Il se réconcilia sincèrement avec eux : il quitta, pour leur plaire, la comédie & les comédiennes ; deux articles qui furent les préliminaires de la paix.
Lorsque la comédie de l’Enfant prodigue parut, tout Paris fut partagé pour deviner le nom de l’auteur, qui ne se déclaroit pas.
Les étrangers n’adoptent point les comédies et les tragédies des autres nations avec le même empressement ni le même respect pour les auteurs, qu’ils adoptent les nôtres.
Voilà que dès les premières pages de son roman Paul Meurice, asservi aux folles idées de sa préface, nous peint son immense Césara, son « Chevalier de l’Esprit », son homme d’État des temps futurs et qui s’est dévoué à en devancer et à en préparer l’heure, couché sur un canapé, à quarante-cinq ans, — l’âge d’Arnolphe dans la comédie, — avec la chanteuse Miriam, sa maîtresse, qu’il tient par la nuque, « sous ses boucles brunes », et à laquelle il débite toutes les puérilités de l’amour qui nous semblent si bêtes après quarante ans !
Selon la nature de la pièce qui se joue, les mouvements des acteurs en disent plus ou moins long : presque tout, s’il s’agit d’une pantomime ; presque rien, si c’est une fine comédie.
Et la comédie même prouve plus ; justement parce qu’elle est la comédie. […] Et il est merveilleux déconsidérer à quel point le Menteur n’est pas la comédie du Menteur, ni du menteur, ni du mensonge. Et à quel point elle est uniquement la comédie de l’honneur et de l’amour (et un peu aussi du hasard). […] En comparaison du Menteur toutes les comédies de Molière (et pourtant il est le plus grand génie comique qui soit jamais apparu dans le monde) sont des comédies bourgeoises. […] C’est en ce sens que le Cid est la tragédie du noble jeu comme le Menteur est parallèlement et conjointement la comédie du noble jeu.
On m’a beaucoup insulté en Italie et en France, l’année dernière, pour avoir osé dire que la Divine Comédie du Dante ressemblait plus à une apocalypse qu’à un poème épique. […] Je ne résiste pas à citer textuellement les paroles de la lettre de Pétrarque à Boccace sur la Divine Comédie du Dante. […] Mon premier mouvement a été d’aller sur le tombeau de mon père lui dire les derniers adieux et mêler mes larmes aux vôtres ; mais, depuis que j’explique ici en public la Divine Comédie du Dante, il y a dix mois, je suis attaqué d’une maladie de langueur qui m’a tellement affaibli et changé que vous ne me reconnaîtriez plus.
Ils sont tout prêts à déclarer que la Comédie de Balzac est un plagiat de l’Odyssée, et que tous les mots de Chamfort ont dû être dits par Adam, dans le Paradis terrestre. […] » J’avais eu l’ingénuité de répondre au rédacteur qui me posait ces questions : « C’était une nature gaie, et la gaieté du pauvre garçon avait quelque chose de charmant, quelque chose de la gaieté enjouée et spirituelle d’un personnage de la comédie italienne. » Ce matin, j’ouvre le journal, et je lis que M. de Goncourt regardait de Nittis comme un personnage de la comédie italienne.
Tous ces êtres, pareils aux personnages d’une comédie, sont essentiellement des causeurs, des personnes dont on ne sait que ce que donnent à conclure leurs dires, leurs réflexions, leurs digressions, les propos qu’ils se tiennent et qu’ils répliquent, la manière dont ils parlent, leur énonciation, leurs gestes, leurs débats, et parfois quelques actes bien moins significatifs que leurs paroles. […] Tantôt presque entièrement dialogués à la façon de scènes de comédies, tantôt contés mais avec toute l’ardeur de parti pris que Dickens met dans ses récits, tantôt encore esquissés en termes si vagues qu’on a peine à comprendre et que le mystère du sujet se double du mystère de la manière, les chapitres divers de l’œuvre du romancier ne contribuent guère au progrès du récit, s’y rattachent plutôt qu’ils ne le constituent, sont enfin outré et poussés à bout, développés sans mesure, et cependant vrais de la vérité particulière de la charge. […] Dans tous ces incidents, la scène est faite pour la scène même, pour ce qu’elle donne à rire, et le comique y est poussé aux limites qui au théâtre font dégénérer la comédie en farce.
