Remercions-le particulièrement d’avoir transcrit ou à peu près certain cahier de dix-sept pages qui contient l’appréciation détaillée et motivée d’un projet de discours du chevalier. […] J’y ai cherché l’originalité, la familiarité savoureuse de ses discours ; et cela ne s’y rencontre point. […] Ajoutons que l’ordonnance traditionnelle se trouve le plus souvent en ses discours. […] En ce genre, je n’ai rien entendu de plus achevé que son discours à la Chambre, le 15 janvier 1888, sur le logement du préfet de la Seine. […] Nulle trace le plus souvent du monumental perron classique par où l’on accédait au discours.
Durant la dernière année, en rhétorique, il avait eu d’assez grands succès en discours français pour être le candidat le plus désigné à la couronne universitaire ; mais les événements politiques de 1814 lui firent quitter le collége avant la fin de l’année. […] Il est temps d’arriver au succès public le plus brillant, au jour de triomphe et de soleil de M. de Rémusat ; je veux parler de son discours de réception à l’Académie française. […] On a remarqué que tout est bien touché dans ce discours, hormis peut-être l’éloquence parlementaire de M. […] Voilà (pour varier la monotonie de la louange) les seules observations du lendemain sur un discours dont l’ensemble et toutes les parties ont constamment réussi auprès de l’assemblée la plus choisie et la plus attentive.
Un discours politique, un plaidoyer, un sermon, peuvent offrir les mêmes beautés de composition : pourtant ce ne sont point des œuvres poétiques. […] Après le discours inopiné du messager royal, on conçoit l’allégresse de toute la famille, le soulagement du public et notre reconnaissance pour le grand poète qui, par un coup de son art, vient de nous délivrer de la terreur et de la pitié tragiques, et de sauver la comédie. […] Dès que l’auteur cesse de donner des motifs personnels aux actions et aux discours qu’il produit sur la scène, il sort du ton de la comédie104. […] Par là, nous rentrons soudainement dans le passé, et nous voyons à la fois, sous la vive et piquante lumière du contraste, le grave discours d’Auguste et son burlesque travestissement.
Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. […] En étant très simples et très francs ; en y mettant, s’il se peut, de la bonhomie ; en les traitant comme des hommes ; en respectant d’avance — sans vains discours, mais par votre façon d’être — la dignité que vous leur supposez, vous la ferez renaître en eux. […] Il tient à son gendre ce discours plein de sens : « Le mari est celui qui « fait de l’argent », comme nous disons, pour subvenir aux besoins et aux caprices de sa femme. […] Il ne serait pas fâché de s’offrir l’étoile en exploitant les anciens souvenirs ; mais, douce et grave, un peu solennelle et faisant paraître dans ses discours la hautaine mélancolie d’une âme supérieure, la grue arrivée lui explique qu’il y a des souvenirs si poétiques, si frais, si « ailes de papillon », qu’il ne faut pas commettre ce sacrilège de les dévelouter.
Je le reconnais encore à d’autres traits que note Saint-Simon : à cette modestie qui était ou une grâce naturelle ou une adresse, selon le besoin ; à son impatience, à sa surprise quand on le suspecte, qu’on doute de lui, qu’on lui résiste ; à ce moi de l’homme habitué à persuader sans raisonnement, et qui discutait moins pour convaincre les gens que pour leur faire goûter, dans la beauté de ses discours, la douceur de leur déférence. […] En allongeant les discours, elle les affaiblit ; souvent on a recours à un vers inutile pour en amener un bon… Nos grands vers sont presque toujours languissants ou raboteux. » Et Lamotte, enchanté, répond à Fénelon : « Je défère absolument à tout ce que vous alléguez contre la versification française. » Je le crois bien. […] De la même façon que Socrate tire de Gorgias, par mille adresses de discours, l’aveu qu’il n’est qu’un sophiste, Fénelon fait revenir l’interlocuteur de son admiration pour la méchante éloquence. […] Dans son discours de réception à l’Académie française, à l’endroit où il parle si magnifiquement de la langue française, on trouve jusqu’à trois fois, en quelques lignes, les mots majesté et majestueux.
N’est-ce pas des conceptions idéologiques qui précédèrent la création artistique dans tous ses livres, c’est-à-dire dans tous ses romans, car la série la plus variée de romans est l’œuvre de Rousseau : Discours, Contrat social, Nouvelle Héloïse, L’Émile, Confessions, Rêveries d’un promeneur.
Les discours d’un orateur, les traités d’un auteur, les prescriptions du législateur, les manœuvres du général, les décrets du monarque l’impliquent également.
« Figurez-vous », dit-elle à madame de Grignan, « tout ce qu’un orgueil peu généreux peut faire dire dans le triomphe, et vous approcherez de ses discours.
Les Préfaces qu’on a de lui, ses Discours à l’Académie, ses Fragmens historiques, tout ce qui est sorti de sa plume porte le caractere du Génie.
