/ 3159
1676. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

Excepté Walter Scott, génie accumulé, replié longtemps sur lui-même, et qui écrivait tard sous la pression d’une cruelle infortune, et Balzac, — un homme à part, — constitué pour le travail comme Mabillon, avec cette tôle étonnamment féconde que n’ont pas d’ordinaire les grands travailleurs, vous n’avez dans le xixe  siècle que de ces immenses fécondités qu’il faudrait plutôt appeler des incontinences, et dont la facilité de production tient bien plus à l’avachissement de l’esprit par le métier qu’à son énergie par l’exercice sévèrement entendu du talent. […] L’argot des tapis-francs, qui parut si savoureux à nos goûts écœurés, quand nous l’entendîmes pour la première fois, ne sauvera point Les Mystères de Paris, car on retrouve cet argot curieux et horrible flans des livres auprès desquels on peut dire que ceux de M. 

1677. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

Ils s’aiment et s’entendent trop. […] Comparez, dans le Grand Homme de province à Paris, les conversations qui s’y font, — mais à temps, mais amenées par les nécessités du récit et ses transitions, — ces conversations à points de vue supérieurs, à mots mordants ou profonds, à soudainetés renversantes, et placez-les en regard de ce ramassis foisonnant, qu’on nous jette à brûle-pourpoint, de mots qu’il semble que l’on ait entendus déjà, et il vous sera bien démontré, par tous ces rapprochements utiles, que l’imitation n’a pu être volontaire, tant elle eût été imprudente !

1678. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « L’Abbé *** »

Un pétard a été attaché à la queue de ce misérable livre, et ce pétard a fait trop de bruit pour que je puisse me taire et passer en disant que nous n’avons rien entendu. […] En effet, depuis l’explosion du pétard cardinalesque je n’ai pas entendu grand’chose sur ce Maudit… trop maudit !

1679. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XII. »

Platon, dont le génie s’essaya dans des dithyrambes avant d’avoir entendu Socrate, gardait évidemment plus d’un souvenir de la poésie dorienne de Pindare ; et, alors même qu’il eut renoncé à cette ambition poétique de sa jeunesse et jeté au feu ses premiers vers, il en retint cette inspiration lyrique dont il a parfois animé les débuts ou les épilogues de ses entretiens philosophiques. […] Puis, le Sphinx qui tyrannise, non plus Thèbes, mais la Grèce entière (j’entends cet Éolien qui, blotti sur des rochers, comme l’antique Sphinx, enlève et pille hommes et biens, sans que je puisse le repousser), frappe-le toi-même, je t’en supplie : sinon, trouve-nous quelque Œdipe qui précipite ce monstre, ou le fasse mourir en l’affamant ! 

1680. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 144

Ceux qui l’ont entendu plaider, assurent que ses Discours réunissoient le talent d’une éloquence mâle & vigoureuse, à cette douce chaleur de sentiment qui acheve le triomphe de la Justice & de la Vérité, en les faisant aimer de ceux même qui ont intérêt à les combattre.

1681. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Chardin  » p. 143

Il y a au salon de l’Académie, un tableau de réception qui montre qu’il a entendu la magie des couleurs.

1682. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

Cette imagination excessive est comme une corde trop tendue : elle produit d’elle-même, et sans choc violent, des sons qu’on n’entend point ailleurs. […] L’esprit fixé avec une frénésie d’attention sur la porte, il finit par croire qu’on l’ouvre, il l’entend grincer. […] Le jeu de ces raisons délabrées ressemble au grincement d’une porte disloquée : il fait mal à entendre. […] Jamais on n’a entendu de telles monstruosités oratoires. […] Jamais vous n’oserez faire entendre le souffle ardent, généreux, indiscipliné, de la passion toute-puissante ; vous ferez d’elle un jouet d’enfants honnêtes ou un joli bijou de mariage.

