Quelle distillation nous donnera l’essence, toujours la même, à laquelle tant de produits divers empruntent ou leur indiscrète odeur ou leur parfum délicat ? […] Du coureur qui tombe au naïf qu’on mystifie, de la mystification à la distraction, de la distraction à l’exaltation, de l’exaltation aux diverses déformations de la volonté et du caractère, nous venons de suivre le progrès par lequel le comique s’installe de plus en plus profondément dans la personne, sans cesser pourtant de nous rappeler, dans ses manifestations les plus subtiles, quelque chose de ce que nous apercevions dans ses formes plus grossières, un effet d’automatisme et de raideur. […] Demandons seulement au lecteur de passer en revue les difformités diverses, puis de les diviser en deux groupes, d’un côté celles que la nature a orientées vers le risible, de l’autre celles qui s’en écartent absolument.
Il est vrai qu’il y a bien des manières, et bien diverses, d’entendre le réalisme. […] La fable est systématiquement ramenée aux proportions du fait divers. […] Le monde de la Nouvelle Héloïse est incontestablement plus divers que le monde de Werther, et surtout de René. […] et quel enchaînement de faits divers, ou quelle heureuse combinaison des menus scandales du boulevard et du bois, pourrait bien grossir l’aventure jusqu’aux proportions d’un volume ? […] des œuvres cependant bien diverses, et d’une qualité de style singulièrement inégale !
Quelques différences, et considérables, qu’il y ait entre ces diverses conceptions, il faut convenir pourtant qu’elles ont toutes un point commun, l’aristocratisme intellectuel. […] Il en résulte des effets divers, tous désastreux. […] Cela ramène l’attention vers les efforts ou les inquiétudes du même genre qui se sont montrés il y a quatre-vingts ans sous diverses formes. […] Des Soirées de Saint-Pétersbourg au Prêtre de Némi on pourrait trouver toute une littérature contenant les diverses philosophies du meurtre politique et religieux. […] Telles furent les sources diverses de la philosophie de Ballanche.
Faudrait-il que notre goût se rétrécît de nouveau jusqu’à ne pouvoir plus jouir des formes diverses que l’art prend nécessairement suivant les temps, les pays, les écoles ? […] Par réaction contre Sainte-Beuve et Taine, il isole trop la fleur du rameau et de l’arbre qui l’ont produite ; il brise, non sans imprudence, l’enchaînement des effets et des causes et la mutuelle dépendance qui existe entre les diverses parties d’une société donnée. […] quand les diverses parties s’enchevêtrent au point que la pensée finit pas se perdre dans un fouillis touffu d’incidentes et de parenthèses ! […] On n’arrive pas du premier coup à jouir des plaisirs très divers que peut offrir une série de pièces de théâtre ; il y faut une véritable éducation du goût. […] Il croit avec l’une qu’il y a des lois de l’esprit et que l’esthétique n’est pas un grand mot vide de sens : il emprunte à l’autre sa largeur de goût, son dédain du commun, son intelligence des genres de beauté les plus divers.
Jamais l’humanité n’incarna, en de si prodigieux héros, les divers sentiments de l’amour. […] Dans cette âme contrastée, ces divers sentiments ne s’équilibrent jamais et ce conflit qui règne dans son âme, persistera encore entre celle-ci et le monde extérieur. […] Il y a une chaîne insensible qui unit et captive les divers membres d’une famille. […] Cette nuance est capitale, qui nous distingue des précédents esthéticiens, et l’auteur de la Vie Héroïque s’y appesantit à diverses reprises. […] Car dans le moindre frisson où se pâment les blés et les cœurs, le poète percevra une loi éternelle ; de la réalité il déduira le paradis et sur ce banal fait divers, que nous apporte le gris papier du jour, il bâtira une éclatante épopée.
Après avoir demeuré assez long-tems à Rome, il se retira dans sa patrie, où il exerça diverses Charges, Ses écrits renferment des faits curieux & des maximes utiles. […] Les divers morceaux de l’histoire Byzantine ne forment pas un tout complet, & les auteurs en sont ou flatteurs ou passionnés. […] Il s’est appliqué sur-tout à remarquer les commencemens de certains usages, les principes de nos libertés, les vraies sources & les divers fondemens de notre droit public ; l’origine des grandes dignités ; l’institution des Parlemens ; l’établissement des Universités ; la fondation des Ordres Religieux ou Militaires ; enfin tout ce que les arts & les sciences nous fournissent de découvertes utiles à la société. […] Faits militaires, traités politiques, loix civiles, réglemens ecclésiastiques ; édits, déclarations, ordonnances, rien n’est oublié de tout ce qui peut rappeller des époques dans tous les genres, les vraies sources, les divers fondemens du droit public. […] Cet abrégé est agréable par l’art de l’écrivain à répandre quelques fleurs sans affectation, par son talent à esquisser légérement les traits qui caractérisent les principaux personnages, par son exactitude à saisir tout ce qui peut faire connoître le génie, les mœurs & les usages des peuples, ainsi que les productions & les singularités des divers climats.
