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710. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Une telle langue convenait à des âges religieux (les religions veulent être révérées en silence, et non pas raisonnées). […] Le langage épistolaire [ou alphabétique], que l’on est convenu d’employer comme moyen de communication entre les personnes éloignées, dut être parlé originairement chez les Égyptiens, par les classes inférieures d’un peuple qui dominait en Égypte, probablement celui de Thèbes, dont le roi, Ramsès, étendit son empire sur toute cette grande nation. […] Ne conviendra-t-on pas maintenant que pour trouver l’origine des lettres, il fallait chercher en même temps celle des langues ?

711. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Écrivez de suite, et donnez-moi votre avis, car vous savez mieux, toujours, ce qu’il convient de faire. […] Celui-là était de son temps : peut-être même en était-il davantage qu’il ne convient à un historien. […] C’est de quoi ont dû convenir tous les commentateurs attitrés de M.  […] — La tempêta ne convient pas à la claire matinée. — Pourquoi vouloir t’unir à moi, qui ai subi de si cruelles tempêtes ? […] Byvanck n’ont pris son livre, comme il convenait, que pour une amusante fantaisie.

712. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

La révolution française, il faut en convenir, n’a pas eu les mêmes résultats. […] L’enthousiasme, en parlant de Rousseau, convenait au sexe de l’auteur et à son âge. […] Je conviens avec elle qu’un grand nombre d’images mythologiques fut employé jusqu’au dégoût ; mais qu’elle y prenne garde ! […] Il est trop singulier que, dans un ouvrage destiné à son éloge, on convienne qu’elle est inutile aux grands poètes, aux grands orateurs et aux grands historiens : c’est lui enlever ses plus beaux titres de gloire. […] Des crayons vulgaires ont trop usé, j’en conviens, les images mythologiques ; mais le peintre aimera toujours l’altitude de ce fleuve appuyé sur son urne couronnée de fruits.

713. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Est-ce qu’on ne pourrait pas convenir que les arts d’imagination ont peut-être un peu trop dominé dans le siècle de Louis XIV ? […] Si ce n’est pas là la vérité, convenons du moins qu’un esprit qui sait produire de pareilles raisons n’est pas un esprit ordinaire. […] La destruction de cet ordre a fait un mal irréparable à l’éducation et aux lettres ; on en convient aujourd’hui. […] Mais n’en étions-nous pas convenu nous-même ! […] Car, entre nous, je le soupçonne de se connaître en littérature un peu mieux qu’il ne convient à un chevalier du vieux temps.

714. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Il convient de les éprouver sans plus de commentaires. […] Il me convient, d’abord, d’occuper vos loisirs par la lecture d’une petite « anecdote ». […] Ils préconisaient un art qui ne pouvait convenir ni à notre époque, ni à nos mœurs, ni au milieu dans lequel nous vivons. […] Proudhon se trouvait-il, en écrivant son Napoléon Ier , dans la situation d’impartialité qui convient à l’historien ? […] Il convient de le dire, sans plus, ce n’est pas là le livre d’un philosophe.

715. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

La chute de la royauté légitime en 1830 exerça sur lui et sur sa pensée une grande influence : cette première monarchie, si elle avait été plus intelligente, était bien le cadre naturel qui lui aurait convenu, un cadre noble, digne, élégant, orné et un peu resserré, plus en hauteur qu’en largeur. […] Je ne répondrais pas que dans ces visites M. de Vigny ne se soit pas montré plus homme de lettres qu’il ne convenait peut-être à un homme du monde, qu’il n’ait point essayé de parler de lui comme il aurait désiré qu’on en parlât, qu’il n’ait point offert peut-être de donner une clef de sa pensée et de ses écrits à l’homme d’esprit qui se croyait fort en état de s’en passer ou de la trouver de lui-même. […] Je puis assurer que, dans cette réunion qui précéda de deux ou trois jours la séance solennelle, ces deux discours, qui devaient prendre une physionomie si accentuée en public, lus sans emphase et sans mordant, et comme il convenait à des lecteurs assis en petit comité autour d’un tapis vert, ne choquèrent personne, pas même le récipiendaire. […] Il revient, vers la fin, à sa maison de berger, qui est, il faut en convenir, un véhicule plus poétique que commode ; mais de beaux vers font tout pardonner.

716. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Mais maintenant que tu as atteint notre territoire et notre pays, tu ne manqueras ni de vêtements, ni de toutes les choses qu’il convient d’offrir à un infortuné qui vient de loin et supplie : je t’enseignerai la cité, et je vais te dire le nom de ses habitants. […] On lui représenta qu’il était à craindre qu’arrivé à l’âge où tout se calme, ces bains amers ne lui donnassent des secousses qu’il convient d’éviter, quand la nature elle-même se traite par la résignation et par le temps. […] Il paraît qu’une première hospitalité dans une maison banale de bains ne convenait pas, par son prix, à la modicité de ses ressources. […] Tu ris de ceux que le siècle exalte, parce qu’ils répètent les banalités et les sophismes convenus de leur époque ; tu plains ceux qui, comme toi, pensent leurs pensées à part de la foule, qui les écrivent ou qui les chantent, ou qui les convertissent en action, et qui, de leurs chants et de leurs actes, ne recueillent que l’envie ou le dédain.

717. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Il y avait le romain, langue sonore, majestueuse, grandiose, mais le pape et les cardinaux étaient là ; la liberté souriait à la langue, mais les hommes imposaient la servitude sacrée, cela ne pouvait convenir à l’ennemi poétique de toute tyrannie. […] Elle me convenait autant par son caractère que sous tout autre rapport, et je dois ajouter qu’elle ne me plaisait pas médiocrement. […] Voici en quels termes le diplomate anglais Dutens, attaché alors à la diplomatie britannique, à Florence, raconte la scène qui affranchit la comtesse de la tyrannie de son mari : « Il était convenu », dit-il, « entre Mme d’Albany et Alfieri, qu’elle profiterait de la première occasion de se soustraire à son mari. […] Pour ce qui regarde votre sortie pour prendre l’air, qui est trop nécessaire à votre santé, le Saint-Père a eu la bonté de me laisser l’arbitre sur cet arrangement-là, moyennant quoi vous pouvez être tranquille sur ce point comme sur beaucoup d’autres choses qu’il ne me convient pas de traiter en détail avec vous.

718. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

Je conviens que l’homme de bon sens ne se hait pas ; il se juge du moins. […] Si c’est le maître et que l’enfant n’en convienne pas, il faudra donc qu’il cède ; mais voilà quelque chose de bien pis que l’obéissance. […] Rousseau est forcé d’en convenir : « Que l’enfant sache seulement qu’il est faible et que vous êtes fort, et que, par son état et le vôtre, il est nécessairement à votre merci », La morale de la force remplace la morale de l’obéissance libre ! […] Émile prend feu ; Sophie est touchée ; ils se conviennent ; ils s’aiment.

719. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Il n’eût pas convenu aux rivaux de Sophocle & d’Euripide, d’Aristophane & de Térence, de Juvénal & d’Horace, de se couronner de leurs propres mains, ni de donner à nos écrivains du second ordre la palme sur les anciens. […] Ils sont forcés de convenir que l’un a produit l’autre, ainsi que nous sommes redevables de Racine à Corneille ; de Despréaux à Juvénal, à Horace & à Régnier ; de La Fontaine à Marot & à Rabélais. […] On convient généralement qu’Énée vivoit trois cens ans après Didon : sur quoi les sçavans, scrupuleux en fait de noms & de dattes, se récrient contre l’audace de Virgile ; lui demandent raison d’avoir fait rencontrer deux illustres personnages qui ont vécu dans des siècles différens ; d’avoir supposé à la reine de Carthage la passion la plus violente & la plus éloignée de son caractère, puisqu’à la mort de Sichée, elle lui voua une fidélité inviolable & préféra le bûcher à de nouveaux engagemens. […] Dumarsais, qu’on n’accusera point de rigorisme, fut obligé de convenir que la licence étoit, au fond, la même dans les uns & dans les autres ; qu’il n’y avoit de différence que dans les termes un peu moins malhonnêtes dans certains romans, que dans les Contes.

720. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — II. (Fin.) » pp. 62-79

Dites naturellement que c’est la paresse qui vous empêche de vous habiller ; ce qui ne convient ni à votre âge ni à votre rang. […] Je voudrais retrancher ces lettres du volume, auquel elles ne se rattachent en rien : il y a des recueils tout spéciaux où il convient de laisser ces sortes de choses.

721. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513

Elle se moque d’une de ces critiques qui porte à la fois sur la conduite d’Hélénus, d’Hector et de Diomède, qu’Homère donne pour sages et qui, au moment même, se seraient emportés comme des imprudents : « Voilà un beau coup de filet pour M. de La Motte, dit-elle assez gaiement, d’avoir pris en faute trois héros d’Homère tout à la fois. » Quand elle en vient au travestissement en vers qu’il a donné de l’Iliade, elle en fait ressortir tout le chétif et l’indignité ; elle montre très bien, par exemple, que les obsèques d’Hector, exposé sur un lit dans la cour du palais, avec l’entourage lugubre des chanteurs et les gémissements de tout un peuple de femmes qui y répondent, sont devenues chez M. de La Motte quelque chose de sec et de convenu : « On croit voir, dit-elle, un enterrement à sa paroisse. » Mais ces traits d’esprit, que Mme Dacier oppose à ceux de l’adversaire, se mêlent trop d’images, de comparaisons et de citations qui juraient avec le goût moderne. […] Le public rit et applaudit à M. de La Motte ; car il faut convenir qu’il a l’esprit aimable et léger : son dernier ouvrage a plu infiniment ; on le lit, on le cite.

722. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

Après des années, un jour qu’il était accusé d’être volage et peu profond dans ses sentiments, Maucroix en convient d’assez bonne grâce : À propos, écrivait-il à une femme d’esprit qui l’attaquait là-dessus, vous me reprochez que bien souvent ç’ont été les sens qui ont emporté mon cœur ; pour cette fois-là (Il parle d’une liaison nouvelle), vous ne devinez pas trop mal, ma chère ; quand il y a un peu d’amour en campagne, cela arrive assez souvent : car, quoi ! […] Et pourtant, comme il est sincère, il convient qu’il ne s’ennuie pas trop ; car, s’il est paresseux, il est curieux aussi ; il aime les anecdotes, il ne hait pas les nouveaux venus, s’ils sont agréables : Vous croyez peut-être que je me divertis ici comme un compère ?

723. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — II. (Fin.) » pp. 361-379

Arrivé à ce terme de la discussion, il s’exécute, et convient à peu près qu’il n’a voulu faire qu’un agréable et assez instructif roman : Je me vois, monsieur, dit-il agréablement à Voltaire qui est censé toujours vivant, je me vois réduit à l’embarras des auteurs de romans qui, après avoir conduit leur prince ou leur héros jusqu’au dernier volume, ne savent plus comment s’en défaire, et finissent par le faire assassiner. […] Mais ce n’est point cette dernière partie de la vie de Bailly qui nous appelle et que nous étudions : je me suis borné à donner quelque idée de son caractère, et à y faire saillir une veine littéraire et d’imagination jusqu’ici moins en vue qu’il ne convenait.

724. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

Montalant-Bougleux est estimable par le sujet et par l’intention ; il y a des idées justes, mais non assez précises, mais trop mêlées de digressions étrangères, et exprimées dans un style qui est loin d’être celui de la correction ornée : et c’est là le style qui conviendrait si bien à ce genre de dissertations littéraires. […] On raconte que, lorsque ses hymnes eurent été adoptées dans les bréviaires et qu’elles se chantèrent dans les offices, il ne se tint pas de joie ; il courait les églises où on les chantait ; il grondait ceux près de qui il était placé lorsque leur ton n’était pas à son gré, et quand le chant lui paraissait convenir à la beauté des paroles, il sautait et grimaçait tellement qu’il lui fallait sortir, de peur d’esclandre.

725. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

Arnauld, il avoue son mécompte ; il convient qu’il est dans son tort, et en même temps il regimbe, il se justifie. […] Ce jour-là Santeul fut près de se fâcher, et sa belle humeur hésita un peu ; mais Mme la Duchesse ayant pris un verre d’eau le lui jeta incontinent au visage en disant : « C’est la pluie après le tonnerre. » Le second outrage raccommoda le premier, et le tout finit par des rires et des chansons. — Il fut convenu que ce soufflet de Santeul, faisait pendant au baiser autrefois donné par une grande princesse à maître Alain endormi.

726. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — III » pp. 337-355

La politique de Venise convenait à Rohan, général plein de réflexions et de vues, et qui, en fait de république, se devait mieux accommoder d’une aristocratie que de conseils bourgeois ou populaires. […] Encore une fois, il convient de douter et de s’abstenir, et ma seule conclusion sera qu’un des traits du caractère de Rohan est la circonspection jusque dans le courage, c’est-à-dire une disposition qui n’est pas très française.

727. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

Il faut pourtant convenir que lorsqu’on a lu chez M.  […] Il me dit d’abord qu’en prenant la fille de l’empereur, ce serait peut-être le moyen d’adoucir la cour de Vienne et de conserver le repos de la chrétienté ; mais, ayant fait de sages réflexions, il convint avec moi que le premier intérêt de la cour d’Espagne était de renoncer absolument à toutes autres liaisons pour mériter davantage l’amitié et la confiance de notre roi.

728. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

» Convenez que ce n’est pas mal pour un Suisse qui n’a encore que quelques semaines de Paris. […] [NdA] Oui, mais seulement dans des genres déterminés, convenus.

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