Tout le milieu où je vivais m’inspirait les mêmes sentiments, la même façon de prendre la vie. […] Il était à craindre que cela ne fît de moi un démocrate à la façon de Lamennais. […] Sa manière d’agir, impérieuse à la façon d’un général d’armée, ne tenait pas compte des morts et des malades parmi ses jeunes recrues. […] Qui a passé des années au port d’armes à la façon allemande est mort pour les œuvres fines ; aussi l’Allemagne, depuis qu’elle s’est donnée tout entière à la vie militaire, n’aurait plus de talent si elle n’avait les juifs, envers qui elle est si ingrate. […] À la façon dont il prenait les choses, il n’y aurait personne qui n’eût, dans sa vie, vingt occasions de se faire fusiller.
En pareil cas, il n’est donc en aucune façon surprenant que la stérilité inhérente à la nature des hybrides aille toujours croissant. […] Douer les espèces de la faculté toute spéciale de produire des hybrides et ensuite arrêter la propagation subséquente par différents degrés de stérilité, qui ne sont en aucune façon corrélatifs à la facilité avec laquelle s’accomplit une première alliance entre leurs parents, tout cela me paraît un bien étrange arrangement. […] La nature, au contraire, agit avec uniformité et lenteur pendant de longues périodes, sur l’organisation tout entière, et de toutes les façons possibles pour le propre avantage de chaque être ; elle peut ainsi, directement, ou, ce qui est plus probable, indirectement, en vertu des lois de corrélation de croissance, modifier le système reproducteur de quelques-uns des descendants d’une espèce. […] Il n’est en aucune façon surprenant que la difficulté qu’on trouve à unir deux espèces, et la stérilité de leur postérité hybride se correspondent en général assez exactement, bien que provenant de causes très distinctes ; parce que l’une et l’autre dépendent de la somme des différences de toute nature qui existent entre les deux espèces croisées. […] Enfin, même en dépit de l’ignorance profonde où nous sommes, en presque tous les cas, des causes précises de la stérilité chez les êtres vivants, les faits rassemblés et succinctement discutés dans ce chapitre ne me paraissent en aucune façon opposés à l’idée qu’il n’existe aucune distinction essentielle et fondamentale entre les espèces et les variétés.
Certes, de toutes les façons de jeter son esprit dans la rue, celle-là était la plus animée et la plus piquante. […] Pour mieux expliquer la leçon, voilà notre jeune maître qui nous traduit, à la façon d’un poète, l’admirable tempête de l’Odyssée. […] et de s’emparer de leurs domaines à la façon de Guillaume, ivre à l’avance de sa conquête. […] Il met habit bas, et il forge… à la façon des Cyclopes dans l’Iliade. […] Michaud l’employa à préparer un grand ouvrage, qui était encore une façon détournée de remettre en honneur le vieux passé de la France.
Léonide a peut-être autant de grâce que Rosalinde (quoique d’une autre façon) à porter le travesti. […] Je dois ajouter qu’il n’y a pas deux façons de le caractériser. […] Ainsi le culte de la phrase purifie en quelque façon chez M. […] Les hommes s’étreignent virilement à la façon d’Oreste et de Pylade. […] Je n’y prenais pas garde, je ne m’apercevais pas de cela ; façon de parler naturelle, etc.
Un lieu commun peut être méprisable par la façon dont on le traite, il ne l’est pas en lui-même. […] Tandis que le poète réaliste guidé par la raison se soumet à l’objet, le lyrique, à la façon dont nous le définissons, fait le contraire. […] Mais on sait déjà par ce qu’il en a mis dans ses drames quelle est la façon dont Hugo se sert de l’histoire. […] « N’avancez rien, disait-il, qui ne puisse être prouvé d’une façon simple et décisive. […] Cette question il se l’est posée à lui-même et il y a répondu plus d’une fois, sans jamais varier, et de la façon la plus catégorique.
