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592. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Guizot ne l’ignorait pas, et toutes ses études ont été conduites d’après cette donnée. […] Vouloir le juger, d’après les principes de notre poétique, serait donc tout simplement faire preuve de cécité. […] Guizot d’après les œuvres que je viens d’analyser. […] C’est d’après ses travaux historiques, d’après l’Histoire de la Révolution anglaise, de la Civilisation européenne et de la Civilisation française, que nous devons le juger. […] Cette seconde comédie n’a pas été estimée d’après sa valeur intrinsèque, mais d’après le succès de la Ciguë.

593. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Il faut ajouter que, malgré l’intérêt réel qu’a su lui donner le romancier, c’est surtout par une suite de tableaux peints d’après nature que vaut l’ouvrage. […] Faire impitoyablement vrai, grouper une suite de scènes écrites d’après nature, voilà le mérite ou le défaut de M.  […] Je ne puis analyser ici ce livre dont tout le monde connaît le sujet d’après les comptes rendus de la pièce qui l’a précédé ; mais je tiens à montrer avec quelle chaleur M.  […] Je fis des croquis d’après Lionel Spada, le Guide, les Carrache et quelques Flamands et Hollandais. […] Il s’agit de Mademoiselle Clairon, que l’érudit écrivain nous fait connaître d’après ses correspondances et les rapports de police du temps.

594. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Géruzez, ou un discours académique, corrigé d’après les conseils de l’Académie, avec une œuvre de libre critique. […] D’après lui, tous les bons écrivains ont imité Homère. […] C’est bien la pure doctrine de Mallarmé, celle d’après laquelle il a écrit ses sonnets les plus délicieusement obscurs . […] La forme normale serait forfuyant, d’après l’ancien français forfuiance, et le verbe logiquement supposé forfuir. […] Un hymne à l’Aurore, d’après le mot à mot anglais donné par Schrumpf, A First aryan reader.

595. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIV » pp. 247-253

C'est bien le cas de redire, comme vous l’avez écrit tant de fois d’après un plus sage : Vanité des Vanités !

596. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVI, les Érynnies. »

D’après cette poétique hypothèse, l’Érynnis primordiale, multipliée par la fable grecque, serait la Saranyu védique, une des mille personnifications de l’Aurore.

597. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1826 »

En deux mots, et nous ne nous opposons pas à ce qu’on juge d’après cette observation les deux littératures dites classique et romantique, la régularité est le goût de la médiocrité, l’ordre est le goût du génie.

598. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre cinquième. »

Madame de la Sablière l’appelait un fablier, comme on dit un pommier ; et d’après ce mot, on a cru que La Fontaine trouvait ses fables au bout de sa plume.

599. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

D’après lui, on doit expulser de la poésie toute espèce d’idées, de sentiments et d’images. […] Analyse, différenciation des facultés. … etc : d’après les derniers recensements, M.  […] La poésie et la science le concours des philosophes. — les « associations informulées » et le « complexe primitif », d’après M.  […] Lionel Landry dont les contestations de détail ne firent qu’éliminer ce qui pourrait nuire, d’après lui, à l’appui de sa thèse générale pour une grande part sympathique à la nôtre. […] D’après M. 

600. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Chaucer, d’après eux, expliqua dans ses vers187 l’art d’aimer, les dix commandements, les vingt statuts de l’amour, loua sa dame, « sa délicieuse pâquerette, sa rose vermeille », peignit l’amour dans des ballades, des visions, des allégories, des poëmes didactiques, en cent façons. […] Gower, un des plus savants hommes de son temps225, suppose « que le latin fut inventé par la vieille prophétesse Carmens ; que les grammairiens Aristarchus, Donatus et Didymus réglèrent sa syntaxe, sa prononciation et sa prosodie ; qu’il fut orné des fleurs de l’éloquence et de la rhétorique par Cicéron ; puis enrichi de traductions d’après l’arabe, le chaldéen, et le grec, et qu’enfin, après beaucoup de travaux d’écrivains célèbres, il atteignit la perfection finale dans Ovide, poëte des amants. » Ailleurs, il découvre qu’Ulysse apprit la rhétorique de Cicéron, la magie de Zoroastre, l’astronomie de Ptolémée et la philosophie de Platon. […] Après Gower, Occlève, et Lydgate227. « Mon père Chaucer m’aurait volontiers instruit, dit Occlève, mais j’étais lourd et j’apprenais peu ou point. » Il a paraphrasé en vers un traité d’Égidius sur le gouvernement ; ce sont des moralités : ajoutez-en d’autres sur la compassion d’après saint Augustin, sur l’art de mourir ; puis des amours : une lettre de Cupidon datée de sa cour au mois de mai. […] Hawes232 refait le Palais de la Renommée de Chaucer, et une sorte de poëme allégorique amoureux d’après le Roman de la Rose. […] Description du temple de Mars d’après la Théséide de Stace.

601. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

On a là un fort bel et fort distinct épisode de la vie féodale dans les premiers siècles : une scène de famille d’abord, dans le grand salon du château ; un départ pour un lointain voyage, d’après un vague désir, sur une idée brute et simple de chasseur en quête d’un merveilleux exploit, d’un monstrueux sanglier ; — une chasse en pleine forêt ; une grande et noble figure de gentilhomme, de franc homme, séparé de sa suite, debout sous un arbre, le pied sur sa bête tuée, son cheval à ses côtés, ses chiens couchés devant lui, son cor d’ivoire au col, et là se défendant contre une bande de gens de rien enhardis par l’espoir du butin et d’une riche proie. […] Il semble que dans le Renart on pourrait distinguer ce qui est d’avant et d’après Philippe-le-Bel. […] Sachons pourtant qu’en parlant si plaisamment de Malherbe et en traçant le portrait du poète-grammairien auquel il oppose celui d’un libre et naïf génie, c’est-à-dire le sien propre, Régnier jugeait bien plus son adversaire d’après ses propos que sur ses écrits et ses œuvres mêmes.