1683. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

La France seule en entendait quelques retentissements dans les journaux indépendants, et voyait croître autour de mon nom une lente popularité qui devait lui être utile un jour. […] Pourquoi donc ne l’a-t-il pas même fait entendre dans ce moment suprême, ce nom ? […] D’ailleurs je voulais m’exercer à l’éloquence parlée, à laquelle je me sentais appelé par l’abondance et la force des pensées qui fermentaient en moi, à chaque discussion que j’entendais d’en haut s’agiter en bas dans la chambre. […] Or, le bout, c’était évidemment, dans l’esprit de Garnier-Pagès, le renversement du trône et la république. « L’entendez-vous ? […] « — Ma pensée, répondis-je en me levant et en prenant le marbre de la cheminée pour le marbre de la tribune, je ne vous la disais pas et je désirais ne pas avoir à vous la dire, parce qu’elle est sinistre d’après la résolution que je vois déjà toute prise dans ce conseil de gouvernement. » On se récria, on me demanda de m’expliquer ; je le fis franchement, longuement, énergiquement, sans ménagement pour l’avis des membres du cabinet que je venais d’entendre.

1684. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « III — I » pp. 12-13

Ce même Janin, qui a loué par nécessité dans les Débats, disait tout haut en plein foyer à qui voulait l’entendre : « Si j’étais ministre de l’intérieur, je donnerais la croix d’honneur à celui qui sifflerait le premier ».

1685. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXX » pp. 321-322

Il n’y a pas eu de combat bien vif à l’Académie ce jour-là, malgré la présence de tous ces grands rivaux ; on paraissait s’être entendu pour porter d’abord M.

1686. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lantoine, Albert (1869-1949) »

Et, dans les maisons, on entendit les vierges se plaindre comme des tourterelles. » [Écho de Paris (1896).]

1687. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 152-153

Il a eu cependant de la réputation, dans le temps où la Philosophie commençoit à faire entendre le jargon de son extravagance ; il est même un des premiers qui ait osé lever le masque.

1688. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 464

Son zele ne contribua pas peu à en faire naître le goût parmi ses Contemporains, qui venoient de toute part l’entendre expliquer les Auteurs Grecs & Latins.

1689. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 402-403

Que l'équité les regle, on s'empresse à s'y rendre ; On se plaît à vous voir, on aime à vous entendre, On applaudit aux traits qui vous font respecter ; Mais notre hommage est libre, il faut le mériter.

1690. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Briard  » pp. 159-160

On eût entendu mille gémissements.

1691. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Voiriot »

Caillot assez ressemblant, moins mauvais, mais mauvais encore, et quand il serait bon, comme je l’entends dire, ce serait un moment de hazard, l’ode de Chapelain, l’épigramme d’un sot, un couplet heureux comme tout le monde en fait un.

1692. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Préface »

., peut-être n’est-il plus temps d’entendre que LITTÉRATURE EUROPÉENNE, tant, à l’exception des langues, qui entreront aussi un jour dans la mêlée universelle, les littératures modernes sont en train de faire de l’unité monstrueuse dans leurs conceptions et leurs manières de sentir !

1693. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baour-Lormian, Pierre Marie François Louis (1770-1854) »

Baour-Lormian est un de nos meilleurs versificateurs ; son style n’est cependant remarquable par aucun de ces efforts, aucune de ces tentatives qu’on observe dans celui de la plupart de nos poètes à la mode, tout est naturel et simple dans les vers de M. de Lormian… Le fond sur lequel roulent ces Veillées est bien triste et bien sombre : il ne peut plaire qu’aux âmes sensibles et mélancoliques qui aiment à entendre les Muses soupirer des plaintes sublimes et moduler de tendres regrets ; elles y trouveront, dans de beaux vers, l’expression la plus parfaite des sentiments dont elles se nourrissent, et chériront le poète aimable dont les chants mélodieux s’accordent si bien avec cette voix secrète de douleur qui retentit toujours au-dedans d’elles-mêmes.

1694. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Brandenburg, Albert-Jacques (1878-1934) »

Dans ses Odes et poèmes, il me semble entendre un accent qui est assez rare aujourd’hui, et auquel il est permis d’attacher beaucoup de prix.

/ 3159