Le clergé, qui sous Henri IV donnait avec peine treize cent mille livres, sous les dix dernières années du cardinal, paya, année commune, quatre millions.
À son atteinte, toutes les choses de la nature ont frissonné ; et par lui tu établis le niveau de la raison commune qui réside dans tout, se mêlant aux grandes et aux petites intelligences, raison si puissante qui est le suprême roi partout.
Il s’agit d’apprendre à lire des individualités à travers leurs œuvres, de dégager la part originale qu’elles ont apportée au lot commun. […] Ce qu’il a en commun avec Bernardin et Chateaubriand, c’est l’exotisme. […] Que les communes tentent, encouragées par l’État, des expériences sur ces biens communaux. […] Il semble que les illustres représentants de cette région aient, comme trait commun, le lumineux bon sens, la logique limpide et profonde. […] Les désespoirs exceptionnels ont moins de prise sur nous que les malheurs communs à un grand nombre.
. — Un fonds d’idées très commun, mais en très belle humeur. — Il a tout l’esprit que peut comporter et concevoir la femme de l’agent de change ; c’est l’Hercule-Farnèse, l’Hercule-Boufflers de la finance, de la rue Laffitte, de la place Saint-Georges. […] Molé me faisait remarquer que si Thiers était distingué en conversation, il manquait d’élévation en écrivant, et que sitôt qu’il voulait y viser, il tombait dans le commun. […] Molé, on se mit à remarquer que, s’il avait la conversation distinguée, il devenait aisément commun dans sa parole publique et dans ses discours de tribune. C’est ainsi que les hommes se contre-jugent réciproquement, et peut-être que les deux jugements sont vrais, si l’on entend, par le commun de M. Molé, un certain commun élégant.
Le bien-être, le loisir, l’instruction, la lecture, les voyages, tout ce qui était le privilége de quelques-uns devient le bien commun du grand nombre. […] D’un mouvement commun sur toute la ligne de la pensée humaine, les causes reculent jusque dans une région abstraite où la philosophie n’était point allée les chercher depuis dix-huit cents ans. […] Pitt déclarait en plein Parlement, aux applaudissements universels1182, « que les traits dominants du nouveau gouvernement républicain étaient l’abolition de la religion et l’abolition de la propriété. » Toute la classe pensante et influente se levait pour écraser cette secte de jacques, brigands par institution, athées par principes, et le jacobinisme, sorti du sang pour s’asseoir dans la pourpre, fut poursuivi jusque dans son enfant et dans son champion « Bonaparte, qui l’avait centralisé et intronisé1183. » Sous cet acharnement national, les idées libérales s’effaçaient ; les plus illustres des amis de Fox, Burke, Windham, Spencer, le quittèrent : de cent soixante partisans dans la chambre des communes, il ne lui en resta que cinquante. […] Né dans une grande famille, mais n’ayant qu’une petite fortune, il accepta sans réflexion l’offre de son oncle, qui voulait lui donner une place de clerc à la chambre des communes ; mais il fallait subir un examen, et ses nerfs se démontaient à la seule idée qu’il faudrait paraître et parler en public. […] Cette connaissance des hommes que la plupart des poëtes ont en commun avec les romanciers, il ne l’avait pas.
Le commun des hommes, et les plus conscients, qui ont tant d’heures de tiédeur, y trouveraient des encouragements à goûter la simplicité des jours et les murmures sourds de la vie profonde. […] Une personnalité aussi aiguë, aussi accusée, a quelque chose de déconcertant, d’irritant et, selon quelques jaloux, d’excessif. « Faites donc comme nous, puisez dans le trésor commun des vieilles métaphores accumulées ; on va vite, c’est très commode. » Mais M. […] Il supposa qu’il faut se différencier des hommes par des pensées et par des actes exactement contraires aux pensées et actes du commun des hommes ; il y a beaucoup de voulu dans son originalité ; il la travaillait, comme les femmes travaillent leur teint, pendant les longues après-midi entre ciel et terre, et quand il débarquait, c’était pour tirer des bordées de stupéfaction : dandysme à la Baudelaire. […] Les Pauvres à l’église, les Premières Communions sont d’une qualité peu commune d’infamie et de blasphème. […] Vraiment si ridicules ces femmes qui, pour se mettre au ton de plusieurs fins et galants poètes, imaginaient de nouvelles façons de dire et, par haine du commun, singularisaient leur esprit, leurs costumes et leurs gestes ?