De temps en temps, dans ma lecture, je pose le livre et je murmure entre mes dents avec le Chrémyle de la comédie : Non, tu ne me persuaderas pas, lors même que tu m’aurais persuadé. […] Il se délectait à relire non-seulement le Méchant., la Métromanie, mais quantité d’autres comédies bien moindres, tout à fait refroidies pour nous, et qui lui semblaient toujours agréables.
. — Voici le premier endroit où il est question, chez lui, de Voltaire (juin 1720) : « Arouet, poète, auteur du nouvel Œdipe, étant à la Comédie avec le prince de Conti, la Le Couvreur, actrice, entra sur la scène. […] Deux jours après, à la Comédie, au chauffoir, le chevalier recommence ; le poète lui dit qu’il avait fait sa réponse à l’Opéra.
Vers dix-huit ans, pour la première fois, l’idée de vers, odes, chansons et comédies, se glissa dans sa tête : il est à croire que cela lui vint à l’occasion des pièces de théâtre auxquelles il assistait. La comédie fut son premier rêve.
C’est une comédie que toute sa conduite à Vienne, et une comédie qui aboutit à ses fins sérieuses.
. — Même dans la comédie, qui, de parti pris, peint les mœurs environnantes, même chez Molière si franc et si hardi, le modelé est incomplet, la singularité individuelle est supprimée, le visage devient par instants un masque de théâtre, et le personnage, surtout lorsqu’il parle en vers, cesse quelquefois de vivre, pour n’être plus que le porte-voix d’une tirade ou d’une dissertation372. […] Parcourez les innombrables tragédies et comédies dont Grimm et Collé nous donnent l’extrait mortuaire, même les bonnes pièces de Voltaire et de Crébillon, plus tard celles des auteurs qui ont la vogue, Belloy, Laharpe, Ducis, Marie Chénier.
Molière, le premier, renonçait aux bouffonneries fantastiques et aux énormes charges où la comédie s’était d’abord arrêtée : plus de parasites, ni de matamores, mais des êtres réels, vivants, que le spectateur a rencontrés plus d’une fois dans la vie, qui sont autour de lui, qui sont lui parfois. […] La comédie, enfin, n’imitera que les mœurs de cour et de salon, ce qu’il y a de plus convenu, extérieur et accidentel, ce qu’il y a de moins humain dans l’homme.
Puis ils ne songent point combien serait dure à jouer et de peu de profit (sinon dans les hautes dignités) la comédie qu’ils leur attribuent, et de quels horribles sacrifices les prêtres incroyants payeraient d’assez minces avantages. […] Il a, comme le poète de la Comédie humaine, des stupéfactions devant les êtres qu’il crée.
Leur collaboration a produit, dans la comédie de genre, ce chef-d’œuvre qui s’appelle le Gendre de Monsieur Poirier. […] Merson est venu pour tenir le même emploi, dans la comédie de M.
Dans cette comédie, Voltaire avait traduit sur la scène Fréron sous le nom à peine déguisé de Frélon, et il lui faisait jouer le rôle le plus vil. Fréron, dans sa feuille de L’Année littéraire, voulut rendre compte de la comédie où il était outragé, et en tirer vengeance ; il était difficile de s’y opposer.
Ou plus loin qu’ils le virent, le cocher, chef de la bande, dit à la marquise : « Vous voyez bien, madame, qu’il y avait quelqu’un. » Mais Mirabeau vient à leur rencontre d’un air à les faire repentir de leur obstination ; et voilà que commence une de ces scènes de haute comédie et de théâtre où il était passé maître : « Que venez-vous chercher ici ? […] Est-ce donc ainsi qu’il est utile de savoir de bonne heure jouer la comédie et se faire un front, quand on est destiné à devenir le premier des orateurs ?