Les lettres, répertoire unique des carrières les plus diverses, entretien innocent des heures, délices et noblesse de la vie ! […] S’il fallait descendre au détail, combien ne citerait-on pas chez lui de pages remarquables à des titres bien divers ! […] C’est, d’ailleurs, une œuvre trop complexe pour qu’on ne puisse porter sur elle des jugements divers, qui tous auront leur justesse. […] Chéruel a faite de ces divers documents, prouve que Fléchier a plutôt adouci que chargé l’horreur de ces forfaits. […] Il y a mille têtes et, pour les accentuer, mille turbans divers ; une seule trahit le sang de dix races.
Ici se placent diverses anecdotes, notamment celle de la fessée donnée par mademoiselle Lambercier. […] Apprenti greffier, graveur, laquais, valet de chambre, séminariste, employé au cadastre, maître de musique, on peut dire que, dans les longs intervalles de ces diverses occupations, il redevient volontairement, et autant qu’il peut, un errant, un chemineau. […] J’ai présenté les diverses explications que donne Rousseau, et celles qu’il ne donne pas. […] Mais quelles agitations diverses vous avez fait éprouver à mon cœur ! […] Ces choses, mêlées ensemble de mille manières différentes et compensées l’une par l’autre en divers sujets, forment ainsi les divers états et les différentes conditions, etc. », n’a pas cessé d’être vraie depuis la Révolution. — Louis Veuillot a écrit : « Si je pouvais rétablir la noblesse, je le ferais tout de suite et je ne m’en mettrais pas. » Moi non plus.
Le culte de Sainte-Beuve figure un des principes de la religion universitaire, alors que, pour des raisons diverses, entre autres son hostilité contre le romantisme et son rôle officiel sous l’Empire, tels critiques journalistes, comme le regretté Paul Souday, le conspuent périodiquement. […] On sait que les plus brillants critiques dramatiques, tels que Gautier, Lemaître, Faguet, n’exerçaient que très peu d’influence, et que la feuille de location restait à peu près indépendante des « mouvements divers » de leur feuilleton. […] Et cependant la solidarité et les sympathies d’écoles, la communauté de vues et d’art, qui relient les divers groupes et les diverses familles d’artistes, au cours d’une même génération, impliquent bien des services de ce genre. […] Ceux qui peuvent lire tous les livres écrits aux divers étages de la littérature pour les divers étages de la société ne goûtent que les livres d’un certain ordre et ne goûtent jamais les autres, — et eux seuls sont compétents. […] Un homme intelligent ne va pas très loin dans cette direction, il se connaît comme faillible, divers, mal informé, et il faut alors que l’ambition, la soif d’autorité, prennent un masque, celui du désintéressement.
A Paris, comme à Rome, il comptait de nombreuses amitiés dans tous les mondes et dans tous les milieux, et le diminutif de « Gégé », par lequel on le désignait volontiers, témoignait qu’il se prêtait de bonne grâce aux familiarités les plus diverses. […] Je le compare aux diverses images que j’ai gardées de lui. […] Un décor symbolique ayant été commandé au peintre Vuillard et Lugné-Poe s’étant adjoint comme récitante MIle Lara, de la Comédie-Française, de pittoresques répétitions commencèrent, agrémentées d’incidents divers. […] Téodor de Wyzewa était doué d’une souplesse qui lui permettait d’adopter des tactiques diverses dans ses rapports avec les uns et les autres. […] Assidu au Musée d’artillerie, il avait poursuivi son enquête à Turin, au château d’Ambras et surtout à l’Armeria Real de Madrid dont il admirait profondément le savant classement dû à l’infaillible compétence du comte de Valencia, mais, si la passion des belles armures et des belles armes l’avait conduit en divers lieux, le goût de l’entomologie l’avait mené chez les « peuples étranges ».
C’est une dissertation continuelle et ennuyeuse : rien n’est plus plat qu’une politique superficielle. » Il redira cette même pensée avec une grâce et une vigueur nouvelles, et en résumant sous forme piquante les diverses variations de modes et d’engouements auxquelles il avait assisté dès sa jeunesse : À l’égard de Paris (juillet 1762), je ne désire d’y habiter que lorsque la conversation y sera meilleure, moins passionnée, moins politique. […] Ces divers ouvrages, que je suis bien loin de mettre tous sur la même ligne, et dont le dernier, par exemple, est digne d’une très médiocre estime, ont cela de commun qu’ils s’appuient à chaque instant sur des pièces émanées de Bernis, et que leur texte en mainte page en est presque tout formé.