comment le résumer sous un symbole commun, s’il a mille faces diverses ? […] Leur style se rapporte à un certain type commun qu’ils ont reproduit avec plus ou moins de variété, plus ou moins d’éclat, mais qui leur a suffi pour exprimer toutes les idées, tous les sentiments qui sont du domaine de l’intelligence et du cœur. […] Madame de Couaën demeurait pâle, préoccupée ; le marquis s’absorbait en silence dans les desseins qu’il venait d’explorer de près ; et moi, outre l’inquiétude commune, j’avais mon propre désordre, l’embrasement et la lutte animée sur tous les points intérieurs. […] Je pense au contraire qu’il lui a fallu d’incroyables ressources dans l’esprit et une force de résolution peu commune pour entreprendre l’épreuve qu’il a fait subir à notre langue, et qu’il a soutenue, l’espace de six cents pages, sans découragement et sans relâche. […] est le droit commun des femmes contre nous, contre notre égoïsme, contre notre sensualité qui les dégrade, notre ambition qui les immole, notre lâcheté qui les avilit.
On s’en convaincra sans peine en comparant entre elles des doctrines qui paraissent n’avoir aucun point de contact entre elles, aucune commune mesure, celles d’un Fichte et d’un Spencer par exemple, — deux noms que le hasard vient de nous faire rapprocher l’un de l’autre. […] Elle consisterait ensuite à dire que ni la matière ne détermine la forme de l’intelligence, ni l’intelligence n’impose sa forme à la matière, ni la matière et l’intelligence n’ont été réglées l’une sur l’autre par je ne sais quelle harmonie préétablie, mais que progressivement l’intelligence et la matière se sont adaptées l’une à l’autre pour s’arrêter enfin à une forme commune. […] Sa question serait absurde, et l’absurdité viendrait de ce qu’il aurait hypostasié en substrat commun de la prose et de la poésie la négation simultanée des deux, oubliant que la négation de l’une consiste dans la position de l’autre. […] Et comme c’est là tout ce qui nous intéresse dans la pratique, puisque notre vie quotidienne est nécessairement une attente des mêmes choses et des mêmes situations, il était naturel que ce caractère commun, essentiel au point de vue de notre action, rapprochât les deux ordres l’un de l’autre, en dépit d’une diversité tout interne, qui n’intéresse que la spéculation. […] En approfondissant cette habitude d’esprit, on y trouverait le préjugé que nous analyserons dans notre prochain chapitre, l’idée, commune aux matérialistes et à leurs adversaires, qu’il n’y a pas de durée réellement agissante et que l’absolu — matière ou esprit — ne saurait prendre place dans le temps concret, dans le temps que nous sentons être l’étoffe même de notre vie : d’où résulterait que tout est donné une fois pour toutes, et qu’il faut poser de toute éternité ou la multiplicité matérielle elle-même, ou l’acte créateur de cette multiplicité, donné en bloc dans l’essence divine.
Rien n’est plus commun que la vocation littéraire ; rien n’est plus rare que le talent. […] Elle n’a rien de commun avec la littérature et ne peut que lui nuire. […] Cette vie laborieuse formait leur idéal commun. […] Il existe dans beaucoup de communes des amateurs archéologues, qui consacrent leurs loisirs à écrire l’histoire de leur pays. […] Il faut soi-même apporter sa pierre à la construction commune.
Opinions, comme on le voit, assez insolentes ; il n’est pas nécessaire de les taxer d’excessives : assez de bons esprits les trouveront monstrueuses, car les bons esprits s’éloignent peu des idées communes. […] Les hommes, ceux du commun, ont-ils vraiment tort de se révolter contre la confusion des mots et de ne pas vouloir comprendre que « la luxure est si princièrement riche en songes qu’elle atteint à la pureté » ? […] L’âme est le seul principe d’égalité entre les hommes ; c’est ce bien commun à tous, mystérieux et sûr, qui est la grande richesse, le grand jardin dont la culture est, pour tous, rémunératrice et significative. […] Pareillement, on écrirait de curieux chapitres sur les fondateurs de revues littéraires, et l’on trouverait, sans doute avec étonnement, que Philippe de Néri et tel de nos contemporains ont des caractères communs, par exemple le goût de l’inconnu et le désintéressement qui sacrifie à la fortune d’une idée les satisfactions présentes. […] Demeuré seul, Edmond de Goncourt compléta l’œuvre commune par des livres où, s’il y a quelque chose de moins, il y a aussi quelque chose de plus : la Faustin et Chérie témoignent que si les deux frères avaient ensemble du génie, le mourant légua au survivant la part qu’il aurait pu emporter.
