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674. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

D’un côté du mur la vieille tapisserie fait la portière d’une autre pièce, dans laquelle on entend des cris d’enfants. […] Il se récrie sur les côtés bêtes, bourgeois de la figure. […] Il faut qu’il représente le grand diplomate des secrètes œuvres de l’intérieur, avec ses côtés de brocante et de littérature des Bouffes. […] Il nous le peint avec des trous, des vides, des côtés bêtes, mais avec des grandeurs et des générosités d’un homme du passé, d’un homme antique. […] Les historiens n’ont vu jusqu’à présent que le côté épisodique de la Révolution : les séances où parlait Mirabeau, les séances où défilaient les sections.

675. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « M. Denne-Baron. » pp. 380-388

C’est ici le côté original et vraiment remarquable qui est à signaler chez M.  […] La fin de cette ode, qui semblait inspirée jusque-là par Properce ou par Lucrèce, a pourtant une perspective tout à coup entrouverte du côté du ciel : De la terre, ô Daphné !

676. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

À cela il a été répondu, moins comme contradiction directe à ce que ces éloges avaient, liitérairement, de mérité, que comme correctif et au point de vue où la commission avait à juger l’ouvrage, qu’il ne paraissait point du tout certain que la peinture fidèle de ce vilain monde fût d’un effet moral aussi assuré ; que le personnage même le plus odieux de la pièce avait encore bien du charme ; que le personnage même le plus honnête, et qui fait le rôle de réparateur, était bien mêlé aux autres et en tenait encore pour la conduite et pour le ton ; que le goût du spectateur n’est pas toujours sain, que la curiosité est parfois singulière dans ses caprices, qu’on aime quelquefois à vérifier le mal qu’on vient de voir si spirituellement retracé et si vivant ; que, dans les ouvrages déjà anciens, ces sortes de peintures refroidies n’ont sans doute aucun inconvénient, et que ce n’est plus qu’un tableau de mœurs, mais que l’image très vive et très à nu, et en même temps si amusante, des vices contemporains, court risque de toucher autrement qu’il ne faudrait, et qu’il en peut sortir une contagion subtile, si un large courant de verve purifiante et saine ne circule à côté. […] Quand la société était en péril continuel de verser, il était tout naturel que l’autorité mît fortement la main du côté opposé.

677. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

En même temps qu’il a été si soigneux de rattacher à chaque page, à chaque vers, tout ce qui s’y rapporte directement ou indirectement chez les Anciens ou même chez les modernes, le nouvel éditeur ne tire point trop son auteur du côté des textes et des commentaires, et il ne prétend point le ranger au nombre des poëtes purement d’art et d’étude ; il relève avec un soin pareil, il sent avec une vivacité égale et il nous montre le côté tout moderne en lui, et comme quoi il vit et ne cesse d’être présent, de tendre une main cordiale et chaude aux générations de l’avenir : « Chénier, remarque-t-il très justement, ne se fait l’imitateur des Anciens que pour devenir leur rival. » À Homère, à Théocrite, à Virgile, à Horace, il essaye de dérober la langue riche et pleine d’images, la diction poétique, la forme, de la concilier avec la suavité d’un Racine, et quand il en est suffisamment maître, c’est uniquement pour y verser et ses vrais sentiments à lui, et les sentiments et les pensées et les espérances du siècle éclairé qui aspire à un plus grand affranchissement des hommes.

678. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

Théodore de Banville Dans la vie de tout poète, il y a toujours un grand côté symbolique. […] Alfred de Vigny, ce fut là un des côtés les plus saisissants de son originalité, sentit mieux que personne combien les poètes à travers le temps revivent en ceux qui leur succèdent et sont solidaires les uns des autres.

679. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Jules Laforgue » pp. 36-47

Alors, j’ai fait d’la littérature, Mais le démon de la Vérité Sifflotait tout l’temps à mes côtés : « Pauvre ! […] C’était la détresse fière et décente, le ménage soutenu par la vente lente d’albums, de collections, de bouquins rares, et puis la maladie, aggravée… Une nuit, Mme Laforgue, au réveil, trouvait son mari mort à côté d’elle.

680. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

Toutefois, ce serait être injuste et aussi frivole que ces écrivains, dont l’observation n’a pas été plus loin que le ridicule des précieuses, de ne pas remarquer qu’elles eurent leur côté estimable, et ne servirent pas médiocrement au progrès de la socialité. […] La guerre finie, leur régné devait commencer, leurs sociétés fleurir et se faire remarquer, prendre un nom et s’attirer tout à la fois deux réprobations, de deux côtés opposés, celle des mœurs dominantes ou des mauvaises mœurs, et celle du goût qui s’épurait malgré la corruption des mœurs, le goût et l’incontinence publique marchant ensemble sous la bannière du goût.

681. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Balzac, et le père Goulu, général des feuillans. » pp. 184-196

On vit alors ce qu’on voit presque toujours dans les écrits polémiques, l’exagération des deux côtés. […] Salomon dit : Il n’y a point de malice au-dessus de celle d’une femme  ; Erasme mit à côté du passage : Vous observerez qu’il n’y avoit pas encore de moines.

682. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre III. Paradis perdu. »

Il aperçoit l’énormité du crime : d’un côté, s’il désobéit, il devient sujet à la mort ; de l’autre, s’il reste fidèle, il garde son immortalité, mais il perd sa compagne, désormais condamnée au tombeau. […] Ce vieux monarque, dont le seul crime est d’aimer trop un fils coupable ; ce généreux Hector, qui connaît la faute de son frère, et qui cependant défend son frère ; cette Andromaque, cet Astyanax, cette Hécube, attendrissent le cœur, tandis que le camp des Grecs n’offre qu’avarice, perfidie et férocité : peut-être aussi le souvenir de l’Énéide agit-il secrètement sur le lecteur moderne, et l’on se range sans le vouloir du côté des héros chantés par Virgile.

683. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre III. Suite des Époux. — Adam et Ève. »

Le front ouvert, l’œil sublime du premier, annoncent la puissance absolue : ses cheveux d’hyacinthe, se partageant sur son front, pendent noblement en boucles des deux côtés, mais sans flotter au-dessous de ses larges épaules. […] Pour te donner l’être, j’ai puisé dans mon flanc la vie la plus près de mon cœur, afin de t’avoir ensuite éternellement à mon côté.

684. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes petites idées sur la couleur » pp. 19-25

On dit qu’il y a des couleurs amies et des couleurs ennemies ; et l’on a raison si l’on entend qu’il y en a qui s’allient si difficilement, qui tranchent tellement les unes à côté des autres que l’air et la lumière, ces deux harmonistes universels, peuvent à peine nous en rendre le voisinage immédiat supportable. […] C’est mon ami Grimm ou ma Sophie qui m’ont apparu, et mon cœur a palpité, et la tendresse et la sérénité se sont répandues sur mon visage ; la joie me sort par les pores de la peau, le cœur s’est dilaté, les petits réservoirs sanguins ont oscillé, et la teinte imperceptible du fluide qui s’en est échappé, a versé de tous côtés l’incarnat et la vie.

685. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Casanove » pp. 192-197

Le côté gauche de cette scène champêtre est fermé par deux grands arbres qui s’élèvent en s’inclinant vers la gauche, d’entre de la rocaille et des quartiers de pierres brutes ; ces deux arbres peints avec vigueur sont encore très-poétiques. […] Du même côté sur le devant, un soldat assis sur des portemanteaux.

686. (1762) Réflexions sur l’ode

Le philosophe de son côté, tout philosophe qu’on l’accuse d’être, reconnaîtra sans peine, que ce n’est pas assez, surtout en vers, de penser et de sentir ; l’expression en est l’âme indispensable, On la veut choisie, et pourtant naturelle ; harmonieuse, et pourtant facile. […] On y veut de l’inspiration, et l’inspiration de commande est bien froide ; on y veut de l’élévation, et l’enflure est à côté du sublime ; on y veut de l’enthousiasme, et en même temps de la raison, c’est-à-dire, non pas tout à fait, mais à peu près les deux contraires.

687. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres portugaises » pp. 41-51

Dès qu’on parle de l’expression enflammée d’une passion vraie, il est de bonne rhétorique de citer les Lettres portugaises, et les esprits les plus forts d’appréciation comme les plus faibles, les esprits qu’on bride le plus et les esprits qu’on bride le moins, ou qui sans bruit vont sur la foi d’autrui, reprennent alors la phrase d’admiration qui traîne partout et y ajoutent leur petite arabesque… Écoutez tous ceux qui ont dit leur mot sur les lettres de la Religieuse portugaise, depuis madame de Sévigné, la Célimène de la maternité… — et qui ne sait pas plus que l’autre Célimène ce que c’est qu’une passion trahie, ce que c’est que cette morsure de l’Amour, qui s’en va après l’avoir faite, — jusqu’à Stendhal, le Dupuytren du cœur, et qui n’aurait pas dû se tromper sur les tressaillements de ses fibres, et vous entendrez de tous côtés le même langage : une symphonie de pâmoisons. […] pourquoi… Faites dire ses petits secrets à la Gloire, et vous aurez éclairé le côté le plus profond de la Critique.

688. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Alexandre Dumas fils » pp. 281-291

Dans L’Affaire Clémenceau, il y a tout un côté Girardin qui touchera probablement jusqu’aux larmes l’homme avec qui Alexandre Dumas fils s’est brouillé, pour cause de paternité partagée… et qui le ramènera peut-être à Alexandre Dumas fils, en vertu d’un attendrissement intellectuel et généreux ! La question de la bâtardise, la possession d’état de l’enfant naturel, la position que doit faire la législation à la fille-mère, toutes ces questions sont touchées dans L’Affaire Clémenceau avec une curiosité enfantino-frémissante ; et, quoiqu’elles n’y soient pas résolues, quoiqu’elles n’y soient agitées que comme l’enfant agite la boîte où il a mis des scarabées et qu’il colle contre son oreille pour les entendre qui remuent, on sent que la partie de son livre que Dumas fils estime davantage, c’est le remuement de ces questions… Du reste, ce côté inattendu et révélé dans le nouveau roman d’Alexandre Dumas fils ne l’a pas empêché cependant de rester parfaitement le fils de son père, même à propos de cette question du bâtard qui s’étend sous les pieds de tout dans son livre, et qui en est comme le sous-sol.

689. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Avant-propos de la septième édition »

Si on laisse de côté les théories qui se bornent à constater l’« union de l’âme et du corps » comme un fait irréductible et inexplicable, et celles qui parlent vaguement du corps comme d’un instrument de l’âme, il ne reste guère d’autre conception de la relation psychophysiologique que l’hypothèse « épiphénoméniste » ou l’hypothèse « paralléliste », qui aboutissent l’une et l’autre dans la pratique — je veux dire dans l’interprétation des faits particuliers — aux mêmes conclusions. […] À celui qui aborde sans idée préconçue, sur le terrain des faits, l’antique problème des rapports de l’âme et du corps, ce problème apparaît bien vite comme se resserrant autour de la question de la mémoire, et même plus spécialement de la mémoire des mots : c’est de là, sans aucun doute, que devra partir la lumière capable d’éclairer les côtés plus obscurs du problème.

690. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

Assis à ses côtés, il ne regrettait ni les grandeurs de la Russie ni les délices de la Pologne ; ce qu’il eût voulu ressaisir de lui-même, c’étaient les premières émotions de son enfance et les mouvements si purs d’une âme encore innocente. […] Comme ils regardaient de côté et d’autre s’ils ne trouveraient pas quelque nourriture plus solide, Virginie aperçut, parmi les arbres de la forêt, un jeune palmiste. […] Ils descendirent donc le morne de la Rivière-Noire du côté du nord, et arrivèrent, après une heure de marche sur les bords d’une large rivière qui barrait leur chemin. […] J’allais, je venais autour de l’habitation, ne sachant moi-même de quel côté vous chercher. […] Nous jugeâmes que le vaisseau était à peu de distance de nous, et nous courûmes tous du côté où nous avions vu le signal.

691. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Sa femme priant à ses côtés Dieu de lui pardonner, il interrompt la prière, en disant : « N’en doute pas, ma chère, il me pardonnera ; c’est son métier !  […] On ne se défroque pas de cela, mais le côté universitaire est sauvé par une grande simplicité, une remarquable douceur de rapports, une attention d’homme bien élevé et se donnant poliment aux autres. […] La femme de l’historien, une femme au visage à la fois sérieux et jeune, se tient sur une chaise, à côté du bureau, où est placée la lampe, le dos à la fenêtre, dans la pose un peu rigide d’une teneuse de livres dans une librairie protestante. […] Il ne comprend pas cette application du critique, à trouver chez lui un côté amoureux, sentimental, élégiaque, dont il a horreur. […] Tout votre côté plastique lui échappe.

692. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Mais, à côté du mal, il y a le bien : je me suis dit le mal tout bas ; à présent disons le bien tout haut. […] Ainsi nourrie, la créature ardente et nerveuse souffre et se répand de tous côtés en idées violentes, en visions troubles. […] Tel est le poids principal qui pèse aujourd’hui dans la balance, et l’emporte du côté des résolutions extrêmes. […] A côté de ce total, il faut avoir les sommes partielles. […] Deux routes différentes s’ouvraient devant lui ; ses aptitudes le tiraient d’un côté, et son goût le menait d’un autre.

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