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1434. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Il n’est rien de commun entre la terre et moi. […] Il a quelque raison de se dire : « Mon chagrin même, par sa nature extraordinaire, portait avec lui quelque remède : on jouit de ce qui n’est pas commun, même quand c’est un malheur. » Et plus loin : « Je ne sais ce que le ciel me réserve, et s’il a voulu m’avertir que les orages accompagneraient partout mes pas. » Plus loin encore, M. 

1435. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Il prit des sujets légendaires, historiques : sous le merveilleux ou le grandiose des fables et des noms, il aperçoit, montre le fait commun, ni héroïque, ni royal, humain : une femme délaissée qui fait assassiner son amant par un rival, voilà Andromaque ; une femme trompée se vengeant sur sa rivale et son amant, voilà Bajazet : un homme qui, pour un intérêt ou un devoir, laisse une femme aimée, voilà Bérénice ; un vieillard rival de ses fils, voilà Mithridate ; une belle-mère amoureuse de son beau-fils, et le haïssant, le persécutant pour ne pouvoir s’en faire aimer, voilà Phèdre. […] Mais dans nos âmes communes, les abandons au sentiment, à l’inclination, sont plus fréquents que les résistances et les victoires de l’énergie volontaire.

1436. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

C’est humble et commun. […] Vincent d’Indy Permettez-moi de répondre d’abord à votre deuxième question, parce qu’elle me stupéfie… Qu’est-ce que le latin peut avoir de commun avec la politique ?

1437. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

. — Les Soixante-treize Journées de la Commune (1871). — La Part du Roi, comédie en un acte et en vers (1872). — Les Frères d’armes, drame (1873). — Poésies, 1re série : Le Soleil de minuit, Soirs moroses, Contes épiques, Intermède, Hespérus, Philomela, Sonnets, Panteleïa, Pagode, Sérénades, avec portrait (1876). — Justice, drame en trois actes, en prose (1877). — Le Capitaine Fracasse, opéra-comique en trois actes et six tableaux, d’après le roman de Th.  […] Je ne dis point que le groupé professât des idées communes.

1438. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Ce sont nos origines intellectuelles, qui peuvent ne point toucher les autres nations, lesquelles ne sont intéressées qu’à notre maturité, parce que c’est le bien commun de l’Europe moderne. […] La raison, qui est le lien commun de tous les hommes, est estimée au-dessus de l’imagination, qui les disperse et les isole à l’infini.

1439. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Dans la langue on demandait des règles, un triage entre tant de mots d’origines si diverses, un usage commun qui prévalût sur le caprice individuel. […] « Et la postérité, ajoute-t-il, lui faisant justice et voyant en lui des mœurs tout conformes à celles de ces grands hommes de l’antiquité, admirera la candeur et l’ingénuité de cet esprit élevé au-dessus du commun, quoique les hommes jaloux maintenant de sa gloire ne veuillent pas reconnaître une vertu si sublime. » C’est sa franchise qui lui attire ces libelles diffamatoires dont les auteurs ont pris dans ce qu’il dit de lui le spécieux prétexte et la matière de toutes leurs accusations.

1440. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre IV. L’ironie comme attitude morale » pp. 135-174

Elle empêche cette sorte, d’idolâtrie, qui n’est que trop commune, pour l’idée du moment et la passion actuellement en jeu. […] Nous n’avons pas idée des moyens d’y arriver, et dans cette marche au néant, nous sommes à peu près comme un homme qui, voulant aller à pied en Chine, posséderait pour toute ressource un plan grossier de sa petite commune.

1441. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

Et, pendant ces trente heures, nous possède la cause précise du voyage ; la pensée des Représentations, pour lesquelles nous admettons ce dur effort, accapare, forcément, notre esprit ; l’importance du but croît, selon l’importance de l’effort : cette chose connue, la Fête Bayreuthienne se fait, en ces longues heures de voyage, mystérieusement obsédante : la jouissance difficilement acquise sera, certes, puissante ; l’extraordinaireté du pèlerinage prépare l’émotion d’une non commune révélation, d’une haute cérémonie, de quelque chose grande. […] Mais il se borne à imiter ses prédécesseurs en les surpassant selon ses moyens ; et bientôt un autre le laissera loin derrière lui en renversant toute la boutique des opéras à clinquant et en elevant un monument lyrique dans lequel la Poésie, la Musique, l’action et les decors seront combinés en vue d’un effet commun. » Mais c’est avec Hegel que sont les rapprochements les plus nombreux et les plus importants.

1442. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Tout d’abord, écartons l’erreur commune qui consiste à voir dans Parsifal l’œuvre de la vieillesse du maître. […] « D’abord, ce fut l’énorme et malheureux essai de l’Anneau du Nibelung ; — énorme, car n’est-ce point sa commune fortune, que l’artiste souhaite employer à une œuvre universelle la loi nouvellement trouvée ?

1443. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

Ce qui a contribué à induire Condillac en erreur, c’est cette opinion commune que les idées ne sont que des impressions affaiblies, des copies de sensations. […] Le dualiste dit : Il y a de l’esprit et de la matière : tous deux essentiellement distincts, n’ayant rien de commun.