Quand, plus tard, elle eut à gouverner ce puissant Empire qu’elle agrandit dans tous les sens, et qui embrassait le nord jusqu’au pôle, et l’orient jusque par-delà l’aurore, elle ne paraissait pas y trouver plus de difficulté et y mettre plus de façon qu’à ce règlement du Holstein. […] Quand il nous vit, il voulut nous esquiver, mais nous lui donnâmes tant de coups avec nos verges et nos orties qu’il en eut les mains, les jambes et le visage enflés pendant deux ou trois jours, de telle façon qu’il ne put pas aller le lendemain à Péterhof avec nous au jour de Cour, mais fut obligé de rester dans sa chambre. […] Je résolus donc, autant que je pourrais, de continuer à lui donner tous les conseils dont je pourrais m’aviser pour son bien, mais de ne jamais m’opiniâtrer jusqu’à le fâcher comme ci-devant, quand il ne les suivrait pas ; de lui ouvrir les yeux sur ses vrais intérêts, chaque fois que l’occasion s’en présenterait, et le reste du temps de me renfermer dans un très-morne silence ; de ménager, d’un autre côté, dans le public, mes intérêts, de telle façon que celui-ci vît en moi le sauveur de la chose publique dans l’occasion. » Le grand chancelier Bestoucheff, à la veille d’une chute et d’une entière disgrâce, s’inquiétait également de l’avenir, comme si de rien n’était, et il avait préparé un plan en prévision du décès de l’Impératrice : d’après ce projet, le grand-duc eut été proclamé comme de droit empereur ; mais en même temps, la grande-duchesse eût été déclarée avec lui « participante à l’administration.
il m’écrivait à moi-même ces lignes aimables et familières, dans lesquelles il s’exagérait beaucoup trop sans doute la nature du service dont il parlait ; mais, même à ce titre, elles me sont précieuses, elles m’honorent, elles me vengeraient au besoin de certains reproches qu’on me fait parfois de m’aller prendre d’abord à des talents moins en vue ; elles le peignent enfin dans sa modestie sincère et dans sa façon allègre de porter ses maux : « Bonjour, … monsieur, vous ne me reconnaissez point ! […] Comme j’ai les yeux dans un état misérable, et que les docteurs inclinent de plus en plus vers un temps de repos complet et récréatif, j’espère les amener à m’ordonner de faire une pointe en Angleterre et un séjour à Paris que je n’ai pas revu depuis 1820 et que j’aimerais revoir de la même façon, c’est-à-dire perdu, flâneur, et, dans toute cette population entassée, connaissant seulement trois personnes choisies. […] Restent des leçons à donner : c’est une façon pas mauvaise de tuer le temps, mais ce n’est rien de plus.
L’homme I C’est un curieux caractère que celui de La Fontaine, surtout si l’on compare ses façons aux moeurs régulières, réfléchies et sérieuses des gens d’alors. […] C’est de cette façon qu’il tournait les choses. […] C’est à peu près de cette façon qu’il a toujours entendu ses intérêts.
Entrons donc, sans plus de façons, dans le gynécée littéraire choisi et composé par l’ami de Bossuet. […] Et voici, je crois, une question qui se rattache à celle-là et qui, si elle peut être résolue, doit l’être de la même façon : pourquoi, à considérer l’ensemble de notre littérature, les femmes sont-elles restées sensiblement en deçà des hommes dans l’art de colorer le style ou de le ciseler et d’évoquer par des mots des sensations vives et des images précises ? […] Je proteste contre le distique brutal, et lourd de toutes façons, de l’odieux Arnolphe : Bien qu’on soit deux moitiés de la société, Ces deux moitiés pourtant n’ont point d’égalité.
Voici les inquiets à la façon de notre vieille Leuconoé, les romantiques chercheurs d’idéal : c’est Attale et Æmilia, Altérés d’inconnu, toujours inassouvis… Enivrés, et rêvant encore quelque chose ! […] La vie et la passion de Jésus, contées à sa façon par Blandine, — en un récit naïf, décousu et ardent, tout à fait convenable à la simplicité et à l’imagination passionnée d’une esclave ignorante, — décident instantanément le jeune Ponticus, ce pendant qu’Attale et Æmilia cèdent à la première exhortation de l’évêque Pothin. […] Se pénétrant de son rôle, elle appelait les tortures et brûlait de souffrir… » Il m’eût donc plu que l’auteur conçût cette tragédie chrétienne de façon qu’elle signifiât principalement le triomphe moral des esclaves, des petites gens, des ignorants grands par le cœur.
