrière littéraire et, le détournant tant qu’elle le pourra des discussions théoriques pour lesquelles il avait du goût, le poussera vers les régions plus sûres et plus abritées de l’histoire7.

1314. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

Une mère, pour obtenir la grâce de son fils compromis par un duel, s’était jetée aux pieds de Mme Du Barry et avait été repoussée ; alors elle recourut en second à la Dauphine ; et comme on essayait de lui faire un tort de sa première démarche : « Mais si j’étais mère, s’écria Marie-Antoinette, pour sauver mon fils, je me jetterais aux genoux de Zamore. » C’était le petit nègre de Mme Du Barry.

1315. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par. M. le Chevalier Alfred d’Arneth »

Par exemple, n’est-il pas honteux qu’un fils de France signe par-devant notaire un acte par lequel il achète de Mme de Langeac, maîtresse de M. de La Vrillière, une forêt que ce ministre avait attrapée au feu roi par Mme du Barry ? […] Alfred Arneth ou d’Arneth, fils de l’ancien conservateur des Antiques, à Vienne, est placé lui-même, en qualité de conservateur en chef adjoint, à la tête des Archives impériales ; il est conseiller aulique et membre des États.

1316. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [III] »

Il y a une intrigue sous jeu dont les fils échappent. […] Mon adresse est chez veuve Bourcard et fils, à Caste en Suisse.

1317. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

Si l’on cherche la raison de cet oubli bizarre, de cette inadvertance ironique de la renommée, on la trouvera en partie dans le caractère des débuts de M. de Sénancour, dans cette pensée trop continue à celle du xviiie siècle, quand tout poussait à une brusque réaction, dans ce style trop franc, trop réel, d’un pittoresque simple et prématuré, à une époque encore académique de descriptions et de périphrases ; de sorte que, pour le fond comme pour la forme, la mode et lui ne se rencontrèrent jamais ; — on la trouvera dans la censure impériale qui étouffa dès lors sa parole indépendante et suspecte d’idéologie, dans l’absence d’un public jeune, viril, enthousiaste ; ce public était occupé sur les champs de bataille, et, en fait de jeunesse, il n’y avait que les valétudinaires réformés, ou les fils de famille à quatre remplaçants, qui vécussent de régime littéraire. […] Immédiatement après le collége, en juillet 89, le père de M. de Sénancour, sans prétendre engager l’avenir de son fils, exigeait impérieusement qu’il passât deux années au séminaire de Saint-Sulpice.

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