602. (1894) Propos de littérature « Chapitre IV » pp. 69-110

Les timbres et leurs combinaisons peuvent être variés comme on le veut, aucune forme ne les régit, sinon leur classement par familles, analogues aux familles des couleurs ; l’artiste les dispose à son gré, d’après son instinct : ils sont donc plus subjectifs ; mais, s’ils s’affirment aussi dans la durée, il est superflu de démontrer qu’ils n’ont point de mouvement propre. […] Souvent en ses poèmes la cohésion des sons n’est pas assez totale ; parfois même ils s’y développent, on le dirait, suivant un hasard propice plutôt que d’après un dessein réfléchi. […] Mais il s’en faut que les poèmes fussent pour ce plaidoyer un argument convaincant, — du moins d’après ce qu’affirment les revues littéraires d’alors, car je n’ai pu me procurer ce petit volume.

603. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

On sait que, vers la date où le Pharaon conçut pour Sara cet amour qui mit Abraham dans de si grands embarras, Sara, d’après le texte, aurait été presque septuagénaire. […] Une idée élevée m’a toujours soutenu dans la direction de ma vie ; si bien même, que l’héritage que Dieu devrait me rendre, d’après notre arrangement réciproque, ma foi ! […] D’après des nouvelles que je viens de recevoir d’Allemagne, la place qui m’y était proposée est toujours à ma disposition 22 ; seulement, je ne pourrai en prendre possession avant le printemps prochain.

604. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

Or La Fontaine nous achemine à cette idée, en nous disant ce que, d’après lui, est un homme comme Descartes. […] Quelquefois  et, comme ceci est plus particulier, je recours au texte  quelquefois on peut être étonné de ce qu’une fable qui commence exactement d’après la même méthode, si je peux employer ce mot, qui commence par une description de la nature un certain jour de l’année, ne se termine pas de la même façon, se termine sans qu’il y ait de péripétie, sans que, à l’état paisible de la nature, au commencement, un état plus funeste soit décrit vers la fin. […] C’est très amusant ; car vous allez voir que, d’après les définitions ordinaires du romantisme, il faudrait répondre : oui.

605. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

Saint Louis, né le 25 avril 1214 ou 121588, roi en 1226 à l’âge de douze ans sous la tutelle de sa sage et prudente mère, arrivé à sa majorité vers 1236, avait grandement commencé à ordonner son royaume d’après de bonnes lois, à y réprimer les entreprises des seigneurs, à y faire prévaloir la justice, la piété, à se faire respecter de ses voisins pour son amour de la paix et sa fidélité à ses engagements, lorsque, ayant été pris d’une grande maladie (décembre 1244), et étant tombé dans un tel état qu’on le crut mort, et qu’une dame qui le gardait voulait déjà lui tirer le drap sur le visage, il conçut au fond de son âme la pensée de se croiser ; au premier moment où il se sentit mieux et où il recouvra l’usage de ses sens, il appela à son lit l’évêque de Paris. […] On dirait que les objets sont nés dans le monde le jour ou il les a vus… J’ai déjà remarqué ailleurs93 qu’à l’autre extrémité de la chaîne historique on a tout le contraire de cette impression, quand on lit nos graves professeurs d’histoire d’aujourd’hui, nos auteurs de considérations politiques d’après Montesquieu, mais plus tristes que lui, tous ceux qui cherchent et prétendent donner la raison de tous les faits, l’explication profonde de tout ce qui se passe, qui n’admettent sur cette scène mobile ni l’imprévu, ni le jeu des petites causes souvent aussi efficaces que les grandes ; esprits de mérite, mais ternes et laborieux, ployant sous le faix de la maturité autant que Joinville errait et voltigeait par trop de candeur et d’enfance94.

606. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Les succès ont donc été balancés l’année 1758 et le seront probablement encore l’année prochaine, et l’année d’après ; et Dieu sait quand les malheurs du genre humain finiront ! […] Un avocat journaliste qui ne demandait avis à personne et qui jugeait d’après lui-même jusqu’à être souvent seul contre tous, Linguet, dont Voltaire a su apprécier les talents et la vigueur d’esprit, publia sur le grand écrivain, au lendemain de sa mort, un essai où il y a quelques réflexions très justes et fort bien rendues.

607. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Charles-Quint après son abdication, au monastère de Saint-Just »

Brantôme, dont les paroles d’ailleurs ne sont pas l’Évangile, a dit d’après la rumeur publique que « bien souvent l’empereur se fouettait d’un fouet de pénitent ». […] On ne le savait pas généralement du temps de Brantôme : celui-ci dit de Charles-Quint qu’il était plus sobre que chaste ; Bayle le répète d’après lui.

608. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »

Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M.  […] Il n’est que trop vrai qu’en tout le premier mouvement est de juger les autres d’après soi et de les rapporter directement à son image.

609. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite.) »

(de La Fayette) motive toujours son avis d’après ce qui se fait à Philadelphie. […] Je crains aussi que le public (ne) nous force à prendre un parti beaucoup plus humiliant pour les ministres et beaucoup plus fâcheux pour nous, en ce que nous n’aurons rien fait d’après notre volonté.

610. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

La transmission du pouvoir n’a lieu ni d’après la loi musulmane, ni d’après la coutume générale des autres peuples, en ligne directe, du père au fils, mais par voie indirecte, du défunt au fils aîné de sa sœur aînée.

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