sans voyage il l’aurait eue bien davantage encore ; car traduire seulement des impressions à la façon des voyageurs implique pour le talent moins d’effort, et par conséquent moins de mérite, que pour écrire un livre plus ou moins grandement ordonné, plus ou moins fortement conçu. […] Mais, pour des raisons bien plus hautes même que son talent, il est immortel, et non pas à la façon d’une Académie. Il l’est à la façon d’un homme qui a eu, dans l’ordre du temps, l’héroïque initiative d’écrire l’histoire qu’il a écrite, — le premier de tous et à la première heure, les pieds et la main encore dans les flammes de cette histoire qui, désormais, dans le souvenir des hommes, ne s’éteindra plus !
C’est donc sur les facteurs primitifs que doit se porter le principal effort de la méthode. — De là une nouvelle façon de considérer les grandeurs, et notamment les grandeurs géométriques. […] De cette façon, deux propriétés communes aux éléments de l’ensemble expliquent presque tous les caractères de l’ensemble, et l’anatomie philosophique fournit la raison des lois que l’anatomie descriptive avait constatées. […] Nous supposons ses éléments assemblés suivant la façon requise, et nous expliquons par leurs propriétés les propriétés de la construction ainsi faite, sans nous embarrasser de savoir par quelles forces ils ont eux-mêmes été assemblés. […] Enfin les signes qui les résument et les remplacent forment des idées générales et, par suite, des jugements généraux. — Tels sont les matériaux de notre esprit, et telle est la façon dont ils s’ajustent ensemble. […] De cette façon, le raisonnement devient une analyse et non un jeu logique comme le syllogisme ordinaire.
Mais surtout, ils s’infatuent de la façon toute particulière, dont ils acquièrent une sensibilité personnelle, rare et distinguée. […] S’il n’en porte pas le nom, il en détient cependant toutes les façons. […] Ensuite on devra chercher une façon de s’exprimer adéquate et conforme à sa vision de l’Univers. […] Il nous est arrivé, par-delà l’Atlantique, de parages lointains, et avec une façon spéciale de frissonner. […] Zola l’a consacrée d’une façon plus éclatante encore.
Tout à l’heure, pensant à une représentation du Prophète, je répétais silencieusement en moi-même la pastorale de l’ouverture, et je suivais, j’ose dire, je sentais presque, non seulement l’ordre des sons, leurs diverses hauteurs, suspensions et durées, non seulement la phrase musicale répétée en façon d’écho, mais encore le timbre perçant et poignant du hautbois qui la joue, ses notes aigres, tendues, d’une âpreté si agreste, que les nerfs en sursautent, pénétrés d’un plaisir rude comme par la saveur d’un vin trop cru. — Tout bon musicien éprouve à volonté cette impression quand il suit les portées couvertes de leurs signes noirs. […] Maury, je me suis fait éveiller doucement, à différents moments de cet état, et de cette façon j’en ai pu remarquer les caractères. — L’image intense qui semble un objet extérieur n’est qu’une continuation plus forte de l’image faible qu’un instant auparavant je reconnaissais comme intérieure ; tel bout de forêt, telle maison, telle personne que j’imaginais vaguement en fermant les yeux, m’est, en une minute, devenue présente avec tous ses détails corporels, jusqu’à se changer en hallucination complète. […] Il allait sur l’eau en boitant de la façon tout à fait particulière à laquelle auparavant on le reconnaissait, car une de ses jambes était plus courte que l’autre. […] En revenant de cette visite, il avait pris une dose modérée de laudanum pour empêcher le mal de mer, et il était sur une couche dans la cabine, quand la figure de la dame apparut devant lui d’une façon si distincte que sa présence actuelle n’eût pas été plus vive. […] Arrivés là, nous comprenons sa nature ; en ressuscitant la sensation, elle la remplace ; elle est son substitut, c’est-à-dire une chose différente à certains égards, semblable à d’autres, mais de telle façon que ces différences et ces ressemblances soient des avantages.