Ainsi, il proclame hardiment cet homme de mérite mort à trente-deux ans, et qui n’avait été promu qu’à des charges locales et aux dignités de son quartier, il le proclame le plus grand homme, à son avis, de tout le siècle : il a connu, dit-il, bien des hommes qui ont de belles parties diverses, l’un l’esprit, l’autre le cœur, tel la conscience, tel autre la parole, celui-ci une science, celui-là une autre ; « mais de grand homme en général et ayant tant de belles pièces ensemble, ou une en tel degré d’excellence qu’on le doive admirer ou le comparer à ceux que nous honorons du temps passé, ma fortune ne m’en a fait voir nul40 ; et le plus grand que j’aie connu au vif, je dis des parties naturelles de l’âme, et le mieux né, c’était Étienne de La Boétie. […] Les nobles et généreuses natures, lorsqu’elles entrent dans la vie, et qu’elles ne connaissent point encore les hommes, ni l’étoffe dont nous sommes en majeure partie formés, passent volontiers par une période politique ardente et austère, par une passion stoïque, spartiate, tribunitienne, dans laquelle, selon les temps divers, on invoque les Harmodius, les Caton, les Thraséas, et où de loin les Gracques et les Girondins se confondent.
Il résida à diverses reprises à Lyon, où il y avait, comme à Bordeaux, un foyer de mysticité et de je ne sais quelles sciences secrètes. […] [NdA] Ce serait à croire, si les dates permettaient de le supposer, qu’en répondant ainsi à son père, Saint-Martin faisait allusion à un événement très présent en Touraine, à la situation de M. de Choiseul exilé à son château de Chanteloup à la porte d’Amboise : mais il fit cette réponse plusieurs années auparavant, et pour se rendre si bien compte des temps divers d’une carrière ministérielle, il lui suffisait des disgrâces récentes et des exils de M. de Machault, de M. d’Argenson et du cardinal de Bernis.
Il était en 89 à Strasbourg, dans un petit monde mystique comme cette ville en a eu à diverses époques ; il voyait tous les jours celle qu’il appelle sa meilleure amie, Mme Boechlin ; il formait le projet de se réunir encore plus entièrement à elle en logeant dans la même maison ; il venait même de réaliser ce projet depuis deux mois, en 1791 ; il allait entamer la lecture de Jacob Boehm et suivait tout un roman idéal, tout un rêve de vie intérieure accomplie, lorsqu’une maladie de son père l’appela à Amboise et le rejeta dans la réalité : Au bout de deux mois (de cette réunion dans un même logement), il fallut, dit-il, quitter mon paradis pour aller soigner mon père. […] Ainsi pour le prétendu athée Lalande, ainsi pour l’illuminé Cazotte ; les divers articles de Saint-Martin sur ces personnages et sur plusieurs autres seraient curieux à extraire : Bernardin de Saint-Pierre, de l’Institut, dit-il, me paraît un excellent homme.
Sous forme d’apologie, c’était un pamphlet très vif, un manifeste de guerre : Vous exigez de moi, monsieur, disait-il, un compte exact des divers jugements que les gens de lettres ont portés de la nouvelle Iliade ; je vais tâcher de vous satisfaire. […] Je reprends les diverses pièces que je viens d’énumérer. — Dans sa Dissertation sur le poème épique, contre la doctrine de Mme Dacier (1717), l’abbé de Pons a raison sur presque tous les points, excepté un seul que nous dirons à la fin.
Il a publié en divers temps plusieurs recueils de vers. […] Arthur marié, puis veuf et libre avec une grande fortune, devient la proie d’une passion qu’il ne fait qu’indiquer en éclairs énergiques, sinistres, d’une de ces passions tardives dont Properce disait : Sæpe venit magno fœnore tardus Amor, et qui le laisse dans un état de consternation et de ruine morale, sujet de ce livre : nous assistons aux diverses phases de la réparation, de la guérison.
Tandis que le comte Joseph, dans de fortes études qui semblaient tenir tout d’une pièce à l’époque d’Antoine Favre et du xvie siècle, suivait en magistrat gentilhomme la carrière parlementaire et sénatoriale, le comte Xavier entra au service militaire ; sa jeunesse se passa un peu au hasard dans diverses garnisons du Piémont. […] Mais même pour la peinture, et malgré l’air de dissertation dont il se pique au chapitre xxiv du Voyage, ç’a été surtout un moyen pour lui de fixer en tout temps des traits chéris, un site heureux, une vallée alpestre, quelque moulin égayant l’horizon, quelque chemin tournant près de Naples, le banc de pierre où il s’est assis, où il ne s’assoira plus, toute réminiscence aimable enfin des lieux divers qui lui furent une patrie.
Mais les diverses manières de la mettre en dehors n’ont pas égale apparence, ne font pas également d’honneur. […] Son théâtre, à le bien analyser, se réduirait probablement à quatre ou cinq situations fondamentales, auxquelles il a mis toutes sortes de paravents et de toilettes diverses.
Après tout, aux diverses époques de la république expirante ou de l’empire, dans les rares intervalles de liberté comme sous la censure des maîtres, il n’y avait à Rome que le journal en quelque sorte rudimentaire, un extrait de moniteur, de petites affiches et de gazette de tribunaux ; le vestige de l’organe, plutôt que l’organe puissant et vivant. […] Cet Esprit des Journaux était une espèce de journal (disons-le sans injure) voleur et compilateur, qui prenait leurs bons articles aux divers journaux français, qui en traduisait à son tour des principaux journaux anglais et allemands, et qui en donnait aussi quelques-uns de son cru, de sa rédaction propre.