Auger, académicien d’autant plus strict adorateur des règles que jamais il ne fit rien, est d’une commune voix chargé de foudroyer le Romantisme. […] Ce ne sont pas les paroles de Lanfranc qui étonnent et font rire, ce sont ses actions inspirées par des motifs qui ne sont pas ceux du commun des hommes, et c’est pour cela qu’il est poète, autrement il serait un homme de lettres. […] En vérité je l’ignore ; mais ce que je sais, c’est que l’homme qui ne goûte pas Raphaël, et moi, sommes deux êtres d’espèces différentes ; il ne peut y avoir rien de commun entre nous. […] Chambre des Communes, séance du 24 février 1825.
Mme Daudet fait la remarque de la parfaite ressemblance des noces des gens riches avec les noces des ouvriers, et comme les gens distingués, dans l’attifement de ce jour, deviennent communs, et comme on croirait que ça doit finir, le soir, par une goguette. […] Et savez-vous que chez moi, lorsque, le dimanche, par hasard on a lu Le Temps, et que vous proposez de remplacer la scène de l’auteur par une scène de votre cru, tout le monde, spontanément, et sans aucun parti pris contre votre personne, trouvait que votre scène était vulgaire, commune, était la scène à ne pas faire. […] C’est lui, qui après s’être montré après la défaite de la Commune, si impitoyable pour les communards, au temps de la campagne anticatholique, se livrait, tous les matins, dans Le Dix-Neuvième Siècle, à l’exécution d’un curé de campagne… Je ne sais, mais il évoque chez moi, l’idée d’un de ces goujats d’armée, qui, lorsqu’un chevalier était renversé sur le dos, sans pouvoir se relever, l’égorgillait sans défense, avec son eustache, par les défauts de son armure. […] Les mariages du commun ne se font plus mener à la Cascade, ils se font véhiculer à la Tour Eiffel.
Mais quand il s’agit de fixer des points douteux et sujets à contestation ; quand il faut non plus citer mais juger, on doit se défier de lui ; il vise avant tout à l’originalité, aux choses curieuses, et il aime mieux le faux que le commun. […] Pour la comédie, elle pouvait varier son répertoire avec les deux pièces de Molière, le théâtre de Scarron que lui avait apporté Jodelet, Le Menteur, Les Visionnaires, et quelques autres œuvres du fonds commun. […] À cette occasion parut un nouveau libelle68 venant faire cause commune avec celui du curé de Saint-Barthélemy. […] À qui espérait-il donc faire croire que notre premier comique se plût à entretenir d’aussi longues liaisons avec un vrai squelette privé du commun bon sens ? […] Ce petit trait d’histoire littéraire, d’ailleurs fort piquant, et par conséquent sûr d’être accueilli sans autre examen, a cela de commun avec beaucoup de traits de l’histoire proprement dite, qu’il est original, mais controuvé.
Chaque matin il l’accompagnait au café Procope (ce n’était pas au café Procope), où ils discutaient avec des amis communs devant une galerie attirée par le nom et l’esprit des causeurs.
De nos jours, les esprits aristocratiques n’ont pas manqué, qui ont cherché à exclure de leur sphère d’intelligence ceux qui n’étaient pas censés capables d’y atteindre : de Maistre, par nature et de race, était ainsi ; les doctrinaires, les esprits distingués qu’on a qualifiés de ce nom, ont pris également sur ce ton les choses, et par nature aussi, ou par système et mot d’ordre d’école, ils n’ont pas moins voulu marquer la limite distincte entre eux et le commun des entendements.
Le peuple d’Athènes n’exigeait point qu’on mêlât, comme en Angleterre, les scènes grotesques de la vie commune aux situations héroïques.
Les pensées qui rappellent, de quelque manière, aux hommes ce qui leur est commun à tous, cause toujours une émotion profonde ; et c’est encore sous ce point de vue que les réflexions philosophiques introduites par Voltaire dans ses tragédies, lorsque ces réflexions ne sont pas trop prodiguées, rallient l’intérêt universel aux diverses situations qu’il met en scène.
on veut rentrer dans l’association commune, il n’est plus temps.
Nulle part il n’y a d’intérêt commun visible.