On fait sa fortune de deux façons : ou par un état, ou par la domesticité chez les puissants. […] Par exemple, un jeune prince comme le prince d’Espagne aime de la même façon qu’un étudiant de l’université de Salamanque ; mais l’étudiant n’a pas pour entremetteur un ministre qui prépare de cette façon sa fortune auprès de l’héritier du trône, ni un Gil Blas qui trouve son compte à servir le ministre dans ses complaisances ambitieuses. […] Il a raison ; peu nous importe de quelle façon est meublée cette antichambre ; ce que nous sommes curieux de savoir, c’est quel peuple est ce peuple-là, et quel accueil reçoit d’eux cet inconnu en qui les uns voient un solliciteur, les autres soupçonnent un futur concurrent dans la faveur du maître. […] S’ils s’en sont bien trouvés, on l’a vu à la façon dont tous les deux ont jugé l’Iliade, et dont le second l’a traduite. […] Mais Fénelon lui-même a inspiré et sa main aurait pu écrire certaines pages où Fleury donne aux maîtres, sur la façon dont il faut en user avec les enfants, des conseils renouvelés de Montaigne, avec la subtilité de moins et l’onction de plus.
J’ai dit son importance capitale, et la façon dont elle s’infiltre dans les détails. […] C’est donc agir d’une façon parfaitement arbitraire que de choisir telle œuvre et de déclarer : voici le vrai système, les antres sont ou bien poussées trop loin, ou bien viciées par des concessions. […] Très souvent, dans tout le poème, la rime se trouve à la fin d’une période, d’une façon analogue à ce qu’on rencontre souvent chez Shakespeare. […] Challemel-Lacour a traduite par ; « l’auguste pressentiment des saintes ténèbres éteint tout cela en nous affranchissant du monde se chantent de telle façon qu’Isolde est toujours en arrière d’un mot sur Tristan. […] Mais ce qui nous fait sentir d’une façon si aiguë, et souvent inquiétante, cette domination hautaine de la musique, c’est précisément le manque de toute affinité entre la parole et la musique.
Nous ne parlons pas évidemment ici des petits réalistes qui font leur besogne de scribes à peu près de la même façon à toutes les époques. […] On humilie l’homme de toutes les façons. […] Si tel est l’objet de notre art, il devient évident que nous devons avant tout nous préoccuper des exemplaires les plus parfaits de la vie, puisqu’ils épuisent en quelque façon toute la force de notre principe. […] Et suggérant de mystérieuses analogies, mille détails inaperçus d’abord se répondent et se font écho à travers la masse de l’action, de la même façon que les couleurs se rappellent dans le tableau d’un peintre. […] Nous en croirons le témoignage de nos yeux et nous jugerons à la façon du peuple, dont l’instinct reconnaît sans hésiter « les êtres de race », — exemplaires uniques d’une perfection relative, devant lesquels tous les autres tombent au niveau d’ébauches grossières ou manquées.
De la même façon s’expliquent ces déformations si hardies et pourtant invisibles. […] Par une certaine façon qu’à chaque forme de se tenir solitaire, elle rend d’elle toutes les autres responsables. […] La métaphore vulgaire unit, de façon artificielle, deux termes ressemblants. […] Ils s’impliquent de façon bizarre. […] Il ne fut en elle si spontané que parce qu’il était la seule façon qu’elle sût d’être heureuse.
Mais ce critérium est d’un maniement dangereux ; on en a abusé souvent, de deux façons. […] — 2° A-t-il été très étendu, de façon que beaucoup de gens l’aient vu (une bataille, une guerre, l’usage de tout un peuple) ? […] Comment imaginer ces faits de façon qu’ils soient conformes à la réalité ? […] La façon de les appliquer (procédure) ? […] Ils n’ont pas toujours conçu, ils ne conçoivent pas tous de la même manière le but de l’œuvre historique, ni, par suite, la nature des faits qu’ils choisissent, la façon de diviser le sujet, c’est-à-dire d’ordonner les faits, la façon de les présenter, la façon de les prouver. — Ce serait ici le lieu de marquer comment « la manière d’écrire l’histoire » a évolué depuis les origines.