Ses discours ont ému et agité la France.
On doit dire, il est vrai, pour sa justification, que ses lettres n’ont été écrites à personne ; qu’elles ne traitent ni de nouvelles ni d’affaires ; qu’elles ne sont proprement que des discours travaillés avec autant de soin que ses autres écrits ; qu’ainsi son imagination étoit moins à craindre & qu’il a pu se donner carrière, s’éloigner du ton des Bussy-Rabutin & des Sévigné, faire des ouvrages académiques plutôt que des lettres simples & ordinaires.
Aussi Desfontaines n’est-il pas ménagé dans le Discours sur l’envie, dans l’Epître à M. le président Hénault & dans quelques autres pièces fugitives de M.
Au reste, l’esprit de tout l’Évangile de saint Jean est renfermé dans cette maxime qu’il allait répétant dans sa vieillesse : cet apôtre, rempli de jours et de bonnes œuvres, ne pouvant plus faire de longs discours au nouveau peuple qu’il avait enfanté à Jésus-Christ, se contentait de lui dire : Mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres.
[Du Sentiment de l’admiration] Messieurs, Chers Élèves, Dans une fête où tout est sincère, ne doit-on pas considérer le discours que j’ai mission de prononcer à cette place comme un dernier hommage rendu à la vérité ?
Rien n’est plus amusant que l’Eschyle breton ; Il nous porte à son gré du Tibre à la Tamise, Du Nil au Capitole et de Chypre à Venise, Mêle aux discours des rois les lazis des manans ; Confond les savetiers avec les conquérans ; Et des trois unités méprisant l’hérésie, Mettrait le monde entier dans une tragédie.
On connaît son influence sur le 18 fructidor, qui porta le dernier coup aux assemblées nationales ; Bonaparte n’en dit pas moins, à son retour, dans un discours d’apparat, que « cette année commençait l’ère des gouvernements représentatifs. » Les partis opprimés espéraient qu’il allait modifier la rigueur des temps ; il ne tenta rien pour eux ni pour lui. […] On peut s’étonner que, dans la journée de Saint-Cloud, Bonaparte ait paru le plus troublé de tous ; qu’il ait fallu pour le ranimer un mot de Sieyès, et, pour enlever ses troupes, un discours de Lucien ; mais, depuis ce moment, tous ses avantages ont été combinés, saisis et assurés avec une suite et une habileté incomparables. […] Il se refuse à rentrer par un biais dans les choses publiques : « Rien, écrit-il (octobre 1797) à un ami qui semblait l’y pousser, rien n’a été si public que ma vie, ma conduite, mes opinions, mes discours, mes écrits. […] La seconde moitié du sixième et dernier volume est consacrée à la Révolution de Juillet et aux années qui suivent : indépendamment des actes publics et des discours de La Fayette, on y donne toute une partie de correspondance qui ne laisse aucun doute sur ses dernières pensées politiques ; les suppressions, commandées aux éditeurs par la discrétion et la convenance, n’en affaiblissent que peu sensiblement l’amertume. […] Quoiqu’il eût le talent et l’art d’écrire, c’était, vers la fin, Des Renaudes qui lui faisait ses rares discours.
Le discours de M. […] D’un bout à l’autre de son discours, M. […] Ce que respire toute la première partie de son discours, c’est un profond étonnement. […] Baron, je suppose, leur réciterait des passages du Discours de la Méthode, et M. […] Il leur adresse des discours désordonnés et pittoresques.
» Il oublie qu’il les a détruites dès le commencement du discours. […] C’était un abus un peu moindre à coup sûr que la fureur latinisante qui sévissait alors dans les moindres discours des lettrés ou prétendus tels. […] Je ne parle pas des discours ridicules qu’il prête à quelques-uns de ses personnages et où il parodie le beau style du temps. […] Pour faire entendre sa pensée en pleine Sorbonne, il inspira à Nicolas Cop, recteur, un discours tout plein de propositions très nouvelles, puis une justification de ce discours, moins novatrice, mais hétérodoxe encore, et tout autant, sur le point principal. […] Se sentant si haut, il parla en homme d’état, écrivit le Discours sur les misères du temps et quelques poèmes analogues.
On se plaint que nos tragédies sont plus en discours qu’en action ; le peu de ressource qu’a le poëte du côté du spectacle, en est en partie la cause. […] Salluste pouvoit ne donner qu’un précis des discours de Catilina à ses conjurés. […] Il n’est aucun genre de narration où le discours direct ne soit en usage, & il y répand une grace & une force qui n’appartiennent qu’à lui. […] qu’auroit fait par exemple, l’auteur des discours sur l’égalité des conditions, & sur la modération dans les desirs ? […] Nous avons profité de quelques-unes de ses réflexions sur la fable, & nous renvoyons encore le lecteur à son discours, comme à un morceau de poétique excellent à beaucoup d’égards.