1444. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

Des actes, des bêtes, des plantes portent des noms dont la signification radicale ne leur fut pas destinée primitivement ; et cependant ces noms métaphoriques ont été choisis, assez souvent sur toute la surface de l’Europe, comme d’un commun accord . […] Outre leurs noms distinctifs, presque toutes les plantes sauvages ont ainsi un surnom qui souvent est commun à des espèces fort différentes ; la flore populaire se meut dans l’heureuse imprécision de la poésie et de la nonchalance.

1445. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

Un des traits communs qui existent entre eux, c’est le dédoublement de la personnalité. […] Tandis que tous les individus faits sur un commun patron nous présentent un esprit à trame régulière, dont on peut compter les fils, le génie est un écheveau brouillé, et les efforts du critique pour débrouiller cet écheveau n’aboutissent en général qu’à des résultats tout à fait superficiels.

1446. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Toutes les religions ont un fond commun. La plupart, en le mêlant soit aux rêveries et aux passions humaines, soit aux systèmes philosophiques, l’ont prodigieusement altéré et corrompu ; deux seulement, la juive et la chrétienne, sont restées fidèles au fond commun religieux primitif, en le développant progressivement selon le plan et l’action de Dieu sur le genre humain.

1447. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

Comme la plupart des sciences, la psychologie, dans ses tentatives de classification, se heurte sans cesse à l’obstacle de la continuité ; et à cette difficulté s’en ajoute pour elle une autre qui lui est spéciale, celle qui résulte de l’absence d’une nomenclature traditionnelle acceptée d’un commun accord par les différentes écoles psychologiques ; son vocabulaire étant dans un incessant devenir, la continuité semble régner dans la forme même de la science comme dans l’objet qu’elle étudie. […] Il serait injuste d’en conclure qu’elle est le privilège des esprits les plus élevés : la réflexion, telle que nous venons de la définir, est plus commune qu’on ne pense : le paysan, le sauvage réfléchissent, comme le philosophe ; peut-être seulement, avec les progrès de l’âge et de la civilisation, la réflexion devient-elle plus fréquente, en même temps qu’elle s’attache à des objets plus variés.

1448. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

cette unité du génie épique de l’antiquité qui s’appelle tour à tour Homère et Virgile, non seulement l’auteur de l’Étude que voici ne l’a pas assez déterminée dans ce que ses éléments ont d’identique et de différent, de commun et de particulier, de contrastant et de sympathique, mais il l’a méconnue encore de fait comme d’essence, — aussi bien sur le terrain de l’histoire que dans l’intelligence des poètes qu’il avait à juger. […] Troubat, qui vend le nom de Sainte-Beuve sous toutes les formes parce qu’il ne peut pas vendre son cadavre (cela viendra peut-être sous la prochaine Commune !)

1449. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

L’inconséquence entre les opinions qu’on a et la vie qu’on mène est bien plus commune que l’hypocrisie, ce vice des sociétés fortes, qui gêne comme un masque et suppose une volonté et un caractère inconnus aux sociétés faibles, lâchement et cyniquement sincères, mais cette inconséquence ne fausse pas la vérité des principes, parce qu’en pratique elle les viole, et tout au contraire, elle la proclame de plus haut ! […] C’est le destin commun à toutes ces femmes que les rois subissent plus qu’ils ne les choisissent, dans cette sphère inouïe où ils vivent, et où tout, jusqu’au hasard même, est organisé autour d’eux, d’être les pions, plus ou moins sensibles, avec lesquels on perd ou l’on gagne des parties sur un échiquier mystérieux.

1450. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

La Chambre des Communes approuva cette procédure de l’oppression. […] On se rappelle la suspension du Dr Pusey, dont nous avons parlé et qui souleva jusque dans la Chambre des Communes une indignation bientôt étouffée sous les cris d’une majorité fanatique.

1451. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

La différence vient uniquement de ce que un corps brut se trouve dans le milieu extérieur et commun, tandis que les éléments des organismes supérieurs baignent dans un milieu intérieur et perfectionné, mais doué de propriétés physico-chimiques constantes, comme le milieu extérieur. […] Il s’agit là d’une création spontanée de l’esprit et cela n’a plus rien de commun avec la constatation des phénomènes naturels, dans lesquels notre esprit ne doit rien créer. » Opinion que Zola repousse énergiquement et avec logique, puisqu’elle serait la négation de sa méthode expérimentable appliquée à la littérature.

1452. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Par ce mélange de croyances diverses qui étaient alors le trésor commun de l’esprit poétique, ils se sont souvenus de la belle prière du stoïcien Cléanthe, disant à son Jupiter : « Nulle œuvre ne se fait sur la a terre en dehors de toi, ô Dieu, ni dans les vastes conte tours du céleste éther, ni sur la mer, hormis ce que les méchants peuvent enfanter dans leur âme. » Évidemment, sous l’impression de ces nobles élans de l’antique spiritualisme païen, le nouveau réviseur de l’hymne orphique dit précisément ici le contraire des premières paroles, qu’il transcrit et qu’il développe. […] Seulement, à l’aspect du monde physique et moral, le pieux contemplateur est bien obligé de reconnaître qu’à la suite de Dieu marchent la guerre et la famine, tous ces maux si communs dans l’univers, et qui, selon l’expression du livre des Machabées, après la mort d’Alexandre se multipliaient sur la terre.

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